Données expérimentales récentes sur le développement des perceptions visuelles chez le nourrisson - article ; n°1 ; vol.66, pg 213-230
19 pages
Français

Données expérimentales récentes sur le développement des perceptions visuelles chez le nourrisson - article ; n°1 ; vol.66, pg 213-230

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
19 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 213-230
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliane Vurpillot
Données expérimentales récentes sur le développement des
perceptions visuelles chez le nourrisson
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 213-230.
Citer ce document / Cite this document :
Vurpillot Eliane. Données expérimentales récentes sur le développement des perceptions visuelles chez le nourrisson. In:
L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°1. pp. 213-230.
doi : 10.3406/psy.1966.27887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_1_27887DONNÉES EXPÉRIMENTALES RÉCENTES
SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PERCEPTIONS VISUELLES
CHEZ LE NOURRISSON
par Éliane Vurpillot
Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne1
Ces dernières années ont vu se multiplier les recherches expériment
âtes sur le nouveau-né et le bébé de quelques mois, grâce à l'utilisation
de nouvelles méthodes. Un des problèmes les plus délicats posés par
ce genre de recherche est le choix d'une réponse adéquate. A première
vue, la gamme de réponses possibles au-dessous de 6 mois apparaît
singulièrement réduite. Le nouveau-né, quand il ne dort pas, suce,
pleure ou se livre à une activité motrice désordonnée ; le sourire orienté
apparaît au cours du second mois et la coordination entre préhension
et vision à un âge moyen de 4 mois et demi, soit entre 3 et 6 mois.
Pendant fort longtemps, on a donc renoncé à mesurer les possibilités
de reconnaissance et de différenciation perceptives avant qu'une réponse
manuelle orientée puisse être obtenue de la part du bébé.
Or, dès la naissance, une coordination perceptivo-motrice existe,
encore imparfaite mais cependant utilisable, c'est celle qui relie le
déplacement du regard à la stimulation visuelle. Grâce à l'utilisation
de la réponse oculo-motrice, les psychologues ont découvert que, dès
sa naissance, le petit d'homme a des capacité perceptives bien supé
rieures à celles qu'on lui avait consenties jusqu'alors. Dès ce moment,
les recherches se sont multipliées, et d'autres réponses se sont révélées
utilisables.
TEGIIiN IQUES EXPÉRIMEN TALES
1. — La réponse oculo-motkice
1) Poursuite
Le déplacement d'une cible, de gauche à droite ou de droite à
gauche dans le champ visuel, peut être suivi par le regard de l'enfant
dès les premiers jours d'existence (Dayton et coll., 1964 b ; Wolff et
1. Actuellement à Cambridge (Mass.) : Center fur cognitive studies. 214 REVUES CRITIQUES
White, 1965). La présence d'une réaction de poursuite permet de conclure
à la discrimination entre la cible et le fond, elle a été utilisée pour
mesurer la perception de la couleur chez le nouveau-né (Chase, 1937).
2) Temps de fixation du stimulus
Le principe de la méthode est très simple : si, toutes choses étant
égales par ailleurs, un bébé regarde systématiquement un stimulus plus
longtemps qu'un autre, on peut conclure qu'il le préfère, donc qu'il
perçoit une différence entre les deux.
a) Présentation simultanée de deux cibles. — Staples (1932) semble
être l'inventeur de la méthode. Il présente simultanément, à une même
distance, deux disques d'égale surface et d'égale brillance, l'un gris et
l'autre coloré, à des bébés de 69 à 143 jours et mesure le temps relatif
de fixation de ces disques. Le mode de présentation varie peu d'un
auteur à l'autre et les progrès ont consisté essentiellement en une
systématisation des conditions expérimentales et en l'élimination de
plus en plus grande du rôle personnel de l'expérimentateur.
La première recherche de Fantz (1958) était effectuée dans la pièce
d'habitation normale de l'enfant, l'usage d'une pièce expérimentale
spéciale a été adopté ensuite par l'ensemble des auteurs (Fantz, Ordy
et Udelf, 1962; Saayman, Ames et Mofîett, 1964 ; Spears, 1964;
Stechler, 1964, etc.). Le bébé est couché, ou à demi assis quand son âge
le permet, à l'intérieur d'une petite pièce cubique aux murs nus, et les
mouvements de sa tête sont réduits par la présence de coussins. Les
deux cibles sont disposées sur le plafond de la pièce, à égale distance du
plan médian et dissimulées au bébé par un écran. L'expérimentateur,
qui reste à l'extérieur du dispositif, regarde le bébé par un trou percé
dans le plafond de la pièce expérimentale, entre les deux cibles. Dès qu'il
voit les yeux du bébé dirigés vers ce trou, donc à égale distance des
deux cibles, il enlève l'écran et commence à enregistrer la localisation
et la durée des fixations successives du regard sur les deux cibles
pendant une durée d'observation qui est en général de 30 s. L'expér
imentateur dispose de deux clés correspondant aux cibles, il peut donc
obtenir, à partir de son enregistrement, la durée totale de fixation sur
chaque cible, le nombre de fixations et la moyenne de chacune,
la localisation et la durée de la première fixation.
Afin d'être sûr que la préférence manifestée par le sujet s'exerce
bien en faveur d'un stimulus particulier et non d'une situation spatiale,
la même paire de cibles est présentée deux fois, chaque cible apparais
sant une fois à gauche, une fois adroite.
L'expérimentateur unique des premières recherches a rapidement
été remplacé par deux observateurs : l'un dispose les cibles, l'autre
enregistre les temps de fixation en ignorant quels sont les stimuli
présentés à l'enfant à ce moment.
Enfin Hershenson (1964) substitue à l'observateur un enregistr
ement cinématographique. Il projette un point lumineux infrarouge, donc VURPILLOT. PERCEPTIONS VISUELLES DU NOURRISSON 215 E.
invisible pour le sujet, sur la pupille du bébé et photographie, à l'aide
d'une caméra située derrière la tête de celui-ci et d'un jeu de miroirs,
les déplacements du reflet cornéen de ce point et la localisation du
regard sur l'une ou l'autre cible.
Diverses critiques ont été faites à la méthode de présentation simul
tanée de deux stimuli. Il arrive dans un certain nombre de cas, surtout
chez les plus jeunes sujets, que, pendant la courte période-test, le bébé
regarde une des cibles pendant une partie du temps et pas du tout
l'autre. En ce cas, il est impossible de dire si ce choix a été délibéré ou
non, et s'il ne s'agit pas plutôt d'une absence d'exploration du champ
que d'une préférence.
Elinor Ames (Ames, Silfen, 1965) a étudié l'évolution des structures
de fixations oculaires chez des bébés de différents âges : 7, 11, 16, 20
et 24 semaines. Les plus jeunes font de longues fixations peu nombreuses,
alors que les plus âgés multiplient les fixations courtes. Ames et Silfen
comptent, dans une de leurs recherches, 70,2 fixations d'une durée
moyenne de 3,3 s chez les sujets de 7 semaines contre 105,2 fixations
d'une durée moyenne de 1,5 s chez ceux de 24 semaines. D'autre part,
si les bébés de 11 semaines et au-delà répartissent à peu près également
leurs fixations entre la cible qu'ils viennent de regarder et l'autre, ceux
de 7 semaines ont tendance à revenir sur ce qu'ils viennent de fixer.
Ames et Silfen comptent 33 % de changements de cible à 7 semaines
contre 55 % à 11 semaines. On voit que, avant l'âge de deux mois,
les enfants ne portent attention la plupart du temps qu'à une seule
cible.
Watson (1965) apporte une critique à la méthode de contrebalan-
cement gauche-droite de deux cibles. Il fait l'hypothèse que, lors de
la première période de comparaison des deux cibles, il s'établit un
conditionnement opérant dans lequel le dessin ou la couleur préférés
jouent le rôle de renforcement contingent d'une position spatiale
correcte. Le stimulus A (situé à gauche) est préféré au stimulus B (situé
à droite) ; chaque fois que le bébé regarde à gauche, il se trouve
récompensé par la vue de A, il apprend donc à choisir le côté gauche.
Au cours du deuxième essai, les positions

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents