La couverture végétale de l Europe pléistocène - article ; n°344 ; vol.64, pg 241-276
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Description

Annales de Géographie - Année 1955 - Volume 64 - Numéro 344 - Pages 241-276
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Yves Guillien
La couverture végétale de l'Europe pléistocène
In: Annales de Géographie. 1955, t. 64, n°344. pp. 241-276.
Citer ce document / Cite this document :
Guillien Yves. La couverture végétale de l'Europe pléistocène. In: Annales de Géographie. 1955, t. 64, n°344. pp. 241-276.
doi : 10.3406/geo.1955.14794
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1955_num_64_344_14794344. — LXIVe année. Juillet- Août 1955. №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
LA COUVERTURE PLEISTOCENEVÉGÉTALE DE L'EUROPE *
(Pl. IX-X.)
La stratigraphie du Pleistocene continental a été fondée par Ed. Lartet
et par V. Commont, sur l'étude des Vertébrés et sur celle des outillages
paléolithiques : elle ne peut être imaginée qu'en liaison constante avec la
Paléozoologie et la Paléontologie humaine. Mais c'est aujourd'hui la Paléo
botanique qui propose l'image la moins incomplète de l'Europe pleistocene1.
I. L'ÉVOLUTION DES FLORES, DU PLIOCÈNE A LA GLACIATION DE LA SaALE
Forêt et steppes pliocenes. — La forêt européenne. — De la mer du Nord
à la Méditerranée occidentale et à la mer Noire, les flores pliocenes ne montrent
aucune modification sensible, aucun indice de zonation.
Il y a là, pour une part, la conséquence d'un fait morphologique : la grande
étendue des surfaces basses, inondables, le remblaiement de vallées démes
urées et de bassins lacustres ; presque tous nos gisements se situent dans
ces dépressions humides : les données macroscopiques qu'ils fournissent
proviennent à l'ordinaire d'une végétation riveraine, très homogène, diffé
rente sans doute de celle des interfluves. Grains de pollen et spores ont pu
d'ailleurs être apportés de très loin par les fleuves pliocenes : la Volga, lors
de ses crues de printemps, en transporte aujourd'hui jusqu'à 46 000 par
100 litres d'eau; elle dépose des grains de pollen de Tilleul et ď Épicéa
1. Mr J. Roger, Directeur du Centre d'Études et de Documentation paléontologiques,
a bien voulu réserver, dans son plan de traductions, une très large place aux problèmes du
Quaternaire et du modelé cryonival de l'U. R. S. S. : je lui en dis encore ma très vive gratitude.
Mr Fr. Bordes a bien voulu examiner les industries publiées par Gromov. A MM" les Professeurs
G. Depape et F. Florschùtz, je dois exprimer toute ma reconnaissance.
Il était impossible de donner ici une bibliographie de la végétation européenne au Quatern
aire. On n'a donc indiqué, in fine, qu'un petit nombre d'études générales, et en notes infra-
paginales que la justification de quelques points se rapportant, sauf exception, aux périodes
antérieures à l'Eemien. Les notes infra-paginales, lorsqu'elles ne sont pas assorties do titre et de
référence, renvoient à la liste finale. Les travaux en langue russe dont la référence n'est pas
précisée ont été traduits par le C. E. D. P.
ANN. DE GÉOG. LXIVe ANNÉE. 16
1 6 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 242
à 700 et 1 400 km. de leur aire d'origine1. Le long de la Pré-Volga, le long
de ce Pré-Niemen qui apportait en Polésie les sables Scandinaves, le long du
Rhin, des spectres identiques peuvent masquer ce qui fut la diversité des
associations réelles, l'étagement de la végétation.
Pourtant dans les vallées du Main, du Dunajec supérieur, de PArno
supérieur, de la basse Tardoire les diagrammes polliniques restent tout à
fait comparables à ceux des grands systèmes hydrographiques2 : il s'agit
ici de cours d'eau médiocres, d'échantillons recueillis à 50 ou 100 km. des
sources. La monotonie des listes florales pliocenes n'est donc pas expliquée
suffisamment par les transports fluviatiles à longue distance ; est-elle due
à l'action du vent? Le vent disperse les spores des Mousses ou des Fougères,
et les grains de pollen de très nombreuses plantes à fleurs : les grandes
associations forestières ou herbacées sont donc normalement représentées
dans les pluie» sporo-polliniques. La vitesse de sédimentation devient ici
le facteur dominant de la diffusion ; les pollens du Pin, véritables para
chutes, peuvent être emportés à des centaines de kilomètres, parfois à plus
de mille kilomètres ; déjà il n'en va plus de même pour ceux du Sapin, du
Bouleau, de l'Aulne ; et ceux des latifoliés (Chênes, Ormes, Charmes, etc.)
ou des Sphaignes tombent assez souvent à peu près sur place. Les pollens
apportés par le vent dans une tourbière ou dans un marais permettent donc
très souvent de construire une image déformée, mais valable de la végéta
tion régionale : on en a désormais la preuve pour les domaines steppiques
ou forestiers ; d'extrêmes réserves doivent être cependant faites en ce qui
touche les spectres des toundras, ces « forêts sans arbres » 3 (fig. 1).
Entre l'Atlantique et le Don, force est donc d'admettre l'unité d'un
domaine floral pliocène, qui est e: ^ntiellement forestier. L'endémisme parait
n'avoir été important que dans les régions montagneuses (Carpates, Caucase,
Pyrénées), si favorables à la survie dès formes anciennes. Dans les plaines,
les mêmes espèces arborescentes se juxtaposent indéfiniment ; les unes sont
encore aujourd'hui présentes en Europe; les autres, réunies sous le nom
d'exotiques, sont depuis longtemps éteintes ou « émigrées » : les espèces
émigrées vivent à présent en Amérique du Nord, aux Canaries, en Colchide,
en Extrême-Orient.
1. Mad. van Campo-Duplan, 1954. Considérations générales sur le caractère des pollens et
des spores et sur leur diagnose {Bull. Soc. Bot. Fr., 1954). — V. P. Gritchouk, 1950. — R. V. Fedo-
ROVA, 1952. Dispersion des pollens et des spores par les eaux courantes. — E. A. Malgina, Com
paraison expérimentale de la propagation des pollens de quelques espèces forestières dans les limites
de la partie européenne de VU. R. S. S., 1950.
2. F. Kirchheimer, Zur PoUenfilhrung der jungpliozánen Braunkohle des Untermaingebietes
(Z. Bl. f. Min. Geol. Palàont., 1935). — F. Szafer, 1954. — De Heinzelin de Draucourt, Sur
V existence de zones de rubéfaction dans le ViUafranchien du Val d'Arno (Bull. Inst. royal des
Se. Nat.de Belg., 1949). — G. Depape, F. Florschûtz.Y. Guillien, La flore des argiles de Coulgens
{Charente) (Bull. Soc. Géol. Fr., 1954).
3. L. Aario, Waldgrenzen und subrezenten Pollenspecktren in Petsamo, Lappland (Ann.
Acad. Scient. Fenn., 1940). — V. P. Gritchouk, 1950. — H. Jonassen, Recent pollen sedimenta
tion and Jutlands heath diagrams (Dansk V. Bot. Artk., 1950). — E. M. Lavrenko, Composition
dee pollens et des spores dans les dépôts actuels de différentes zones... de la partie européenne de
VU. R. S. S., 1943. — C. G. Wenner, Pollen Diagrams from Labrador (Geogr. Annaler, 1947). LA VÉGÉTATION DE L'EUROPE PLEISTOCENE 243
Très homogène, la forêt pliocène se présente d'autre part comme une
formation évoluée, à étages superposés, à sous-bois dense ; on devine sa
«stabilité», entendons sa résistance aux facteurs extérieurs d'évolution1 :
peut-être les paléobotanistes sous-estiment-ils parfois ce dernier trait. La
forêt appalachienne s'étend à présent sur 1 500 km. sans que la diversité
des flores exprime toujours les changements du milieu climatique : Nyssa,
Liguidambar, Carya y voisinent avec les Chênes, les Tilleuls, les Bouleaux,
les Hêtres, les Noyers ; des îlots de Tsuga annoncent de très loin la limite
méridionale de la forêt laurentienne ; vers le Sud-Est dans le domaine Sud-
Atlantique, les Pins se multiplient, et Taxodium distichum apparaît sur les
SSEMhDÉSERT
Illustration non autorisée à la diffusion
SYMBOLES : Q 1 О 2 в 7
Fig. 1. — Les diagrammes polliniques comme expression des zones actuelles
de végétation en Russie, d'après Grit chouk (1950).
N'ont été ici reproduites que les courbes caractérisant des faits très généraux et quelques
groupes particuliers : 1, 2, 3, totaux des pollens forestiers, des pollens non arborescents et des
pollens des cryptogames supérieurs ; — 4, 5, 6 et 7, totaux des de Bryales, Sphagnum,
Polypodiaceae, Lycopodiaceae.
sols humides. L'ensemble atteint « sa parfaite expression »

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