Analyse des migrations internes et estimation du solde migratoire externe au niveau local à l aide des données censitaires - article ; n°4 ; vol.54, pg 801-815
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Analyse des migrations internes et estimation du solde migratoire externe au niveau local à l'aide des données censitaires - article ; n°4 ; vol.54, pg 801-815

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Description

Population - Année 1999 - Volume 54 - Numéro 4 - Pages 801-815
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 79
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

B. Baccaïni
Analyse des migrations internes et estimation du solde
migratoire externe au niveau local à l'aide des données
censitaires
In: Population, 54e année, n°4-5, 1999 pp. 801-815.
Citer ce document / Cite this document :
Baccaïni B. Analyse des migrations internes et estimation du solde migratoire externe au niveau local à l'aide des données
censitaires. In: Population, 54e année, n°4-5, 1999 pp. 801-815.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1999_num_54_4_7044ANALYSE DES MIGRATIONS INTERNES
ET ESTIMATION DU SOLDE MIGRATOIRE EXTERNE
AU NIVEAU LOCAL CENSITAIRES* À L'AIDE DES DONNÉES
Position du problème
Depuis 1962, on demande aux individus recensés d'indiquer leur résidence au
1er janvier de l'année du recensement précédent. C'est à partir de l'exploitation de cette
question que sont publiées les principales statistiques sur les migrations internes en France.
La question sur le lieu de résidence au précédent recensement n'autorise tou
tefois qu'une analyse approchée des mouvements migratoires internes.
Elle fournit, en effet, une information sur des migrants, c'est-à-dire des individus
dont le Heu de résidence à la date du recensement est différent de celui qu'ils occupaient
au 1er janvier de l'année du précédent recensement, et non sur des migrations (dépla
cements d'un lieu à un autre). Du fait des migrations multiples (d'autant plus nomb
reuses que la période intercensitaire est longue et que les migrations sont de courte
distance), ce nombre de migrants est toujours inférieur au nombre réel de migrations.
La direction du mouvement, identifiée par la comparaison du lieu de résidence
au précédent recensement et du lieu de résidence lors du recensement actuel, n'est
que la direction résultante des migrations ayant eu lieu au cours de la période, les
étapes intermédiaires étant omises.
Un certain nombre d'individus ayant changé de logement au cours de la période
ne sont pas comptabilisés parmi les migrants : les personnes décédées ou sorties du
territoire depuis le précédent recensement et les individus ayant fait un aller et retour0 \
Enfin, il faut prendre en compte les problèmes liés à la collecte. Le taux de
non-réponses à la question sur le lieu de résidence antérieur n'est pas négligeable :
2,25% en 1990 (2,09% en 1982, 2,7% en 1975, 2,3% en 1968, 2,1 % en 1962)(2),
* Cette note a été rédigée dans le cadre d'une mission effectuée à l'Insee et constitue
l'une des parties d'un rapport interne rédigé en mars 1999, intitulé Recensement traditionnel
et recensement rénové pour l'étude des migrations internes.
О Interviennent là aussi les questions du découpage du territoire et de la définition
de la migration. Si l'on travaille sur les entre communes, un individu revenu avant
1990 vivre dans la commune dans laquelle il résidait en 1982, après avoir effectué un ou
plusieurs mouvements intermédiaires, ne sera pas compté parmi les migrants. Si l'on définit
par contre comme migration tous les changements de logement, cet individu pourra être compt
é parmi les migrants, si le logement qu'il occupe à son retour est différent de celui qu'il
occupait en 1982.
(2) Le taux de 1990 n'est pas tout à fait comparable avec celui de 1982, du fait du
traitement effectué en 1982 sur les bulletins individuels considérés comme blancs. En effet,
lorsque l'année de naissance n'était pas déclarée et que le type d'activité n'avait pas pu être
chiffré, 1 enregistrement était complètement écrasé par celui d'un individu traité précédemm
ent, et donc redressé en bloc avant le redressement variable par variable (Durr, 1995). Cela
conduit probablement à sous-estimer légèrement le taux de non-réponses en 1982, pour la
question sur le lieu de résidence antérieur.
Population, 54 (4-5), 1999, 801-816 802 В. BACCAÏNI
ces non-réponses étant redressées par la méthode du hot-deck. Cette question est
également sujette à des erreurs de déclaration, volontaires ou non, sur lesquelles
nous reviendrons plus loin.
La question sur le lieu de résidence au dernier recensement pose des problè
mes d'ordre plus méthodologique, pour l'étude des migrations internes. Il est en
particulier impossible de calculer de manière simple des taux annuels de migration,
en divisant le nombre de migrants par la durée de la période. En effet, plus la
période s'allonge, plus la probabilité de migrations multiples et de retours aug
mente; le nombre de migrants n'est donc pas une fonction linéaire de la durée sur
laquelle les mouvements ont été mesurés. Le problème se pose particulièrement
lorsque l'on souhaite comparer les migrations dans le temps, les périodes intercens
itaires étant, en France, de durée inégale'3'.
À l'aide d'observations et d'enquêtes réalisées en France et ailleurs, D. Courgeau
a montré qu'il était possible de modéliser cette variation non linaire de l'effectif de
migrants lorsque la période d'observation varie, et d'estimer un taux instantané (proche
d'un taux annuel) de migration (Courgeau, 1973, 1988). Ce taux est beaucoup plus
important que celui que l'on obtient en divisant le taux calculé sur la période inter
censitaire par la durée de la périodei4).
La question posée aux recensements français ne correspond pas aux recom
mandations de Г ONU qui suggèrent de relever le lieu de résidence un an ou
cinq ans avant le recensement, le choix de l'Insee s'expliquant par la volonté de
couvrir l'ensemble de la période intercensitaire et de disposer d'un solde migratoire
avec l'étranger.
Pour toute zone du territoire, on doit en effet pouvoir réaliser un « bouclage
démographique», la variation totale de la population d'une zone entre deux recen
sements pouvant être décomposée en plusieurs termes : le mouvement naturel, dif
férence entre les naissances et les décès, le solde migratoire avec le reste du
territoire métropolitain et le solde migratoire avec l'étranger ou les Dom-Tom(5).
POP{t2)-POPyt\) = {N-D) + (Iexl-Eex) + (/«„/- Emt) [1]
où : POP(tl) = population totale de la zone au 1er recensement ;
POP(t1) = totale de la zone au 2e ;
(N - D) = solde naturel intercensitaire ;
(Iext- Eexl)= solde migratoire avec l'extérieur;
(/,„,-£,„,) = solde intercensitaire interne.
Ainsi, pour la période 1982-1990, on connaît pour chaque zone du territoire
(commune, département, etc.) : les populations recensées en 1982 et en 1990, le
solde naturel entre 1982 et 1990, les entrées en provenance d'une autre zone de
(3) Sur le plan international, la France cumule donc deux « originalités » : période i
ntercensitaire de longueur variable, d'une part, et période de référence, pour les migrations,
correspondant à la période intercensitaire, d'autre part.
(4) Pour la 1982-1990, les taux annuels de changement de logement, de com
mune, de département et de région, calculés en divisant le taux sur toute la période par sa
durée sont respectivement de 5,79%, 3,76%, 1,75% et 1,10%, alors que les taux instantanés
calculés en appliquant la méthode de D. Courgeau sont égaux à 8,56%, 5,56%, 2,58% et
1,62% (Baccaïni, Courgeau, Desplanques, 1993). Ces taux instantanés peuvent être transfor
més en taux annuels, pour faciliter la comparaison : txannuel = 1 - exp(- txinst). On obtient
alors des taux annuels de 8,20%, 5,44%, 2,54%, 1,60%.
(5) Dans la pratique, seul le solde migratoire global (externe + interne) est publié, pour
les diverses zones (régions, départements, etc.) NOTES DE RECHERCHE 803
France métropolitaine, les sorties vers une autre zone de France métropolitaine et
les entrées en provenance de l'extérieur de la France métropolitaine.
a) Les mouvements internes et les entrées en provenance de l'étranger et des
DOM-ТОМ sont connus grâce à la question sur le lieu de résidence au 1er janvier
de l'année du précédent recensement'6'.
Pour les enfants nés au cours de la période intercensitaire, on considère que
le lieu de résidence au précédent recensement est celui de la mère ; ils sont donc
considérés comme migrants si leur mère a changé de domicile au cour

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