A travers la Patagonie, du Rio-Négro au détroit de Magellan - article ; n°1 ; vol.2, pg 71-99
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1898 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 71-99
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henry Vaulx (de la)
A travers la Patagonie, du Rio-Négro au détroit de Magellan
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 2, 1898. pp. 71-99.
Citer ce document / Cite this document :
Vaulx (de la) Henry. A travers la Patagonie, du Rio-Négro au détroit de Magellan. In: Journal de la Société des Américanistes.
Tome 2, 1898. pp. 71-99.
doi : 10.3406/jsa.1898.3317
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1898_num_2_1_3317.
.
TRAVERS LA PATAGONIE A
DÍT tííÓ-NEGRO AU DÉTROIT DE MAGELLAN
M. LE COMTE HENRY DELA VAULX
Membre de la Société des Américanistes.
- Si l'on . me,, demandait \ quel * est*, le /pays où la science
peut s]enr.ichir le, plus sûrement,, je désignerais sans hésiter
la Patagpnie ; la , faune . et la, flore de cet immense territoire
sont encore, peu, connues ..Les importants gisements fossili
fères rencontrés ces. dernières années attirent l'attention des
savants ; Л a; paléontologie, en est complètement bouleversée.
Aussi étais-je . anxieux de connaître ce- pays nouveau;
c'est pourquoi je sollicitai.* du ministère de l'Instruction
publique . une mission ; . mon but était de faire spéciale
ment des recherches anthropologiques et ethnographiques.
Je quitte la France, à la; -fin i de* décembre 1895; au milieu
de janvier 1896, je suis à Buenos- Ayres.
Après avoir préparé tous les éléments nécessaires à mon
voyage, avoir obtenu du .gouvernement argentin les facilités
désirables, je m'embarque, Je ;11 'mars, à bordd'un petit
vapeur La Vacca, à destination dé Carmen «de Patagones. Le
14 mars, nous ancrons sur le rio. Negro, ayant à notre 72 SOCIÉTÉ DES AMÉRIGANISTES DE PARIS
droite le village pittoresque de Carmen, village étage sur
les flancs d'une colline sablonneuse et dont la fondation
remonte à l'occupation . du pays, par les Espagnols. Une
vieille tour- d'église datant de- cette époque fait la fierté des
habitants dé Carmen , appelés . dans • la contrée Maragathes
en raison des Maras; lièvres-, dont ils faisaient'ancienhement
leur alimentation usuelle. A. notre gauche, s'étale, sur les
bords de la rivière, le village moderne de Viedma. C'est de
ce côté que je descends, ayant un logement préparé dans
la maison du percepteur général selon les instructions de
Monsieur le ministre des Finances à Buenos-Ayres.
Je dois passer quelques -jours"' à Viedma pour y faire
l'acquisition des chevaux et des mules nécessaires à mon
voyage dans l'intérieur. Heureusement, je peux mettre ce
temps k profit en -faisant des excursions* aux environs de
cette; localité à la. rechercher d'anciens^ cimetières indiens.
Une douzaine de crânes commencent tma' collection, anthro
pologique ; j'y adjoins des s mortier s; de: pierre et quelques
Boleadoras; boules dont se servaient et<*se> servent' encore
les indigènes de^ Patagonie comme armes- dé> chasse et de
guerre. Ceux, ou* trois boules de pierre; sont réunies entre
elles par. dés liens de cuir; L'Indien. 'tenant l'une des boules
dans г sa ; main, fait tournoyer les i autres autour de' sa tête,
poursuivant l'animal qu'iLveut capturer; à un moment donné,
il lâche le> tout,/. ; l'on entend! un isifflement et'lesboleadoras
entourent la proie et, la/ projettent' à 'terre. Le. 30 mars seu
lement, je quitte Viedma aveccuhe, charrette portantmes pro
visions; instruments, etc. ; mon expédition se compose de
deux gauchos,, un guide, ïrentertrois: animaux,, chevaux et
mules, et « deux, grands lévriers ;v ce sont ces derniers qui
seront nos pourvoyeurs, de nourriture- durant -la campagne. л ^ ¥ f
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TRAVERS" LA PATAGONIÈ 73 A-
Le. 31/ nous" arrivons à San Gaviel, situé à 25 kilomètres de
Viedma, sur la rive droite du riôNégro.
G'estî à San1 Gaviel que commence la vie - d'expédition ;
la i tente est montée sur. un Paradero; ancien campement
des indigènes, et dès à présent, bien que ces parages soient
encore assez habités; j'accoutume mes hommes à se pour
voir de tout eux-mêmes par la chasse -et la pêche.
Le pays- est laid, de < grandes '-plaines sans végétation;
seuls quelques -saules croissent par. place sur les rives du
fleuve; mais ne disons* pas dermal des rivages du rio Negro;
dans quelques mois, quand nous serons dans l'intérieur,
nous nous -rappellerons алее délices les frais ombrages de
ces saules; rachitiques; -
Mon séjour à San Gaviel est très fructueux au point de
vue anthropologique et ethnographique. Un seul cimetière
me fournit vingt-deux crânes ; une , partie de ces - crânes
ont une déformation paraissant due.au mode, de. couchage
et quelques-uns présentent des traces de peinture. Le Para
dero où nous campons me donne en une quinzaine de
jours cinq- à. six cents flèches : de pierre ; je peux aussi
obtenir le crâne d?ûn indigène araucan moderne.
Le 16 avrilç je quitte San Gaviel, m'avançant toujours par
la rive droite du rio Negro, arrivant le 24 au petit village
de Conessa," situé:à. 175 kilomètres de Viedma. Je dois à
Gonessa me défaire de mon guide,.qui me semble être abso
lument étranger au payS'et ne m'inspire aucune confiance.
- Avant d'arriver à Cônessa, en-un point appelé la Primera
-Angostura; je trouve, dans les collines bordant la rivière une
sépulture; moderne isolée: Cette tombe est; voisine de deux
.autres couvertes de pierres, branchages,. ossements de che
vaux. Elle4 est elle-même désignée par ' une <?roix de bois
№■ 6 10 74 SOCIÉTÉ DES AMERICANISTES DE PARIS
mise à la tête, et une autre croix, dite croix.de Saint-André,
laissée à même le sol. J'avais. donc. à faire à des Indiens con
vertis au christianisme. Je commence les fouilles; à l' mètre
de. profondeur, je trouve une caisse. en bois aux. trois quarts
pourrie, .de, 0 m. 45 de large sur 0; m. 75 seulementde
long; A. mon grand étonnement, j'y découvre deux squel
ettes complets, mais t sans aucun, ornement, vêtements, bout
eilles, etc., comme j'en. avais déjà rencontré dans les autres
sépultures -modernes. Par les dimensions de la caisse, trop
petite pour contenir deux cadavres en chair, je dois conjec
turer, que je. me trouvais, en face d'un second ensevelisse
ment pratiqué, quelques années après le premier. De plus;
cette coutume aurait donc cessé d'exister- il y a peu de temps,
si/ même elle a cessé d'exister ; ces ossements n'avaient pas
été peints; comme j'ai eu l'occasion de: le remarquer dans
d'autres cimetières que j'attribue. à l'âge de pierre patago-
nique.. Les crânes ont aussi une déformation paraissant
résulter du «mode de couchage..
De Gonessa je reportais à-Viedma toutes mes collections
pour m'enfoncer. plus avant dans l'intérieur. Le 46 juillet
seulement, j'arrivais à Général Rocca, village situé à 45 kil
omètres en avant du confluent du rio Limay et du rio Neu-
quen. J'avais dû à Ghoel-Choel traverser . le rio Negro, la,
route devenant impraticable par la rive droite du fleuve. La
distance de Rocca à Viedma est de 600 kilomètres. J'avais pu,
durant mon trajet, augmenter mes collections ; je trouvais,
entre autres " pièces curieuses, une pierre .couverte d'hiéro
glyphes que je pense être une pierre sacrée. Voyant la diff
iculté de continuer, mon voyage avec une charrette, je me
mets à chercher des appareils de charge pour les mules.
L'autorité militaire m'en: promet, mais un mois se passe et ,
A TRAVERS LA PATAGONIE 75
rien n'arrive; je me morfonds à Rocca où je perds complète
ment mon temps. Le 2 septembre, je me décide à partir sans
appareils,, ayant peur, si je les attends, d'y passer l'année
entière. Je repars avec une charrette, retraverse lerio Negro,
fortement débordé à cette époque, et j'établis mon campement
sur la rive droite du fleuve ; là encore un nouveau contretemps
vient retarder mon voyage; mon gaucho de confiance tombe
malade d'une pneumonie et se trouve dans l'impossibilité de
suivre; je dois me constituer

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