Étude sur l asymétrie du sens gustatif - article ; n°1 ; vol.11, pg 116-127
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Étude sur l'asymétrie du sens gustatif - article ; n°1 ; vol.11, pg 116-127

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Description

L'année psychologique - Année 1904 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 116-127
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1904
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Haemelinck
Étude sur l'asymétrie du sens gustatif
In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 116-127.
Citer ce document / Cite this document :
Haemelinck . Étude sur l'asymétrie du sens gustatif. In: L'année psychologique. 1904 vol. 11. pp. 116-127.
doi : 10.3406/psy.1904.3670
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1904_num_11_1_3670VII
ÉTUDE SUR L'ASYMÉTRIE DU SENS GUSTATIP
L'objet de cette petite communication préliminaire est de
publier les premiers résultats obtenus au cours d'expériences
entreprises sur l'asymétrie du sens du goût.
Mon but n'est certes pas d'étudier le sens de la gustation
dans tous ses détails. Kiesow, Zwaardemaker, Toulouse —
pour ne citer que les auteurs les plus récents — ont attaché
leur nom à cette matière.
Ce que je veux faire ici, c'est continuer la série des expé
riences sur l'asymétrie normale de l'homme, commencées au
laboratoire de psychologie de notre université par mon savant
maître et professeur M. J.-J. van Biervliet.
En 1897 le Van Biervliet publia, dans les bulletins
de l'académie royale de Belgique, ses premières études sur
l'asymétrie sensorielle1.
Dans ce premier travail l'auteur passe successivement en
revue : le sens musculaire, le sens de l'ouïe, le sens de la vue
et le sens du tact.
Les conclusions de cet intéressant ouvrage ont été repro
duites par tous les auteurs qui, dans la suite, ont étudié cette
question. Mais comme ces conclusions ont reçu dans les der
nières années une série dë'&onfîrmations, il sera utile de les
rappeler encore ici. Laissons parler l'auteur :
« De l'ensemble de nos recherches comportant 8 600 séries
d'expériences, nous croyons pouvoir tirer les conclusions
suivantes :
1. — II existe une asymétrie qui paraît s'étendre à tous les
organes des sens. Le côté droit chez la majorité des sujets, le
côté gauche chez la minorité est plus sensible d'un neuvième
environ que le côté opposé.
Nous avons pu l'établir pour le sens musculaire, la vision,
l'audition et le toucher.
1. J.-J. van Biervliet, L'asymétrie sensorielle. Bulletins de l'Académie
royale de Belgique, 3e série, t. XXXIV, n°8 (août 1897). HAEMELINCK. — SUR L'ASYMETRIE DU SENS GUSTATIF 117 M.
II. — II semble que la proportion généralement admise
(2 gauchers et 98 droitiers sur 100) soit loin d'être exacte. J'ai
trouvé, sans chercher, 22 gauchers sur 100 sujets.
Je me propose de continuer à enregistrer la proportion des
gauchers que je rencontrerai parmi mes divers sujets, jusqu'à
ce que je puisse déterminer la proportion sur 1 000.
Je crois que la constance des rapports révélés par mes expé
riences montre à l'évidence que la raison qui fait que nous
sommes droitiers ou gauchers est, non pas une raison physio
logique, comme je le pensais au début de mon travail, mais
une raison anatomique qu'il reste à déterminer. »
Les idées exprimées d'une façon très concise dans ces quel
ques lignes ont été reprises par une série d'auteurs.
Je citerai rapidement leurs travaux.
En 1900 parut dans la Revue philosophique un travail du
laboratoire de psychologie de l'école des hautes études (Paris),
travail intitulé : « L'asymétrie sensorielle olfactive » \
Les auteurs trouvent que pour l'olfaction c'est le côté gauche
qui, dans la plupart des cas, prédomine.
A première vue donc, ces résultats semblent discordants avec
ceux obtenus par mon professeur; mais, étudiant plus à fond
la question, ces auteurs ont pu tirer de leurs observations les
conclusions suivantes :
« En résumé, c'est donc l'hémisphère gauche qui commande
la supériorité sensorielle qui s'observe sur la muqueuse pitui-
taire, dans la narine gauche pour l'olfaction dont les nerfs ne
s'entre-croiseraient pas, et dans la narine droite pour le tact
dont les nerfs s'entre-croiseraient. Par conséquent les asymét
riques olfactifs droits seraient analogues aux gauchers des
autres sens, puisqu'ils sentiraient avec le cerveau droit. Enfin
nous avons constaté que nos asymétriques droits étaient des
gauchers ou ambidextres. Il faut admettre que, dans ces cas, le
cerveau droit est prépondérant ou tout au moins égal à
l'autre. »
Ces conclusions viennent confirmer celles émises par
M. J.-J. van Biervliet en 1897.
Ch. Féré, dans son travail : « L'excitabilité comparée des deux
hémisphères cérébraux chez l'homme2 », arrive aussi à admettre
25e 1.année, Revue philosophique n° 2 (février 1900), de la France p. 176. et de l'étranger, dirigée par Th. Ribot,
2. Ch. Féré, L'excitabilité comparée des deux hémisphères cérébraux
chez l'homme, Année psychologique (Binet), 7" année, 1901, p. 143. .
118 MÉMOIRES ORIGINAUX
une asymétrie normale dans l'excitabilité des hémisphères.
Parlant du travail cité de M. J. J. van Biervliet, il s'exprime en
ces termes :
■« Cette asymétrie sensorielle correspond d'ailleurs à une
asymétrie motrice homologue bien connue. Le sujet en expé
rience est droitier sensorimoteur. On observe chez lui une correspondante de l'excitabilité : l'hémisphère gauche,
qui reçoit les impressions du côté droit et commande à ses
mouvements, se montre plus excitable que droit. »
En 1902 parut dans la Revue de psychiatrie et de psychol
ogie expérimentale une étude sur le réflexe rotulien par le
Dr E. Castex, professeur à l'école de médecine de Rennes1. Cet
auteur a observé une différence entre le réflexe rotulien à
gauche et le réflexe rotulien à droite, différence qui est au profit
de ce dernier côté.
Enfin en 1903, Mlles J. Joteyko et M. Stefanowska dans leur
travail : « Recherches algésimétriques2 », se basent sur la non
existence de cette asymétrie normale pour conclure à l'existence
d'un centre spécial pour la douleur.
Dans le cours des expériences entreprises, il s'agissait de
rechercher d'abord si oui ou non il existe chez l'homme
normal une asymétrie, pour le sens gustatif ; puis de voir si
cette asymétrie, si elle existe, est la même que celle trouvée
pour l'ouïe, la vue, le sens musculaire et le sens du tact, ou
si elle se comporte comme l'asymétrie du sens olfactif; enfin de
déterminer le degré de cette asymétrie.
J'ai commencé par expérimenter sur la langue, sans m'oc-
cuper pour le moment des autres parties de la cavité buccale
qui perçoivent le goût3.
Jusqu'à présent je n'ai examiné que la région de la langue
innervée par le nerf lingual, c'est-à-dire les deux tiers anté
rieurs; je me réserve pour plus tard d'explorer la partie
postérieure innervée par le nerf glosso-pharyngien, c'est à-dire
le tiers postérieur, et si possible la région du foramen cœcum
qui reçoit son innervation du nerf laryngé supérieur4.
1. Dr E. Castex, Mesure du réflexe rotulien, Revue de psychiatrie et de
psychologie expérimentale,, 2e série, 5e année, t. VI, 1902, p. 71.
2. J. Ioteyko et M. Stefanowska, Recherches algésimétriques, Bulletins
de V Académie royale de Belgique (classe des sciences), n° 2 (février 1903).
3. Kiesow, Beiträge zur physiologischen Psychologie des Geschmackss
innes, Philosophische Studien (Wilhelm Wundt), Band X, Heft 3, Seite
333. Leipzig (Wilhelm Engelmann), 1894.
4. Zwaakdemaker (Utrecht), Geschmack, Separat-abdruch aus Ergebnisse HAEMELINCK. — SUR L'ASYMÉTRIE DU SENS GUSTATIF 119 M.
Pour les expériences, j'ai employé, comme on le verra plus
loin, les plus grandes précautions ; cependant il y a moyen de
pousser loin encore l'exactitude et notamment sur trois
points :
1° Au lieu de prendre pour toutes les bouches une températ
ure moyenne, il faudrait prendre la température de la langue
de chaque sujet;
2° II faudrait employer des solutions non plus au dixième
pour cent, mais au centième pour cent;
3° 11 faudrait procéder par séries ascendantes et descen
dantes.
C'est ce que je ferai dans la seconde partie de mon travail,
lorsque je fera

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