Où sont passés les Mésolithiques côtiers bretons? Bilan 1985-1995 des prospections de surface dans le Finistère - article ; n°1 ; vol.13, pg 5-30
28 pages
Français

Où sont passés les Mésolithiques côtiers bretons? Bilan 1985-1995 des prospections de surface dans le Finistère - article ; n°1 ; vol.13, pg 5-30

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Description

Revue archéologique de l'ouest - Année 1996 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 5-30
Since 10 years, the development of field-walking prospecting in the department àf Finistère gives more and more sites of the middle and late Mesolithic periods and the idea of « costal Mesolithic » is contested. The main sites, which are recognized through density and nature of artefacts seem to settle on a line situated at about 20 km from the present coast. The neighbourhood of materials concurrencing flint seems to be determinant in this localization. Those materials are excellent tracers of populations movements, either to the interior, or to the sea- side, and permit to draw migratory saisonal deplacements.
During the late Mesolithic, using the ultramylonite of Mikaël, and the calcedoines of Le Clos, the ensemble of Mikaël-Le Clos is a good example of such a territory. It is precisely bounded and one can trace the echelonnement of flaking operations during the deplacements.
Le développement des prospections de surface dans le département du Finistère depuis une dizaine d'années a entraîné la multiplication des sites du Mésolithique moyen et du Mésolithique final. L'intérieur du département se garnit ainsi progressivement, ce qui remet en cause l'idée de «Mésolithiques côtiers» strictement inféodés aux ressources côtières. Les sites principaux, reconnaissables à la densité et à la nature du matériel qu'on peut y trouver semblent s'établir sur une ligne située à une vingtaine de kilomètres des côtes actuelles. Entre autres facteurs - situation topographique et position stratégique à proximité des axes de déplacement d'interfluves - le voisinage de matériaux concurrents du silex semble avoir joué un rôle déterminant dans cette localisation. Ces matériaux de substitution constituent d'excellents traceurs de déplacement des populations, tantôt vers l'intérieur, tantôt vers la côte, et permettent d'esquisser des territoires de migration sans doute saisonniers.
Au Mésolithique final, utilisant l'ultramylonite de Mikaël et les calcédoines du Clos, l'ensemble de Mikaël-Le Clos est un bon exemple d'un tel territoire. Il est parfaitement circonscrit et on peut y retracer l'échelonnement des chaînes opératoires de débitage au cours des déplacements.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 102
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Pierre-Louis Gouletquer
Olivier Kayser
Michel Le Goffic
Pierre Léopold
Grégor Marchand
Jean-Michel Moullec
Où sont passés les Mésolithiques côtiers bretons? Bilan 1985-
1995 des prospections de surface dans le Finistère
In: Revue archéologique de l'ouest, tome 13, 1996. pp. 5-30.
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Gouletquer Pierre-Louis, Kayser Olivier, Le Goffic Michel, Léopold Pierre, Marchand Grégor, Moullec Jean-Michel. Où sont
passés les Mésolithiques côtiers bretons? Bilan 1985-1995 des prospections de surface dans le Finistère. In: Revue
archéologique de l'ouest, tome 13, 1996. pp. 5-30.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rao_0767-709X_1996_num_13_1_1037Abstract
Since 10 years, the development of field-walking prospecting in the department àf Finistère gives more
and more sites of the middle and late Mesolithic periods and the idea of « costal Mesolithic » is
contested. The main sites, which are recognized through density and nature of artefacts seem to settle
on a line situated at about 20 km from the present coast. The neighbourhood of materials concurrencing
flint seems to be determinant in this localization. Those materials are excellent tracers of populations
movements, either to the interior, or to the sea- side, and permit to draw migratory saisonal
deplacements.
During the late Mesolithic, using the ultramylonite of Mikaël, and the calcedoines of Le Clos, the
ensemble of Mikaël-Le Clos is a good example of such a territory. It is precisely bounded and one can
trace the echelonnement of flaking operations during the deplacements.
Résumé
Le développement des prospections de surface dans le département du Finistère depuis une dizaine
d'années a entraîné la multiplication des sites du Mésolithique moyen et du Mésolithique final.
L'intérieur du département se garnit ainsi progressivement, ce qui remet en cause l'idée de
«Mésolithiques côtiers» strictement inféodés aux ressources côtières. Les sites principaux,
reconnaissables à la densité et à la nature du matériel qu'on peut y trouver semblent s'établir sur une
ligne située à une vingtaine de kilomètres des côtes actuelles. Entre autres facteurs - situation
topographique et position stratégique à proximité des axes de déplacement d'interfluves - le voisinage
de matériaux concurrents du silex semble avoir joué un rôle déterminant dans cette localisation. Ces
matériaux de substitution constituent d'excellents traceurs de déplacement des populations, tantôt vers
l'intérieur, tantôt vers la côte, et permettent d'esquisser des territoires de migration sans doute
saisonniers.
Au Mésolithique final, utilisant l'ultramylonite de Mikaël et les calcédoines du Clos, l'ensemble de
Mikaël-Le Clos est un bon exemple d'un tel territoire. Il est parfaitement circonscrit et on peut y retracer
l'échelonnement des chaînes opératoires de débitage au cours des déplacements.Rev. archéoi Ouest, 13, 1996, p. 5-30.
OU SONT PASSES
LES MESOLITHIQUES COTIERS BRETONS?
Bilan 1985-1995 des prospections de surface
dans le Finistère
Pierre GOULETQUER*, Grégor MARCHAND***** Olivier KAYSER**, et Michel Jean-Michel LE GOFFIC***, MOULLEC****** Pierre LEOPOLD****,
Résumé: Le développement des prospections de surface dans le département du Finistère depuis une dizaine
d'années a entraîné la multiplication des sites du Mésolithique moyen et du Mésolithique final. L'intérieur du
département se garnit ainsi progressivement, ce qui remet en cause l'idée de «Mésolithiques côtiers» strictement
inféodés aux ressources côtières. Les sites principaux, reconnaissables à la densité et à la nature du matériel qu'on
peut y trouver semblent s'établir sur une ligne située à une vingtaine de kilomètres des côtes actuelles. Entre autres
facteurs - situation topographique et position stratégique à proximité des axes de déplacement d'interfluves - le
voisinage de matériaux concurrents du silex semble avoir joué un rôle déterminant dans cette localisation. Ces
matériaux de substitution constituent d'excellents traceurs de déplacement des populations, tantôt vers l'intérieur,
tantôt vers la côte, et permettent d'esquisser des territoires de migration sans doute saisonniers.
Au Mésolithique final, utilisant l'ultramylonite de Mikaël et les calcédoines du Clos, l'ensemble de Mikaël-Le
Clos est un bon exemple d'un tel territoire. Il est parfaitement circonscrit et on peut y retracer l'échelonnement
des chaînes opératoires de débitage au cours des déplacements.
Abstract: Since 10 years, the development of field-walking prospecting in the department àf Finistère gives more
and more sites of the middle and late Mesolithic periods and the idea of « costal Mesolithic » is contested. The
main sites, which are recognized through density and nature of artefacts seem to settle on a Une situated at about
20 km from the présent coast. The neighbourhood of materials concurrencing flint seems to be déterminant in this
localization. Those materials are excellent tracers of populations movements, either to the interior, or to the sea-
side, and permit to draw migratory saisonal déplacements.
During the late Mesolithic, using the ultramylonite of Mikaël, and the calcédoines of Le Clos, the ensemble of
Mikaël-Le Clos is a good example of such a territory. It is precisely bounded and one can trace the échelonnement
of flaking opérations during the déplacements.
Mots-clés: Bretagne, Finistère, Epipaléolithique, Mésolithique, armatures, ultramylonites, grès lustrés,
microquartzites calcédonieux, phtanites.
Key-words: Brittany, Finistère, Epipaleolithic, Mesolithic periods, armatures, sand-stones,
calcedonian quartzites, phtanites.
I-fflSTOWQUE DES RECHERCHES taillées dans l'abri sous-roche de Kerbizien à Huelgoat
(Moullec, 1986), bien des éléments se trouvaient réunis
En 1 98 1 , la découverte du site du Drennec (Commana) pour formuler quelques questions nouvelles concernant
( 1) par M. Le Goffic (Le Goffic, 1 994) rénovait la problémat «le Mésolithique côtier breton». Au cours d'une confé
ique de l'occupation du centre de la péninsule armori rence réalisée à Morlaix fin 1983, l'évocation évent
caine au Mésolithique, déjà bien posée par les découvert uelle «route» par laquelle aurait circulé le silex trouvé à
es de F. Le Provost à Saint-Nicolas-du-Pélem (Le Roux, Kerbizien devait susciter la réaction d'E. Baudouin et P.
1975;LeRoux, 1985;LePage, 1994), si bien que lorsque J.- Jézéquel qui pratiquaient des collectes sur les communes
J. Mazurier signala à J.-M. Moullec la présence de pierres du Cloître-Saint-Thégonnec, Plourin et Saint-Thégonnec,
** **** * *** Centre Service Kerbriant. 74 de avenue Régional Départemental Recherche 29410 Aubert, de Bretonne LE l 'Archéologie, 94300 CLOÎTRE- de l'Archéologie, et VINCENNES. Celtique, SAINT-THÊGONNEC. Avenue B.R 1 des rue 814, Buttes du Général 29285 de Coèsmes, BREST de Gaulle, Cedex. 35000 29142 RENNES. LE FAOU.
*****28 rue du Manoir de Gaudon, 35770 VERN-SUR-SEICHE.
Manuscrit reçu le 15/04/1996, accepté le 24/04/1996. GouletquerP. étal.
puis la rencontre de P. Léopold et J. Le Jeune, et ainsi la Depuis 1993, les découvertes ainsi réalisées alimentent
constitution d'un petit groupe de prospection informel la Carte Archéologique par des fichiers qui comportent un
auquel devaient se joindre épisodiquement quelques jeu descriptif des collections, en plus des informations récl
nes gens de Morlaix et des environs. amées par le Service Régional de l'Archéologie. Ces des
Entre 1984 et 1988, ce petit groupe devait progressive criptifs insistent sur les matériaux utilisés, donnent les trois
ment garnir les communes du Cloître-Saint-Thégonnec, de dimensions des objets, ainsi que leur répartition dans une
Plougonven et de Plourin de toute une série d'indices et typologie simplifiée, le tout étant complété par le dessin
de sites parfois importants qui auraient pu suffire à illus des pièces retouchées. Avec pas loin de 500 références, si
trer la pénétration à l'intérieur de la péninsule des populat l'on intègre les découvertes anciennes répertoriées, nous
ions du Mésolithique, comme M.F. Dietsch l'a montré dans sommes en mesure de faire le point

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