Apprentissage et mémoire à long terme de phrases : le rôle de la cohésion sémantique des éléments - article ; n°1 ; vol.77, pg 41-62
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Apprentissage et mémoire à long terme de phrases : le rôle de la cohésion sémantique des éléments - article ; n°1 ; vol.77, pg 41-62

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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 41-62
Résumé
Les sujets apprennent une liste de six phrases et font une épreuve de rappel après un délai de deux semaines. Les phrases comportent cinq éléments : sujet (NS), verbe (V), objet (NO), adjectif (A), complément de nom (NN). On fait varier la cohésion sémantique : forte (+) ou faible (—), du groupe nucléaire (GN) constitué des trois éléments (NS V NO) et du groupe adjoint (GA) constitué des trois éléments (NO A NN) de chaque phrase. L'expérience est réalisée avec quatre groupes de sujets, chaque groupe apprenant une liste de phrases différente : I (GN+ GA+) ; II (GN+ GA—) ; III (GN— GA + ) ; IV (GN— GA—). Les résultats de l'épreuve de mémoire confirment les hypothèses :
— L'élément nucléaire NO est mieux rappelé que A et NN, mais cette rétention différentielle dépend de la cohésion sémantique du groupe (NO A NN) : on n'observe qu'un faible écart dans le groupe I et un écart nul en GIII.
— Lorsqu'une cohésion sémantique forte affecte les éléments nucléaires, les facteurs syntaxique et sémantique composent leurs effets ; lorsqu'une cohésion sémantique forte affecte les éléments du groupe adjoint et que les facteurs syntaxique et sémantique entrent en conflit, l'influence du second est dominante. Les résultats montrent clairement que le sujet reconstruit la phrase à partir d'un groupe d'éléments clés, constitué non pas nécessairement par la structure SVO de la phrase mais par la structure sémantique caractérisée par un haut niveau de stabilité et de spécificité dans le système sémantique du sujet.
Summary
The purpose of this experiment was to study the influence of semantic cohesion on the learning and the long-term memorization of a series of six sentences (after a two-week delay). Each sentence had five elements : Subject (NS), Verb (V), Obfect (NO), Adfective (A), Noun complement (NN). The semantic cohesion of the nuclear group (NG) formed by the three elements (NS V NO) and of the adjunct group (A G) formed by the three elements (NO A NN) may be high or low. Thus, the experiment includes four groups of subfects : I (NG + AG+), II (NG + AG—), III (NG— AG+), IV (NG— AG—).
The results are the following :
— The nuclear element NO is better recalled than the modifiers A and NN, but the differences are dependent on the semantic cohesion of the group (NO A NN) ; this difference is quite low in G I and it is zero in G III.
— When there is high semantic cohesion of the nuclear elements, the effects of syntactic and semantic factors are cumulated ; when high semantic cohesion involves the elements of the adjunct group, semantic factors have greater influence than the syntactic factors.
The results show that subjects select some key-words in order to build a key structure which will allow reconstruction of the sentence in long-term memory. This key structure is chosen according to its degree of stability and specificity in the subject's semantic system.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. F. Ehrlich
Apprentissage et mémoire à long terme de phrases : le rôle de
la cohésion sémantique des éléments
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 41-62.
Citer ce document / Cite this document :
Ehrlich M. F. Apprentissage et mémoire à long terme de phrases : le rôle de la cohésion sémantique des éléments. In: L'année
psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 41-62.
doi : 10.3406/psy.1977.28178
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_1_28178Résumé
Résumé
Les sujets apprennent une liste de six phrases et font une épreuve de rappel après un délai de deux
semaines. Les phrases comportent cinq éléments : sujet (NS), verbe (V), objet (NO), adjectif (A),
complément de nom (NN). On fait varier la cohésion sémantique : forte (+) ou faible (—), du groupe
nucléaire (GN) constitué des trois éléments (NS V NO) et du groupe adjoint (GA) constitué des trois
éléments (NO A NN) de chaque phrase. L'expérience est réalisée avec quatre groupes de sujets,
chaque groupe apprenant une liste de phrases différente : I (GN+ GA+) ; II (GN+ GA—) ; III (GN— GA +
) ; IV (GN— GA—). Les résultats de l'épreuve de mémoire confirment les hypothèses :
— L'élément nucléaire NO est mieux rappelé que A et NN, mais cette rétention différentielle dépend de
la cohésion sémantique du groupe (NO A NN) : on n'observe qu'un faible écart dans le groupe I et un
écart nul en GIII.
— Lorsqu'une cohésion sémantique forte affecte les éléments nucléaires, les facteurs syntaxique et
sémantique composent leurs effets ; lorsqu'une cohésion sémantique forte affecte les éléments du
groupe adjoint et que les facteurs syntaxique et sémantique entrent en conflit, l'influence du second est
dominante. Les résultats montrent clairement que le sujet reconstruit la phrase à partir d'un groupe
d'éléments clés, constitué non pas nécessairement par la structure SVO de la phrase mais par la
structure sémantique caractérisée par un haut niveau de stabilité et de spécificité dans le système
sémantique du sujet.
Abstract
Summary
The purpose of this experiment was to study the influence of semantic cohesion on the learning and the
long-term memorization of a series of six sentences (after a two-week delay). Each sentence had five
elements : Subject (NS), Verb (V), Obfect (NO), Adfective (A), Noun complement (NN). The semantic
cohesion of the nuclear group (NG) formed by the three elements (NS V NO) and of the adjunct group
(A G) formed by the three elements (NO A NN) may be high or low. Thus, the experiment includes four
groups of subfects : I (NG + AG+), II (NG + AG—), III (NG— AG+), IV (NG— AG—).
The results are the following :
— The nuclear element NO is better recalled than the modifiers A and NN, but the differences are
dependent on the semantic cohesion of the group (NO A NN) ; this difference is quite low in G I and it is
zero in G III.
— When there is high semantic cohesion of the nuclear elements, the effects of syntactic and semantic
factors are cumulated ; when high semantic cohesion involves the elements of the adjunct group,
semantic factors have greater influence than the syntactic factors.
The results show that subjects select some key-words in order to build a key structure which will allow
reconstruction of the sentence in long-term memory. This key structure is chosen according to its
degree of stability and specificity in the subject's semantic system.Année psychol.
1977, 77, 41-62
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
associé au C.N.R.S., Université René-Descaries
et E.P.H.E., 3e section
APPRENTISSAGE ET MÉMOIRE
A LONG TERME DE PHRASES :
LE RÔLE DE LA COHÉSION SÉMANTIQUE
DES ÉLÉMENTS
par Marie-France Ehrlich2
SUMMARY
The purpose of this experiment was to study the influence of semantic
cohesion on the learning and the long-term memorization of a series of
six sentences (after a two- week delay). Each sentence had five elements :
Subject (NS), Verb (V), Object (NO), Adjective (A), N oun complement
(NN ). The semantic cohesion of the nuclear group (NG) formed by the
three elements (NS V NO) and of the adjunct (AG) by the (NO A NN) may be high or low. Thus, the experiment
includes four groups of subjects : I (NG + AG+), II (NG + A G — ),
III (NG— AG+), IV (NG— AG—).
The results are the following :
— The nuclear element NO is better recalled than the modifiers A
and NN, but the differences are dependent on the semantic cohesion of the
group (NO A NN) ; this difference is quite low in G I and it is zero
in GUI.
— When there is high semantic cohesion of the nuclear elements, the
effects of syntactic and semantic factors are cumulated ; when high semantic
cohesion involves the elements of the adjunct group, semantic factors have
greater influence than the syntactic factors.
The results show that subjects select some key-words in order to build
a key structure which will allow reconstruction of the sentence in long-term
memory. This key structure is chosen according to its degree of stability
and specificity in the subject's semantic system.
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Nous remercions vivement Mlle J. Labat qui a participé à la réalisa
tion de cette recherche. 42 MÉMOIRES ORIGINAUX
Au cours de précédentes recherches (Ehrlich, 1975 a et b),
nous avons étudié l'acquisition et la rétention à long terme de
phrases en fonction de la méthode de présentation des différents
éléments qui les constituent. Nous avons montré qu'une méthode
« cumulative » dans laquelle on présente tout d'abord les él
éments nucléaires (le sujet, le verbe et le complément d'objet de
la phrase) avant d'introduire progressivement les éléments modif
icateurs (adjectif, adverbe, complément de nom) permet un
meilleur rappel des phrases, après un délai d'une semaine, que la
méthode classique.
Quelle que soit la méthode utilisée, l'apprentissage conduit
à la formation d'unités surordonnées, de nature syntactico-
sémantique, chaque unité regroupant tous les éléments de la
phrase. Le rappel à long terme apparaît dépendant non pas du
nombre de fois où les éléments ont été présentés ou évoqués pen
dant l'apprentissage, mais de la stabilité des unités surordonnées
construites par le sujet.
L'élaboration de ces unités semble se développer autour de
certains éléments privilégiés que nous qualifierons « d'éléments
clés », en ce sens qu'ils jouent un rôle dominant au niveau de
l'apprentissage et du rappel à long terme. Quels sont les éléments
qui peuvent avoir le statut d'élément clé ?
Dans les recherches concernant la mémoire des phrases
simples sujet-verbe-objet (S V 0), quelques auteurs se sont ins
pirés du concept psycholinguistique de thème développé notam
ment par Hockett (1963) et Halliday (1967). Selon ces auteurs,
la phrase, en tant que message, présente une structure thémat
ique ; elle peut être analysée en deux parties : thème et propos
(lopic et comment). Le thème est « le sujet psychologique » ; sauf
s'il existe des raisons pour qu'il en soit autrement, le thème, le
sujet logique et le sujet grammatical sont représentés par le
même élément qui est alors placé en début de phrase. Lorsque
ces éléments sont dissociés, dans une phrase passive par exemple,
la tendance est d'associer thème et sujet grammatical ; par exten
sion, le thème peut être constitué par un groupe d'éléments placés
en début de phrase.
Dans cette perspective, Johnson-Laird (1968) confirme que le
sujet grammatical est l'élément dominant et porte l'accent de la
phrase ; Clark (1966), Clark et Card (1969), Horowitz et Pry-
tulak (1969) montrent que le sujet est mieux rappelé et qu'il
constitue un indice de rappel plus efficace que l'objet et le verbe M. -F. EHRLICH 43
de la phrase. Toutefois, les résultats de Blumenthal (1967) et de
Segui (1973) indiquent que sujet et objet de la phrase sont des
indices d'efficacité égale lorsque les listes à mémoriser sont homog
ènes et constituées de phrases actives, passives ou négatives.
D'autre part, Perfetti (1973) observe que l'efficacité d'un
indice dépend essentiellement de la coïncidence des traits syn
taxiques et sémantiqu

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