Influence de différents apprentissages sur la différenciation perceptive des jeunes enfants - article ; n°2 ; vol.78, pg 331-347
19 pages
Français

Influence de différents apprentissages sur la différenciation perceptive des jeunes enfants - article ; n°2 ; vol.78, pg 331-347

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
19 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1978 - Volume 78 - Numéro 2 - Pages 331-347
Résumé
Dans des tâches de différenciation, l'extension de l'exploration oculaire des jeunes enfants est limitée, et leurs jugements portent uniquement sur un échantillon des caractéristiques du stimulus. Nous avons cherché à modifier ce comportement d'échantillonnage au profit d'une exploration exhaustive chez des sujets de 5-6 ans au moyen de 3 procédures d'apprentissage : apprentissage d'une stratégie d'exploration ; apprentissage d'une règle de jugement spécifiant l'exhaustivité de l'exploration sur un matériel homogène ; apprentissage de la même règle sur un matériel diversifié. Les résultats montrent d'une part que seul l'apprentissage d'une règle de jugement apprise sur des stimulus diversifiés entraine l'abandon systématique du comportement d'échantillonnage. Ils montrent d'autre part que les deux autres types d'apprentissage n'entraînent des explorations exhaustives que lors de la demande de justification de leurs réponses, où on permet à l'enfant d'utiliser son doigt. Pour expliquer ce résultat, nous avançons l'hypothèse qu'à cet âge les enfants ont besoin de leur doigt pour guider leurs explorations oculaires et améliorer leurs critères de différenciation.
Summary
In discrimination tasks, young children scan only a small portion of a stimulus, and their judgments are limited to a sample of the stimulus features. The present experiment attempted to change this « sampling behaviour » into an exhaustive scanning by using 3 different learning procedures : learning a scanning strategy ; learning a discrimination rule which specifies the need to scan comprehensively in order to fudge the sameness of stimuli, on the one hand by using homogeneous stimuli, and on the other hand by using heterogeneous stimuli in the training trials. The results showed first that only the learning of a discrimination rule with heterogeneous stimuli appears to be effective ; second the other two learning procedures elicited exhaustive scanning only when children were asked to justify their fudgments and were allowed to use their finger in order to do so. These results suggest the hypothesis that in discrimination tasks involving the visual scanning of complex stimuli, young children need their finger to aid their ocular scanning and improve their verbal performance.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P.-M. Baudonnière
R. Castelo
Influence de différents apprentissages sur la différenciation
perceptive des jeunes enfants
In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°2. pp. 331-347.
Citer ce document / Cite this document :
Baudonnière P.-M., Castelo R. Influence de différents apprentissages sur la différenciation perceptive des jeunes enfants. In:
L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°2. pp. 331-347.
doi : 10.3406/psy.1978.28251
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1978_num_78_2_28251Résumé
Résumé
Dans des tâches de différenciation, l'extension de l'exploration oculaire des jeunes enfants est limitée,
et leurs jugements portent uniquement sur un échantillon des caractéristiques du stimulus. Nous avons
cherché à modifier ce comportement d'échantillonnage au profit d'une exploration exhaustive chez des
sujets de 5-6 ans au moyen de 3 procédures d'apprentissage : apprentissage d'une stratégie
d'exploration ; apprentissage d'une règle de jugement spécifiant l'exhaustivité de l'exploration sur un
matériel homogène ; apprentissage de la même règle sur un matériel diversifié. Les résultats montrent
d'une part que seul l'apprentissage d'une règle de jugement apprise sur des stimulus diversifiés
entraine l'abandon systématique du comportement d'échantillonnage. Ils montrent d'autre part que les
deux autres types d'apprentissage n'entraînent des explorations exhaustives que lors de la demande de
justification de leurs réponses, où on permet à l'enfant d'utiliser son doigt. Pour expliquer ce résultat,
nous avançons l'hypothèse qu'à cet âge les enfants ont besoin de leur doigt pour guider leurs
explorations oculaires et améliorer leurs critères de différenciation.
Abstract
Summary
In discrimination tasks, young children scan only a small portion of a stimulus, and their judgments are
limited to a sample of the stimulus features. The present experiment attempted to change this «
sampling behaviour » into an exhaustive scanning by using 3 different learning procedures : learning a
scanning strategy ; learning a discrimination rule which specifies the need to scan comprehensively in
order to fudge the sameness of stimuli, on the one hand by using homogeneous stimuli, and on the
other hand by using heterogeneous stimuli in the training trials. The results showed first that only the
learning of a discrimination rule with heterogeneous stimuli appears to be effective ; second the other
two learning procedures elicited exhaustive scanning only when children were asked to justify their
fudgments and were allowed to use their finger in order to do so. These results suggest the hypothesis
that in discrimination tasks involving the visual scanning of complex stimuli, young children need their
finger to aid their ocular scanning and improve their verbal performance.L'Année Psychologique, 1978, 78, 331-347
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparées-
Université René-Descartes et EPHE, 3e section,
associé au CNRS
INFLUENCE
DE DIFFÉRENTS APPRENTISSAGES
SUR LA DIFFÉRENCIATION PERCEPTIVE
DES JEUNES ENFANTS
par P. M. Baudonnière2 et R. Castelo
SUMMARY
In discrimination tasks, young children scan only a small portion of a
stimulus, and their judgments are limited to a sample of the stimulus
features. The present experiment attempted to change this « sampling
behaviour » into an exhaustive scanning by using 3 different learning
procedures : learning a scanning strategy ; learning a discrimination rule
which specifies the need to scan comprehensively in order to judge the
sameness of stimuli, on the one hand by using homogeneous stimuli, and
on the other hand by using heterogeneous stimuli in the training trials.
The results showed first that only the learning of a discrimination rule with
heterogeneous stimuli appears to be effective ; second the other two learning
procedures elicited exhaustive scanning only when children were asked to
justify their judgments and were allowed to use their finger in order to do
so. These results suggest the hypothesis that in discrimination tasks involving
the visual scanning of complex stimuli, young children need their finger
to aid their ocular scanning and improve their verbal performance.
INTRODUCTION
Un certain nombre de recherches concernant l'organisation
de l'activité oculomotrice d'exploration des jeunes enfants dans
des tâches de comparaison par paires (Vurpillot, 1968 ; Vurpillot,
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Attaché de recherche au cnrs. 332 P. M. Baudonnière et R. Castelo
Castelo et Renard, 1975 ; Castelo, 1976 ; Vurpillot et Bau
donnière, 1976) ont montré qu'avant 7 ans les enfants n'explorent
qu'une partie limitée des stimulus à comparer, qu'un « échant
illon » de l'information disponible.
On peut alors s'interroger sur les raisons d'un tel comporte
ment, qui a été observé sur des matériels très divers (maisons
avec des fenêtres, colliers avec différentes perles, jardins avec
des fleurs) : pourquoi ces enfants n'utilisent-ils qu'une partie
des propriétés des objets présents dans leur champ visuel lor
squ'on leur demande de porter un jugement d'identité ou de
non-identité entre ces objets ?
Une première explication pourrait être avancée, qui fait
référence aux activités scolaires. Les situations expérimentales
auxquelles on a soumis ces enfants — comparer deux ensembles
d'éléments discrets en vue d'une réponse « pareil » ou « pas
pareil » — sont différentes des activités classiques à l'école
maternelle. Si le terme de « pareil » appartient au répertoire
lexical de l'enfant (Oléron, 1962), il est le plus souvent interprété
en termes d'équivalence et non d'identité prenant en compte
l'ensemble des propriétés des objets présents (Lépine, 1965).
Le comportement de mise en relation terme à terme des éléments
de deux ensembles ou de leurs propriétés ne fait l'objet d'un
apprentissage systématique qu'au cours préparatoire, donc
entre 6 et 7 ans. Il faut, de plus, rappeler que les comparaisons
qui sont quotidiennement demandées à ces enfants portent
rarement sur des relations aussi complexes que l'identité de tous
les éléments d'un ensemble qui en comporte un nombre plus ou
moins important. La plupart du temps, ce sont des relations entre
propriétés beaucoup plus globales (forme, couleur, usage, caté
gorie) qu'on leur demande d'utiliser.
Cela étant, le problème demeure, puisque vers 7 ans l'enfant
abandonnera ce comportement d'échantillonnage au profit d'une
exploration plus exhaustive des stimulus. Quels sont les facteurs
responsables de cette évolution et comment s'instaure cette
nouvelle exigence ?
Des recherches antérieures (Vurpillot, 1977 ; Castelo, 1976)
ont pu mettre en évidence certains de ces facteurs. Tout d'abord,
le nombre d'éléments que comportent les objets à comparer :
plus ce nombre est élevé, plus le comportement d'échantillonnage
est fréquent chez les enfants de 5 et même de 6 ans ; en même
temps, la fréquence des bonnes réponses décroît, notamment Influence de différents apprentissages 333
lorsque le nombre d'éléments sur une même ligne horizontale
augmente pour un vecteur de comparaison horizontal (Gas-
telo, 1976). Il existerait donc une interaction entre les propriétés
structurelles des stimulus et le type de stratégie d'exploration
oculaire adoptée par les jeunes enfants. L'enfant ne se comporte
pas comme un « automate » qui, disposant d'une représentation
du « pareil/pas pareil », agirait de la même manière dans toutes les
situations, quels que soient les stimulus auxquels il se trouve
confronté.
Deux hypothèses peuvent expliquer cette interaction. Selon
la première, l'enfant, en présence de stimulus complexes, ne
présentant que des différences très fines, ne parviendrait pas à
organiser sa recherche d'information et aurait tendance à les
considérer comme « pareils » sans exploration systématique.
Dans ce cas, ce ne serait pas parce qu'il ne possède pas une
« bonne » règle de différenciation n'explorerait qu'un
échantillon, mais parce qu'il ne serait pas capable d'organiser
ses explorations sur ces configurations. La seconde hypothèse,
au cont

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents