[tel-00276802, v1] Histoire de la géographie au Québec
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Histoire de la géographie au Québec par Denise PUMAIN Thèse présentée pour le doctorat de 3e cycle à 1’Université de Paris I Directeur d’étude : M. Philippe PINCHEMEL Février 1974 tel-00276802, version 1 - 2 May 2008 AVANT PROPOS Qu’une Française tente de faire l’histoire de la géographie au Québec après seulement un an de séjour dans ce pays l’expose sans doute à ne pas donner au sujet toute la richesse et l’exactitude que les géographes québécois seraient en droit d’attendre. Aussi je demande leur indulgence pour les erreurs d’interprétation, lacunes ou omissions involontaires, en espérant qu’ils voudront bien suggérer des rectifications. Je remercie l’Office franco-québécois pour la Jeunesse qui, en m’accordant une bourse d’études pour l’année 1969-70, m’a permis d’entreprendre cette recherche au cours de mon séjour à Montréal. J’ai été très sensible à la chaleur de l’hospitalité offerte par les enseignants et étudiants de l’Université de Montréal. Je remercie vivement tous les professeurs des Universités Laval, Mc Gill et de Montréal qui se sont prêtés à l’interview en m’apportant le témoignage irremplaçable de leur expérience. Ma gratitude va tout particulièrement à M. Bélanger dont la sollicitude et les précieux conseils m’ont beaucoup aidée. Je remercie enfin M. Pinchemel, directeur de cette thèse, qui m’a proposé le sujet et a consacré beaucoup de son temps à en guider et contrôler la réalisation. tel-00276802, version 1 - 2 May 2008 INTRODUCTION L’expression « histoire de la géographie » contient une certaine ambiguïté : il ne s’agit pas ici de reconstituer la géographie historique du Québec, non plus que de rappeler la progression de la connaissance des traits géographiques de cette province au cours du temps, mais bien de faire l’historique des étapes introduisant la science géographique dans le milieu québécois, puis d’étudier l’évolution et le mouvement des idées telles qu’elles s’expriment dans l’œuvre des géographes. 1La question ainsi posée reste difficile à cerner, comme l’écrivait M. Hamelin en 1960 : « de plus en plus cette histoire [de la géographie québécoise] nous apparaît une question vague et complexe dont les limites atteignent même l’histoire –encore à écrire – des sciences et des lettres dans la vallée du Saint-Laurent. L’imprécision permanente du mot géographie cause l’une des difficultés. De toutes façons, les sources sont extrêmement dispersées et la bibliographie très abondante ». « L’imprécision du mot géographie » s’applique en fait principalement à la période d’avant 21910, définie ailleurs par M. Hamelin comme celle d’une « géographie sans géographes » . On la trouve dans les récits de voyages et d’exploration, dans les principes guidant les premières tentatives d’aménagement et l’insertion des colons dans un nouveau milieu, dans les travaux des érudits locaux sur leur pays. Mais la géographie « professionnelle » ne s’est implantée au Québec que vers le début du XXè siècle et ne s’est développée vraiment qu’après la deuxième guerre mondiale. La géographie au Québec est donc une discipline jeune, installée depuis vingt cinq ans seulement au niveau universitaire. Un petit nombre de générations de géographes – trois environ – a été formé. En si peu de temps, des mouvements d’idée ont-ils pu prendre naissance et se développer suffisamment pour qu’une histoire de cette pensée soit intéressante ? Et surtout, existe-t-il une « pensée géographique » spécifiquement québécoise, une école ou 3des écoles de géographie au Québec ? M. Hamelin semblait en douter en 1963 : « Malgré des adaptations à la situation nord-américaine, la géographie d’ici reste une projection assez fidèle de la géographie occidentale avec ses qualités et ses insuffisances. » C’est en effet de l’extérieur que sont venus la plupart des pionniers du développement de la géographie au Québec. Ils ont profondément marqué la discipline dès 1’origine et par la suite des courants constants ont continué de l’alimenter aux sources étrangères. Le problème n’est donc pas tant celui de 1’originalité d’une géographie québécoise que celui de la rencontre, dans ce milieu nord-américain, des influences française et anglaise, puis états-unienne. De quelle façon se sont manifestées ces influences, se sont-elles transformées au contact de la réalité québécoise, une adaptation des méthodes et des concepts européens au milieu nord- américain a-t-elle été réalisée ? Les influences anglaise et française ont-elles interféré, se sont- elles opposées ou combinées face à la pression des idées américaines ? Et finalement, sous quelle forme apparaît la « synthèse » géographique québécoise, si elle existe, quelle est la 1 HAMELIN L.E. : C.G.Q., 1960, p.345. 2 HAMELIN L.E. : C.G.Q., 1962-63, n°13. 3 HAMELIN L.E. : C.G.Q., 1962-63, n°13, p. 137-138. tel-00276802, version 1 - 2 May 2008 contribution du Québec à la géographie internationale, telle qu’elle a pu se signaler par exemple au congrès de Montréal de 1972 ? Toutes ces questions montrent l’intérêt d’une histoire de cette géographie qui ne soit pas une simple chronologie mais un essai de compréhension. Une des principales difficultés de la recherche réside dans cette interprétation de la pensée des géographes et dans la nécessité de trouver des justifications précises à de simples impressions, dégagées à la lecture des textes ou lors de rencontres personnelles. En particulier 1’étude des « influences », des filiations se révèle extrêmement délicate. Il n’est pas toujours facile de caractériser et d’identifier nettement les écoles et les tendances, lorsque les auteurs ne se replacent pas eux-mêmes dans ce contexte. Les géographes du Québec ont d’ailleurs peu étudié leur propre histoire. M. Hamelin écrivait 4en 1963 : « L’histoire totale des disciplines est encore presque entièrement à écrire dans la province du Québec. C’est notamment le cas de la géographie. » Quelques articles et monographies se sont ajoutés depuis à une bibliographie qui reste cependant courte et partielle. Elle comporte essentiellement deux articles de M. Hamelin qui caractérisent et 5retracent les principales étapes de la pénétration de la géographie dans le Québec . D’autres 6 7auteurs, comme P. Dagenais ou F. Grenier ont livré quelques réflexions sur les particularités de la géographie québécoise. 8Des articles sur les tendances de la géographie au Canada, ceux de J.L. Robinson et J.W. 9Watson par exemple, permettent de replacer l’évolution québécoise dans un contexte plus large. Des ouvrages d’autres disciplines ont aussi signalé l’apport des géographes dans la recherche en sciences sociales au Québec : ainsi les mises au point des sociologues 10montréalais F. Dumont et Y. Martin en 1963 sont de précieuses références. Récemment, à l’occasion du centenaire de la Société de Géographie de Québec a été publié le seul ouvrage important d’histoire de la géographie, par son volume et la longueur de la période qu’il 11couvre : il s’agit de « La Société de géographie de Québec », de C. Morissonneau , qui s’intéresse d’ailleurs plus aux débuts de la société qu’à son rôle et sa situation dans les vingt dernières années. Enfin, un ensemble de biobibliographies de géographes québécois a été 12publié récemment par L.E. Hamelin et J. Harvey . Malgré leur rareté, toutes ces réflexions sont de solides points d’appui qui ont fourni les premières hypothèses de travail. Mais l’une des grandes difficultés de l’histoire de la pensée demeure l’élaboration de méthodes d’étude appropriées. C’est essentiellement la nature variée et fragmentaire des sources disponibles qui rend compte de l’éclectisme des méthodes utilisées pour cette recherche. En raison de la jeunesse de la géographie québécoise, les grands ouvrages pouvant présenter un intérêt méthodologique (thèses, manuels d’enseignement supérieur, grandes synthèses ou mises au point) sont assez rares. Il faut donc utiliser les articles de revues, les communications aux congrès, les mémoires de maîtrise, dans lesquels des tendances significatives ne s’affirment pas toujours nettement. Aussi s’est-on parfois contenté d’une approche « extérieure », en recensant par exemple les 4 HAMELIN, 1963 (Voir bibliographie en fin de volume) 5 HAMELIN, 1962 6 DAGENAIS, 1953 7 GRENIER, 1961 8 ROBINSON, 1966 et 1967 9 WATSON, 1968 10 DUMONT F. et MARTIN Y., 1963. 11 Québec, P.U.L., 1971. 12 HAMELIN et HARVEY, 1971. tel-00276802, version 1 - 2 May 2008 arrivées de géographes étrangers – professeurs séjournant quelques années ou conférenciers. On a aussi relevé le contenu des questions mises au programme des universités, qui donnent une assez bonne image des principes retenus pour la formation des géographes. D’autres analyses statistiques, plus partielles, ont porté sur la bibliographie des thèses (provenance des titres cités, fréquence des ouvrages méthodologiques le plus souvent recensés) et sur les comptes-rendus d’ouvrages publiés par certaines revues. On a essayé de compenser la sécheresse et l’aspect schématique de ces études chiffrées par des interviews de géographes, en trop petit nombre malheureusement puisqu’on n’a pu rencontrer qu’une douzaine d’entre eux. Mais tous ceux qui ont bien voulu nous recevoir ont apporté avec beaucoup de gentillesse, outre une grande quantité de renseignements, le côté humain de leur expérience, et, à la lumière de leur propre interprétation des faits, une compréhension globale qui, sans eux, eût manqué à notre enquête. On a utilisé pour quelques géographes un plan de biobibliographie préparé pour la commission de l’histoire de la pensée géographique de l’U.G.I.. Enfin un dépouillement plus systématique des revues a permis de caractériser les principales préoccupations des géographes québécois, selon leurs préférences pour telle ou telle branche de la géographie, ou telle région d’étude, et selon l’orientation d
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