Aperçu démographique et  socio-économique du groupe babalia (Tchad). - article ; n°63 ; vol.16, pg 615-626
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1976 - Volume 16 - Numéro 63 - Pages 615-626
C. Bouquet —~~ A Demographie and Socio-Economie Sketch of the Babalia (Chad).~~ A 1974 field-study has shown that among the 1 699 Babalia living in 23 villages in the Lower-Chari region only 39 elders still spoke their original language (Brage or Beraku), all the others speaking Arabie and, in some cases, Kotoko. A study of the age and sex structures correlated with that of some sociological and economic factors explain the disappearance of the language, which had been forecast as soon as the term of the century by such observers as Carbou.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Christian Bouquet
Aperçu démographique et socio-économique du groupe babalia
(Tchad).
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 16 N°63-64. 1976. pp. 615-626.
Abstract
C. Bouquet — A Demographie and Socio-Economie Sketch of the Babalia (Chad). A 1974 field-study has shown that among the
1 699 Babalia living in 23 villages in the Lower-Chari region only 39 elders still spoke their original language (Brage or Beraku),
all the others speaking Arabie and, in some cases, Kotoko. A study of the age and sex structures correlated with that of some
sociological and economic factors explain the disappearance of the language, which had been forecast as soon as the term of
the century by such observers as Carbou.
Citer ce document / Cite this document :
Bouquet Christian. Aperçu démographique et socio-économique du groupe babalia (Tchad). In: Cahiers d'études africaines.
Vol. 16 N°63-64. 1976. pp. 615-626.
doi : 10.3406/cea.1976.2519
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1976_num_16_63_2519NOTES ET DOCUMENTS
CHRISTIAN BOUQUET
Aper démographique et socio-économique
du groupe babalia Tchad
attention des chercheurs en sciences humaines été récemment attirée
par existence un petit groupe ethnique les Babalia dont la langue le brage
ou beraku est en voie extinction Appartenant au groupe sara-bongo-baguir-
mien elle est progressivement remplacée soit par arabe dialectal parlé entre
Djamena et le lac Tchad soit par le kotoko groupe tchado-hamitique) langues
des populations parmi lesquelles sont installés les villages babalia
Alors que les linguistes étudiaient cet intéressant phénomène partir de la
langue origine3 et de la principale langue adoption2 il revenait au géographe
de tenter par une enquête démographique et des observations socio-économiques
de déterminer comment une langue peut disparaître et comment évolue le groupe
ethnique concerné3
LES BABALIA DU BAS-CHARI
La chronologie de la mise en place du peuplement au Tchad est loin avoir
été établie avec précision les directions générales des mouvements migratoires
de époque historique sont encore débattues On admet cependant volontiers
que le Bas-Chari abord été occupé par les Sao ancêtres des Kotoko actuels
que ceux-ci ont été plus ou moins submergés par les Kanembu au cours des siècles
existence du royaume de Bornu et que la période contemporaine est marquée
par la sédentarisation de nombreuses fractions Arabes Shûwa qui occupent tous
les cantons au nord et est de Djamena ainsi que extrême nord du Cameroun4
La répartition actuelle du peuplement est la suivante
Kotoko le long du Chari du lac Tchad en amont de Logone-Gana
Kanembu au nord de la ligne Kouloudia-Massakori Kuri dans les îles orientales
du lac Tchad
Arabes Shûwa dans tout le nord de la préfecture du Chari-Baguirmi
J.-P CAPRILE tudes et documents sara-bongo-baguirmiens Thèse de 3e cycle
Paris V) Paris 1972 26-27 54-60
Voir DECOBERT Recherches sur arabe parlé Bût aï-Fil en cours
BOUQUET et J.-P CAPRILE Notes sur le berakou langue en voie extinc
tion des Babalia du Bas-Chari Communication au XIe Congrès de la Société de
Linguistique de Afrique de Ouest Yaoundé 1974 paraître in Bulletin de la
SELA
HAGENB CHER Les Arabes dits Suwa du Nord-Cameroun Fort-Lamy
1973
Cahiers tudes africaines 63-64 XVI 3-4) pp 6l 5-626 CHRISTIAN BOUQUET
Connaissance des Babalia
La présence un groupe de Babalia inférieur ooo personnes guère éveillé
la curiosité des spécialistes si ce est de fa on marginale Carbou lui attribue
une origine kanembu deux princes de la famille royale du Kaném auraient émigré
en direction de Hadjer el-Hamis La tradition rapporte que les gens du plus âgé
des deux princes on dit être frères ont formé la tribu des Babalia et ceux
du plus jeune la tribu des Boulala Le nom de Babalia paraît pouvoir signiuer
les gens du père Ali nas baba Ali Ali était le nom du prince)5 Une réflexion
de auteur semble prouver que extinction de la langue des Babalia est pas un
phénomène récent Les Babalia parlent la des populations au milieu
desquelles ils vivent arabe baguirmien kenga tar-lis
Lebeuf évoque les Babalia comme voisins des Kotoko Elle estime
leur nombre en 1963 dans le canton de Mani 875 personnes rassemblées dans
onze villages7 Elle les associe la fondation du village de Gawi actuellement kotoko
mais dont le nom est babalia La ville fut fondée par Dongo esclave sao du chef
babalia Anngargué du village de Pïo qui se sauva de chez son maître en emme
nant le troupeau de ce dernier
La tradition orale que nous avons recueillie attribue une origine yemenite aux
Babalia Trois gar ons nés du même père et de la même mère se sont séparés au
cours de leur migration vers ouest un eux ancêtre des Bilala ou Bulala)
est installé près du lac Fitri fig autre des Babalia est abord
arrêté Ngoura puis Dali où existent les restes une enceinte entourant des
constructions en briques cuites le dernier ancêtre des Bornu est établi Dikwa
Nigeria Une autre tradition ajoute un quatrième frère qui serait ancêtre des
Baguirmiens
apparentement des Babalia aux Bulala est guère contesté de nos jours
existence des ruines de Dali est rapprocher de hypothèse selon laquelle les
constructions en briques du Kaném seraient origine bulala Le site de Dali été
repéré en 1960 par J.-P Lebeuf9 qui le nomme Bian ou Karnak Babalia après
lui les Sao chasseurs arc seraient les premiers occupants du site et les bâtisseurs
du mur enceinte Les constructions en briques cuites dont on distingue quatre
murs rasés ont probablement pas toutes été mises jour Elles auraient été
dressées par les Babalia Ce site pas été fouillé systématiquement on trouve
en surface de très grandes quantités de tessons de poterie dont aucune datation
encore été avancée Quelques informations recueillies parmi les lettrés de Bût
aï-Fil tendent faire remonter existence de Dali quarante ans au moins avant la
mort du prophète 622 et le début de islamisation des groupes bulala babalia
bornu et baguirmien vingt-sept ans après la mort de Mahomet après cette même
tradition les Bornu ont détruit Karnak Babalia Dali) sous prétexte que les Babalia
refusaient de leur donner un vieux livre arabe
Le R.P Zeltner avance une autre hypothèse Dali aurait été rasée en 1818 par
une troupe de Fezzanais au service du Kaném qui partaient en guerre contre les
Baguirmiens Ceci confirmerait la parenté originelle entre Babalia et Baguirmiens
mais auteur ne cite pas ses sources10
CARBOU La région du Tchad et du Ouaddaï Paris II 1912 337-338
Ibid. 350
LEBEUF Les principautés kotoko Essai sur le caractère sacré de
autorité Paris 1969 23-24
Ibid. 71
J.-P LEBEUF Carte archéologique des abords du lac Tchad Paris 1969
Dans cet ouvrage auteur signale deux autres sites attribués aux Babalia dans le
Bas-Chari Kogna et Mardjiane
10 leur cité de Dali est rasée la population exterminée Les survivants
se réfugient au ur du Baguirmi J.-C ZELTNER Histoire des Arabes sur les
rives du lac Tchad Annales de Université Abidjan série II 2) 1970 153) LE GROUPE BABALIA 617
Cet ensemble de données éparses ne peut suffire expliquer la mise en place
du groupe babalia archéologues et historiens pourraient trouver là un sujet
étude passionnant Notre recherche se limitera considérer un groupe ethnique
dont origine est mal établie et dont effectif probablement été plus important
puisque les Babalia comptent quatre fractions dans le Bas-Chari Manawâji
Baltâwa Bôidjarma Madkûs dont homogénéité selon Carbou semble incontes
table11 Mais ce groupe constitue une enclave au milieu de populations étrangères
majoritaires et il perd inéluctablement sa langue origine le brage ou beraku
en est-il de nos jours
Identification des villages babalia du Bas-Chari
Les villages babalia ont été repérés dans le canton de Mani et dans le canton
Asâlé12 Ils sont situés en bordure du Chari et du lac Tchad de part et autre
du 15e méridien entre 12 et 13 de latitude nord fig 2)
Selon les analyses démographiques de 1974 ces deux cantons comptent envi
ron 26 ooo habitants enquête ethno-démographique menée en septembre-
11 Un lien de sympathie une idée de solidarité ont survécu au naufrage de
la tribu est ainsi par exemple un Babalia de Morbo se rendant Tchekna
sera très bien re par ses frères il vient faire connaître sa

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