Les comptes de l agriculture en 1995
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Description

En 1995, troisième année d'application de la réforme de la Politique Agricole Commune, les livraisons de produits agricoles ont augmenté à un rythme soutenu. Elles ont dépassé ainsi en volume le plus haut niveau atteint jusqu'alors. Après la chute de 1992 et 1993, le prix des livraisons a progressé comme celui du produit intérieur brut. Les subventions programmées dans le cadre de la réforme de la PAC ont crû fortement. La baisse du nombre d'exploitations s'est poursuivie au taux de 4 % l'an. Le revenu brut agricole par exploitation a augmenté en termes réels de près de 3 % en moyenne par an depuis 1990 et de 10 % en 1995. Cette évolution moyenne s'est accompagnée de fortes disparités suivant les orientations de production.

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Langue Français

Extrait

N° 457 JUIN 1996
PRIX : 14 F
L’AGRICULTURE EN 1995
Lucien Pollina, Division Agriculture, Insee
Les produits concernés par la réforme de lan 1995, troisième année d’applica
PAC, céréales, oléagineux, protéagineux et
tion de la réforme de la Politique gros bovins, ont contribué pour une largeE Agricole Commune, les livraisons part à la croissance de 1995 (tableau 1). La
reprise pour ces produits, qui représententde produits agricoles ont augmenté à un
le quart des livraisons agricoles, a été très
rythme soutenu. Elles ont dépassé ainsi nette (+ 5 %) et est intervenue après les for
en volume le plus haut niveau atteint jus tes chutes de 1993 ( 10 %) et de 1994
(- 4 %). Les livraisons d’oléagineux desti qu’alors. Après la chute de 1992 et 1993,
nés à des utilisations non alimentaires, es
le prix des livraisons a progressé commesentiellement des bio-carburants, ont
celui du produit intérieur brut. Les sub progressé très rapidement.
Le volume des livraisons des autres produitsventions programmées dans le cadre de
a également augmenté mais à un rythme
la réforme de la PAC ont crû fortement. Laplus lent (+ 1,6 %), identique à celui de 1993
baisse du nombre d’exploitations s’est et 1994. En particulier, les livraisons de vo
lailles ont continué à croître selon un rythmepoursuivie au taux de 4 % l’an.
soutenu, proche de celui observé en
Le revenu brut agricole par exploitation amoyenne depuis 1980. Les livraisons de
augmenté en termes réels de près de 3 % vins ont sensiblement progressé grâce aux
volumes importants de vins calmes deen moyenne par an depuis 1990 et de 10 %
Champagne et de vins de Cognac. En re
en 1995. Cette évolution moyenne s’est vanche, les livraisons de légumes frais ont
accompagnée de fortes disparités suivantdiminué légèrement.
La reprise observée en 1994 sur le prix desles orientations de production.
livraisons s’est confirmée en 1995 avec une
hausse de 1,2 %. En termes réels (cf. Pour
comprendre ces résultats), l’évolution a été
Au cours des trois dernières années, la négative ( 0,5 %) mais est restée très net
structure des livraisons de produits agrico tement supérieure à la tendance de long
les s’est sensiblement modifiée. Au début terme. En effet, avant la réforme de la PAC,
des années 90, les livraisons de produits vé les prix réels diminuaient de 3,0 % par an en
gétaux représentaient près de 55 % de l’en moyenne et en 1993, première année d’ap
semble. Cette part s’est réduite à 51 %. plication de la réforme, ils chutèrent de plus
Cette baisse s’explique en grande partie parde 9 %.
l’un des principaux volets de la réforme de Cette évolution moyenne s’est accompa
la Politique Agricole Commune (PAC) qui gnée de fortes disparités selon les produits.
vise à réduire l’offre et les prix des céréales
et des oléo protéagineux. Ainsi, les céréa
Évolution des livraisons agricolesles qui occupaient auparavant le premier
rang, n’ont représenté que 12 % des livrai
sons agricoles en 1995, tandis que le lait et
le vin ont avoisiné chacun 17 %.
Nette reprise des livraisons
Après les résultats médiocres de 1993 et
1994, les deux premières années d’applica
tion de la réforme de la PAC, la croissance
des livraisons agricoles en volume a retrou
vé en 1995 le rythme du début des an
nées 80 (+ 2,5 %). Le niveau de 1992, le
plus élevé précédemment atteint, a ainsi été
légèrement dépassé (graphique 1). Source : Comptes de l’agriculture, Insee
?
INSEE PREMIERELe prix des vins a augmenté de d’année celle de l’année précédente réforme ( 20,7 %). En revanche, le
8,6 %, soit de 21 % en deux ans, (+ 77 % en 1994). Le prix des céréales prix des livraisons des gros bovins,
mais est resté toutefois inférieur au s’est redressé en moyenne annuelle dont le prix d’intervention a été réduit
niveau élevé de 1991. Les pommes pour la première fois depuis le débutde 5 % pour la troisième année consé
de terre ont également bénéficié de l’application de la réforme de la cutive, a enregistré une baisse très
d’une forte augmentation de prix PAC (+ 2,8 %), tout en restant très marquée ( 8,2 %).
(+ 16,9 %), qui a prolongé en début inférieur à son niveau d’avant la Au total, la progression des livraisons
agricoles en valeur a été particulière
ment forte en 1995 : elle a atteint
3,8 %, soit 2,1 % en termes réels.Des livraisons à la valeur ajoutée
Évolution 1995/1994 (%) Valeur 1995 La valeur ajoutée agricole
(milliards a progressé au rythme du PIB
Volume Prix Valeur de F)
Au cours des dernières années, la
Céréales +3,2 +2,8 +6,1 36,6
valeur des consommations intermé
Fruits et légumes -0,4 +3,2 +2,8 41,1
diaires de la branche agriculture n’a
Plantes industrielles +11,3 -4,9 +5,8 15,8 cessé de décroître en termes réels,
Vins +2,3 +8,6 +11,1 49,9 traduisant ainsi un important effort
Produits végétaux divers -0,9 +1,9 +0,9 9,5 de réduction des coûts de production
et l’effet du gel des terres. En 1994,Total livraisons de produits végétaux +2,5 +3,8 +6,4 152,9
l’ensemble des achats de biens et
Bétail +3,0 -2,2 +0,7 65,1 services se situait à un niveau infé
Autres animaux +4,3 -1,4 +2,9 23,9 rieur de 15 % en termes réels à celui
Produits animaux +1,3 -0,4 +0,9 56,3 de 1989, dernière année de crois-
sance. L’année 1995 a marqué un ar Total livraisons de produits animaux +2,6 -1,4 +1,1 145,3
rêt dans cette phase de forte
Total livraisons de produits agricoles +2,5 +1,2 +3,8 298,2 réduction et a enregistré une nette
Total consommations intermédiaires +2,6 +1,3 +3,9 138,3 reprise : + 3,9 % en valeur (+ 2,2 %
(hors TVA déductible) en termes réels).
Valeur ajoutée brute des livraisons +2,5 +1,1 +3,6 158,6 L’augmentation des volumes, particu
lièrement élevée au regard des évolu
Plantes industrielles : betteraves industrielles, oléagineux, tabac et autres plantes industrielles.
tions passées, a été essentiellement
Bétail : gros bovins, veaux, porcins, équins, ovins et caprins.
concentrée sur deux postes, les en
Produits animaux : lait, oeufs et autres produits divers.
grais et les produits de protection des
Source : Compte provisoire de l’agriculture, Insee
cultures, qui représentent 22 % des
achats de biens et de services de la
branche agriculture.
La valeur ajoutée brute des livraisonsDe la valeur ajoutée au revenu
a progressé en termes réels pour la
Valeur 1994 Évolution Valeur 1995 deuxième année consécutive ( + 0,4 %
(milliards de F) 1995/1994 (%) (milliards de F) en 1994 et + 1,9 % en 1995). Toute
fois, ce redressement est intervenuRessources
après une chute de près de 30 % entre
Valeur ajoutée brute des livraisons 153,1 +3,6 158,6
1990 et 1993.
Subventions d’exploitation 44,5 +12,6 50,1
La part de la valeur ajoutée brute de
Aides nouvelles ou revalorisées par la PAC 34,4 +16,0 39,9 l’agriculture dans le produit intérieur
Autres subventions 10,1 +0,8 10,2 brut mesurée à prix courants diminue
tendanciellement. Depuis 15 ans,Autres ressources 24,4 +1,5 24,7
cette chute n’a connu de répit qu’au
Emplois
début et à la fin des années 80. En
Rémunération des salariés 28,7 +2,3 29,3 1991 puis en 1993, première année
Impôts liés à la production 2,2 -9,7 2,0 d’application de la réforme de la PAC,
Impôts fonciers sur terres exploitées en faire valoir la baisse a été particulièrement mar
direct 3,0-7,92,8 quée (0,4 point). La part s’est stabili
sée depuis lors à 2,1 %, niveau deuxCotisations sociales au profit des exploitants 16,6 +2,3 17,0
fois moindre qu’au début des an-
Intérêts 12,7 -6,4 11,9
nées 80.
Autres emplois 17,3 +2,4 17,9
Cette divergence d’évolution entre
Revenu brut agricole corrigé optique livraisons 141,5 +7,8 152,5 l’agriculture et les autres activités ré
sulte dans une très large mesure d’unSource : Compte provisoire de l’agriculture, Insee
¸˚effet prix, le prix des produits agricolesont connu un taux plus élevé, alors tinué de se concentrer sur un nombre
évoluant nettement moins vite que que celui ci diminuait régulièrement de plus en plus réduit d’exploitations.
celui des autres produits. depuis 3 ans. La réduction de 4 % en 1995 a été con
forme à la tendance notée depuis plu
si

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