Influence de l obscurité et de l occlusion des paupières sur le contrôle des mouvements oculaires - article ; n°2 ; vol.65, pg 309-324
17 pages
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Influence de l'obscurité et de l'occlusion des paupières sur le contrôle des mouvements oculaires - article ; n°2 ; vol.65, pg 309-324

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Description

L'année psychologique - Année 1965 - Volume 65 - Numéro 2 - Pages 309-324
The authors study the objective features of eyes movements recorded in normal subjects without visual afferences. The subjects have to reproduce in darkness or with the lids closed some flxed or moving patterns they have precedently observed. While the eye movements during observation are strictly adapted to the elements of the visual field, the eye movements during reproducing are considerably enhanced, and more with lids closed than with eyes open in darkness. The possible mechanisms of this phenomenon are studied in consideration of the conditions of the eye movements control.
Les auteurs ont étudié les caractéristiques des mouvements oculaires enregistrés chez des sujets normaux privés de messages visuels. Les sujets devaient se représenter dans l'obscurité, ou avec les paupières closes, quelques figures fixes ou mobiles qu'ils avaient observées précédemment. Lors de cette observation les mouvements oculaires sont strictement adaptés aux éléments du champ visuel ; au contraire ils sont considérablement modifiés lors de la représentation, plus encore avec les yeux clos qu'avec les yeux ouverts à l'obscurité. Les mécanismes possibles de ce phénomène ont été étudiés en prenant en considération les conditions de contrôle des mouvements oculaires.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Jeannerod
P. Gerin
J. Mouret
Influence de l'obscurité et de l'occlusion des paupières sur le
contrôle des mouvements oculaires
In: L'année psychologique. 1965 vol. 65, n°2. pp. 309-324.
Abstract
The authors study the objective features of eyes movements recorded in normal subjects without visual afferences. The subjects
have to reproduce in darkness or with the lids closed some flxed or moving patterns they have precedently observed. While the
eye movements during observation are strictly adapted to the elements of the visual field, the eye movements during reproducing
are considerably enhanced, and more with lids closed than with eyes open in darkness. The possible mechanisms of this
phenomenon are studied in consideration of the conditions of the eye movements control.
Résumé
Les auteurs ont étudié les caractéristiques des mouvements oculaires enregistrés chez des sujets normaux privés de messages
visuels. Les sujets devaient se représenter dans l'obscurité, ou avec les paupières closes, quelques figures fixes ou mobiles
qu'ils avaient observées précédemment. Lors de cette observation les mouvements oculaires sont strictement adaptés aux
éléments du champ visuel ; au contraire ils sont considérablement modifiés lors de la représentation, plus encore avec les yeux
clos qu'avec les yeux ouverts à l'obscurité. Les mécanismes possibles de ce phénomène ont été étudiés en prenant en
considération les conditions de contrôle des mouvements oculaires.
Citer ce document / Cite this document :
Jeannerod M., Gerin P., Mouret J. Influence de l'obscurité et de l'occlusion des paupières sur le contrôle des mouvements
oculaires. In: L'année psychologique. 1965 vol. 65, n°2. pp. 309-324.
doi : 10.3406/psy.1965.27435
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1965_num_65_2_27435L'ANNEE PSYCHOLOGIQUE
TOME LXV (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Travail réalisé Hôpital au neurologique, Laboratoire Lyon, d'E.E.G. France (DT Courfon)
INFLUENCE DE L'OBSCURITÉ
ET DE L'OCCLUSION DES PAUPIÈRES
SUR LE CONTROLE DES MOUVEMENTS OCULAIRES
par M. Jeannerod, P. Gerin1 et J. Mouret
Introduction
L'existence de mouvements oculaires au cours de la repré
sentation mnésique d'images visuelles est connue de longue date
(Jacobson, 1930 a, b). La description de ce phénomène a soulevé
de nombreuses questions concernant sa place dans la remémo-
ration. Les auteurs ont surtout vu dans ces mouvements un
moyen d'aborder les processus mnésiques et ont cherché une
correspondance entre l'observation d'un objet et sa « représen
tation » (Morel et al., 1955), mais peu de travaux semblent avoir
été consacrés aux caractéristiques mêmes de ces mouvements
oculaires.
Dans le présent travail, nous nous proposons d'étudier les
caractéristiques objectives des mouvements des yeux de sujets
privés différences visuelles, c'est-à-dire soit dans l'obscurité
totale, soit les yeux fermés, et d'aborder par là le problème du
contrôle de ces mouvements (Jeannerod et Mouret, 1963).
Nous avons utilisé pour cette étude la méthode électro-
oculo-graphique (Marg, 1951). Basée sur l'enregistrement du
potentiel cornéo-rétinien (Mowrer et al., 1936), cette méthode
est la seule utilisable les yeux fermés. Elle présente cependant
1. Chargé de recherche I.N.S.E.R.M.
A. PSYCHOL. 65 20 310 MÉMOIRES ORIGINAUX
certains inconvénients liés à la polarisation des électrodes, et
surtout aux variations physiologiques du potentiel cornéo-
rétinien, les les plus importantes étant situées au
moment de l'adaptation à la lumière ou à l'obscurité (Kris, 1958).
Ce travail porte sur 16 enregistrements électro-oculo-gra-
phiques pratiqués sur 14 sujets adultes normaux.
Méthodes
Les électrodes d'enregistrement sont des cupules d'argent
chloruré à bords vifs (électrodes E.E.G. Grass). Après décapage
soigneux de la peau avec un mélange d'éther-alcool-acétone,
elles sont appliquées par l'intermédiaire d'une faible quantité
de gelée conductrice, semi-liquide. Elles sont ensuite fixées au
moyen d'un carré de sparadrap.
Ce dispositif très simple, et parfaitement supporté par le
sujet, nous a permis des enregistrements de longue durée (1 heure)
avec une très faible dérive en courant continu (de l'ordre de
100 [j.V/mn). En outre, cette dérive, lorsqu'elle existait, était
habituellement régulière et donc peu gênante.
Les électrodes sont placées au niveau de l'angle externe de
chaque œil, ce qui permet d'enregistrer les mouvements oculaires
horizontaux et conjugués auxquels nous avons limité cette étude.
L'appareil utilisé est un polygraphe Grass, avec chaînes
d'amplification A.C. et D.C., pouvant être utilisées simultané
ment sur les mêmes électrodes. La sensibilité couramment
employée est de l'ordre de 500 jxV/cm en D.C. et de 150 jj.V/cm
en A.C. La bande passante est limitée (50 % d'atténuation) vers
le haut à 15 c /s en A.C. et 47 c /s en D.C. et vers le bas à 1 c /s
en A.C.
Conditions expérimentales
Le sujet est assis, le menton reposant sur un support, dans une
pièce qui peut être plongée aisément dans l'obscurité totale.
L'observateur se trouve avec l'appareil enregistreur dans une
pièce contiguë. Il communique avec le sujet par l'intermédiaire
d'un téléphone.
Le sujet fixe un plan situé à 2 mètres de ses yeux. Là
se trouve une échelle horizontale composée d'un point lumi
neux central situé dans l'axe du regard en position de repos.
De part et d'autre du point central se trouvent d'autres points
lumineux situés de telle sorte que l'axe du regard qui les fixe fasse
avec la position médiane des angles de 2, 5, 10, ou 20 degrés. GERIN ET MOURET. MOUVEMENTS OCULAIRES 311 JEANNEROD,
Sur ce même plan peut se projeter le faisceau d'un spot
lumineux animé d'un mouvement uniforme de translation
horizontale dans l'un ou l'autre sens, à la hauteur de l'axe du
regard.
Conduite de l'expérience
1) Pour chaque sujet, l'expérience débute par l'enregistr
ement de la déviation du regard lorsqu'il fixe des points lumineux
situés à 2, 5, 10, ou 20 degrés du point central (calibrage angul
aire). Nous obtenons ainsi des mouvements oculaires d'obserua-
tion. Le sujet est ensuite laissé dans l'obscurité totale et on attend
que l'adaptation à l'obscurité soit réalisée.
2) Un point lumineux est alors de nouveau montré au sujet
qui reçoit pour consigne de se « représenter » ce point caractérisé
par sa position par rapport à la position de repos. L'opération a
lieu d'abord les yeux fermés, puis les yeux ouverts dans l'obscurité.
Elle est répétée 10 fois pour chaque position du point lumineux.
Nous obtenons ainsi des mouvements oculaires de représentation.
3) Le sujet observe ensuite le déplacement du spot lumineux,
puis reçoit pour consigne de se représenter ce déplacement les
yeux fermés, et les yeux ouverts dans l'obscurité.
4) A la fin de l'expérience sont effectués divers contrôles :
— on fait un nouveau calibrage angulaire permettant de juger
d'éventuelles variations du potentiel cornéo-rétinien après
adaptation à l'obscurité ;
— on demande au sujet de réaliser une déviation oculaire
forcée en portant au maximum son regard vers la droite,
puis vers la gauche ;
— on note l'impression ressentie par le sujet dans l'obscurité
totale.
Résultats
1) Le calibrage angulaire
Les mouvements oculaires enregistrés au cours de cette
épreuve (mouvements d'observation) sont des mouvements du
type « saccadé », rapides, le plus souvent simples ou parfois suivis
d'un mouvement de correction de faible amplitude (Westheimer,
1954) (fig. 1 a).
Chaque point lumineux fixé par le sujet constitue une réfé
rence spatiale caractérisée par sa position par rapport au point
central. MEMOIRES ORIGINAUX 312
L'amplitude du mouvement oculaire correspondant à la
fixation d'une référence peut être connue par la mesure de la
déflexion sur le tracé.

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