Dumas Le sourire - compte-rendu ; n°1 ; vol.11, pg 647-651
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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 647-651
5 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

H. Beaunis
Dumas Le sourire
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 647-651.
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Beaunis H. Dumas Le sourire. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 647-651.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_4731SENTIMENTS RELIGIEUX ET ESTHÉTIQUES 647 ÉMOTIONS,
celles de Brahn {Philosophische Studien, XVIII). — On fait agir sur
les sujets diverses excitations dont on note l'effet émotionnel par
l'introspection : en même temps on enregistre au moyen du sphyg-
mographe la courbe du pouls radial et en. général aussi la courbe
de la respiration.
Pour étudier les concomitants physiologiques de l'émotion ten
sion-relâchement, c'est-à-dire de l'émotion qui accompagne les états
d'attention ou d'inattention, on provoque un état d'attention, tantôt
sensorielle, tantôt intellectuelle. La tension est accompagnée d'une
diminution dans la longueur de la courbe du pouls et d'un abaiss
ement du dicrotisme. Le relâchement s'accompagne d'un accroissdans la longueur du pouls et d'un relèvement du dicrotisme.
La respiration est dans les deux cas plus rapide, plus régulière et
moins profonde que dans un état indifférent.
Dans le cas d'une émotion agréable, la courbe du pouls devient
plus longue et plus haute; le contraire se produit pour une émot
ion désagréable.
L'excitation et le relâchement, où, comme dit B., le i^epos, sont
accompagnés de changements vaso-moteurs moins marqués que
les autres émotions. On ne constate pas de changements notables
dans la fréquence des pulsations : l'excitation s'accompagne ord
inairement d'un relèvement du pouls; dans le cas de repos, il n'y a
jamais relèvement du pouls, mais l'abaissement ne se produit pas
d'une façon régulière.
Les états émotionnels mixtes donnent lieu aussi à la constatation
de certaines régularités. Dans les cas d'excitation-tension, d'excita
tion-plaisir, on trouve les caractères réunis des émotions élément
aires. Mais les courbes d'excitation-déplaisir et de repos-plaisir
n'ont pas de caractères marqués, tandis que l'émotion de déplaisir-
repos s'accompagne ordinairement d'une pulsation plus brève et
plus basse.
Si l'on compare ces résultats avec ceux de Brahn, on voit qu'ils
les confirment, mais n'apportent guère d'indications nouvelles.
Foucault.
G. DUMAS. — Le sourire (Étude psychophysiologique).
Revue philosophique, nos 7 et 8, 1904.
L'objet du travail de M. Dumas est de présenter du sourire une
étude directe, aussi indépendante que possible de toutes celles qui
ont été écrites sur le rire. Au cours de cette analyse, il cherche à
montrer que, si le sourire est dans certains cas le premier degré
du rire, il s'en distingue souvent pour se rattacher, sans interméd
iaire, aux lois profondes de l'expression et de la vie.
L'auteur commence par décrire d'une façon générale le sourire
et la part que prennent dans son expression les. différentes parties
du visage, bouche, joues, nez, yeux, front, oreille. La conséquence 648 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
de cette première description c'est que le sourire est une expression
très générale à laquelle un grand nombre de muscles participent
plus ou moins. A part le menton, toutes les parties du visage sont
affectées par le sourire. On voit déjà que l'auteur repousse les
conclusions auxquelles Duchenne de (Boulogne) était arrivé dans ses
expériences d'électrisation localisée.
Il repousse de même les explications données par Darwin et par
Wundt sur l'expression des émotions et leur application à l'inte
rprétation du sourire. Il est inutile d'invoquer des hypothèses psycho
logiques quand, comme on le verra plus loin, la physiologie donne
une explication vraisemblable des contractions musculaires du
sourire.
Cependant Spencer avait indiqué la voie à suivre. Dans ses
Principes de psychologie (1855) il allait déjà chercher ses explications
de l'expression dans la physiologie mécanique. Tout sentiment,
disait-il, s'accompagne d'une décharge motrice diffuse proportionn
elle à son intensité et indépendante de sa nature agréable ou
pénible.
Cette décharge diffuse, qui se répand dans l'organisme, conformé
ment aux lois de la mécanique, affecte les muscles en raison de
leur importance et du poids qu'ils ont à soulever. Ceci explique
assez bien pourquoi l'excitation du sourire, se traduit surtout à la
face, mais n'explique pas pourquoi l'excitation agréable n'affecte
pas les mêmes muscles que l'excitation pénible, comme le pyra
midal et le sourcilier qui sont aussi petits et aussi mobiles que les
muscles du sourire. Or Spencer est muet sur ce dernier point.
D'après l'auteur, l'explication du sourire peut être donnée par la
seule physiologie mécanique.
Les muscles de la face peuvent se diviser en deux groupes, les
muscles qui participent au sourire, au nombre de quinze, et les antagonistes qui s'opposent au jeu des muscles précé
dents.
Le premier groupe comprend deux groupes secondaires, le
muscle occipito-frontal d'une part, avec l'auriculaire postérieur, et
d'autre part les douze ou treize muscles de la joue, des yeux et de
la bouche, correspondant aux deux expressions parallèles du
sourire, l'expression occipito-frontale et l'expression oculo-malaire,
de beaucoup la plus importante et ces deux expressions ne se
gênent nullement dans leur mécanisme.
Les muscles du camp adverse, au contraire, les antagonistes du
sourire, ne forment pas d'associations et de synthèses naturelles.
Au lieu de s'associer ensemble comme les muscles favorables ils
luttent entre eux et s'affaiblissent d'autant. Si donc une excitation
légère est transmise à tous les muscles de la face, ceux qui réagi
ront sont ceux qui forment naturellement synthèse, tandis que les
autres se neutralisent réciproquement ou sont neutralisés par les
muscles qui se contractent. Tout cela revient à dire que si le sou
rire s'exécute pour une excitation modérée, c'est qu'il est le mouve
ment le plus facile de la face, SENTIMENTS RELIGIEUX ET ESTHÉTIQUES 649 ÉMOTIONS,
A ces considérations purement théoriques, M. Dumas a voulu
donner la sanction expérimentale. Il publie à ce sujet.des recherches
entreprises à Sainte-Anne avec le Dr Dupont, chef du laboratoire
d'électricité de cet établissement.
Le courant faradique était employé pour provoquer une excita
tion permanente et des contractions musculaires susceptibles d'être
reproduites parla photographie. L'un des rhéophores était appliqué,
avec les précautions habituelles, sur le dos du sujet entre les deux
omoplates, l'autre, au-dessous du lobule de l'oreille de façon à
atteindre le facial à la sortie du trou stylo-mastoïdien. M. Dumas
donne quatre photographies prises dans ces conditions sur des
femmes.
Je dois dire cependant que, sur ces quatre photographies, il en
est une seule, le n° 2, dans laquelle le sourire soit réellement franc
et naturel et confirme de tous points la théorie de l'auteur. Dans
les autres on constate une expression mixte un peu fausse et qui
ne présente que fort peu des traits caractéristiques du sourire. Il
semble même qu'il y ait parfois plutôt une expression de tristesse
et de douleur1. Il eût été intéressant, croyons-nous, d'avoir quel
ques renseignements sur l'expression habituelle de la figure de ces
femmes.
Aussi ne saurais-je être aussi affirmatif que M. Dumas quand il
conclut de ses expériences qu'elles confirment dans une assez large
mesure, ses explications théoriques et que le sourire est la réaction
la plus facile à toute excitation légère du facial.
Je ferai les réflexions suivantes à ce sujet. Je pourrais admettre
encore, quoique avec les réserves justifiées par l'examen des photo
graphies, que, dans les conditions dans lesquelles s'est placé l'auteur,
l'expression du sourire est de pure mécanique et qu'elle résulte
d'une excitation légère et générale des nerfs moteurs de la face.
Mais, en réalité, ces conditions ne sont pas les conditions normales,
physiologiques. Les diverses expressions faciales, sourire, tristesse,
dégoût, souffrance, attention, etc., se produisent sous l'influence de
l'excitation de centres nerveux, innés ou acquis, de même que les
divers mouvements des doigts par exemple. L'excitation du facial ne
peut pas plus s-ervir à expliquer les divers mouvements d'expression
de la face que l'excitati

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