Enquêtes de recensement 2004-2006 : taux d'activité en hausse depuis 1999

Philippe Debard

Description

La Lorraine continue de gagner 4 000 habitants chaque année. À l'instar de Thionville, cette croissance profite surtout aux communes du sillon lorrain et de la bande frontalière. Bien qu'en réduction, le solde migratoire reste négatif. La Lorraine ne dégage un excédent qu'avec trois régions du nord de la France. Elle a toutefois accru son attractivité sur les habitants d'Alsace et de Champagne-Ardenne. Le niveau de diplôme des Lorrains s'élève mais la part des diplômés du supérieur reste en deçà de la moyenne nationale. L'élévation du taux d'activité des Lorraines et de celui des Lorrains âgés de 55 à 59 ans a permis de combler une partie du retard de la région en matière d'activité.

Sujets

• INSEE
• Population
• Démographie
• Activité (homonymie)
• Sociologie, société et politique

Informations

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Extrait

www.insee.fr/lorraine
°
72N Enquêtes de recensement 2004-2006 :
La Lorraine continue de gagner 4 000 habitants chaque année.
À l’instar de Thionville, cette croissance profite surtout aux communes
du sillon lorrain et de la bande frontalière. Bien qu’en réduction,
le solde migratoire reste négatif. La Lorraine ne dégage un excédent
qu’avec trois régions du nord de la France. Elle a toutefois accru
son attractivité sur les habitants d’Alsace et de Champagne-Ardenne.
Le niveau de diplôme des Lorrains s’élève mais la part des diplômés
du supérieur reste en deçà de la moyenne nationale. L’élévation
du taux d’activité des Lorraines et de celui des Lorrains âgés
de 55 à 59 ans a permis de combler une partie du retard de
la région en matière d’activité.
erAu1 janvier 2006, la Lorraine comp- peu plus de 4 000 habitants par an mais la
te 2 339 000 habitants selon les résultats croissance de sa population reste toujours
des trois enquêtes annuelles de recensement. trois fois moins forte que celle relevée en
L’interrogation menée l’an dernier confirme la France métropolitaine (1,3%, contre 4,6%)et
tendance actuelle à la hausse de la population loin de la dynamique du pourtour méditerra-
régionale. La Lorraine continue de gagner un néen, des Alpes et de la façade atlantique.
Depuis 1999, la hausse observée en Lor-
Croissance au sud et sur la facade atlantique
raine profite surtout aux deux départements
Taux d'évolution annuel moyen de la population les plus peuplés, la Meurthe-et-Moselle et la
entre 1999 et 2005 (%)
Moselle, qui comptent respectivement
722 000 et 1 037 000 habitants (estima-
er
tions au 1 janvier 2005), soit une évolution
annuelle moyenne de +0,2% par an depuis
Taux d'évolution annuel (%)
six ans. La Meuse voit sa population stabi-
1 et plus
lisée à 193 000 habitants et les Vosges sede 0,5 à moins de 1
de 0,1 à moins de 0,5 situent à 383 000 (+0,1% par an).
de -0,1 à moins de 0,1
moins de -0,1
Lorraine : 0,2 % Le sillon lorrain
France métro. : 0,7 %
et la bande frontalière
Territorialement, les résultats relevés en
2006 confirment les conclusions tirées des
deux vagues d’enquête précédentes. Les pe-
Sources : Insee, recensement de la population 1999 - tites communes (moins de 10 000 habitants)
enquêtes annuelles de recensement 2004 et 2005
qui connaissent des évolutions de population
© IGN - Insee 2007
Vpositives sont pour la plupart si- d’arrivées et 12% de départsDéficit migratoire
tuées au centre de la région dans supplémentaires par rapport à lapersistant avec
le sillon lorrain, ou au nord sur la décennie 1990.
les autres régions
bande frontalière. Ce développe-
Dans un contexte national de mo-ment démographique en «T» est Mais si elle a bénéficié depuis
bilité accrue, les échanges migra-visible dans l’ouest nancéien mais 1999, d’un apport migratoire en
toires de la Lorraine avec lesplus encore aux environs immé- provenance des autres régions
régions françaises de métropolediats de Metz, Thionville et Long- françaises de métropole de
ont augmenté dans les deuxwy où l’on observe les taux de l’ordre de 15 600 personnes par
sens. La région a ainsi enregistrécroissance les plus forts. Périur- an, celui-ci n’a pu compenser les
chaque année depuis 1999, 18%banisation et attractivité luxem- 21 500 départs enregistrés
bourgeoise restent donc les deux
Population en hausse à Thionville, Nancy et Metzfacteurs clés du phénomène. Il
faudra néanmoins attendre 2008
Population Évolution
Les plus grandes communeset la fin du premier cycle des en- totale estimée 1999-2005
de Lorrainequêtes annuelles de recensement au 01/01/2005 (%)
pour disposer d’informations sur
Thionville 42 064 2,9
l’origine géographique de ces po-
Nancy 105 448 1,8
pulations qui s’installent en
Metz 124 542 0,7
nombre dans le nord de la région.
Vandoeuvre-lès-Nancy 31 535 -1,5
A l’inverse, une zone de décro- Épinal 35 140 -1,8
chage se dessine de plus en plus, Forbach 22 369 -1,8
de l’Argonne à l’ouest vosgien. Ici,
Montigny-lès-Metz 22 927 -2,1
les petites communes enquêtées
Saint-Dié-des-Vosges 21 896 -3,1
ces trois dernières années voient
Lunéville 19 386 -4,0
en majorité leur population dimi-
Sources : Insee, recensement de la population 1999 - enquêtes annuelles de recensement
nuer. Une situation qui ne se li- 2004, 2005 et 2006
mite pas aux franges ouest de la
Lorraine mais englobe les territoi-
res voisins en Haute-Marne et en Développement démographique en "T"
Haute-Saône où le même déclin
Évolution annuelle moyenne de la population des ménages
démographiqueseprofile. entre 1999 et 2004-2006, dans les communes de moins de 10 000 habitants
enquêtées en 2004, 2005 ou 2006
Thionville en tête
des grandes communes
L’évolution de la population dans
les grandes communes reprend le
schéma de développement actuel
de la région.
La plus forte augmentation est re-
levée à Thionville, à l’intersection
desdeuxbarresdu «T».Ensix
ans, la population y a crû de
1 200 personnes (soit près de 3%)
pour atteindre un peu plus de
42 000 habitants estimés début
2005. La ville se rapproche ainsi
de son niveau de population maxi-
mald’ilyatrenteans.
Metz et Nancy connaissent égale-
ment des évolutions favorables.
Mais si Metz reste la commune la
plus peuplée, Nancy connaît une
croissance plus rapide.
Taux d'évolution annuel (%)
2 ou plusAl’inverse,Épinal, Saint-Dié-
Aires urbaines
de 0 à moins de 2 + 100 habitants/an
1999des-Vosges et Lunéville, plus au
de -2 à moins de 0
sud et plus éloignées des zones dy- moins de -2
namiques du sillon lorrain, voient Sources : Insee, recensement de la population 1999 -
enquêtes annuelles de 2004, 2005 ou 2006
leur population baisser.
2
© IGN - Insee 2007chaque année sur la même pé- de régions du nord de la France, duit, passant de 4,4 points à 2,2
riode. La contribution des migra- elle reste largement déficitaire points, mais leur taux d’activité
tions au sein de l’Hexagone à avec toutes les régions du sud et n’est que de 65% en 2004 (pour
l’évolution démographique de la de l’ouest, notamment l’Aquitaine, les 15 à 64 ans), contre 67,5%
région reste donc négative, avec le Languedoc-Roussillon, Pro- pour les Françaises de métropole
un déficit migratoire de 5 900 vence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône- du même âge. Seules les femmes
personnespar an,demêmeam- Alpes où l’on enregistre deux à des régions Corse, Languedoc-
pleur que celui observé entre troisfoisplusdedéparts que Roussillon, Nord-Pas-de-Calais et
1990 et 1999. d’arrivées. Provence-Alpes-Côte d’Azur sont
«moins actives».Les 20-29 ans, étudiants et jeu-
Élévation du niveaunes actifs en début de carrière, De fait, l’écart de taux d’activité
constituent toujours 32% des im- entre les hommes et les femmesde diplôme
migrants. Mais dans ce groupe demeure un des plus élevés de
En Lorraine, comme en France,
d’âge, pour 5 000 arrivées an- France:plusde12points, contre
depuis 1999, le niveau de forma-
nuelles, on compte 7 000 10 points au niveau national.
tion s’est élevé de manière rapide
départs. La Lorraine, comme toutes les au-et générale. La proportion de per-
Pour autant, le déficit migratoire tres régions, ne dépasse pas nonsonnes non diplômées ou titulai-
total de la région a été ramené plus l’objectif européen de 70% deres du seul certificat d’études
de -7 200 par an entre 1990 et primaires (CEP) est ainsi passée
1999 à -2 200 par an depuis, en Lorraine de 40% à 35% entre Le sud et l'Ile-de-France
car le solde annuel des échanges 1999 et mi-2004. attirent toujours les Lorrains
avec les DOM et l’étranger est Solde migratoire total entre 1999 et 2004Lessignesdel’élévation du niveau
passé de -1 200 à +3 700. Cet
d’éducation se retrouvent dans la
apport migratoire extérieur à la
proportion de bacheliers qui a pro-
5530métropole contribue à hauteur
gressé, passant de 11% à 13%,
d’un tie