Caractères et variations morphologiques des Fali du Tinguelin, Nord-Cameroun. - article ; n°4 ; vol.6, pg 585-610
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1964 - Volume 6 - Numéro 4 - Pages 585-610
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J. Gauthier
J. Wangermez
Caractères et variations morphologiques des Fali du Tinguelin,
Nord-Cameroun.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 6 fascicule 4, 1964. pp. 585-610.
Citer ce document / Cite this document :
Gauthier J., Wangermez J. Caractères et variations morphologiques des Fali du Tinguelin, Nord-Cameroun. In: Bulletins et
Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 6 fascicule 4, 1964. pp. 585-610.
doi : 10.3406/bmsap.1964.1291
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1964_num_6_4_1291Bulletins et Mémoires de la Société ď Anthropologie de Paris,
tome 6, XIe série, 1964, pp. 585 à 610.
CARACTÈRES ET VARIATIONS MORPHOLOGIQUES
DES FAL1 DU T1NGUEL1N, NORD-CAMEROUN
par MM. J. GAUTHIER et J. WANGERMEZ
(Service d'Ethnologie de la Faculté des Lettres et Sciences humaines
de Bordeaux, Pr Métais.)
Dans le Nord du Cameroun vit le peuple Fali dont l'étude fut
assez négligée jusqu'ici, et cela pour plusieurs raisons mais sur
tout du fait de son relatif isolement géographique dans le Sud des
monts Mandara (1.000 à 1.600 m) et de la dissémination de ses
représentants par petits groupes dans différents massifs monta
gneux de la région. Ce peuple serait pratiquement inconnu sans
les importants travaux que J. P. Lebeuf (1) lui a consacrés au
point de vue ethnographique. Malgré cela, il reste beaucoup à
faire dans son étude, en particulier dans le domaine de l'anthro
pologie. C'est ce qui nous a incité à publier cette note.
Il n'existe en particulier aucun crâne Fali au Musée de
l'Homme. Qui plus est, nous avons su, grâce à l'amabilité du
Dr Brothwell, que le British Museum non plus ne possédait aucun
crâne de la région des monts Mandara.
L'un de nous ayant eu l'occasion de faire plusieurs séjours dans
le massif du Tinguelin, au village de N'goutchoumi et dans ses
environs, a ramené une série de mesures prises sur le vivant
ainsi que 7 crânes secs et des fragments de squelettes anciens.
De plus, lors du passage à Paris en juillet 1963 d'une troupe de
danseurs Fali provenant du même village, nous avons pu effec
tuer des radiographies crâniennes sur lesquelles nous avons
comparé les mensurations à celles des crânes secs.
(1) Nous n'aurions garde d'oublier toutefois les rapports de Baudelaire, de Lecoq,
Salasc, Froelich, les publications de Malzy dans les Etudes Camerounaises ainsi que
les documents non publiés de ces divers auteurs, que l'un de nous a pu consulter
avec profit dans les Archives de la Subdivision de Garoua. 586 société d'anthropologie de paris
Après quelques rappels indispensables sur la géographie et
l'historique de la région, nous examinerons successivement :
— les caractères observables sur le vivant,
— ceux relevés sur crâne sec et radiologiquement,
— les ossements renfermés dans des urnes funéraires anciennes.
Enfin, nous ferons quelques remarques sur la comparaison
des caractères observés avec ceux des peuples voisins.
Géographie.
Les Fali appartiennent à un ensemble de populations plus
généralement désignées sous le nom de Kirdi, terme qui signif
ie « païen » dans la langue des Peuls musulmans. Ils occupent
dans le Nord du Cameroun et plus précisément au Nord de la
Bénoué, non loin de Garoua, des territoires montagneux qui
couvrent une surface de l'ordre de 3.000 km2.
Bien que les recensements effectués par les services administ
ratifs soient aussi incomplets que contradictoires, il semble que
le chiffre de 40.000, adopté le plus généralement, corresponde à
peu près au nombre d'individus appartenant à cette ethnie
par ailleurs subdivisée en quatre « groupements ». Ces groupe
ments, qui répondent surtout à des critères d'ordre géographique,
n'en diffèrent pas moins les uns des autres dans le détail. Ce
sont du Nord au Sud le Bori-Peské et le Boussoum, le Kangou
et le Tinguelin (fig. 1).
Agriculteurs, tirant leurs principales ressources du mil et
des arachides, les Fali ont conservé encore leur organisation
traditionnelle. Les structures sociales font apparaître la pré
sence de nombreux clans patrilinéaires exogames ayant chacun
un chef à la fois politique et religieux. Ces clans sont eux-mêmes
regroupés au sein d'un ensemble dit Num Banta qui pourrait
peut-être correspondre à une tribu.
Historique.
Les origines de ce peuple sont encore fort mal connues. 11
semble toutefois qu'il se soit constitué à une époque relativement
récente par la fusion progressive d'éléments humains issus d'eth
nies différentes qui se seraient regroupées à la suite de guerres et
de migrations, ce qui est particulièrement sensible pour la popul
ation du Massif du Tinguelin.
Selon J. P. Lebeuf, « ceux que l'on appelle maintenant les
Fali (ou tout au moins une grande partie d'entre eux) auraient
été chassés de la vallée du Kebbi au Nord-Ouest du pays Haoussa ET WANGERMEZ. CARACTÈRES DES FALI 587 GAUTHIER
.Dumboa
KAPSIKI
/ Bourba
/ *DABA ào<( BAOUTCHI \oeo<">.o
Д6^ MARGI
• •'N'goutchoumifJ С J. -i •'V0' oo° ••./ %. '• #Bidzar MOUNDANG / «Lere Binder
Fig. 1. — Carte représentant la situation du peuple Fali dans le Nord-Cameroun
par rapport aux populations avoisinantes.
à la fin du xve siècle ou au début du xvie ». Il souligne que c'est
là l'opinion de Passarge et de Rathjens et apporte à cette thèse
un nouvel argument quant à la date approximative de cette
migration par un décompte des pierres représentatives des
ancêtres et que les Fali placent sous certains greniers (1).
(1) En estimant une génération à 25 ans, l'auteur obtient 400 ans, ce qui corres
pondrait au xvie siècle. Toutefois (cf. L'Habitation des Fali, p. 24 et 25), il n'est
pas exclu que quelques pierres plus anciennes aient été transportées au cours des
migrations, ce qui est le cas à N'goutchoumi (Nikumbandji 0) bien que Lambezat
estime a priori ce qu'il considère comme une hypothèse, assez peu vraisemblable. 588 société d'anthropologie de paris
En fait, il semblerait que l'installation définitive des Fali sur
le massif du Tinguelin se situe vers la fin du xvne siècle. Ils
fondèrent là quinze villages qui sont, par ordre d'importance :
Ram, Banay, N'doudja, Boulgou, Того, N'goutchoumi, So-
nayo, Pouri, Pamtshi, Shéri, Beri, Gouloungo, Yarmi, Tinguel
in, Baou.
Sans entrer dans le détail, nous nous bornerons à résumer ici
l'histoire du village de N'goutchoumi dont les habitants actuels
font, en particulier, l'objet de cette étude. Ce village est situé à
l'extrémité Nord du plateau du Tinguelin à environ 39 km de
Garoua, non loin de la piste qui relie cette localité à celle de
Mokolo. Il comprend deux groupes humains nettement diffé
renciés : la Num Barda Hou, constituée par seize clans (2) et
correspondant à environ 350 individus ; la Num Bania Tshalo,
formée par quatre clans d'environ 100 individus (dans ce village).
Les Fali de Hou représentent le groupe le plus anciennement
autochtone. Ils occupaient, avant la fin du xvine siècle, le
village de Hou situé à 7 km environ de N'goutchoumi à proxi
mité du bourg peul actuel de Katako. Les uns venaient des
environs de Bashéo, les autres d'une région plus lointaine située
au Nord. Il ne semble pas que leur établissement sur le terroir
considéré soit antérieur au début du xvne siècle.
A l'époque de Hou, N'goutchoumi était occupé par une tribu
N'gomna originaire, semble-t-il, du Bori-Peské. Vers 1725, des
Fali venus d'un lieu nommé Tintinrin, non loin de Garoua,
auraient chassé les N'gomna de N'goutchoumi. Quelques années
plus tard, un autre groupe « Tshalo » venu du Sud-Est (?) où
il se serait heurté aux Lakka (?) et aux Bâta, vint s'installer sur
le Tinguelin. Alliés aux gens de Hou, ils firent la guerre aux Fali
originaires de Tintinrin et les chassèrent dans la montagne où
ces derniers fondèrent le village de Pouri vers 1750. L'un des
clans des Tshalo, les Ni Kumbandji, prit alors l'allure d'un clan
noble qui, à la suite des guerres et à la faveur des alliances, éta
blit ses chefferies sur plusieurs villag

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