De la théorie des structures industrielles à l économie des réseaux de télécommunication - article ; n°2 ; vol.38, pg 521-578
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Description

Revue économique - Année 1987 - Volume 38 - Numéro 2 - Pages 521-578
From the theory of industry structure to the economics of telecommunication networks
The theoretical notions of efficiency, contestability, and sustainability of an industry structure are recalled. The application of the latter concepts is then discussed. It is argued that the cost function which is relevant to the analysis of the industry and the one which can be derived from econometrics are generally different. Moreover, as will be emphasized, the cost function is influenced by the structure of the industry through changes in technology and priees of inputs. Rather than a global study of the cost function, our analysis is an attempt to understanding in depth the economies of the network. The classical distinction between local and toll services does not prove to be very useful and will be replaced by the one between two fundamental functions in the network : circuit routing through trans­mission facilities, and traffic routing through switching equipments. On the basis of the economie characteristics of these two functions, it is prescribed that deregulation in France should only extend to traffic routing and should preserve the trans­mission network as a whole, i.e. trunk circuits as well as local loops : restricting the scope of monopoly to local operations only, as in the United States, would indeed cause a costly loss of scale economies and lead to a socially intolerable deavaraging of access charges.
De la théorie des structures industrielles à l'économie des réseaux de télécommunication
Après un rappel des notions d'efficacité, de contestabilité et de soutenabilité d'une configuration de marché, l'article propose une critique de l'application de ces concepts. En effet, la fonction de coût qui sert à la discussion de la structure d'une industrie, et celle obtenue par un éventuel ajustement économétrique, n'ont pas en général la même définition. De plus, l'influence de la structure du marché sur les coûts, à travers le progrès technique et les prix des facteurs de production, doit faire l'objet d'une analyse particulière. A l'analyse globale d'une fonction de coût des télécommunications, on préférera une réflexion plus précise sur l'économie des réseaux. Celle-ci conduira à substituer, à la distinction entre réseaux locaux et interurbains, l'articulation entre le transport des informations (transmission) et leur acheminement (commutation). Les caractéristiques économiques de ces deux fonctions mènent à proposer, en cas de déréglementation, une certaine ouverture à la concurrence pour les services d'acheminement, et la protection du monopole de la transmission dans son ensemble (transmission interurbaine et distribution locale) : limiter l'extension du monopole aux seuls réseaux locaux de distribution, comme aux États-Unis, serait en effet coûteux en termes de perte d'économies d'échelle, et aboutirait à une dépéréquation socialement insupportable des tarifs d'accès..
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Monsieur Nicolas Curien
Monsieur Michel Gensollen
De la théorie des structures industrielles à l'économie des
réseaux de télécommunication
In: Revue économique. Volume 38, n°2, 1987. pp. 521-578.
Citer ce document / Cite this document :
Curien Nicolas, Gensollen Michel. De la théorie des structures industrielles à l'économie des réseaux de télécommunication. In:
Revue économique. Volume 38, n°2, 1987. pp. 521-578.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1987_num_38_2_408987Abstract
From the theory of industry structure to the economics of telecommunication networks
The theoretical notions of efficiency, contestability, and sustainability of an industry structure are
recalled. The application of the latter concepts is then discussed. It is argued that the cost function
which is relevant to the analysis of the industry and the one which can be derived from econometrics
are generally different. Moreover, as will be emphasized, the cost function is influenced by the structure
of the industry through changes in technology and priees of inputs. Rather than a global study of the
cost function, our analysis is an attempt to understanding in depth the economies of the network. The
classical distinction between local and toll services does not prove to be very useful and will be replaced
by the one between two fundamental functions in the network : circuit routing through trans-mission
facilities, and traffic routing through switching equipments. On the basis of the economie characteristics
of these two functions, it is prescribed that deregulation in France should only extend to traffic routing
and should preserve the trans-mission network as a whole, i.e. trunk circuits as well as local loops :
restricting the scope of monopoly to local operations only, as in the United States, would indeed cause a
costly loss of scale economies and lead to a socially intolerable deavaraging of access charges.
Résumé
De la théorie des structures industrielles à l'économie des réseaux de télécommunication
Après un rappel des notions d'efficacité, de contestabilité et de soutenabilité d'une configuration de
marché, l'article propose une critique de l'application de ces concepts. En effet, la fonction de coût qui
sert à la discussion de la structure d'une industrie, et celle obtenue par un éventuel ajustement
économétrique, n'ont pas en général la même définition. De plus, l'influence de la structure du marché
sur les coûts, à travers le progrès technique et les prix des facteurs de production, doit faire l'objet d'une
analyse particulière. A l'analyse globale d'une fonction de coût des télécommunications, on préférera
une réflexion plus précise sur l'économie des réseaux. Celle-ci conduira à substituer, à la distinction
entre réseaux locaux et interurbains, l'articulation entre le transport des informations (transmission) et
leur acheminement (commutation). Les caractéristiques économiques de ces deux fonctions mènent à
proposer, en cas de déréglementation, une certaine ouverture à la concurrence pour les services
d'acheminement, et la protection du monopole de la transmission dans son ensemble (transmission
interurbaine et distribution locale) : limiter l'extension du monopole aux seuls réseaux locaux de
distribution, comme aux États-Unis, serait en effet coûteux en termes de perte d'économies d'échelle, et
aboutirait à une dépéréquation socialement insupportable des tarifs d'accès..De la théorie
des structures industrielles
à l'économie des réseaux
de télécommunication
Michel Nicolas Gensollen Curien
Après un rappel des notions d'efficacité, de contestabilité et de soutenabi-
lité d'une configuration de marché, l'article propose une critique de l'applica
tion de ces concepts. En effet, la fonction de coût qui sert à la discussion de la
structure d'une industrie, et celle obtenue par un éventuel ajustement économ
étrique, n'ont pas en dénéral la même définition. De plus, l'influence de
la structure du marché sur les coûts, à travers le progrès technique et les prix
des facteurs de production, doit faire l'objet d'une analyse particulière. A
l'analyse globale d'une fonction de coût des télécommunications, on préférera
une réflexion plus précise sur l'économie des réseaux. Celle-ci conduira à
substituer, à la distinction entre réseaux locaux et interurbains, l'articulation
entre le transport des informations (transmission) et leur acheminement (comm
utation). Les caractéristiques économiques de ces deux fonctions mènent à
proposer, en cas de déréglementation, une certaine ouverture à la concurrence
pour les services d'acheminement, et la protection du monopole de la
transmission dans son ensemble (transmission interurbaine et distribution
locale) : limiter l'extension du monopole aux seuls réseaux locaux de distribut
ion, comme aux États-Unis, serait en effet coûteux en termes de perte
d'économies d'échelle, et aboutirait à une dépéréquation socialement insup
portable des tarifs d'accès..
Dans le domaine des télécommunications, l'expression « déréglement
ation » est à la mode : elle traduit le mot deregulation qui désigne l'e
nsemble du processus économique, juridique, et industriel, qui a mené au
démantèlement de ATT aux Etats-Unis. Le vocable déréglementation est
cependant malheureux, car le passage d'une organisation monopolistique
à un marché concurrentiel est l'occasion, non pas d'une réduction de la
réglementation, mais bien plutôt d'un véritable foisonnement juridique.
Il est naturel qu'un changement si profond des règles du jeu s'accompagne,
au moins durant une période transitoire, et avant qu'un nouvel équilibre
soit atteint, de mouvements apparemment désordonnés de la part des
agents économiques. La loi n'est pas fixée définitivement, il est encore
possible d'en forcer certaines dispositions ; les règlements se multiplient ;
521
Revue économique — N# 2, mars 1987, p. 521-578. Revue économique
les commissions et offices chargés du contrôle du marché voient leurs
rôles définis. D'où l'impression de désordre, voire d'anarchie, que donne
la situation du secteur des télécommunications aux Etats-Unis depuis la
dérégulation.
Il est d'ailleurs clair, au moins sur cet exemple, que l'opposition
tranchée entre, d'une part, un monopole réglementé, et d'autre part un
marché concurrentiel, ne rend compte qu'imparfaitement de l'évolution
en cours. Les économistes nord-américains ont récemment attiré l'atten
tion sur deux aspects de l'organisation des marchés qui mènent à nuancer
la notion de déréglementation. D'une part, la concurrence potentielle est,
parfois, aussi efficace que la concurrence effective ; la libre entrée d'éven
tuels concurrents permet alors d'éviter les coûts et l'inefficacité de la
réglementation et du contrôle ; selon la théorie des marchés contestables,
c'est le cas d'un monopole naturel soutenable (Baumol-Panzar-Willig
[1982]).
D'autre part, les situations concrètes sont souvent intermédiaires
entre les cas extrêmes de la firme centralisée et du marché parfait. La
coordination efficace entre les agents économiques, qui est le but commun
de ces deux types d'organisation, peut être réalisée à l'intérieur d'une
firme par le recours à des quasi-marchés, tandis que, sur un marché oligo-
polistique, des transactions complexes, telle la création de filiales com
munes, permettent un couplage durable des décisions (O. E. Williamson
[1985]).
La théorie économique ne dispose pas actuellement des concepts et
des formalisations nécessaires pour traiter de façon scientifique la ques
tion de l'organisation de la production, c'est-à-dire pour mener une analyse
des coûts et des avantages des diverses solutions. En effet, si l'on suppose
connus et stables l'ensemble des paramètres décrivant l'économie, en
particulier les techniques de production et les fonctions d'utilité des
consommateurs, cette formalisation statique et à information parfaite
s'interdit a priori de rendre compte de l'avantage que pourrait présenter
l'organisation

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