Barani : une chefferie satellite des grands États du XIXe siècle - article ; n°133 ; vol.34, pg 359-384
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1994 - Volume 34 - Numéro 133 - Pages 359-384
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Youssouf Diallo
Barani : une chefferie satellite des grands États du XIXe siècle
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 34 N°133-135. 1994. pp. 359-384.
Abstract
Y. Diallo — Barani, a Chiefdom in the Orbit of Major 19th-Century State Formations.
Around the beginning of the 18th century, in stages and successive groups, Fulani pas-toralists from the Niger river valley
infiltrated Boobola ("Bwaland") in the search for pastures in the lands lying between village communities. After having taken root
in the Barani area, the Sidibe Fulani managed, in the 19th century, to ruie over the native Bobo and Bwa. Barani's history is
marked by Widi Sidibe, its most outstanding chief. In the last decade of the 19th century, the Barani chiefdom was under the
sway of the region's big state formations ; but it also lay in an area crossed by trade routes. Hence, this chiefdom dealt with
various partners: it clashed with the Diina, formed a military alliance with Tijaani Tall and managed both to keep up diplomatie
relations with Yatenga and trade with Samori.
Citer ce document / Cite this document :
Diallo Youssouf. Barani : une chefferie satellite des grands États du XIXe siècle. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 34 N°133-
135. 1994. pp. 359-384.
doi : 10.3406/cea.1994.2056
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1994_num_34_133_2056Youssouf Diallo
Barani une chefferie satellite
des srands Etats du XIXe siecle
La chefferie peule de Barani
La de Barani fait partie des petites entités politiques peuls du nord-
ouest de actuel Burkina-Faso implantées au milieu des communautés villa
geoises et dont histoire demeure inséparable de celle des grands tats du
xixe siècle comme le Maasina le Yatênga ou tat de Samori Confrontée
la fois ces tats et aux populations agricoles en occurrence bobo et bwa)
au détriment desquelles elle menait une politique de prédation la chefferie
de Barani réussit préserver une autonomie relative face aux tats domi
nants du siècle dernier
Nous étudierons essentiellement les relations entre les tats dominants et
les formations politiques de type secondaire afin évaluer les influences
exercées distance sur Barani par chacune des trois grandes organisations
étatiques1 Nous présenterons les principales étapes du peuplement peul
dans la région de Barani puis après avoir évoqué iejihaad de Seeku Amadu cette zone nous analyserons la situation de la chefferie de Barani dans
un environnement portant la marque des ambitions contradictoires du Maa
sina et du Yatênga Nous évoquerons enfin les accords passés par les inter
médiaires samoriens avec Barani dont le chef faisait le jeu en leur fournis
sant des chevaux
La région considérée est le prolongement en territoire burkinabé vers le
Sourou affluent-défluent de la Volta Noire2) de la plaine du Gondo qui
Les informations présentées ici proviennent essentiellement enquêtes réalisées
entre 1986 et 1991 dans le cadre de ma thèse cf Bibliographie Je remercie Roger
Botte de avoir fait part de ses observations
La distinction entre Etat dominant et formation politique de type secondaire est
empruntée FRIED in COHEN SERVICE 1978 Lire ce sujet la synthèse de
COHEN SERVICE 1978 1-20)
Suite au décret no AN IV/OOS/CNR/P.F. du août 1986 relatif la rectification
des noms des trois Volta en territoire burkinabé la Volta Noire prit le nom de
Mouhoun Il nous paru utile pour des raisons de clarté de garder ancienne
appellation Volta Noire ou Volta tout court
Cahiers tudes africaines 133-135 XXXlV-l-3 1994 pp 359-384 360 YOUSSOUF DIALLO
étend au pied de la falaise de Bandiagara pays dogo Il agit ici de la
zone soudano-sahélienne caractérisée sur le plan climatique par une pluvio
métrie moyenne et une répartition inégale des pluies Dans le Gondo-Sou-
rou où vivent essentiellement des agriculteurs et des éleveurs plusieurs
types de sols sableux argileux alluviaux hydromorphes etc. servent de
supports morpho-pédologiques la diversité des pâturages3 Ces pâturages
de choix en grande partie composés de graminées de même que la qualité
du réseau hydrographique qui offre des facilités abreuvement au cheptel
expliquent la présence ancienne des pasteurs peuls dans la région Parmi les
divers éléments naturels est étendue sableuse ils appellent seeno qui
attiré des Peuls époque de infiltration peule le seeno était déjà
occupé par des populations agricoles bobo et bwa qui constituent le fond de
peuplement le plus ancien de la région la reconnaissance par les Peuls
Sidibe de cette antériorité les conduisit désigner leur milieu accueil par le
vocable Boobola terme qui signifie le pays des Bobo et par lequel sont
désignés principalement le village de Barani et sa région4 La prise en consi
dération du double facteur physique et humain amène aussi les pasteurs
employer souvent le toponyme Seeno-boobola agissant de leur identité
les nouveaux venus ne la poseront plus par rapport leur origine mais plutôt
par référence aux autochtones est pourquoi ils se disent Fulèe-Boobo-
laa est-à-dire Fulôe du pays bobo sans que le contenu ethnique de ce
terme générique bobo soit jamais précisé
Le Boobola était le point intersection de plusieurs voies commerciales
importance régionale axe caravanier Kong-Jenné pour ne citer que cet
exemple qui mettait en relation la zone préforestière et le nord de la Boucle
du Niger passait par Bobo-Dioulasso Koussiri région de una) Barani et
Sofara escale du Bani Divers produits étaient échangés sur les marchés du
Boobola barres de sel captifs noix de cola et mil
est en 1895 que le commandant Destenave entreprend occupation des
territoires du nord et de intérieur de la Volta Noire peuplés de Bobo de
Bwa et de Samo Le refus de ces populations de se soumettre une autorité
quelconque si ce est celle des anciens du village pousse les Fran ais
Michel BENOIT 1979 35 distingue dans le Seeno-boobola cinq types de pâturages
suivant un ordre de qualité croissante les pâturages du plateau gréseux ceux
constitués une part de graminées annuelles et autre part de graminées la
fois annuelles et perennes les savanes et enfin les pâturages des zones inondables
de axe Sourou-Volta
Les Peuls du Boobola sont linguistiquement rattachés au sous-groupe du bassin des
Volta Il ne nous appartient pas ici entrer dans le détail des particularités gramma
ticales des parlers peuls de cette province bwa On fera seulement remarquer que les
indications utiles fournies ce sujet par Henri LABOURET 1952 permettent surtout
de comprendre que le fulfulde des Volta comprend une vaste aire dialectale
étendant de Bandiagara au Jelgooji région de Dori et englobant les Peuls des
pays samo et mossi Jean CREMER 1923) qui on doit aussi une étude de linguis
tique comparée pu montrer que le fulfulde de la région qui nous occupe des affi
nités avec le pulaar pratiqué dans actuelle république du Sénégal UNE CHEFFERIE SATELLITE DES GRANDS TATS 361
rechercher appui des cavaliers peuls de Barani et de Dokui accueil ami
cal réservé par le chef de Barani aux Fran ais conduit ces derniers consoli
der le pouvoir de Widi Sidibe lequel sera ensuite réduit au rang de simple
auxiliaire de administration En prêtant leur concours aux Fran ais les
Peuls de Barani et de Dokui ainsi que les descendants fuutankooôe al-Hajj
Umar installés en pays samo rive orientale du Sourou) sont chargés une
part de ramener ordre dans les sociétés villageoises en perpétuelle révolte
et autre part activer la rentrée de impôt en mil
Les étapes du peuplement peul dans le Boobola
La plaine du Gondo-Sourou est depuis le xvie siècle date de effondrement
de empire Songhaï le lieu accueil de plusieurs groupes ethniques mais
est probablement au début du xvine siècle que des pasteurs peuls origi
naires de la vallée du Niger infiltrent dans cette plaine située extrême
nord-ouest du Burkina Faso Les Peuls Sidibe de Barani et les Peuls San-
gare-Bari de Dokui) les derniers venus étendront progressivement au
début du xixe siècle leur domination sur les autochtones bobo et bwa en le
faisant dans un contexte régional agitation politique et idéologique liée aux
révolutions musulmanes peules et plus particulièrement de celle de tat
voisin du Maasina dont la chefferie de Barani jamais accepté la tutelle
La tradition rapporte que est par étapes et par groupes successifs que
ces pasteurs paisibles sont venus établir dans le voisinage des premiers
occupants après avoir demandé hospitalité aux responsables des terres

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