Henri Piéron. Une oeuvre psychologique de guerre. L examen des aviateurs - article ; n°1 ; vol.21, pg 237-252
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Description

L'année psychologique - Année 1914 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 237-252
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 31
Langue Français
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Extrait

Henri Piéron
III. Henri Piéron. Une oeuvre psychologique de guerre.
L'examen des aviateurs
In: L'année psychologique. 1914 vol. 21. pp. 237-252.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. III. Henri Piéron. Une oeuvre psychologique de guerre. L'examen des aviateurs. In: L'année psychologique. 1914
vol. 21. pp. 237-252.
doi : 10.3406/psy.1914.8022
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1914_num_21_1_8022Ill
TJNE ŒUVRE PSYCHOLOGIQUE DE GUERRE
L'EXAMEN DES AVIATEURS
Par Henri Piéron
Toutes les sciences sont intervenues au cours de la guerre et ont
fait, de leurs techniques, des armes de combat. La psychophysio*
logie a dû intervenir, elle aussi, et, aux Étals-Unis, son rôle a pris
d'emblée une extension considérable, pour l'examen des recrues et
la détermination de leurs aptitudes en particulier. En Europe ce
rôle a été plus modeste ; en dehors de quelques recherches sur des
conditions de visibilité et d'orientation auditive, en France par
exemple, il n'y a guère eu d'intervention que dans le choix des
candidats aviateurs, et l'étude des conditions psycho-physiologiques
du vol. Et encore, cette intervention n'a été, dans notre pays, ni
très précoce, ni complètement satisfaisante.
C'est dans le gouvernement militaire de Paris que, dès le début
de 1916, le médecin-chef de la Place, qui était un homme de science,
le médecin-principal Marchoux, se préoccupant d'assurer un
examen complet des aviateurs, les adressa à des spécialistes divers,
otologistes, ophtalmologistes, etc, et demanda à un physiologiste,
Jean Camus, d'établir une méthode d'examen psycho-physiologique.
A la suite des travaux de ce dernier, dont la méthode fut
appliquée par le regretté Nepper, méthode incomplète et qui aurait
dû être perfectionnée, et de l'expérience du gouvernement militaire
de Paris, le sous-secrétariat du Service de Santé se décida, tardive
ment, à faire appel à une Commission, qui aboutit à la création
d'un Centre d'examen dont la direction fut confiée au neurologiste
Guillain. Dès lors on commença à étudier systématiquement les
aviateurs et les conditions du vol, mais cela peu avant l'armistice,
et, faute de s'adresser pour la détermination des méthodes, à des
psycho-physiologistes, l'examen resta notoirement incomplet et
insuffisant, entre les mains de Guillain et du physiologiste Ambard,
non préparé à ces recherche spéciales.
Nous laisserons de côté ce qui s'est fait en Allemagne, pour y
revenir ultérieurement. NOTES ET REVUES 238
En Angleterre, c'est plus tardivement encore qu'en France que
fut créé un « Air Medical Investigation Commitee » par une action
combinée de la Commission administrative médicale des forces
aériennes, de la médicale de recherches et du Conseil
de l'air. Mais, avant cette création, qui date de mars 1918, il y avait
déjà eu des tentatives pour déterminer les épreuves utiles à la
sélection des aviateurs.
En Italie, dès 1916, un psychologue et physiologiste de grande
valeur, Agostino Gemelli, qui, avant que l'Italie entre en guerre,
avait été en Allemagne examiner des aviateurs militaires, s'adonna
entièrement à cette étude, et fut bientôt chargé de la direction,
auprès du commandement suprême des armées, d'un laboratoire
de psycho-physiologie, où il mit au poiat et appliqua une excellente
technique ; ses recherches étaient complétées, grâce à l'interven
tion féconde de Giuseppe Gradenigo, un maître de l'otologie it
alienne, bien connu pour les belles recherches qu'il a poursuivies
ou inspirées sur l'audition, et qui devint inspecteur des « offices
psycho-physiologiques » créés progressivement (l'un à Turin en
juillet 1917, un autre à Naples en janvier 1918, un enfin à Rome en
avril 1918).
Nous ne connaissons encore qu'imparfaitement l'œuvre de l'Amé
rique où avant même l'entrée officielle en guerre, avait été établi
un plan général de recherches et d'examens pour l'aviation, grâce
au Conseil national de qui constitua tout de suite une
Commission pour le problème psychologique de l'aviation; mais,
dans l'œuvre accomplie, il est certain que, si les recherches indi
viduelles françaises, qui ne sont pas toutes connues encore, font
le plus grand honneur à notre pays, l'organisation d'ensemble it
alienne paraît avoir été tout à fait remarquable.
Sans insister davantage sur ces questions d'organisation, plus
administratives que scientifiques, nous allons passer rapidement en
revue ce qui a été fait dans les pays alliés, à notre connaissance,
au point de vue de l'aviation, des méthodes adoptées pour l'examen,
et des résultats publiés déjà.
I. — ÉTATS-UNIS
En avril 1917, il y avait 52 aviateurs entraînés, et à la fin de la
guerre, 16 000. Il y eut donc une éducation intensive.
En juin 1917, des tests employés en France et en Italie, et
d'autres tests paraissant convenables, furent indiqués par le
Conseil national de recherches, et essayés sur 75 candidats par
Burtt, Troland et Miles. En août, Stratton, Maxfield, Parsons exa
minèrent une cinquantaine de candidats chacun.
Plus de 40 tests furent essayés, qu'il est inutile d'énumérer.
Enfin Stratton, Henmon et Thorndike furent chargés de mettre
sur pied une série d'épreuves significatives. H. PIÉRON. — L'EXAMEN DES AVIATEURS 239
Ces épreuves — laissant de côté les examens de sensations —
furent les suivantes au champ d'aviation de Rockwell où opéra
Stratton, et à celui de Kelly où se trouvait Henmon :
1° Stabilité émotionnelle. Le sujet est soumis à une décharge
brusque de pistolet : on mesure le tremblement de la main et sa
durée, les changements de fréquence du pouls, de fréquence et
d'amplitude respiratoires, l'influence exercée sur un travail d'addi
tions; la valeur du tremblement et l'importance du changement de
fréquence respiratoire furent gardés comme les plus caractéristiques.
2° La perception des inclinaisons du corps grâce à un appareil
spécial, dans lequel l'inclinaison se faisait graduellement.
3° La stabilité de l'attitude, les yeux ouverts ou fermés, test de
coordination motrice et de contrôle.
4° Le temps de réaction simple à la vue (départ de l'aiguille supé
rieure du chronoscope de Hipp).
5° Le temps simple de réaction auditive (bruit du marteau sonore
de Zimmermann).
6° La réaction d'équilibration, rapidité de réponse à des change
ments brusques de la position du corps (table à inclinaisons de Burtt).
7° L'équilibre différentiel, rapport de la vitesse de réaction d'équi
libration aux temps de réactions simples.
8° L'extension des courbes, pouvoir de continuer en imagination
certains fragments des courbes présentées visuellement.
En outre, à Rockwell, un test d'adresse, un test de coordination
impliquant les deux mains et les deux pieds, à Kelly, deux groupes
de tests de Thorndike, pour apprécier l'habileté mentale ou intell
igence générale d'un côté et la perfection athlétique de l'autre,
furent encore utilisés.
Les meilleurs tests, nous dit Stratton, furent la stabilité de l'att
itude, la perception des inclinaisons progressives, le pouvoir de
réagir à des secousses brusques, et l'émotïvité.
Stratton indique en outre quelques tests essayés aux champs
d'aviation Taylor et du Sud : jugement sur des mouvements qui se
coupent, mouvements de poursuite de la main, dynamométrie,
pouvoir de tracer et retracer un parcours défini.
Henmon indique les coefficients de corrélation obtenus pour
chacun de ses tests avec l'habileté au vol appréciée par les officiers,
dirigeant les aviateurs :
Coefficient
(Spearman).
Stabilité émotionnelle : —
Tremblement +0,35
Fréquence respiratoire + 0,25
Perception des inclinaisons. . . + 0,23
Stabilité d'attitude + 0,22
Réaction visuelle 0
— auditive +0,14
— d'équilibration +0,15
Équilibre différentiel +0,18
Extension des courbes . + 0,03
Vivacité d&

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