Comment rompre avec Durkheim ? Jean Stoetzel et la sociologie française de l après-guerre (1945-1958) - article ; n°3 ; vol.32, pg 411-441
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Comment rompre avec Durkheim ? Jean Stoetzel et la sociologie française de l'après-guerre (1945-1958) - article ; n°3 ; vol.32, pg 411-441

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Revue française de sociologie - Année 1991 - Volume 32 - Numéro 3 - Pages 411-441
Loïc Blondiaux : Breaking away from Durkheim ? Jean Stoetzel and French post-war sociology (1945-1958).
Between 1945 and 1958 the rediscovery of American sociology and the new framework for this discipline led to the creation of a number of projects to redefine objectives and methods of French sociology. One of the most original projects was signed by Jean Stoetzel, and clearly revealed the desire to break away from the French Sociological tradition greatly influenced by Durkheim. A number of factors related to both the global evolution of the discipline and Jean Stoetzel 's own itinerary explain this project which comprises four main principles : valorization of field work, refusal of theory, standardization of research procedures and promotion of quantitative work techniques. Following this presentation the comparison of this vision with other contemporary definitions of this discipline prompts one to relativize its importance.
Loïc Blondiaux : Wie kann man mit Durkheim brechen ? Jean Stoetzel und die französische Soziologie des Nachkriegs (1945-1958).
Zwischen 1945 und 1958 bringen die Wiederentdeckung der amerikanischen Soziologie und die Erneuerung des Rahmens dieser Disziplin, verschiedene Projekte hervor zur Neudefinierung der Ziele und Methoden der französischen Soziologie. Unter diesen Versuchen scheint der von Jean Stoetzel einer der originalsten und deutlichsten für den erklarten Willen zum Abgehen von der Tradition der französischen Soziologie, die von den Beitragen des Durkheimismus geprägt war. Verschiedene Faktoren in Verbindung mit sowohl der allgemeinen Entwicklung der Disziplin, als auch dem individuellen Entwicklungsweg von Jean Stoetzel, erlauben die Beleuchtung dieses Diskurs, der vier Hauptthemen umfasst : Wertung der Feldforschung, Absage der Theorie, Standardisierung der Forschungsverfahren und Promotion der quantitativen Techniken. Am Ende dieser Prasentierung regt der Vergleich dieser Vision mit anderen zeitgenössischen Definitionen dieser Disziplin zur Relativierung ihrer Bedeutung an.
Loïc Blondiaux : ¿ Cómo romper con Durkheim ? Jean Stoetzel y la sociología francesa después de la guerra mundial (1945-1958).
Entre 1945 y 1958, el redescubrimiento de la sociología americana y la renovación de los cuadros de la disciplina suscitan diferentes proyectos de definición de los objetivos y métodos de la sociología francesa. Entre estas tentativas, aquella de Jean Stoetzel aparece como una de las más originales y más reveladoras de un alejamiento de la tradición sociológica francesa, marcada роr el aporte de Durkheim. Diferentes factores ligados a la vez, a la evolución general de la disciplina y a la trayectoria individual de Jean Stoetzel, aclaran este discurso que se articula alrededor de cuatro enunciados mayores : valorización del trabajo de campo, negación de la teoria, standardización de los procesos de investigación y promoción de las técnicas cuantitativas. Al término de esta presentación, la comparación de esta visión con otras definiciones contemporáneas de la disciplina, incita a relativisar su importancia.
Entre 1945 et 1958, la redécouverte de la sociologie américaine et le renouvellement des cadres de la discipline suscitent différents projets de redéfinition des objectifs et des méthodes de la sociologie française. Parmi ces tentatives, celle de Jean Stoetzel apparaît comme l'une des plus originales et des plus révélatrices d'une volonté de s'éloigner de la tradition sociologique française, marquée par l'apport du durkheimisme. Différents facteurs liés à la fois à l'évolution générale de la discipline et à la trajectoire individuelle de Jean Stoetzel permettent d'éclairer ce discours qui s'articule autour de quatre énoncés majeurs : valorisation du travail de terrain, refus de la théorie, standardisation des procédures de recherche et promotion des techniques quantitatives. Au terme de cette présentation, la comparaison de cette vision avec d'autres définitions contemporaines de la discipline incite à en relativiser l'importance.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Loïc Blondiaux
Comment rompre avec Durkheim ? Jean Stoetzel et la
sociologie française de l'après-guerre (1945-1958)
In: Revue française de sociologie. 1991, 32-3. pp. 411-441.
Citer ce document / Cite this document :
Blondiaux Loïc. Comment rompre avec Durkheim ? Jean Stoetzel et la sociologie française de l'après-guerre (1945-1958). In:
Revue française de sociologie. 1991, 32-3. pp. 411-441.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1991_num_32_3_4065Abstract
Loïc Blondiaux : Breaking away from Durkheim ? Jean Stoetzel and French post-war sociology (1945-
1958).
Between 1945 and 1958 the rediscovery of American sociology and the new framework for this
discipline led to the creation of a number of projects to redefine objectives and methods of French
sociology. One of the most original projects was signed by Jean Stoetzel, and clearly revealed the
desire to break away from the French Sociological tradition greatly influenced by Durkheim. A number of
factors related to both the global evolution of the discipline and Jean Stoetzel 's own itinerary explain
this project which comprises four main principles : valorization of field work, refusal of theory,
standardization of research procedures and promotion of quantitative work techniques. Following this
presentation the comparison of this vision with other contemporary definitions of this discipline prompts
one to relativize its importance.
Zusammenfassung
Loïc Blondiaux : Wie kann man mit Durkheim brechen ? Jean Stoetzel und die französische Soziologie
des Nachkriegs (1945-1958).
Zwischen 1945 und 1958 bringen die Wiederentdeckung der amerikanischen Soziologie und die
Erneuerung des Rahmens dieser Disziplin, verschiedene Projekte hervor zur Neudefinierung der Ziele
und Methoden der französischen Soziologie. Unter diesen Versuchen scheint der von Jean Stoetzel
einer der originalsten und deutlichsten für den erklarten Willen zum Abgehen von der Tradition der
französischen Soziologie, die von den Beitragen des "Durkheimismus" geprägt war. Verschiedene
Faktoren in Verbindung mit sowohl der allgemeinen Entwicklung der Disziplin, als auch dem
individuellen Entwicklungsweg von Jean Stoetzel, erlauben die Beleuchtung dieses Diskurs, der vier
Hauptthemen umfasst : Wertung der Feldforschung, Absage der Theorie, Standardisierung der
Forschungsverfahren und Promotion der quantitativen Techniken. Am Ende dieser Prasentierung regt
der Vergleich dieser Vision mit anderen zeitgenössischen Definitionen dieser Disziplin zur Relativierung
ihrer Bedeutung an.
Resumen
Loïc Blondiaux : ¿ Cómo romper con Durkheim ? Jean Stoetzel y la sociología francesa después de la
guerra mundial (1945-1958).
Entre 1945 y 1958, el redescubrimiento de la sociología americana y la renovación de los cuadros de la
disciplina suscitan diferentes proyectos de definición de los objetivos y métodos de la sociología
francesa. Entre estas tentativas, aquella de Jean Stoetzel aparece como una de las más originales y
más reveladoras de un alejamiento de la tradición sociológica francesa, marcada роr el aporte de
Durkheim. Diferentes factores ligados a la vez, a la evolución general de la disciplina y a la trayectoria
individual de Jean Stoetzel, aclaran este discurso que se articula alrededor de cuatro enunciados
mayores : valorización del trabajo de campo, negación de la teoria, standardización de los procesos de
investigación y promoción de las técnicas cuantitativas. Al término de esta presentación, la
comparación de esta visión con otras definiciones contemporáneas de la disciplina, incita a relativisar
su importancia.
Résumé
Entre 1945 et 1958, la redécouverte de la sociologie américaine et le renouvellement des cadres de la
discipline suscitent différents projets de redéfinition des objectifs et des méthodes de la sociologie
française. Parmi ces tentatives, celle de Jean Stoetzel apparaît comme l'une des plus originales et des
plus révélatrices d'une volonté de s'éloigner de la tradition sociologique française, marquée par l'apport
du durkheimisme. Différents facteurs liés à la fois à l'évolution générale de la discipline et à la trajectoire
individuelle de Jean Stoetzel permettent d'éclairer ce discours qui s'articule autour de quatre énoncés
majeurs : valorisation du travail de terrain, refus de la théorie, standardisation des procédures de
recherche et promotion des techniques quantitatives. Au terme de cette présentation, la comparaisonde cette vision avec d'autres définitions contemporaines de la discipline incite à en relativiser
l'importance.R. franc, social., XXXII, 1991, 411-441
Loïc BLONDIAUX
Comment rompre avec Durkheim ?
Jean Stoetzel et la sociologie française
de l'après-guerre (1945-1958)
RÉSUMÉ
Entre 1945 et 19S8, la redécouverte de la sociologie américaine et le renouvellement
des cadres de la discipline suscitent différents projets de redéfinition des objectifs et
des méthodes de la sociologie française. Parmi ces tentatives, celle de Jean Stoetzel
apparaît comme l'une des plus originales et des plus révélatrices d'une volonté de
s'éloigner de la tradition sociologique française, marquée par l'apport du durkhei-
misme. Différents facteurs liés à la fois à l'évolution générale de la discipline et à la
trajectoire individuelle de Jean Stoetzel permettent d'éclairer ce discours qui s'articule
autour de quatre énoncés majeurs : valorisation du travail de terrain, refus de la théorie,
standardisation des procédures de recherche et promotion des techniques quantitatives.
Au terme de cette présentation, la comparaison de cette vision avec d'autres définitions
contemporaines de la discipline incite à en relativiser l'importance.
Les années qui suivent la seconde guerre mondiale marquent un tournant
dans l'histoire de la sociologie française. Y contribue le desserrement de
l'emprise de l'Ecole durkheimienne, consécutif à la disparition de quel
ques-unes des grandes figures du durkheimisme de l'entre-deux guerres
(Lévy-Bruhl en 1939, Bougie en 1940, Halbwachs en 1945) (1) et à l'e
ssoufflement d'un courant dont Johan Heilbron (1985) a décrit la lente agon
ie. Y contribue également l'apparition d'hommes nouveaux tels G.
Friedmann, G. Gurvitch ou J. Stoetzel, porteurs d'autres traditions, ouvrant
sur des définitions très dissemblables de la discipline. S*y surajoute enfin
l'influence exercée par les Etats-Unis, où chacun peut puiser une inspira
tion, parfois contradictoire : s'il est vrai que Stoetzel (en 1937-1938) et
Gurvitch (durant la guerre) ont fait de longs séjours aux Etats-Unis, ils
ne semblent pas y avoir vu les mêmes choses ni en avoir ramené les mêmes
(1) Parmi les survivants, ni Mauss, ni Davy, ni Bayët ne produiront leurs œuvres import
antes après la guerre.
411 française de sociologie Revue
lectures ou les mêmes souvenirs (2). Déclin de l'Ecole durkheimienne, r
enouvellement des chefs de file, relatif désenclavement de la discipline (3) :
tels sont quelques-uns des éléments qui vont contribuer à ouvrir l'espace
des possibles et à accélérer la mutation d'une discipline en voie de re
constitution sinon de réformation.
Moins de quinze années plus tard, en 1958, la reconnaissance univers
itaire de la sociologie est enfin acquise (4). Cette même année paraît le
premier tome du Traité de sociologie publié sous la direction de G. Gur-
vitch. Deux ans plus tard, le Centre d'études sociologiques établit une
Bibliographie de sociologie et psychologie sociale en France (1945-
1958) (5), qui recense 469 ouvrages et articles rédigés par 435 auteurs dif
férents. L'index, à travers les noms des auteurs les plus souvent cités (6),
traduit approximativement les principales tendances qui sont apparues au
cours de ces quinze années : l'importance de la sociologie du travail et
de la sociologie industrielle (Friedmann, Naville, Touraine, Crozier,
Reynaud), l'essor de la sociologie urbaine (Chombart de Lauwe), le
renouveau de la sociologie religieuse (Le Bras), l'apport de la démographie
(Girard, Sauvy, Sutter), l'intérêt pour le marxisme (Lefebvre) et l'influence
de trois individualités, titulaires des chaires de sociologie (Gurvitch et
Aron) et de psychologie sociale (Stoetzel) à la Sorbonně.
Dans l'intervalle, que s'est-il passé ? Comment s'est opérée cette redé
finition de la sociologie, autour de quels axes théoriques et de quelles
configurations d'acteurs, d'institutions et d'échanges

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