Conceptions récentes sur le développement du système nerveux des mammifères - article ; n°2 ; vol.69, pg 455-489
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Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 2 - Pages 455-489
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

R. Verley
L. Garma
J. Scherrer
Conceptions récentes sur le développement du système
nerveux des mammifères
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 455-489.
Citer ce document / Cite this document :
Verley R., Garma L., Scherrer J. Conceptions récentes sur le développement du système nerveux des mammifères. In: L'année
psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 455-489.
doi : 10.3406/psy.1969.27677
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_2_27677REVUES CRITIQUES
CONCEPTIONS RÉCENTES SUR LE DÉVELOPPEMENT
DU SYSTÈME NERVEUX DES MAMMIFÈRES
par R. Verley, L. Garma et J. Scherrer
Faculté de Médecine de Paris, 91, boulevard de V Hôpital, Paris (13e)
et I.N.S.E.R.M., Centre de Recherches neurophysiologiques
La psychologie génétique a connu une très grande évolution récente.
En font foi, le remaniement de son vocabulaire et l'accroissement de
ses concepts en étendue et en compréhension.
En présentant ici certains résultats obtenus dans le domaine de
la neurophysiologie ontogénétique, nous devons au lecteur trois expli
cations.
D'abord, la remarque que les mots ontogénétique (en physiologie)
et génétique (en psychologie) sont synonymes. Si le physiologiste
utilise le terme « ontogénétique », c'est pour distinguer l'objet de son
étude de deux choses : l'évolution des espèces (phylogénétique) et les
mécanismes de l'hérédité (génétique).
Ensuite, la mention que la physiologie expérimentale relève d'un
parti pris matérialiste qui diffère profondément de l'attitude d'esprit
de nombreux psychologues. Il arrive qu'oublier cette présentation
conduise à beaucoup d'incompréhension mutuelle.
Enfin, l'assurance que si notre souci de cohérence nous a conduit à
dégager des faits expérimentaux les conséquences que leur voyons,
nous n'avons jamais cédé à la tentation de chercher à faire coïncider
les conceptions de la psychologie génétique avec celles de la neuro
physiologie ontogénétique. Des essais semblables, nombreux dans le
passé, se sont montrés prématurés. Il en est encore souvent de même
actuellement, malgré des convergences que le lecteur pourra découvrir
ou discuter pour lui-même.
Qu'il soit clair aussi, pour terminer, qu'en dégageant les conséquences
des faits expérimentaux, nous prenons parti parmi plusieurs déductions
possibles. Nous le faisons dans un esprit de cohérence, et non de
dogmatisme. 456 REVUES CRITIQUES
La physiologie ontogénétique expérimentale se partage actuellement
entre plusieurs grandes techniques. Nous en avons retenu deux qui
font les deux chapitres de cette revue. La première relève des techniques
morphologiques (histologie et anatomie). On emploie pour désigner
l'objet de leurs recherches le mot de structures. Ce mot est utilisé dans
le sens où on le trouve dans les ouvrages de neuro-anatomie et de neuro
histologie. La seconde relève des techniques électrophysiologiques. On
emploie pour désigner l'objet de leurs recherches les mots systèmes (ou
appareils) et potentiels électriques. Le terme système s'oppose au mot
structure en ceci qu'un système est une structure envisagée sous l'aspect
de sa fonction et en tant qu'elle fonctionne : autrement dit le mot se
réfère à une anatomie, non plus descriptive et figée, mais à une anatomie
fonctionnelle. Le terme potentiels électriques, beaucoup plus technique
que les précédents, se justifie par le fait que, depuis le milieu du
xixe siècle, l'influx nerveux se traduit instrumentalement à nos yeux
sous la forme de variations de niveau énergétique qui sont des variations
de potentiels électriques.
Nous pensons que ces préalables étaient nécessaires, les termes
systèmes et structures ayant, en psychologie, des sens bien différents
de ceux que nous leur donnons ici.
STRUCTURES ET COMPORTEMENTS
II y a des raisons historiques à commencer par l'étude des structures.
Pendant longtemps, en effet, cela était la seule démarche technique
possible. Maintenant encore, elle n'a rien perdu de son attrait. On peut
certes se demander si cela ne tient pas à ce qu'une crédibilité particulière
s'attache aux images et représentations visibles. Cependant il y a une
autre raison, plus importante. S'il est en effet possible de décrire les
processus en évolution en termes morphologiques, stables, et à la
condition que la relation soit vérifiée dans d'assez nombreux cas pour
être validement généralisable, on se donne des références claires grâce
auxquelles des possibilités de prévision sont atteintes. On peut dès lors
espérer déduire des faits acquis des connaissances plus générales,
concernant en particulier certaines fonctions techniquement encore
inexplorables, ou certaines espèces inaccessibles à l'exploration instru
mentale, comme c'est le cas de l'homme, pour des raisons éthiques.
L'hypothèse sous-jacente à ce raisonnement est que les aspects struc
turaux (tels qu'ils sont donnés par les techniques histologiques et
anatomiques) traduisent les aptitudes fonctionnelles. Cette hypothèse
a été explicitement formulée par Aristote1. Celui-ci en attribue la
paternité à l'anatomiste grec Hérophile qui serait le premier à avoir
rapporté que les nerfs blanchissent avec l'âge et avoir avancé une
relation entre ce fait anatomique et la genèse du mouvement.
1, Traduction de P. H. "Wicksteed et F. M. Cornford. R. VERLEY, L. GARMA ET J. SCHERRER 457
LES THEORIES MYELINIQUES
Le blanchiment des nerfs avec l'âge, chez le fœtus et le nouveau-né,
est un fait qui est dû au dépôt progressif de la myéline. La myéline est
une substance lipidoprotidique, dont la haute résistance électrique
confère leurs caractères fonctionnels aux nerfs des mammifères. Pour
cette raison, ces nerfs sont appelés nerfs myélinisés. Leur principal
caractère est leur fonctionnement rapide : à ce titre, ils relèvent de ce
qu'on appelle aussi le système nerveux de relation (sensitif et loco
moteur), par opposition au système nerveux végétatif.
Fig. 1. — Comparaison des cartes myélogéniques de P. Flechsig (à
droite) et de O. Vogt (à gauche), chez l'homme. En haut, la face externe
du cerveau. En bas, la face interne. On voit combien le schéma de Flechsig
s'inspire de celui des Vogt, malgré l'antagonisme des interprétations.
Flechsig considérait en gros trois régions : 1) Les aires correspondant à
des systèmes dont la myélinisation est acquise à la naissance (gros points).
Ce sont les aires de projection ; 2) Les aires correspondant à des systèmes
dont la myélinisation est acquise un mois après la (points et
grisés). Ce sont les aires sensitivo-psychiques ; 3) Les aires ne
à aucun système de (blanc) et qui myélinisent au-delà de 1 mois.
Ce sont les aires d'association.
A l'heure actuelle, on attribue à l'Anglais Watson (1903) l'opinion
que le dépôt de myéline sur les nerfs (la myélogenèse) conditionne la
fonction de ces nerfs, bien que la théorie de la myélogenèse soit habituel
lement liée au nom de l'Allemand Flechsig (1921). En réalité, Flechsig
nous semble avoir exprimé trois idées différentes qui ont en commun
leurs bases ontogénétiques. L'une de ces notions est la distinction 458 REVUES CRITIQUES
devenue classique, entre aires projectives et aires associatives. Cette
distinction, âprement discutée au Congrès des Aliénistes allemands
de septembre 1898, fut finalement très remaniée (flg. 1) par Flechsig
lui-même (1920) sous l'influence des Vogt. Elle était fondée sur une
description de la myélogenèse néo-natale du cortex cérébral et de la
substance blanche. Une seconde notion est celle d'une chronologie
dans la myélogenèse des systèmes. Cette chronologie (dont Flechsig
attribue le mérite à Meckel, 1815) revient à dire, pour prendre un
exemple connu, que le système auditif se développe avant le système
visuel. C'est en généralisant cette notion que Flechsig avait commencé
à distinguer l'existence des aires de projection et des aires d'associ

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