Cours II INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE DE L
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Cours: Introduction à la philosophie de l’esprit, et lecture de textes 1 Université de Fribourg, semestre d’été 2003 Vendredi : 13-17hrs INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE DE L’ESPRIT Cours II (4 avril 2003) : Le béhaviorisme logique comme réaction à la philosophie traditionnelle (« cartésienne ») de l’esprit et des phénomènes mentaux basée sur la méthode de l’introspection ; approfondissement de la problématique à l’aide d’une discussion de certaines positions de C. G. Hempel, G. Ryle. (1) Rappel de la conception cartésienne de l’esprit (voir Tim van Gelder, 1993): (a) L’esprit est ontologiquement homogène (b) L’esprit est ontologiquement différent du corps (c) L’esprit est ontologiquement indépendant du corps (d) L’esprit est interne au sujet (e) L’esprit est désincarné (f) L’esprit est représentationnel (g) L’esprit est le moteur du comportement e e(2) Bref regard sur la situation en psychologie scientifique à la fin du 19 / début 20 siècle. La psychologie introspective (Wundt, Titchener ; W. James) et la naissance du béhaviorisme (le manifeste « Psychology, As the Behaviorist Views It » de J.B. Watson, 1913) : objectivisme méthodologique, c’est-à-dire refus par principe de s’occuper d’ événements mentaux. (3) Quatre types de comportement (voir Kim, p.28) (a) Réactions et réponses physiologiques (b) Mouvements corporels (c ) Actions entraînant des mouvements corporels (d) Actions n’entraînant pas des mouvements corporels ...

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Cours: Introduction à la philosophie de l’esprit, et lecture de textes
1
Université de Fribourg, semestre d’été 2003
Vendredi : 13-17hrs
Eduard Marbach (Université de Berne): eduard.marbach@philo.unibe.ch
INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE DE L’ESPRIT
Cours II (4 avril 2003) : Le béhaviorisme logique comme réaction à la philosophie
traditionnelle (« cartésienne ») de l’esprit et des phénomènes mentaux basée sur la
méthode de l’introspection ; approfondissement de la problématique à l’aide d’une
discussion de certaines positions de C. G. Hempel, G. Ryle.
(1) Rappel de la conception cartésienne de l’esprit (voir Tim van Gelder, 1993):
(a) L’esprit est ontologiquement homogène
(b) L’esprit est ontologiquement différent du corps
(c) L’esprit est ontologiquement indépendant du corps
(d) L’esprit est interne au sujet
(e) L’esprit est désincarné
(f) L’esprit est représentationnel
(g) L’esprit est le moteur du comportement
(2) Bref regard sur la situation en psychologie scientifique à la fin du 19
e
/ début 20
e
siècle. La
psychologie introspective (Wundt, Titchener ; W. James) et la naissance du
béhaviorisme (le manifeste « Psychology, As the Behaviorist Views It » de J.B.
Watson, 1913) : objectivisme méthodologique, c’est-à-dire refus par principe de
s’occuper d’ événements mentaux.
(3) Quatre types de comportement (voir Kim, p.28)
(a) Réactions et réponses physiologiques
(b) Mouvements corporels
(c ) Actions entraînant des mouvements corporels
(d) Actions n’entraînant pas des mouvements corporels ouverts
(c ) et (d) exclus par le béhaviorisme
(4) Béhaviorisme logique et vérificationnisme :
Esquisse d’un argument pour le béhaviorisme logique (voir Carl G. Hempel, « The
logical analysis of psychology », 1935 ; réimprimé dans Ned Block, « Readings in the
Philosophy of Psychology », vol. 1, pp.14-23, Cambridge, Harvard University Press, 1980) :
les prémisses :
(a) La signification de chaque énoncé qui a un sens peut être caractérisé par ses conditions de
vérification (« critère de vérifiabilité de la signification » - positivisme logique)
(b) Les conditions de vérification de chaque énoncé sont publiquement observables (question
de la vérifiabilité intersubjective).
(c) Seuls le physique et le comportement au sens étroit (mouvements du corps et réactions
qu’on peut décrire dans un vocabulaire physicaliste) sont publiquement observables.
conclusion :
(d) La signification de chaque énoncé mental ayant un sens peut être caractérisée par des
conditions de vérification ne comprenant que du physique et du comportement au sens étroit
(sans (c ) et (d) ci-dessus sous 3)
Example du mal aux dents.
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Vendredi : 13-17hrs
Eduard Marbach (Université de Berne): eduard.marbach@philo.unibe.ch
Les objections les plus importantes contre le béhaviorisme logique :
(1) Aucune des conditions pouvant être données dans une analyse du type cité ci-
dessus n’est nécessaire pour la présence des qualités mentales en question. Aux mieux on peut
donner une liste ouverte de conditions dont un nombre suffisant doit être rempli (notion de
« faisceau », « cluster concept », H. Putnam).
(2) Argument de la circularité : Il y a des exemples qui soutiennent la supposition
suivante : pour chaque tentative de définition d’un prédicat mental M, on aura nécessairement
recours dans le
definiens
à un prédicat mental lequel ne peut être défini à son tour qu’en
utilisant M.
(5) La position de Gilbert Ryle :
The Concept of Mind
, London 1949 (
Le concept d’esprit
,
Payot 1978)
Les thèses qui caractérisent, selon Ryle, la „doctrine officielle", respectivement le mythe
cartésien qu'il attaque:
(1) Chaque être humain est constitué d'un corps et d'un esprit.
(2) Le corps existe dans le temps et dans l'espace. L'esprit existe seulement dans le temps.
(3) Les corps sont soumis aux lois causales. Les esprits sont soumis à un autre type de lois.
(4) Le comportement des corps est publiquement observable; les processus mentaux, par
contre, sont observables directement seulement par le sujet lui-même.
Les problèmes les plus importants de cette conception (selon Ryle)
(1) Puisque l'esprit n'est pas dans l'espace, il ne peut pas être dans le corps. (De l'autre côté,
selon la conception critiquée, l'esprit est d'une certaine manière à l'intérieur du corps). (2)
Comment comprendre la manière dont l'esprit est capable d'exercer une influence sur le
corps? (3) Comment atteindre des connaissances sur les états mentaux d'autrui ?
Le verdict de Ryle
La doctrine officielle est basée sur une erreur de catégorie (category mistake).
Explication de « erreur de catégorie »
- quelqu'un cherche sur un terrain de football « l'esprit d'équipe »
- quelqu'un veut savoir l'adresse du contribuable moyen
Deux expressions A et B appartiennent à la même catégorie, si et seulement si on peut
remplacer A par B dans chaque contexte sans qu'il en résulte un non-sens.
Selon Ryle la doctrine officielle est basée sur l'erreur de catégorie suivante :
Les expressions mentales réfèrent (selon la doctrine officielle) à des événements cachés à
l'intérieur de la personne/ dans l'esprit de la personne lesquels causent le comportement.
Pour démontrer cette thèse, Ryle analyse par exemple les opinions suivantes :
- une action (i.e. un comportement au sens élargi par rapport à un
behaviorisme strict ; voir ci-dessus 3)) est intelligente si et seulement si
elle est causée par un raisonnement antérieur correspondant.
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- une action est volontaire ou non-forcée (‘voluntary’) si et seulement
si elle est causée par un acte de volonté antérieur correspondant.
L'alternative proposée par Ryle
Les expressions mentales désignent des dispositions des personnes à se comporter d'une
certaine manière sous des conditions données. (La thèse du béhaviorisme logique).
Formulation plus précise de cette thèse : Pour tous les prédicats mentaux M qui ont un sens et
pour tous les x, il est vrai que :
Si « M » est une expression mentale, alors l'assertion
« x a la propriété M » (si elle a un sens) peut être traduite par une assertion du type
suivant : Sous les conditions physiques B1, x montrerait le comportement C1,
sous les conditions physiques B2, x montrerait le comportement C2, …
et sous les conditions physiques Bn, x montrerait le comportement Cn,
et nous avons affaire aux conditions physiques ultérieures B*.
_____________________________________________________
Littérature :
Jaegwon Kim (1996).
Philosophy of Mind
. Westview Press.
Tim van Gelder (1993). The distinction between mind and cognition. In Houng, Yu-Hough
(ed.).
Mind and Cognition
. Taipei, Academia Sinica.
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