Animaux. Bohn, Edinger et Claparède, Pfungst, Schseffer, Mast, Piéron - compte-rendu ; n°1 ; vol.16, pg 471-481
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Animaux. Bohn, Edinger et Claparède, Pfungst, Schseffer, Mast, Piéron - compte-rendu ; n°1 ; vol.16, pg 471-481

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Description

L'année psychologique - Année 1909 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 471-481
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
J. Larguier des Bancels
XIV. Animaux. Bohn, Edinger et Claparède, Pfungst, Schseffer,
Mast, Piéron
In: L'année psychologique. 1909 vol. 16. pp. 471-481.
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Binet Alfred, Larguier des Bancels J. XIV. Animaux. Bohn, Edinger et Claparède, Pfungst, Schseffer, Mast, Piéron. In: L'année
psychologique. 1909 vol. 16. pp. 471-481.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1909_num_16_1_3811ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 471
expérience ne l'intéresse pas, elle ne peut mesurer ses capacités.
Voilà une indication intéressante, qui est à suivre, et qui sauvera
peut-être cet article de l'oubli où tombent le plus souvent les notes
de ce genre.
A. B.
XIV. — Animaux.
Dr GEORGES BOHN. — La naissance de l'intelligence. — Un vol.
in-8°, 3S0 p. Paris, Flammarion.
On ouvre ce livre et dès les premières pages, on est séduit par
le ton de l'auteur. Pas de phrases, un récit simple, un air de bonne
foi, de la précision, quelque agrément de style, de la finesse, et le
plus souvent une opinion personnelle et une note juste. On a tout
de suite confiance dans ce guide. Suivons-le.
Il s'agit de psychologie animale. C'est une étude toute moderne,
que les Américains ont pour ainsi dire créée dans ces derniers
vingt ans, à coups d'expériences. De ce mouvement nouveau,
G. Bohn est certainement le représentant le plus autorisé parmi
nous. Il est très au courant de cette littérature, qui est encore
enfouie dans les recueils spéciaux; il l'a résumée, enrichie de
recherches personnelles qui sont ingénieuses et sagaces; il l'a
exposée dans des cours à la Sorbonne. Voici un livre spécial où il
en fait le récit.
Les anciens observaient peu les animaux; ils les traitaient comme
le fabuliste, qui donne l'animal en exemple à l'homme, et s'en sert
comme de sujet de morale. Aristote, Pline, notre Montaigne étaient
surtout des moralistes, et leur procédé était un- anthropomor
phisme littéraire, qui consistait à transporter dans l'animal toutes les
qualités de l'homme et tous ses défauts. Descartes n'observa pas
davantage. Le premier observateur fut Réaumur, dont Buffon se
moquait agréablement : il nous le montre fort occupé de la manière
dont doit se plier l'aile d'un scarabée, et il ajoute que l'on admire
d'autant plus qu'on observe davantage et qu'on ne raisonne pas
assez. Aujourd'hui, c'est de Buffon qu'on se moquerait. Puis l'auteur
cite Huber, l'observateur aveugle des abeilles, Leroy, trop oublié,
et auteur de recherches excellentes, Lamarck, auquel Bohn adresse
un pieux hommage, puis Darwin et Romanes. Il est sévère pour ces
derniers, il dit que l'œuvre de Darwin est faite plus d'imagination
que de réalité, il reproche au grand naturaliste anglais d'avoir exa
géré les facultés des animaux pour diminuer le fossé qui les sépare
de l'homme ; et Romanes a suivi cet anthromorphisme exagéré. Bohn
cite à ce propos une histoire impayable de solidarité entre deux
escargots, d"après Darwin. Ces deux escargots étaient dans un jardin
étroit et fort dégarni. L'un d'eux, plus vigoureux, se mit en cam
pagne, et trouva dans le voisinage un plantureux jardin. Que fit-il? 472 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
II n'oublia pas son compagnon, il vint le chercher et lui fit part de
son succès; tous deux se mirent en route, et suivant le même
chemin, disparurent au delà du mur. Il y a en effet beaucoup
d'histoires analogues dans le livre de Romanes.
Pour Bohn, le régénérateur de la psychologie animale, celui qu'il
appelle le moderne Galilée, c'est Lœb. Nous aimons cet enthou
siasme, quoique nous le trouvions un peu sectaire, et que l'auteur
laisse vraiment trop de côté de belles et eminentes personnalités,
par exemple Joseph Fabre. Lœb a donc fait sa révolution en 1888.
Il publia à cette époque des mémoires dans lesquels il étudiait la
manière de se comporter des animaux vis-à-vis de certains exci
tants, tels que la* terre, la lumière, la chaleur, les agents chimiques;
et en observant les mouvements des animaux sous ces influences,
il releva trois faits importants, auxquels il a donné les noms de
tropisme, sensibilité différentielle et phénomènes associatifs. Le tro-
pisme, c'est l'attraction que l'agent exerce sur l'animal, attraction ou
répulsion, car le mouvement peut avoir lieu vers l'agent ou dans
la direction opposée. Ainsi des Daphnies, petits crustacés d'eau
douce, se dirigent vers l'endroit le plus éclairé du cristallisoir où
on les a placés; les littorines, petits gastéropodes de nos plages
marines qu'on appelle vulgairement des vignots, se dirigent au con
traire vers l'ombre; et l'attraction est si forte que l'on peut la mettre
en lumière d'une façon bien curieuse ; on dispose un trajet irrégul
ier, avec des écrans qui projettent des ombres, et toujours on
voit la littorine suivre le chemin qui la conduit au maximum
d'ombre; on peut même prévoir le chemin qu'elle suivra. La sensi
bilité différentielle est le nom par lequel Lœb décrit les oscillations
que l'animal fait autour du chemin parcouru, lorsqu'on vient à
changer l'intensité de l'excitant. Et quant aux phénomènes associatifs,
ils sont bien plus compliqués; ils supposent que l'excitant réveille
le souvenir d'un autre excitant qui a été antérieurement associé
au premier. En développant ces idées nouvelles, Lœb n'enten
dait pas être exclusif, il pensait qu'il existe réellement des tro-
pismes chez les animaux, c'est-à-dire des attractions exercées par
des agents physiques ; mais il ne soutenait pas que ces tropismes
étaient des phénomènes aussi simples que l'attraction du fer par
l'aimant, et surtout il ne supposait pas que les animaux n'avaient
que des tropismes et aucune autre faculté. Mais dans la terre d'All
emagne, où la métaphysique règne en maîtresse, les idées de Lœb
donnèrent lieu à des théories outrancières sur la mécanique de la
vie. Bethe, Uexkiill et d'autres entreprirent de prouver qu'il n'existe
point de psychologie comparée, que les animaux n'éprouvent
aucune sensation, et ils essayèrent de revenir à l'automatisme de
Descartes et de Malebranche. Nuel se joignit à eux, et ils imagi
nèrent une langue nouvelle pour exprimer tous les actes, toutes
les impressions et opérations des animaux sans faire intervenir la
moindre allusion aux phénomènes psychiques. Avec raison, Bohn
répudie cette terminologie barbare, et il a compris tout ce qu'il y ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 473
a de vain dans ces révolutions verbales; du reste, tous ces verbaux
sont rarement des observateurs. Ce ne sont pas eux qui font
avancer la science; ce sont eux qui l'embrouillent.
En Amérique, les recherches de la psychologie animale ont été
poursuivies pendant ces vingt dernières années avec un véritable
enthousiasme, et le nombre et la valeur des travaux publiés sur ce
sujet sont tout à fait remarquables. L'idée directrice a été différente
de celle de Lœb. Les deux principaux investigateurs américains
ont été Yerkes et Jennings. Le premier ne paraît vouloir s'inféoder
à aucun système, et il ne cherche pas l'originalité dans des théo
ries extrêmes; mais ses travaux sont des modèles de précision, de
finesse et de bon sens. Jennings, plus aventureux et moins clair,
a mis surtout à la mode les expériences dites sur la théorie des
essais et des erreurs, et il a été suivi dans cette voie par Thorndike
et Kinnaman, et bien d'autres. Ces expériences consistent à
s'adresser à des animaux supérieurs et à leur faire chercher leur
nourriture, quand elle est cachée ; des animaux font donc des
essais, des erreurs, qu'ils corrigent, pour arriver à la vérité ; et en
se corrigeant, ils se perfectionnent peu à peu. Jennings a supposé
que des animaux plus simples se comportent de même, lorsqu'ils
sont frappés par un excitant; ils font des essais, des erreurs, des
corrections; et ce serait là, peut-être, ce que des esprits trop naïfs
auraient pris pour des tropismes; cette explication hautement
psychique a fait l'enthousiasme des philosophes qui ne sont que
trop charm

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