Complexité de codage et efficacité de l activité mnémonique différée - article ; n°2 ; vol.71, pg 393-405
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Complexité de codage et efficacité de l'activité mnémonique différée - article ; n°2 ; vol.71, pg 393-405

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Description

L'année psychologique - Année 1971 - Volume 71 - Numéro 2 - Pages 393-405
Summary
The subject recalled a string of 5 letters presented auditorially at the rate of 1 per 0,75 s, either after 1 s, with no interpolated task or after 3 s. or 9 s. during which mental arithmetic was undertaken.
The letter series could form words (S condition) or paralogs (NS condition).
Results show that after 1 s.-delay the 5 letters are recalled without errors, the transformations being unnecessary. For the 3 s. and 9 s. delays, there is a proportional informational loss and the organization of letters in words or paralogs occurs only when the coding rule is easy to effect ; coding time, when the rule is complex, is greater to the time the subject has before for the interpolated task.
Subjects choose mnemonic activities which minimize interference and forgetting.
Résumé
Après avoir entendu une série de cinq lettres (une par 0,75 s), le sujet doit les évoquer après 1 s de délai sans tâche interférente ou après 3 s ou 9 s de calcul mental.
Les séries de lettres à mémoriser peuvent former des mots S ou des paralogues NS, soit en liant les lettres selon leur énoncé, soit en inversant deux lettres de la série (codage à deux degrés de complexité).
Les résultats montrent que après le délai de 1 s les cinq lettres sont évoquées sans erreur par les sujets sans que les transformations soient nécessaires.
Pour les délais de 3 s et 9 s, il y a perte proportionnelle de l'information et l'organisation des lettres en mots ou en paralogues n'intervient que pour les mots lorsque la règle de codage est facile. En effet, le temps de codage, lorsque la règle est complexe, est supérieur au temps laissé au sujet avant la réalisation de la tâche interférente.
Les sujets choisissent les activités mnémoniques intermédiaires qui minimisent les interférences et donc l'oubli.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Geneviève Oléron
Complexité de codage et efficacité de l'activité mnémonique
différée
In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°2. pp. 393-405.
Abstract
Summary
The subject recalled a string of 5 letters presented auditorially at the rate of 1 per 0,75 s, either after 1 s, with no interpolated task
or after 3 s. or 9 s. during which mental arithmetic was undertaken.
The letter series could form words (S condition) or paralogs (NS condition).
Results show that after 1 s.-delay the 5 letters are recalled without errors, the transformations being unnecessary. For the 3 s.
and 9 s. delays, there is a proportional informational loss and the organization of letters in words or paralogs occurs only when
the coding rule is easy to effect ; coding time, when the rule is complex, is greater to the time the subject has before for the
interpolated task.
Subjects choose mnemonic activities which minimize interference and forgetting.
Résumé
Après avoir entendu une série de cinq lettres (une par 0,75 s), le sujet doit les évoquer après 1 s de délai sans tâche interférente
ou après 3 s ou 9 s de calcul mental.
Les séries de lettres à mémoriser peuvent former des mots S ou des paralogues NS, soit en liant les lettres selon leur énoncé,
soit en inversant deux lettres de la série (codage à deux degrés de complexité).
Les résultats montrent que après le délai de 1 s les cinq lettres sont évoquées sans erreur par les sujets sans que les
transformations soient nécessaires.
Pour les délais de 3 s et 9 s, il y a perte proportionnelle de l'information et l'organisation des lettres en mots ou en paralogues
n'intervient que pour les mots lorsque la règle de codage est facile. En effet, le temps de codage, lorsque la règle est complexe,
est supérieur au temps laissé au sujet avant la réalisation de la tâche interférente.
Les sujets choisissent les activités mnémoniques intermédiaires qui minimisent les interférences et donc l'oubli.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. Complexité de codage et efficacité de l'activité mnémonique différée. In: L'année psychologique. 1971 vol.
71, n°2. pp. 393-405.
doi : 10.3406/psy.1971.27749
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1971_num_71_2_27749Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au CNRS
COMPLEXITÉ DU CODAGE ET EFFICACITÉ
DE L'ACTIVITÉ MNÉMONIQUE DIFFÉRÉE
par Geneviève Oléron1
SUMMARY
The subject recalled a string of 5 letters presented auditorially at the
rate of 1 per 0,75 s, either after 1 s, with no interpolated task or after 3 s.
or 9 s. during which mental arithmetic was undertaken.
The letter series could form words (S condition) or paralogs (NS condit
ion).
Results show that after 1 s.-delay the 5 letters are recalled without errors,
the transformations being unnecessary. For the 3 s. and 9 s. delays, there is
a proportional informational loss and the organization of letters in words
or paralogs occurs only when the coding rule is easy to effect ; coding time,
when the rule is complex, is greater to the time the subject has before for
the interpolated task.
Subjects choose mnemonic activities which minimize interference and
forgetting.
Ge travail fait suite à la précédente étude (Oléron, 1968)
dans laquelle nous avions constaté d'une part que l'évocation
était d'autant plus efficace que le délai était bref, d'autre part
que l'efficacité du rappel dépendait des transformations possibles
que l'on pouvait faire subir au matériel verbal utilisé. Une série
de lettres, évoquées comme telles, sont mieux retenues après un
délai, si elles peuvent constituer un mot de la langue que dans
le cas contraire.
Nous faisons l'hypothèse que lorsqu'une règle de transfor-
1. Ce travail n'a pu être réalisé que grâce à la collaboration de
Mme J. Léger-Danset et de MM. Gaudé et Charles pour la fabrication
du matériel et l'expérimentation, et à celle de M. Bouhnik pour l'analyse
statistique. 394 MÉMOIRES ORIGINAUX
mation de l'information qui réduit la charge mnémonique peut
être appliquée, les processus de l'activité sont tels
qu'ils entrent en jeu presque automatiquement, d'autant mieux
que la règle de transformation fait intervenir des habitudes
verbales antérieures.
Par exemple, après un délai de 8 s, les lettres d'un trigramme
pouvant constituer un mot sont mieux retenues que les lettres
d'un trigramme, dit dépourvu de sens, ou plutôt n'appartenant
pas au lexique (BUT et XUL par exemple).
Cette étude se propose de montrer, avec une présentation
auditive, que l'efficacité de l'activité mnémonique, lors du rappel
différé d'une série de lettres, dépend de la complexité de la
transformation nécessaire pour obtenir un mot de la langue.
Underwood, avec Keppel (1963) puis avec Erlebacher (1965),
a déjà souligné l'importance de ce facteur dans l'apprentissage
de séries de lettres présentées visuellement, qui peuvent après
réorganisation donner des mots. Plus récemment, J. A. Robinson
(1969 a, 1969 b) a montré l'importance de la connaissance préa
lable des règles de transformation du matériel verbal. Il compare
deux conditions expérimentales, l'une où les trigrammes à
apprendre obéissent par bloc à la même règle de transformation,
et l'autre où les règles de transformation alternent d'un tr
igramme au suivant. Cette dernière condition rend l'apprentissage
plus difficile, par l'ignorance où se trouve le sujet de la règle à
appliquer à chaque stimulus.
Dans cette présente étude réalisée d'ailleurs avant de connaître
ces travaux de Robinson, nous avions décidé d'informer le sujet
de la nature des règles de transformation possibles.
Théoriquement cette étude repose sur l'analyse des processus
de transformation de l'information (lettres successives) quand
elle doit être mémorisée pendant un certain délai. Nous postulons
que chaque lettre présentée est tout d'abord identifiée. La pre
mière lettre, puis la seconde et ensuite chacune de celles qui
suivent tendent à réactiver le scheme correspondant au mot de
la langue comprenant ces mêmes lettres.
Lors d'une présentation sonore, le phonème correspondant à
la lettre n'est pas en général le qui correspondra à
l'assemblage de la consonne avec la voyelle suivante. Il y a là
une difficulté de transformation qui peut être levée par la réac
tivation d'un scheme correspondant à la représentation graphique
de cette lettre ; ces mécanismes sont très solidement établis tant G. OLÉRON 395
par la lecture que par la dictée, mais exigent un certain temps.
Dans une recherche réalisée postérieurement à celle-ci, Oléron
et Charles (1970), nous avons trouvé que les temps de réponse
pour énoncer les mêmes stimulus que ceux utilisés dans cette
expérience sont également longs pour l'évocation des lettres,
soit 0,74 s pour les mots S et 0,83 s pour les paralogues NS.
Par contre s'il s'agit de prononcer les mots correspondant à
ces lettres présentées dans l'ordre, le temps de réponse est
de 0,70 s pour les mots et de 1,41 s pour les paralogues.
Si la règle de codage utilisable est simple par exemple lorsque
l'énoncé successif de chacune des lettres correspond à l'épellation
d'un mot, on fait l'hypothèse que très rapidement le sujet
découvre le mot par l'évocation du scheme qui lui correspond
et transforme ainsi la charge mnémonique en la réduisant de
plusieurs éléments à un seul.
Si la règle de codage implique une manipulation mentale des
lettres, une inversion de celles-ci, par exemple, on conçoit que la
réalisation de la transformation exige plus de temps et oblige
le sujet à stocker les lettres isolément en tant que telles. Ainsi
la charge mnémonique est plus lourde et plus sujette aux effets
de l'interférence pendant le délai qui précède l'évocation.
De plus il convient de faire remarquer que la première règle
de codage (liaison des lettres selon leur ordre), une fois connue,
n'a pour ainsi dire pas besoin d'être reten

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