Controverses actuelles sur la phylogénie et la classification des Primates - article ; n°3 ; vol.6, pg 305-332
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Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1979 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 305-332
CURRENT CONTROVERSIES ABOUT THE PHYLOGENY AND CLASSIFICATION OF THE PRIMATES Summary. — Exclusive consideration of dental and cranial characteristics have led some authors to formulate multiple and contradictory hypotheses about Primate phylogeny, leading to deep alterations of the classification. A multidisciplinary approach is a necessity. Schwartz, Krishtalka et al., have interpreted the dentition of the Tarsiiformes and of the Plesiadapif ormes as derived from the ancestral formula 0153/0153, with a migration of the canine and of one premolar into the premaxillary. This hypothesis and its phylogenetic consequences are criticized. Other points are discussed concerning specially the Strepsirhini and the Simiiformes. As a matter of fact, all data — anatomical (teeth, skeleton, soft anatomy), biochemical, physiological, ecological and palaeobiogeographical — provide a comprehensive evolutionary scenario which constitutes a test of interpretations.
Résumé. — La considération exclusive des caractères dentaires et crâniens a conduit certains auteurs à des hypothèses multiples et contradictoires sur la phylogénie des Primates, entraînant de profonds bouleversements dans la classification. Une approche pluridisciplinaire est indispensable. Schwartz, Krishtalka et coll. ont interprété la dentition des Tarsiiformes et des Plésiadapif ormes comme dérivant de la formule ancestrale 0153/0153, avec migration de la canine et d'une prémolaire dans le prémaxillaire. Cette hypothèse et ses conséquences phylogéniques sont critiquées. D'autres points sont discutés, concernant notamment les Strepsirhini et les Simiiformes. En fait, l'ensemble des données anatomiques (dents, squelette, organes mous), biochimiques, physiologiques, écologiques et paléobiogéographiques permet de reconstituer pour les Primates un « scénario évolutif » cohérent, qui constitue un test de vraisemblance des interprétations.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Robert Hoffstetter
Controverses actuelles sur la phylogénie et la classification des
Primates
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 6 fascicule 3, 1979. pp. 305-332.
Abstract
CURRENT CONTROVERSIES ABOUT THE PHYLOGENY AND CLASSIFICATION OF THE PRIMATES Summary. — Exclusive
consideration of dental and cranial characteristics have led some authors to formulate multiple and contradictory hypotheses
about Primate phylogeny, leading to deep alterations of the classification. A multidisciplinary approach is a necessity. Schwartz,
Krishtalka et al., have interpreted the dentition of the Tarsiiformes and of the Plesiadapif ormes as derived from the ancestral
formula 0153/0153, with a migration of the canine and of one premolar into the premaxillary. This hypothesis and its phylogenetic
consequences are criticized. Other points are discussed concerning specially the Strepsirhini and the Simiiformes. As a matter of
fact, all data — anatomical (teeth, skeleton, soft anatomy), biochemical, physiological, ecological and palaeobiogeographical —
provide a comprehensive evolutionary scenario which constitutes a test of interpretations.
Résumé
Résumé. — La considération exclusive des caractères dentaires et crâniens a conduit certains auteurs à des hypothèses
multiples et contradictoires sur la phylogénie des Primates, entraînant de profonds bouleversements dans la classification. Une
approche pluridisciplinaire est indispensable. Schwartz, Krishtalka et coll. ont interprété la dentition des Tarsiiformes et des
Plésiadapif ormes comme dérivant de la formule ancestrale 0153/0153, avec migration de la canine et d'une prémolaire dans le
prémaxillaire. Cette hypothèse et ses conséquences phylogéniques sont critiquées. D'autres points sont discutés, concernant
notamment les Strepsirhini et les Simiiformes. En fait, l'ensemble des données anatomiques (dents, squelette, organes mous),
biochimiques, physiologiques, écologiques et paléobiogéographiques permet de reconstituer pour les Primates un « scénario
évolutif » cohérent, qui constitue un test de vraisemblance des interprétations.
Citer ce document / Cite this document :
Hoffstetter Robert. Controverses actuelles sur la phylogénie et la classification des Primates. In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 6 fascicule 3, 1979. pp. 305-332.
doi : 10.3406/bmsap.1979.1968
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1979_num_6_3_1968Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 6, série XIII, 1979, pp. 305-332
CONTROVERSES ACTUELLES SUR LA PHYLOGËNIE
ET LA CLASSIFICATION DES PRIMATES
par Robert Hoffstetter (*)
Résumé. — La considération exclusive des caractères dentaires et crâniens a conduit
certains auteurs à des hypothèses multiples et contradictoires sur la phylogénie des Primates,
entraînant de profonds bouleversements dans la classification. Une approche pluridisciplinaire
est indispensable.
Schwartz, Krishtalka et coll. ont interprété la dentition des Tarsiiformes et des Plésiadapi-
f ormes comme dérivant de la formule ancestrale 0153/0153, avec migration de la canine et
d'une prémolaire dans le prémaxillaire. Cette hypothèse et ses conséquences phylogéniques
sont critiquées. D'autres points sont discutés, concernant notamment les Strepsirhini et les
Simiiformes.
En fait, l'ensemble des données anatomiques (dents, squelette, organes mous), biochi
miques, physiologiques, écologiques et paléobiogéographiques permet de reconstituer pour les
Primates un « scénario évolutif » cohérent, qui constitue un test de vraisemblance des inter
prétations.
Mots-clés : Primates, phylogénie, classification.
CURRENT CONTROVERSIES ABOUT THE PHYLOGENY
AND CLASSIFICATION OF THE PRIMATES
Summary. — Exclusive consideration of dental and cranial characteristics have led some
authors to formulate multiple and contradictory hypotheses about Primate phylogeny, leading
to deep alterations of the classification. A multidisciplinary approach is a necessity.
Schwartz, Krishtalka et al., have interpreted the dentition of the Tarsiiformes and of the
Plesiadapif ormes as derived from the ancestral formula 0153/0153, with a migration of the
canine and of one premolar into the premaxillary. This hypothesis and its phylogenetic conse
quences are criticized. Other points are discussed concerning specially the Strepsirhini and the
Simiiformes.
As a matter of fact, all data — anatomical (teeth, skeleton, soft anatomy), biochemical,
physiological, ecological and palaeobiogeographical — provide a comprehensive evolutionary
scenario which constitutes a consistency test of interpretations.
Key-words : Primates, phylogeny, classification.
La phylogénie des Primates, sur laquelle on a déjà beaucoup écrit, fait
toujours l'objet de nombreux travaux et publications, et continue à aliment
er des débats. Il faut y voir un bel exemple d'approche pluridisciplinaire
d'un problème difficile, mais l'accord entre les divers spécialistes tarde à se
(*) Muséum National d'Histoire Naturelle, Institut de Paléontologie, 8, rue de Buffon,
75005 Paris.
Manuscrit remis le 13 juillet 1979. société d'anthropologie de paris 306
faire. A plusieurs reprises, j'ai tenté (Hoffstetter, 1974, 1977 a, 1977 b) de
confronter les résultats atteints et de dégager une synthèse. Mais des tra
vaux récents remettent en question bon nombre de points sur lesquels un
certain consensus semblait se dessiner. Il faut citer d'abord la thèse de
Schwartz (1974) sur les séquences de développement et d'éruption des
dents chez les Prosimiens ; elle a eu une grande répercussion, bien qu'elle
n'ait pas été diffusée dans son ensemble : nous ne la connaissons qu'à
travers des publications partielles et abrégées. De son côté Krishtalka, lui
aussi après une thèse non publiée, a exprimé des vues originales concernant
la dentition des Insectivores Lipotyphla. Des travaux en collaboration ont
suivi, parmi lesquels se détachent celui de Schwartz, Tattersall et Eldredge
(1978) et celui de Krishtalka et Schwartz (1978) : à partir d'analyses cladis-
tiques, essentiellement basées sur des caractères dentaires (morphologie,
développement, séquence d'éruption, tentatives d'homologies), ces auteurs
proposent un bouleversement profond de la phylogénie et de la classification
des Primates. Ces propositions révolutionnaires, de toute façon stimulantes,
comportent une masse d'informations. Mais il convient de discuter les inter
prétations, souvent téméraires, en regrettant que les auteurs aient minimisé,
parfois même rejeté, les données obtenues par d'autres voies d'approche :
anatomie molle, biochimie et immunologie, « scénario » ou essai de synthèse
englobant les aspects physiologiques, écologiques et paléobiogéographiques.
I. — Principales voies d'approche de la phylogénie
Des bases et des méthodes diverses ont été utilisées pour reconstruire
la phylogénie d'un groupe. Nous ne retiendrons ici que celles qui, dans l'état
actuel des recherches, se sont révélées les plus efficaces.
a) Morphologie et analyse cladistique.
Dans leur recherche des synapomorphies (héritages communs de carac
tères dérivés), les auteurs cités plus haut se limitent volontairement aux
éléments squelettiques et plus spécialement aux dents. Ils affichent une rét
icence marquée envers les données de l'anatomie molle, parce que limitées
aux formes actuelles et non contrôlables sur les fossiles. Ainsi, selon
Schwartz, Tattersall et Eldredge (1978 : 110), « it is impossible to ascertain
that fossil « tarsiiforms » possessed the same soft tissue morphology of the
nasal region or mode of fetal membrane development and placentation as
Tarsius ». La remarque est pertinente et revient à dénoncer la possible
intervention de convergences ou de parallélismes : et c'est bien là, en effet,
la difficulté majeure à laquelle se heurte toute analyse cladistique. D'où il
résulte que la même réserve vaut pour tous les caractères utilisés dans
l'édification d'une phylogénie : odontologie, ostéologie, organes mous, phys
iologie, mode de vie, ...). Aussi peut-on s'étonner que, s'agissant de mor
phologie dentaire, les mêmes auteurs se contentent de noter le partage, par
divers taxons, de certains traits dérivés, et postulent que ces traits étaient HOFFSTETTER. CONTROVERSES ACTUELLES SU

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