PROJET DE THESE

Oncfs

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• Publié par: Shyot
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• Langue: Français

Extrait

Proposition de Thèse (2009-2012)

Intitulé du sujet de thèse

:

Ecologie de l’Alouette des champs (

Alauda arvensis

) en hiver

Organismes de recherche partenaires

:

Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CNRS-

UPR 1934) et Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS-Direction des

Etudes et de la Recherche)

Directeur et Co-directeur de la Thèse

:

Dr. Vincent Bretagnolle (CNRS), Dr. Cyril Eraud

(ONCFS)

Lieu d’affectation du Doctorant

:

Centre d’Etudes Biologiques de Chizé et Réserve de

Chizé, Carrefour de la Canauderie. 79 360 Villiers-en-Bois (les deux structures partagent le

même bâtiment)

Cadre général et problématique

Au cours des 40 dernières années, l’intensification des modes de production agricoles a entrainé

de profonds changements dans le fonctionnement des agrosystèmes européens (Donald et al. 2001,

Benton et al. 2002). En particulier, les paysages agricoles se sont simplifiés et spécialisés (Benton et

al. 2002), les productions se sont intensifiées sur les terres les plus fertiles (Bignal & McCracken

1996) et le recours aux produits phytosanitaires s’est fortement accru (Robinson & Sutherland 2002).

Il est à présent reconnu que ce processus a profondément érodé l’ensemble des compartiments de la

biodiversité hébergée par les agrosystèmes (Robinson & Sutherland 2002, Lambin et al. 2003, Newton

2004). Les oiseaux ont été particulièrement étudiés à cet égard (Newton 2004) et de nombreux travaux

ont permis de souligner l’étroite relation existant entre la chronologie de l’intensification des pratiques

agricoles et le déclin des populations nicheuses de nombreuses espèces inféodées aux paysages

agraires (Chamberlain et al. 2000, Donald et al. 2001, Fox 2004, Newton 2004, Wretenberg et al.

2006).

Parmi le cortège d’espèces concernées, l’Alouette des champs (

Alauda arvensis

) se porte en

symbole d’une avifaune profondément affectée par la modification des systèmes culturaux. Un déclin

très marqué des populations reproductrices est enregistré depuis les années 1970 sur l’ensemble de la

frange occidentale de l’Europe (Eraud & Boutin 2008). En France, l’absence de suivi de la cinétique

des populations sur le long terme ne permet pas de retracer précisément l’historique du déclin.

Cependant, l’ensemble des résultats disponibles à ce jour confirme le caractère important de celui-ci.

Sur la base des atlas nationaux des oiseaux nicheurs, une réduction de l’ordre de 20 à 50 % des

effectifs nicheurs a ainsi été estimée entre 1976 et 1989. Les résultats du programme STOC (Suivi

Temporel des Oiseaux Communs) initié par le CRBPO au début des années 90

(Juillard & Jiguet

2005) soulignent par ailleurs la continuité du déclin, de la même manière que les résultats du

programme de suivi « Oiseaux de passage » mené conjointement par l’ONCFS et la Fédération

Nationale des Chasseurs depuis 1996 (Roux et al. 2008).

L’un des mécanismes proximaux proposé pour lier le déclin de l’espèce à l’intensité des pratiques

agricoles

implique une réduction de la productivité annuelle des populations. De nombreux travaux

étayent les contours de ce mécanisme, soulignant l’influence négative de l’homogénéisation des

habitats et de pratiques culturales inadaptées à la phénologie de la reproduction de l’espèce (Schläpfer

1988, Wilson et al. 1997, Chamberlain et al. 1999, Donald 1999, Eraud & Boutin 2002, Eraud et al.

2006). L’augmentation de la mortalité des oiseaux en hiver, conséquence de la dégradation des

conditions d’hivernage (Chamberlain & Crick 1999, Wolfenden & Peach 2001), est également un

mécanisme avancé pour expliquer le déclin des populations d’alouettes des champs. A cet égard, la

position stratégique de la France est susceptible de lui faire jouer un rôle de premier plan sur la scène

européenne en matière de conservation. La France constitue en effet une zone privilégiée d’hivernage

et de stationnement migratoire pour les populations issues de plusieurs entités supranationales (i.e.

Scandinavie/Mer du Nord, Finlande/Baltique et Europe centrale). Environ 53 millions d’alouettes des

champs (95%IC : 24-105 millions) transiteraient ainsi chaque année par le territoire métropolitain

(Spaepen 1995) et jusqu’à 10 milions d’oiseaux y stationneraient pendant les mois d’hiver. Malgré les

enjeux évidents en termes de compréhension des mécanismes démographiques et d’élaboration de

mesures de gestion conservatoire, peu d’études ont été menées sur l’écologie hivernale de l’espèce

dans notre pays (e.g. Eraud 2002, Eraud & Corda 2004). Par conséquent, de nombreux aspects

fondamentaux tels que i) la distribution des effectifs hivernant à l’échelle nationale, ii) les processus

de sélection d’habitat, iii) la composition du régime alimentaire ou encore iv) les facteurs limitant

l’abondance et la distribution des oiseaux à cette période de l’année, demeurent méconnus, voire

inconnus.

Objectifs opérationnels

L’objectif principal de cette thèse est d’identifier les facteurs qui déterminent et régulent les

populations d’alouettes des champs en hiver à différentes échelles spatio-temporelles.

La première

échelle spatiale envisagée est l’échelle nationale. A cette échelle, la détermination des facteurs de

régulation s’appuiera sur la mise en relation des données de distribution d’abondance avec i) les

caractéristiques des paysages agricoles et ii) la variabilité des conditions climatiques, lesquelles sont

supposées affecter à la fois l’accessibilité aux ressources et les besoins physiologiques des oiseaux. La

deuxième échelle spatiale qui sera étudiée est l’échelle locale. A cette échelle,

la détermination des

facteurs de régulation s’appuiera en particulier sur l’étude de i) la réponse numérique (i.e. variation de

la densité locale d’alouettes des champs en fonction de l’abondance des ressources alimentaires) et ii)

sur celle de la réponse fonctionelle (i.e. variation du taux individuel d’alimentation en fonction des

ressources disponibles). Sur la base de ces deux types de réponse, la finalité est de construire un

modèle prédictif des variations locales de l’abondance des oiseaux hivernants en fonction du gain

énergétique apporté par les disponibilités alimentaires. Toutefois, si cet objectif suppose

d’appréhender la sélectivité alimentaire des oiseaux, il implique également de disposer d’éléments sur

les facteurs susceptibles de modifier la valeur du bénéfice associé à l’exploitation d’un patch

alimentaire. D’une manière générale, il est reconnu que l’exploitation d’un patch alimentaire est le

fruit de l’optimisation d’un compromis entre le gain énergétique d’un côté et les risques liés à la

prédation de l’autre (Sih 1980, Watts 1990; Suhonen et al. 1994). De nombreux facteurs sont par

conséquent en mesure d’influer sur l’équilibrage de ce compromis. Il s’agit en particulier de la qualité

et l’abondance des ressources trophiques, le risque de prédation en lui-même, les possibilités de

dissimulation des oiseaux (structure de la végétation, Whittingham & Markland 2002, Whittingham &

Evans 2004), ou encore le type de comportement

adopté par les oiseaux (vigilance, taille des

groupes). Un volet important de ce travail de thèse sera par conséquent dédié à l’étude de ces

différents aspects, à la fois de manière descriptive

in natura

et de manière expérimentale en conditions

contrôlées.

Sources de données

y

Les sources de données à l’échelle nationale

A cette échelle, les données concernant la variabilité spatio-temporelle de l’abondance des

populations d’alouettes seront extraites de la base de données spatialisées du Programme « Flash »

mené conjointement par l’ONCFS, la Fédération Nationale des Chasseurs et les Fédérations

Départementales des Chasseurs. Ce programme appuie sa méthodologie sur 5 000 points

d’observation répartis sur l’ensemble du territoire national et prospectés chaque hiver depuis 2000. Les

caractéristiques des paysages agricoles seront extraites de bases de données spatialisées et obtenues

auprès de l’Agence Européenne de l’Environnement (Programmes CORINE LandCover 2000 et

CORILIS 2000). Les variables climatiques seront calculées sur la base des relevés journaliers de 800

stations météorologiques réparties à travers le pays, lesquels ont été obtenus auprès de MétéoFrance.

y

Les sources de données à l’échelle locale

Les données nécéssaires à l’analyse des facteurs de régulation des populations à l’échelle locale

seront obtenues par l’intermédiaire de protocoles spécifiquement élaborés à cet effet, lequels viendront

compléter le dispositif mis en place sur la Zone Atelier du CNRS de Chizé (Dpt 79). Cette zone d’une

superficie de 450 km² et représentative des agrosystèmes céréaliers, servira de support privilégié à ce

travail de thèse du fait notamment de la somme des connaissances déjà acquises. Sur cette zone,

i)

l’occupation du sol à l’échelle de la parcelle est parfaitement maitrisée et fait l’objet de

réactualisation régulière (annuelle depuis 1994 sur l’ensemble des 19000 parcelles

agricoles de la Zone Atelier),

ii)

un inventaire floristique a été réalisé entre 2006-2008 (programme ECOGER) et est

actuellement poursuivi, en été comme en hiver dans le cadre d’un programme ANR-

SYSTERRA (2009-2012),

iii)

l’abondance et la distribution des principaux taxa constituant le réseau trophique (i.e.

adventices, insectes carabiques et orthoptères, petits mammifères et oiseaux) sont

régulièrement évaluées, par échantillonnage spatialisé, sur l’ensemble du site

iv)

depuis 2004, entre 550 à 750 parcelles sont prospectées chaque mois entre Novembre et

Février afin d’y évaluer l’abondance des communautés de passereaux, dont l’alouette des

champs (80% des effectifs dénombrés).

Les expérimentations/observations en conditions contrôlées reposeront quant à elles, sur des

contingents d’oiseaux capturés lors de la migration post-nuptiale et maintenus temporairement en

captivité sur le site du CNRS.

Références bibliographiques

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J. Appl. Ecol.

43

:1110-1120.

Connaissances et compétences requises :

Le(a) candidat(e) devra posséder de solides

connaissances en écologie/biologie des populations d’oiseaux, et plus particulièrement en

écologie comportementale. Il (elle) devra également avoir acquis(e) une expérience solide (à

partir de la bibliographie et de sa formation) dans les domaines de l’analyse des données et de la

mise en place de plans expérimentaux. Une expérience de terrain sur le modèle oiseaux

(dénombrements, capture, manipulation) est souhaitée.

Conditions sur place : le CNRS de Chizé (

www.cebc.cnrs.fr

) possède l’infrastructure pour

accueillir et héberger les étudiants sur place. Un véhicule sera mis à disposition pour le travail sur

le terrain. Le salaire du thésard sera sous forme d’une allocation forfaitaire (aux environs du

SMIC) complétée par des frais de missions.

Les personnes intéressées adresseront une lettre de candidature accompagnée d’un CV à chacune

des adresses électroniques suivantes :

[e-mail]

(Vincent Bretagnolle) et

[e-mail]

(Cyril Eraud). Les noms ainsi que les coordonnées de deux personnes

référentes sont également demandés. Les dossiers devront parvenir avant le 15 Juillet 2009

(toutefois, les responsables se réservent la possibilité de recruter un candidat avant cette

date, et il est donc recommandé de postuler au plus vite)

.

Contacts :

Vincent Bretagnolle

Centre d’Etudes Biologiques de Chizé

CNRS-UPR 1934

Carrefour de la Canauderie

79 360 Villiers-en-Bois

Tél. [phone]

Cyril Eraud

Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage

Direction des Etudes et de la Recherche

CNERA Avifaune migratrice

Station de Chizé

Carrefour de la Canauderie

79 360 Villiers-en-Bois

Tél. [phone]