Les monts des Ouled-Ali esquisse morphologique  - article ; n°262 ; vol.46, pg 374-389
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Description

Annales de Géographie - Année 1937 - Volume 46 - Numéro 262 - Pages 374-389
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Tinthoin
Les monts des Ouled-Ali esquisse morphologique
In: Annales de Géographie. 1937, t. 46, n°262. pp. 374-389.
Citer ce document / Cite this document :
Tinthoin Robert. Les monts des Ouled-Ali esquisse morphologique . In: Annales de Géographie. 1937, t. 46, n°262. pp. 374-
389.
doi : 10.3406/geo.1937.12052
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1937_num_46_262_12052374
LES MONTS DES OULED-ALI
ESQUISSE MORPHOLOGIQUE
(Pl. VII-VIII.)
Alors qu'à l'horizon s'estompent les crêtes fauyes du Sahel ora-
nais, nimbées par la brume bleuâtre de la Méditerranée, les premiers
contreforts de l'Atlas tellien dominent de leurs escarpements rocheux
le long chapelet des plaines oranaises, pour venir déferler vers le Sud
sur l'étendue monotone des plaines intérieures de Sidi-bel-Abbès et de
Mascara. Entre la ligne dentelée du Tessala à l'Ouest et les sommets
déchiquetés des Beni-Chougrane à l'Est, sculptés dans le Crétacé,
la chaîne médiane atlasique s'étale et s'aplatit dans les terrains néo
gènes. Ce sont les monts des Ouled-Ali1.
Là alternent des chaînons montagneux et des dépressions paral
lèles orientés SO-NE et coupés par deux grands sillons transversaux.
Là s'opposent, sous le même ciel lumineux qui poudroie en été, la
même végétation semi-xérophile des crêtes sèches et les verdoyantes
oasis d'irrigation des plaines.
Il suffit de parcourir rapidement ce pays, très mouvementé mal
gré l'altitude inférieure à 800 m., pour y distinguer une série de petites
régions d'aspects différents (fig. 1).
Voici, au Nord, les étendues uniformes des plaines du Tlélat, du
Sig et de VHabra, où les oliviers dessinent sur le sol leur quadrillage
en quinconces, où les primeurs alignent dans les champs leurs ver
dures, synonymes de richesse, où les canaux d'irrigation se déroulent
rectilignes et ramifiés, semant la fraîcheur au milieu de la sécheresse
ambiante.
1. Nous aurions pu donner, à la région que nous étudions, un nom composé, em
prunté aux principaux accidents topographiques. Il nous a paru préférable d'adopter
le nom des Ouled-Ali, rappelant l'une des tribus qui occupaient la plus grande partie de
la région étudiée au début de la conquête française.
Cette région n'a jamais fait l'objet d'une étude ni morphologique ni humaine de
détail. Mr Gentil en a étudié les abords occidentaux, le Tessala, dans sa thèse Étude
géologique du bassin de la Tafna, Paris, 1903, in-8° ; Mr Dalloni est parvenu, en sens
inverse, aux monts des Beni-Chougrane, dans divers articles et cartes géologiques. —
Dans son ouvrage sur la Structure de V Algérie, Mr É.-F. Gautier a consacré deux cha
pitres aux « Plaines oranaises » et aux « Profils en long des oueds Sig et Habra ».
MM" Dalloni (Esquisse de l'évolution géologique de VOranie, dans Bulletin du Cinquant
enaire de la Société de Géographie d'Oran, 1928), É.-F. Gautier (ouvr. cité) et Savornin
{La Géologie algérienne et nord-africaine depuis 1830, Collection du Centenaire de l'Al
gérie, Paris, 1931) ont tracé les grands traits de l'histoire géologique de la région et ont
établi l'échelle stratigraphique des formations. A MMrs Doumergue et Ehrmann, nous
devons la carte géologique à 1 : 50 000 de Saint-Denis-du-Sig ; Mr Ehrmann a eu l'e
xtrême obligeance de nous communiquer les minutes partielles de la feuille de Bou
Djebaa. Enfin divers articles de Mr Glangeaud et sa thèse Étude géologique de la région
littorale de la Province d'Alger, Bordeaux, 1932, nous ont fourni des indications sur la
tectonique. LES MONTS DES OULED-ALI 375
Ce sont les pentes raides des Djebels1, coupés de vallées transvers
ales étroites s' opposant aux dépressions longitudinales constituant
leur revers. La moindre parcelle de terre végétale est tapissée, au
printemps, des jeunes épis verdoyants des orges et des blés indigènes.
Contrastant avec les argiles ravinées, les petites falaises calcaires
ceinturent des dômes où pâturent les moutons et les chèvres arabes.
En arrière s'ouvre une molle dépression parallèle accidentée d'une
suite confuse de mamelons argileux et marneux : c'est la sauvage et
stérile dépression des Hammar2 (pi. VII, В ; VIII, A).
Plus loin, un plateau offre son uniformité inattendue, son sol
retourné en tous sens par la charrue européenne, ses bas-fonds cul
tivés de préférence en céréales, ses côtes en vignes, le tout ceinturé
d'une falaise calcaire : c'est le Gadaz.
Un autre plateau, plus éventré par l'érosion, celui des Cheurfa,
plus sec, plus dénudé, est un terrain de parcours pour les moutons.
Une route blanche serpente dans une vallée, où montées et des
centes se relayent de terrasse en terrasse. Les replats sont soulignés
par la végétation printanière et les cultures indigènes. C'est la val
lée du Sig-Mékerra. Étroite et déserte en aval, elle s'élargit en amont
en un bassin fertile ponctué de fermes européennes.
Là, sur sa rive droite, s'élève une succession de croupes, cultivées
en céréales et en vigne, dont les surfaces se raccordent, malgré les
ravins profonds et boisés qui les séparent : ce sont les bleds41 de la
moyenne Mékerra.
Plus au Sud, précédée p*ar une série de mamelons sauvages et
pierreux au Nord-Est, cultivés et argileux au Nord-Ouest, une longue
crête dessine une courbe boisée et déserte, tache toujours verte dans
le paysage : c'est la forêt de Guétarnia5 .
Encore plus au Sud, une dépression parallèle, longue et étroite,
sans réseau hydrographique, est envahie par la vigne aux dépens des
céréales : c'est la gouttière de Mercier-Lacombe ou de Tiliouine, bordée,
au Sud, par la crête ravinée de Sfissef, demi-forêt, demi-brousse, qui
la sépare de la large dépression oued Ténira - oued Melrir, avant-
côureur de la Meseta sud-oranaise.
1. Djebel, terme générique de « mont », caractérisant ici les brachy anticlin aux de la
bordure septentrionale de l'Atlas tellien.
2. Hammar, mamelon en dos d'âne ; voir G.-M.-B. Flamand, De VOranie au Gourara,
Paris, 1898, p. 222.
3. Gada ou Gaada, « plateau ». G.-B.-M. Flamand, ouvr. cité, traduit « plateau
élevé, à bords escarpés, accessible seulement sur certains points ».
4. Bled, « pays », nom fréquemment employé dans cette zone et que nous avons
donné à des terrasses de grandes dimensions (2 km. 5 sur 5), correspondant aujourd'hui
à autant de petites unités agricoles, autrefois à une unité de propriété (?).
5. Guétarnia (prononcez R'étarnia), de hetran ou guetran, nom arabe de l'huile de
cade ou genévrier oxycèdre de Provence (Juniperus oxycedrus). Nom donné au [gou
dron extrait du thuya par les indigènes. ANNALES DE GÉOGRAPHIE 376
Tout à fait à l'Ouest s'ouvre un long couloir NNE-SSO, le sillon
oued Tlélat - oued Imbert, sauvage par endroits, cultivé en vigne ai
lleurs.
Enfin vers l'Est se dessine, également NNE-SSO, la large en
taille de la vallée de Voued el Hammam- Habr a, aux versants agrestes
et dénudés ; le fond alluvial n'est occupé par des cultures variées que
dans le bassin de Dublineau.
Pour expliquer les formes si diverses des monts des Ouled-Ali,
nous croyons utile d'envisager d'abord la nature des roches et leur
modelé, puis les grandes lignes de la tectonique. Nous pourrons
ensuite étudier l'évolution du relief et celle du réseau hydrogra
phique.
I. — Les roches et leur modelé
La nature des roches conditionne peut-être plus ici le relief que
les dislocations tectoniques, tant les variations extrêmes du climat
agissent différemment sur les variétés lithologiques.
Pendant l'hiver, qui est la saison humide, l'érosion mécanique
s'ajoute à l'érosion chimique. A chaque forte averse, c'est un nouveau
coup de burin, mais pendant quelques heures seulement. La pluie
relativement tiède du climat tellien dilue les argiles en une boue
gluante qui flue, les marnes instables et hétérogènes foirent, les cal
caires se dissolvent. On a cal

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