À propos du discours politique - article ; n°1 ; vol.9, pg 13-30
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Description

Langage et société - Année 1979 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 13-30
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gilbert Mangiaracina
À propos du discours politique
In: Langage et société, n°9, 1979. Septembre 1979. pp. 13-30.
Citer ce document / Cite this document :
Mangiaracina Gilbert. À propos du discours politique. In: Langage et société, n°9, 1979. Septembre 1979. pp. 13-30.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lsoc_0181-4095_1979_num_9_1_1164Gilbert .UNGI
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A PROPCS DU DISCOURS POLITIQUE
Liminaire.
On parle de discolors politique... L'opinion générale
s'accorde à reconnaître certains discours dont l'existence
peut servir de point de départ à une analyse discursive. Tou
tefois, le discours politique contemporain présente de curieu
ses difficultés pour qui prétend ainsi le désigner. 3i tout
discours suppose un support et une aire de validité, sans qu*
il soit pour autant nécessaire d'en induire une déf inition,-
générique en l' occurence-, il nous semble qu'une des particu
larités du discours "politique" (aujourd'hui sans doute plus
qu'hier), est de ne pouvoir être défini sans que ces deux di
mensions soient retenues par l'analyse. Supports et champs d1
exercice sont pour nous constitutifs du discours politique.
Ce postulat n'est pas sans effets, on le devine, en ce qui
concerne d'une part la méthode sémiologique utilisée et la
typologie des discours projettée.
Quels supports privilégier? Une réunion, un meeting,
et, comme faisant pendant à l'oralité en tant que moyen de
communication de masse, est-ce dans la presse ou le tract, le
livre ou 1' audio-visuel qu'il faut le trouver, si l'on admet - - 14
que le? support signifiants déterminent l'effet de sens du
discours politique et exercent un rôle dans son procès de
signification ? JVIais , par ailleurs, quels champs d'activités
lui reconnaître ? Les lieux et situations exemplairement po
litiques ? Il apparaît en effet, qu'une osmose est admise
entre le discours politique et certaines situations d ■ énon-
ciation (le parlement, une organisation, etc ). Or, on ne
peut justement ramener un discours à une organisation dans
laquelle il s'énonce pour en déduire son type. La proprié
té organisational le concerne les références idéologiques
non le discours proprement dit : ses dimensions ne recouvrent
pas celles par lesquelles un habitus reconnaît une activité
politique. Son champ de dispersion est si large qu'il ne peut
être négligé. Phénomène idéologique important, surtout depuis
Mai 68, il témoigne d'un déplacement discursif du politique,
ainsi qu'il en est de certains événements "historiques" sanc
tionnant des périodes. Dénominateur commun à des activités
disparates (modes de vie dans lesquels il s'actualise, dis
cours sociaux dans lesquels on le discerne comme opposition
à une "politique1' en place), ce champs de dispersion, perti
nent, lui est constitutif. Ainsi que l'écrit J.SIMONIN^GRUM-
BAGH, " on ne visera plus à l'homogénéité d'un corpus, mais
bien au contraire à rendre compte des différences entre des
pratiques discursives diverses" . Suggérer que, supports et
champ d'activité sont intrinsèques au discours politique c*
est tenter d'éviter que " la conceptualisation d'un mécanis-
me ambigu, (ne) reproduise l'ambiguïté de son objet" .
Il s'agira donc dans ce fait hétéroclite qu'est la
pratique militante du discours politique de sélectionner
les traits qui lui sont distinctifs et, aussi, de comprendre
pourquoi une définition du discours politique est corrélati
ve d'une politique du discours. A titre d'exemple, on vou
drait situer notre propos par rapport à deux textes (qui,
sans doute ne correspondent plus à la pensée de leurs au
teurs), bien qu'ils ne "parlent" pas - en apparence du - - 15
du laoins , de la même chose: l'un porte sur le dis cours "poli
tique', quand l'autre pense au discours "militant", car si ce
lui-ci fait allusion à une pratique tous azimuts, celui-là se
réfère à des pratiques institutionnelles. Cette disparité n '
est pas due, à nos yeux, au fait que les "objets" analysés (ou
le point de vue qui les constituent), soient différents : elle
traduit deux attitudes symétriques quoique opposées, dans une
période d'une formation sociale donnée.
D'OU PARLER ?
L'analogon.
"Le signe et la sii, ;aition sociale sont indissoluble
ment liées" affirme M.BAKThTlNE dans la récente parution d1
un ouvrage ancien . La dichotomie saussurienne entre langue
et parole, fut, on le sait, très tôt critiquée; et l'occa
sion fût ainsi offerte de transmuter la dichotomie du Cours
en une tripartition langue/institution/parole, qui elle, et
elle seule, permettrait de fonder une typologie des discours
dont les attributs sont, dans un rapport d' analogie avec les
institutions de références. Le signe est, en plus , le signe
d'un ailleurs discursif (situation du discours, marques de l1
énonciation) , dont dépendent le plan syntaxico-s éman tique ,d'
autres contextes, concentriques, indiquant non une nature in
divise du langage mais des "conflits de classe . De sorte que,
la langue est posée comme un invariant vis à vis de ces rap
ports de force déterminés par des rapports de force extra
discursifs institués. Nulle place est faite à ce problème so
cio-linguistique par excellence qu'est la distinction entre
langue écrite et langue parlée. Problème politique certes, mais
problème linguistique d ' abord (dans l'ordre de la méthode).
Tout se passe, de fait, comme si langue et discours étaient
confondus: les marques sociales d'une pratique discursive - - 16
selon M.PECHEUX, être conçues "en langue", mais, peuvent,
dans la sphère langagière où commence et où se termine ce
qui est intelligible pour le sujet ? Le caractère de classe
d'un discours s'efface derrière une politique du langage
décidée: "bourgeois" ou "ouvrier", quelle que soit la si
tuation d ' énonciation par laquelle la communication fonc
tionne, l'univers du discours dans lequel mai message est
contraint, une parole se signale d'abord et d'emblée en r
econnaissance dans le cadre d'un système de valeurs .On sait
que ce qui "arrive au langage n'arrive pas au discours" :
difficulté à concevoir par exemple, un journal militant (ou
politique) qui, même s'il use du français parlé le plus cou
rant, risque d'être précisément mal reconnu comme publication
de presse du fait de son écart avec le reste des mai as . Faut-
il rappeller les problèmes inhérents à la presse militante?
Etre tout à la fois dans la doxa des communications de masse
et s'en écarter: peut-on séparer ce qui est désigné par dis
cours politique et systèmes signifiants qui l'actualisent ?
L'energon.
A l'opposé, la pertinence de la distinction entre lan
gue et institution n'ect pas retenue, chez F.F0URQU2T, en rai—
son ne la disparité offerte par l'appareil du pouvoir central
avec les appareils matériels du pouvoir, ou en d'autres ter
mes, "appareils d'Etat" et "structure de la représentation de
l'Etat" 7 . Auquel cas, l'institutionnalisation des rapports de
force qui en découlent, ne sont pas les produits "directs" de
cet Etat. Mais, par cela même, le discours militant en ce qu'
il reproduit d'une façon ou d'une autre, des contraintes ho-
méomorphes à une formation sociale, ne saurait être présenté
comme "contre-image" de cet Etat pour caractériser les rela
tions entre militants, ainsi que semble le dire F .FOURQUET.
L'effet se confond ici avec la cause : le discours militant
atteste moins une intention, une libido sociale, des flux d'
énergie, qu'une contradiction spécifique : je me sers d'une - - 17
l1 "origine" de la "mienne". Il s'agit parole qui contredit
pour moi d'être admis, tout simplement, mais aussi et surtout
d'être sans confusion possible, d'être reconnu dès les pre
miers mots prononcés. Plutôt qu'un contenu quelconque les
"mots imposent une interprétation" (M. FOUCAULT à propoa de
F. NIETZSCHE)?
Si les analyses du discours portent de préf&#

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