Étude hémotypologique des populations de la région du M Zab (département des Oasis) - article ; n°4 ; vol.3, pg 354-371
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Étude hémotypologique des populations de la région du M'Zab (département des Oasis) - article ; n°4 ; vol.3, pg 354-371

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 4 - Pages 354-371
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Ruffié
J. Ducos
Georges Larrouy
Étude hémotypologique des populations de la région du M'Zab
(département des Oasis)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 3 fascicule 4, 1962. pp. 354-371.
Citer ce document / Cite this document :
Ruffié Jacques, Ducos J., Larrouy Georges. Étude hémotypologique des populations de la région du M'Zab (département des
Oasis). In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 3 fascicule 4, 1962. pp. 354-371.
doi : 10.3406/bmsap.1962.1199
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1962_num_3_4_1199354
ÉTUDE HÉMOTYPOLOG1QUE DES POPULATIONS
CHAAMBAS DE LA RÉGION DU M'ZAB
(DÉPARTEMENT DES OASIS)
par J. RUFFIÉ, J. DUCOS et G. LARROUY
On peut considérer les Chaambas comme le type du grand
nomade arabe. Plus que tout autre peuple du Sahara, les Chaamb
as ont parcouru et « possédé » d'immenses étendues de désert.
Ils ont avancé très loin vers le Sud et représentent, sans nul
doute, l'une des branches les plus hardies et les plus entrepre
nantes du monde arabe.
Pour le séro-anthropologiste qui étudie le peuplement de
l'Afrique du Nord, l'étude des Chaambas offre un intérêt de tout
premier plan, en permettant d'analyser comment les caractères
proprement « arabes » des envahisseurs Chaambas se sont dilués,
mélangés à ceux des populations proto-négroïdes et berbères
primitives qu'ils ont soumises ou refoulées et avec lesquelles les
croisements ont été inévitables. Dans quelles formes et avec
quelle intensité ces caractères se manifestent-ils lorsqu'ils se
mêlent progressivement à ceux des populations autochtones
primitives ?
L'interprétation correcte de ces données est facilitée par le
fait que l'arrivée des Chaambas en Afrique du Nord est relativ
ement récente, bien connue. Notre étude appelle cependant, dès
le début, des piécisions importantes : nous n'avons pu malheu
reusement étudier les Chaambas en général, mais seulement
quelques fractions caractéristiques.
Tout d'abord les sédentaires de Metlili, la « capitale » du monde
Chaamba que L. C. Briggs considère comme les plus représent
atifs des Chaambas primitifs pour la raison fort simple qu'ils
ont plus que les autres été préservés des influences étrangères.
Ensuite, Fétude des Chaambas nomade? de diverses fractions,
moins nombreux que nous l'aurions souhaité, les événements
récents en sont la cause. Tous ces Chaambas ont une origine
commune, mais les croisements avec d'autres races ont été plus RUFFIÉ. ÉTUDE HÉMOTYPOLOGIQUE DES CHAAMBAS 355 J.
fréquents chez les nomades que chez les sédentaires de Metlili.
Enfin, quelques sujets de tribus arabes « frontalières » des
Ghaambas : Saïd Otba en particulier.
Avant d'aborder l'étude séro-anthropologique proprement
dite de ces populations, nous essaierons de les replacer dans leur
cadre ethnique afin de mieux préciser les limites de ce travail.
I. — Le milieu physique.
Le « Pays des Ghaambas » s'étend dans le Sahara septentrional
au Sud du M'Zab entre les deux grands ergs : grand Erg orien
tal à l'Est, grand Erg occidental à l'Ouest.
— Zone d'habitats des populations étudiées.
Les populations que nous allons étudier se situent dans le
triangle Ghardaïa-Zelfana-Metlili des Chaambas, et leurs ter
rains de parcours ne dépassent pas Ouargla à l'Est et El Goléa
au Sud.
A. — Géologie.
Dans le triangle précédemment défini, il convient de distin
guer deux régions particulières : la Chebka du M'Zab entre Ghar-
daïa et Metlili, et plus à l'Est, vers Zelfana, le prolongement de
1? Chebka vers le bassin de l'Oued Mya.
La Chebka du M'Zab émerge des dépôts d'origine à la fois 356 société d'anthropologie de paris
pluviale et éolienne qui ont comblé le bassin de l'Oued Mya à
l'Est et de l'Oued Messaoud à l'Ouest. Des ravins la sillonnent
en tous sens et lui ont donné son nom de Chebka (filet, réseau).
Elle est constituée par des calcaires dolomitiques bruns, à struc
ture cristalline. Ces calcaires sont stratifiés, en bancs dont
l'épaisseur peut atteindre une centaine de mètres, et surmont
ent des formations marneuses ou argileuses.
La Chebka constitue ainsi un vaste plateau d'une vingtaine
de kilomètres de largeur, incliné du Nord au Sud et de l'Ouest à
l'Est. Son altitude varie de 800 m au à 400 m au Sud et de
600 m à l'Ouest à 280 m à l'Est.
Le plateau rocailleux est lui-même dominé par des buttes
ou gour (singulier : gara), de forme grossièrement conique, él
éments caractéristiques du paysage, vestiges de couches sédi-
mentaires maintenant disparues.
a) Metlili des Chaambas : se situe dans la portion méridio
nale de la Chebka, sillonnée par des ravins profonds parfois de
100 mètres, aux parois abruptes et au fond plat ;
b) la région de Zelfana : à l'Est de la Chebka, est formée de
sédiments récents, d'où émergent par places des affleurements
rocheux. Il s'agit d'une immense plaine caillouteuse, aux ondula
tions imperceptibles.
B. — Hydrographie.
La répartition de l'eau, son abondance, son accessibilité,
définissent le domaine du nomade et celui du sédentaire, et nous
expliquent pourquoi, dans une même ethnie, dans des popula
tions d'origine commune, certains individus sont ici nomades
et ailleurs Ksouriens.
Les oueds n'ont de l'eau que d'une façon exceptionnelle ; on
peut cependant trouver, dans le lit de l'Oued M'Zab, de vastes
flaques permanentes dues à la remontée de la nappe phréatique,
moins sollicitée depuis la mise en service de forages artésiens ou
ascendants, dans l'Albien.
Les lignes d'eau sont orientées Ouest-Est, se dirigeant vers
le bassin de l'Oued Mya. Chaque oued reçoit de nombreux
affluents qui ravinent la surface de la Chebka. Une absolue irré
gularité caractérise la régime de ces oueds.
Les nappes aquifères. Si elles sont superficielles, le nomade
cédera la place au sédentaire, mais si elles s'enfoncent, le noma
disme sera la règle.
a) La nappe phréatique : sa profondeur est très variable, RUFFIÉ. ÉTUDE HÉMOTYPOLOGIQUE DES CHAAMBAS 357 J.
particulièrement du Nord au Sud. Au delà de 60 m, elle n'est
guère exploitable. Dans les palmeraies, elle se situe entre 12 et
25 m. Dans le M'Zab et à Metlili, elle est exploitée par des mil
liers de puits à « delou » (delou est le nom de l'outre en peau de
bouc qui sert à tirer l'eau). Ces puits substituent, à la traction
verticale, la traction horizontale d'un animal le long d'une piste
appelée « trik el djemel ». Mais les pompes à moteur tendent main
tenant à supplanter partout l'animal.
L'eau est répartie dans les jardins par un réseau compliqué de
séguias. La densité des puits varie selon la profondeur de la
nappe phréatique : forte quand la nappe est peu profonde, nous
sommes alors dans une palmeraie, elle fléchit progressivement
jusqu'à zéro en suivant l'enfoncement de la nappe. L'eau est
peu chargée en sels, mais riche en matières organiques.
b) La nappe artésienne de l'Albien : trois puits ont été creu
sés à Ghardaïa où la nappe est simplement ascendante. Deux
puits artésiens existent à Zelfana et ont permis de créer en plein
désert un secteur d'amélioration rurale. Deux autres forages
assurent l'approvisionnement en eau de Metlili et de l'Oasis
d'El Hariga. Enfin, deux autres puits ont été creusés par le
service de l'Hydraulique : l'un à Hassi Fahl, l'autre à Hassi
Ghezala.
Ces diverses eaux sont chaudes : 41°C et 41,8°C à Zelfana,
32°C à Hassi Fahl. Ces réalisations ont fortement contribué à la
sédentarisation récente des nomades qui est pratiquement to
tale pour ceux de Zelfana bien qu'ils continuent à loger dans
des tentes.
G. — Climat.
Comme dans le reste de l'ensemble saharien, le facteur domi
nant est ici la rareté des pluies. La hauteur moyenne des pr

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