Le cadastre B d Orange et son bornage à Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse). Le cas du domaine du Rut - article ; n°1 ; vol.22, pg 147-169
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Le cadastre B d'Orange et son bornage à Sainte-Cécile-les-Vignes (Vaucluse). Le cas du domaine du Rut - article ; n°1 ; vol.22, pg 147-169

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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1989 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 147-169
The present boundaries of this domain known through writings from the end of the 15th century, perpetuate the centuria SD 11/CK 19 and SD 12/CK 19 of the B cadastre in Orange. Two Gallo-Roman sites were identified. Two post-medieval boundary stones correspond to the angles of the two centuria; they are perfectly integrated into the setting of A. Piganiol improved by G. Chouquer. The CK 19 kardo and the SD 12 and SD 13 decumani were discovered — they both are about 2,35 meters, i.e. the 8 foot measure of the subruncivi limits.
Further observations not only give a better understanding of the colonial centuriation, but also allow to verify the setting in the landscape and its development.
Les limites actuelles de ce domaine, connu par des textes depuis la fin du xv* siècle, pérennisent les centuries SD11/CK19 et SD 12/CK 19 du cadastre B d'Orange. Deux sites gallo-romains y ont été identifiés. Deux bornes post-médiévales correspondent aux angles des deux centuries; celles-ci s'intègrent dans le calage d'A. Piganiol amélioré par G. Chouquer. On a repéré le cardo CK 19 et les decumani SD 12 et SD 13 — larges tous deux de 2,35 m environ, soit les 8 pieds des limites subruncivi.
D'autres observations encore aident à comprendre le fonctionnement de la centuriation coloniale, mais aussi à en vérifier l'insertion dans le paysage et l'évolution.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Claude Leyraud
Joël-Claude Meffre
Pierre Poupet
Le cadastre B d'Orange et son bornage à Sainte-Cécile-les-
Vignes (Vaucluse). Le cas du domaine du Rut
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 22, 1989. pp. 147-169.
Abstract
The present boundaries of this domain known through writings from the end of the 15th century, perpetuate the centuria SD
11/CK 19 and SD 12/CK 19 of the B cadastre in Orange. Two Gallo-Roman sites were identified. Two post-medieval boundary
stones correspond to the angles of the two centuria; they are perfectly integrated into the setting of A. Piganiol improved by G.
Chouquer. The CK 19 kardo and the SD 12 and SD 13 decumani were discovered — they both are about 2,35 meters, i.e. the 8
foot measure of the subruncivi limits.
Further observations not only give a better understanding of the colonial centuriation, but also allow to verify the setting in the
landscape and its development.
Résumé
Les limites actuelles de ce domaine, connu par des textes depuis la fin du xv* siècle, pérennisent les centuries SD11/CK19 et SD
12/CK 19 du cadastre B d'Orange. Deux sites gallo-romains y ont été identifiés. Deux bornes post-médiévales correspondent aux
angles des deux centuries; celles-ci s'intègrent dans le calage d'A. Piganiol amélioré par G. Chouquer. On a repéré le cardo CK
19 et les decumani SD 12 et SD 13 larges tous deux de 2,35 m environ, soit les 8 pieds des limites subruncivi.
D'autres observations encore aident à comprendre le fonctionnement de la centuriation coloniale, mais aussi à en vérifier
l'insertion dans le paysage et l'évolution.
Citer ce document / Cite this document :
Leyraud Jean-Claude, Meffre Joël-Claude, Poupet Pierre. Le cadastre B d'Orange et son bornage à Sainte-Cécile-les-Vignes
(Vaucluse). Le cas du domaine du Rut. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 22, 1989. pp. 147-169.
doi : 10.3406/ran.1989.1337
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1989_num_22_1_1337:
1^>
LE CADASTRE B D'ORANGE ET SON BORNAGE
À SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES
(VAUCLUSE)
LE CAS DU DOMAINE DE RUT
Jean-Claude LEYRAUD, Joël-Claude MEFFRE
en collaboration avec Pierre POUPET
I. - CADRE DE LA RECHERCHE ET PROBLÉMATIQUE D'ENSEMBLE
Le présent travail de recherche a été commencé en 1985. Il a été effectué en fonction d'une
appréhension globale de l'espace rural antique du Nord- Vaucluse. Il porte sur la morphologie agraire
(repérage et étude des réseaux centuries du système viaire préexistant); la localisation des habitats
et l'établissement d'une typologie de ceux-ci; l'étude des épandages de fumures antiques (1).
Le terroir de Sainte-Cécile-les-Vignes a attiré notre attention en raison de découvertes
nombreuses concernant l'archéologie gallo-romaine effectuées dans le passé (2) et par la forme de
certaines parties du parcellaire en particulier celui du domaine de Rut. (fig. 1).
Après une présentation de la commune et de la zone géographique intéressée, nous porterons
l'accent sur les caractères morphologiques, pédologiques du domaine de Rut. Un bref aperçu de son
histoire nous permettra d'évoquer l'économie agricole du domaine, aux xviie et xvnie siècles. Nous
aborderons ensuite l'état de la recherche sur la centuriation de Sainte-Cécile et la matérialisation
de la centurie occupée aujourd'hui par le domaine précédemment décrit. Dans ce cadre, seront
étudiés à la fois le bornage encore observable, l'existence de chemins antiques et les sites d'habitats.
L'ensemble devra être inséré dans le réseau du cadastre B d'Orange. Nous verrons enfin de quelle
manière se pérennisent bornage et chemins à Sainte-Cécile et à Rut; en quoi le bornage est à la base
du calage du réseau et comment ce dernier s'altère dès l'Antiquité.
(1) La problématique de notre travail est décrite dans J.C. Leyraud, J.C. Meffre, Recherches sur l'occupation du sol en milieu rural
dans le Nord-Vaucluse à l'époque antique, Notes d'information et de liaison, 4, 1987, Ed. de la D.R.A. Provence-Alpes-Côte d'Azur,
p. 192-195.
Cette étude prend place par ailleurs dans le cadre d'un groupe de recherches intitulé Cadastres et habitats du Nord-Vaucluse à
l'époque antique, à l'initiative de M.E. Bellet, J. Benoît, P. Borgard, D. Carru et les auteurs du présent article. Il s'inscrit enfin dans le
programme H 1 1 « Occupation des sols en Narbonnaise : De la conquête romaine au Moyen-Age », projet collectif interrégional.
(2) En particulier les recherches effectuées par L. Gauthier sur la Préhistoire et l'Antiquité, ainsi que les trouvailles et indications
fournies par Y. Garaix et A. Farjon (collections particulières à Saint-Cécile-les-Vignes).
Revue Archéologique de Narbonnaise, 22, 1989, p. 147-169. 148 J.-C. LEYRAUD, J.-C. MEFFRE
Fig. 1. Sainte-Cécile-les-Vignes et son environnement géographique. Le réseau des limites (70S m de côté, inclinaison
à 5° Est) a été superposé à la carte, avec calage effectué sur les bornes (Carte IGN Orange 3-4, 1 /25000e. Ed. 1979.
Autorisation n° 32-9016 « © IGN-Paris 1990 »). Les carrés noirs figurent les bornes subsistantes sur le territoire de
Sainte-Cécile et celui de Sérignan. Le cercle noir figure un arbre isolé situé à l'intersection de deux limites. Dans l'encadré,
les centuries de Rut. Les flèches indiquent les bornes en place pérennisant les intersections de limites. :
:
B D'ORANGE 149 CADASTRE
II. - SAINTE-CECILE-LES-VIGNES : PRESENTATION
1. Aspects généraux (fig. 1)
La commune de Sainte-Cécile-les-Vignes est un terroir agricole de 1981 ha, situé au Nord- Est du département de
Vaucluse, à une altitude moyenne de 80 à 120 m. Ce terroir est limité à l'Est par le cours inférieur de l' Aiguës qui contourne
le massif de Rasteau-Cairanne. A l'Ouest, il est bordé par le massif d'Uchaux qui vient mourir à hauteur de Lagarde-Paréol
selon un axe Nord-Sud. Le réseau de routes et chemins modernes est constitué de neuf axes qui convergent tous vers
l'agglomération et s'organisent autour d'elle en étoile. Sainte-Cécile est devenu ainsi un passage obligé dans la plaine,
quelle que soit la direction envisagée. La limite nord de la commune est aussi limite départementale.
2. Principes géologiques
Du point de vue géologique, cette plaine est constituée d'alluvions quaternaires reposant sur un substrat molassique
miocène (calcaire coquillier et sables molassiques). Ce substrat affleure en particulier au Sud de la commune, immédia
tement à l'Ouest du domaine de Rut dont la pierre a été prélevée dans des carrières à ciel ouvert.
Les alluvions anciennes s'établissent en une large terrasse pierreuse, il n'y a pas si longtemps encore recouverte de
garrigue. Elle est faite de bancs de galets calcaires et de grès quartzeux. Ces terrains très secs ont été progressivement
défrichés au cours du xx« siècle et plantés en vigne.
Les alluvions récentes de PAigues sont situées à proximité du lit actuel de la rivière. Il s'agit de dépôts limoneux
récents, bruns ou noirs, souvent veinés de cailloutis, très propices à la céréaliculture.
3. La carte agronomique (fin xix% xx« siècles)
Sainte-Cécile fut un centre producteur de garance (essentiellement cultivée dans les terres limoneuses des alluvions
récentes de l' Aiguës). Lorsque ce produit fut supplanté par l'alizarine, les habitants s'orientèrent vers la viticulture. C'est
d'ailleurs en 1920 que fut accolée au nom de Sainte-Cécile, l'épithète « Les Vignes ». Aujourd'hui, la céréaliculture et la
polyculture ont fait place partout au vignoble, à tel point qu'il occupe 90 % de la surface cultivée.
La commune a également produit de l'huile d'olive. Mais l'absence d'espaces suffisamment abrités du mistral en
cette plaine ouverte n'a sans doute jamais favorisé la pleine extension de ce type de culture.
Le terroir de Sainte-Cécile est situé sur le point de passage d'axes de communication
importants. Les unités pédologiques (3) qui s'articulent sur un relief somme toute monotone, ajoutées
à la présence de sources pérennes(4), font que ce terroir a reçu un peuplement précoce. En effet,
dix importantes stations chasséennes et chalcolithiques y ont été signalées

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