- Fonctions du lobe frontal - article ; n°1 ; vol.49, pg 295-323
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 295-323
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Robert B. Livingston
I. - Fonctions du lobe frontal
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 295-323.
Citer ce document / Cite this document :
Livingston Robert B. I. - Fonctions du lobe frontal. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 295-323.
doi : 10.3406/psy.1948.8363
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8363NOTES
I
FONCTIONS DU LOBE FRONTAL
par Robert B. Livingston, M. D. 1
Introduction
Les lobes frontaux ont reçu une attention particulière, aussi bien
en clinique qu'au laboratoire, durant les dix dernières années et plus
qu'aucune autre partie du système nerveux central. Cette orientation
a été due en partie à la tendance naturelle de la science à rechercher
un niveau plus élevé de compréhension de manifestations complexes
relativement inconnues; mais aussi à une impulsion venue des succès
cliniques remportés dans les opérations pratiquées sur quelques par
ties du système nerveux dans certaines maladies mentales.
Il est hors de doute que le comportement global d'un individu peut
être remarquablement modifié par une intervention, quel qu'en soit
le type, portant sur le lobe frontal. Ces modifications, au lieu de se
limiter au domaine strictement neurologique selon les voies motrices
ou sensitives directes se situent plutôt dans le domaine des processus
mentaux, des réactions psychologiques et du comportement émot
ionnel.
En raison de la rapidité des progrès sur ce sujet, une brève revue
comme la nôtre ne peut que donner une vue d'ensemble en résumant
les grandes lignes des faits expérimentaux et cliniques. Des conclu
sions générales pourraient en être tirées et servir de point de départ
à des recherches plus poussées.
Nous avons été habitués à séparer assez arbitrairement les expé
riences de Sherrington et les études de Pavlov. Le premier effectua
une analyse très soigneuse de la hiérarchie des réflexes et de leur loca-
1. National Research Council Senior Fellow in Neurology, 1948-1949;
William B. Gruber Fellow in Neurophysiology, 1949-1950, actuellement
au Laboratoire de Neurophysiologie générale, Collège de France, Paris
(décembre 1949). 296 NOTES
lisation nerveuse spécifique, tandis que les travaux du second étaient
tournés vers la compréhension des schémas de comportement global,
sans préciser les composantes neurologiques qui y sont attachées. Il
devient de jour en jour plus évident que la distance qui sépare ceux
qui étudient le comportement émotionnel et les processus psycholo
giques les plus fins de l'organisme entier et ceux qui veulent inter
préter les hautes et les plus délicates inter-réactions de l'activité
viscérale et du système nerveux central diminue rapidement. Il y a
déjà plusieurs laboratoires où les techniques et les buts de ces deux
groupes de chercheurs deviennent identiques à la suite des -résultats
de recherches effectuées en collaboration.
Nous connaissons un certain nombre de choses concernant les
réflexes spinaux et il a été prouvé, sans le moindre doute, qu'ils sont
capables de se produire en l'absence de l'ensemble diz système ner
veux central à l'exception des segments spinaux envisagés. Un grand
nombres de réflexes plus complexes ont trait à des circuits nerveux
intéressant le bulbe, le tronc cérébral et l'hypothalamus. La plupart de
ces réflexes sont considérés par nous comme à peu près analogues à
des phénomènes automatiques' du type des « servo-mécanismes »;
c'est-à dire qu'ils se produisent sans grande préparation ou contrôle
« mental ». Nous les considérons comme étant conditionnés par ces
centres bas situés (et probablement irresponsables, dans le sens que
nous avons peu ou que nous n'avons pas de contrôle sur eux).
Dans l'analyse expérimentale de ces réflexes, il est un défaut notoire
qui mérite d'être rappelé ici. Il tient à ce que nous pouvons seul
ement apprendre, pour un réflexe donné, quels sont les niveaux ana-
tomiques nécessaires à son existence. De ce fait, nous avons ten
dance à négliger la part apportée à ce réflexe, par les autres
parties du système nerveux.
Un second point très important à souligner, mais évident, est que
la totalité de notre comportement est conditionné par la structure
et le fonctionnement de notre système nerveux central. La complexité
et l'adaptabilité de notre comportement total est simplement un
reflet extérieur de la complexité de notre système nerveux. Il y
a un contrôle nerveux sur tous les mécanismes du comportement,
lequel comprend : les contractions musculaires (muscle strié, muscle
cardiaque ou muscle lisse) et les sécrétions glandulaires; par consé
quent, il existe un contrôle nerveux sur toutes les répercussions
mécaniques et chimiques que ces mêmes activités peuvent mettre en
jeu.
Donner une explication de la totalité de notre comportement, en
fonction de l'activité du système nerveux, est un problème trop
immense pour qu'on puisse s'attendre à sa solution prochaine.
Mais sa complexité ne doit toutefois pas nous empêcher de faire
une tentative d'analyse des données qui sont actuellement à notre
portée. B. LIVINGSTON. FONCTIONS DU LOBE FRONTAL 297 R.
Lorsqu'un homme se cogne la jambe sur une barre, des jurons
peuvent lui échapper comme la mousse s'échappe d'un verre de bière.
Son comportement représente la réaction extérieure inconsidérée de
son état intérieur : ceci constitue une é-motion (ex-motio) dans le
sens littéral du terme. Nous ne pensons pas souvent aux forces qui se
trouvent derrière la décharge émotionnelle, ni aux facultés aux
quelles le système nerveux peut faire appel dans les conditions qui
demandent le contrôle des émotions.
Une grande partie de notre comportement quotidien est constituée
de réponses comparables, plus ou moins contrôlées par notre faculté
à les différer ou à les modifier pour en donner une forme sociale plus
acceptable afin de faire face à la situation immédiate : cette faculté
est capacité à supprimer, diminuer ou étendre notre réponse « ré
flexe », concrète, vis-à-vis de notre milieu environnant. Les plus
simples exemples de cette modification du comportement peuvent
être trouvés dans les pensées et les actions qui résultent de nos be
soins essentiels. Elles peuvent être particulièrement abstraites, c'est-
à-dire « civilisées », raffinées et cultivées, ou bien grossières, brutales
et concrètes.
Le degré de contrôle de notre conduite qui tend à la rendre a
imable, généreuse et dévouée, dépend exactement de notre capacité
d'agir avec précision sur nos réflexes végétatifs.
L'acte de se nourrir est une synthèse qui s'effectue habituellement
sans le contrôle de la réflexion. Le rapport de ses deux facteurs :
la faim et la satisfaction ressentie en savourant la nourriture, est
considéré comme évident. Mais le comportement d'un individu en
réponse à l'impulsion de la faim peut être variable, parce qu'il est
guidé par l'intensité de l'impulsion de la faim et par la capacité de
l'individu à se soumettre aux obligations du milieu social. Si la faim
est suffisamment intense, rien d'autre ne peut occuper sa pensée et
rien ne sera recherché en dehors de la nourriture. L'individu perd r
apidement le vernis du comportement social et peut même adopter
le comportement le plus animal. Dans ce cas, la faculté de l'individu
à accepter et à agir selon les valeurs abstraites que sous-entend un social normal, est complètement « court-circuitée ».
Son devient alors immédiatement concret et spéci
fique en réponse à la situation liant, par exemple, une faim intense
et un objet comestible. La synthèse est faite avec simplicité et per
fection.
Un homme privé de certains mécanismes de son lobe frontal, soit
par accident, soit à la suite d'une intervention chirurgicale, est sujet
à un désordre parfaitement caractérisé par des réactions immédiates
et concrètes envers son milieu. Il manifeste un tro

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