Cours 7.1.04-CORRIGE
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1 Cours: Penser et Parler Martine Nida-Rümelin 7.1.04 Thèmes: - les noms comme désignateurs rigides - la théorie causale de la référence des noms Les thèmes du cours suivant: - les noms d’espèces naturelles (voir Lycan, 2000, p. 66-69, H. Putnam, "The Meaning of 'Meaning'", 1975, référence complète dans Lycan, 2000. - la théorie psychologique de la signification, voir Lycan, chapitre 7 Rappel: Différentes versions de la théorie descriptiviste des noms propres DN1: Chaque nom est synonyme d’une description définie. (Russell) 2 interprétations de cette thèse: DN1a: Chaque nom est synonyme d’une description définie interprétée comme désignateur non-rigide. DN1b: Chaque nom est synonyme d’une description définie interprétée comme désignateur rigide. DN2: La théorie des faisceaux de descriptions (Searle) DN2a: Pour chaque nom "A" il existe un faisceau de descriptions tel que "A a la propriété F" signifie: "Il existe un individu qui satisfait un nombre satisfaisant des descriptions dans le faisceau et qui a la propriété F." DN2b: Pour chaque nom "A" il existe un faisceau de descriptions tel que le référent de "A" est l'individu qui satisfait un nombre satisfaisant des descriptions dans le faisceau (si un tel individu existe). Les arguments principaux contre la théorie descriptiviste: - l'argument modal (voir: l'exemple de Nixon) - l'argument de l'erreur collective (voir l'exemple de Gödel) L'argument modal peut être diriger ...

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Langue Français

Extrait

1
Cours: Penser et Parler
Martine Nida-Rümelin
7.1.04


Thèmes:
- les noms comme désignateurs rigides
- la théorie causale de la référence des noms


Les thèmes du cours suivant:
- les noms d’espèces naturelles (voir Lycan, 2000, p. 66-69, H. Putnam, "The Meaning of
'Meaning'", 1975, référence complète dans Lycan, 2000.
- la théorie psychologique de la signification, voir Lycan, chapitre 7


Rappel:

Différentes versions de la théorie descriptiviste des noms propres

DN1: Chaque nom est synonyme d’une description définie. (Russell)
2 interprétations de cette thèse:
DN1a: Chaque nom est synonyme d’une description définie interprétée comme désignateur non-
rigide.
DN1b: Chaque nom est synonyme d’une description définie interprétée comme désignateur rigide.

DN2: La théorie des faisceaux de descriptions (Searle)
DN2a: Pour chaque nom "A" il existe un faisceau de descriptions tel que "A a la propriété F" signifie:
"Il existe un individu qui satisfait un nombre satisfaisant des descriptions dans le faisceau et qui a la
propriété F."
DN2b: Pour chaque nom "A" il existe un faisceau de descriptions tel que le référent de "A" est
l'individu qui satisfait un nombre satisfaisant des descriptions dans le faisceau (si un tel individu
existe).

Les arguments principaux contre la théorie descriptiviste:
- l'argument modal (voir: l'exemple de Nixon)
- l'argument de l'erreur collective (voir l'exemple de Gödel)

L'argument modal peut être diriger contre DN1a et DN2a (mais pas contre DN1b et DN2b).
L'argument de l'erreur collective peut être dirigé contre les 4 versions de la théorie descriptiviste
considérée.


2. Les noms propres comme désignateurs rigides

Définition 1: Une expression linguistique est un désignateur rigide si et seulement s’il réfère au
même individu dans tous les mondes possibles (à ajouter éventuellement : dans lesquels l’individu en
question existe).


Les modalités métaphysiques:

Définition 2: Une phrase est nécessairement vraie ssi elle est vraie dans tous les mondes
possibles.

Définition 3: contingente s'il existe des mondes possibles dans lesquels elle est
vraie et des mondes possibles dans lesquels elle est fausse.

Définition 4: Une phrase est possiblement vraie ssi il existe des mondes possibles dans lesquels
elle est vraie. 2

Les modalités epistémiques:

Définition 5: Une phrase est vraie a priori ssi sa vérité peut être connue sur la base de la
compréhension de sa signification et sans connaissance empirique.

Définition 6: Une phrase est vraie a posteriori ssi elle n'est pas vraie a priori.


Hypothèses qui étaient implicitement ou explicitement souvent acceptées par les philosophes avant
Kripke:

(H1) Vérité a priori et nécessité des phrases ont la même extension.
C’est à dire que chaque phrase qui est vraie a priori est nécessairement vraie et chaque phrase qui
est nécessairement vraie est vraie a priori.

(H2) Vérité a posteriori et vérité contingente des phrases ont la même extension.
C’est à dire que chaque phrase qui est vraie a posteriori est vraie de manière contingente et chaque
phrase qui est vraie de manière contingente est vraie a posteriori.


Remarque: (H1) et (H2) sont équivalent.
Preuve? (A discuter)


Célèbre contre-exemple de Kripke contre ces hypothèses:
(CE1) L’étoile du soir est identique à l’étoile du matin.

Selon Kripke (CE1) est nécessairement vraie, mais a posteriori.

Un argument intuitif pour la nécessité de (CE1):
(CE1) est vraie dans un monde possible m ssi le référent de "l'étoile du matin" dans m n'est pas
identique au référent de "l'étoile du soir" dans m. Donc, cette phrase est vraie dans un monde possible
ssi Vénus n’est pas identique à Vénus dans ce monde possible m. Mais il n'y a pas un tel monde.

Cet argument présuppose que les deux noms en question sont des désignateur rigide.

Version précise de cet argument:

(1) "L'étoile du matin" est un désignateur rigide.
(2) "L'étoile du soir" est un désignateur rigide.
(3) "L'étoile du matin est identique à l'étoile du soir" est vrai dans le monde réel.
(4) Il existe un objet dans le monde réel qui est le référent des deux expressions en question. (De
(3)). Soit o cet objet.
(5) L'objet o est le référent de "étoile du matin" dans tous les mondes possibles. (de (4) et (1)).
(6) L'objet o est le référent de "étoile du soir" dans tous les mondes possibles. (de (4) et (2))
(7) "L'étoile du matin est identique à l'étoile du soir" est vrai dans tous les mondes possibles. (de
(5) et (6).
(8) ile du soir" est nécessairement vrai.

De la même manière on peut démontrer l'affirmation générale suivante:
Si "A" est un désignateur rigide et si "B" est un désignateur rigide, alors la phrase "A = B" est
nécessairement vraie si elle est vraie.

Remarque: Pertinence de ce résultat pour la discussion de la thèse d'identité dans la philosophie de
l'esprit.



3

Deuxième célèbre contre-exemple:

(CE2) Le mètre étalon mesure un mètre.

Selon Kripke cette phrase est a priori mais elle n'est pas nécessairement vraie.

(A1) Nécessaire (S) ↔ A priori vraie (S)
(A2) Vraie de manière contingente (S) ↔ A posteriori vraie (S)

Le contre-exemple EC1 est dirigé contre " →" dans A1 est contre " ←" dans A2.
Le contre-exemple EC2 est dirigé contre " ← →" dans A2.


2. La théorie causale de la référence des noms propres de Kripke


2.a Esquisse de la "théorie"

- Une personne peut utiliser le nom "Saul Kripke" pour référer à Saul Kripke même si elle ne
connaît aucune propriété identifiante de Kripke.

- La capacité d'une personne à référer à Saul Kripke en utilisant le nom "Saul Kripke" est due au fait
que ses usages de ce nom sont liés par une chaîne causale appropriée à "l'acte de baptême"
(c'est-à-dire à l'évènement lors duquel la personne en question a reçu son nom).

- La chaîne appropriée existe entre l'usage d'un nom N par une personne et un objet déterminé O
ssi les conditions suivantes sont satisfaites (il sera nécessaire de préciser ces conditions):

(a) à une certaine occasion le nom N a été donné à O.
(b) La personne A a appris le nom N à l'occasion de l'usage de ce nom par une personne P1 et
elle utilise le nom N avec l'intention de référer à l'individu auquel la personne P1 réfère par
ses usages de N et
la personne P1 a appris le nom N à l'occasion de l'usage de ce nom par une personne P2 et
elle utilise le nom N avec l'intention de référer à l'individu auquel la personne P2 réfère par
ses usages de N et
la personne P2 a appris le nom N à l'occasion de l'usage de ce nom par une personne P3 et
elle utilise le nom N avec l'intention de référer à l'individu auquel la personne P3 réfère par
ses usages de N et .........
la personne Pn-1 a appris le nom N à l'occasion de l'usage de ce nom par une personne Pn
et elle utilise le nom N avec l'intention de se référer à l'individu auquel la personne Pn se
réfère par ses usage de N et
Pn était présent quand le nom N a été donné a l'individu O.


Une caractéristique importante de cette thèse:
Les critères d'identification du référent implicitement acceptés par le locuteur ou par la
communauté de langage ne déterminent pas le référent.


2b. Objections et premières améliorations

- remarque: Les intentions des locuteurs jouent un rôle important dans la définition de la chaîne
causale appropriée

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