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Variétés historiques et littéraires, Tome I Histoire admirable et declin pitoyable advenu en la personne d’un favory de la cour d’Espagne. 1622
Histoire admirable et declin pitoyable advenu en la personne d’un favory de la cour d’Espagne. À Paris, chez Nicolas Rousset, rue de la Calandre, au Saumon. M.DC.XXII.In-8.
Histoire admirable en laquelle on voit les principes abjects, progrez magnifiques et declin pitoyable d’une grande fortune, en la personne d’un favory de la cour d’Espagne.
Rien de plus superbe, rien de plus indomptable qu’un homme eslevé de la poussière au sommet de quelque haute fortune. Ce Thraso, ce bravache, gourmande les destins, bat la terre d’un pied glorieux, et croit que le ciel luy est obligé de ses influences. Jupin a perdu ses foudres, la mer ses tempestes, et tous les tremble-terre du monde ne lui feroient pas (ce luy semble) changer ses orgueilleuses demarches. Ce fut ceste consideration qui fit refuser à Platon de prescrire les loix auxAtheniens : La prosperité, disoit ce grand philosophe, est un rapide torrent qui entraisne et bouleverse les esprits qui n’ont jetté des profondes racines au champ de la vertu, et qui d’un sang noble et genereux n’ont esmané leur origine. Mais sur tous ceux-là sont indignes de grandes fortunes et d’estre employez aux affaires publiques, qui ont pris leur estre d’un sordide concubinage ; ces aiglons adulterins n’osent regarder le soleil, et leurs foibles cerveaux se lassent au premier essor. Enfin, il faut conter entre les miracles naturels lorsqu’un infame bastard essaye d’amender par ses louables actions les defauts de son extraction. L’histoire suivante mettra le doigt du lecteur sur ces veritables propositions et realisera ses maximes.
1 Dom Rodrigoestoit fils de François Calderon, lequel estoit soldar en Flandres, et 2 de Marie Sandelin, de nation allemande , et fut engendré auparavant le mariage, mais depuis fut legitimé par celuy de son pere et mere. Il naquist en Envers, entre le peu de richesses et l’infortune de la guerre, et ne se pouvoit douter de la sienne, puis qu’estant nouveau-né il fut enlevé par dessus les murailles de la ville pour ne scandaliser la reputation de sa mère, et fut donné en nourrice hors la ville. Sa mère deceda peu de temps après, et son père, estant vefvier, quittant Envers, s’en alla à Valdoric, d’où il estoit natif, issu d’honnestes parens, dont il en herita de quelques commodités. Peu de temps après, il se remarie ; voyant son jeune enfant desjà grandelet et mal aymé de sa belle-mère, il essaye de trouver moyen de le placer pour passer sa vie. Il fit donc tant que, par la faveur de ses intimes amis, il fut le premier page du vice-chancelier d’Arragon,et en après, à cause de sa beauté et gentillesse d’esprit, il fut mis au service du marquis de Denia, dom François Gormez de Sandoval et Rosas, qui alors estoit duc de Lerme, et reveré comme vice-roy de toute l’Espagne et seigneur de la plus grande privance du roy dom Philippe troisiesme, lequel est en gloire. Mais, pour la mesme cause de dom Rodrigo, il est demis de toutes ses charges, et l’on pourchasse à present pour le faire mourir.
Dom Rodrigo devint si grand à l’ombre de la puissance de son maistre, gaignant les bonnes graces des princes et seigneurs d’Espagne, qu’il fut soustenu de deux fortunes, et fit tant par ses prières, reverences et supplications, qu’il parvint à estre ayde de la garde-robbe royalle : il succeda à l’estat de dom Pedro de Franqueya, comte de Villalonga, secretaire d’estat, ayant en son seul maniement plusieurs papiers et escritures, lesquelles estoient du precedent entre les mains de diverses personnes, ayant pour son compte l’expedition des plus grandes affaires de ce royaume. Il estoit doué d’un esprit fort prompt, bien entendu aux choses qui de endoient de la re ubli ue ; il estoit d’une a reable taille, mais aussi fort
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