Li Ching-Shui UNE ÉTUDE DE L'IMMORTALITÉ DE L'ÂME CHEZ HUME Mon Petit Éditeur Retrouvez notre catalogue sur le site de Mon Petit Éditeur : http://www.monpetitediteur.com Ce texte publié par Mon Petit Éditeur est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Mon Petit Éditeur 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France IDDN.FR.010.0115327.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication par Mon Petit Éditeur en 2010 Ce livre est dédié à mes parents. « Il m’est tout particulièrement agréable de remercier celles et ceux qui m’ont tant aidé pendant mon étude en Belgique et en France : Professeur Guan Yongzhong ( 關永中教授), Professeur Tran Van Doan ( 陳文團教授), Professeur Yuann, Jeu-Jenq ( 苑舉正教授), Professeur Yu Jason ( 于嘉順教授) et sa pieuse femme Zhang Yupin ( 張玉品), Chen Jianzi (陳建志) et sa gentille femme Liu Xinghui ( 劉幸惠), Tsoi Ting Pong / Jonathan ( 蔡定邦) et sa vertueuse femme ...
Li Ching-Shui UNE ÉTUDE DE L'IMMORTALITÉ DE L'ÂME CHEZ HUME
Mon Petit Éditeur
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Retrouvez notre catalogue sur le site de Mon Petit Éditeur : Ce texte publié par Mon Petit Éditeur est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits dauteur. Son impression sur papier est strictement réservée à lacquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits dauteur.
Mon Petit Éditeur 14, rue des Volontaires 75015 PARIS France
IDDN.FR.010.0115327.000.R.P.2010.030.31500
Cet ouvrage a fait lobjet dune première publication par Mon Petit Éditeur en 2010
Ce livre est dédié à mes parents.
« Il mest tout particulièrement agréable de remercier celles et ceux qui mont tant aidé pendant mon étude en Belgique et en France : Professeur Guan Yongzhong ( 關永中教授 ), Professeur Tran Van Doan ( 陳文團教授 ), Professeur Yuann, Jeu-Jenq ( 苑舉正教授 ), Professeur Yu Jason ( 于嘉順教授 ) et sa pieuse femme Zhang Yupin ( 張玉品 ), Chen Jianzi ( 陳建志 ) et sa gentille femme Liu Xinghui ( 劉幸惠 ), Tsoi Ting Pong / Jonathan ( 蔡定邦 ) et sa vertueuse femme Woo Chui Chun / Emily ( 翠珍 ), Wang Tzunchi ( 王春起 ), Pan Fengjuan ( 潘鳳娟 ), Peng Shufen ( 彭淑芬 ), Chen Zihao ( 陳子浩 ), Chen Pepi ( 陳鳳珍 ), Professeur Chiou Shean-jaw ( 邱顯肇教授 ), Professeur Arnold Burms, Professeur Van Ruler J. A., Professeur Rudi Thomassen, Sun Walchul ( 손화철 / 孫和喆 ), Peter Ha ( 하원 / 河垣 ) et sa femme doctorale, Lai Tonglei, Lai Tongtao / Tony, Gong Forest ( 龔叢林 ) et sa petite femme, Professeur Soules, Professeur Mahomet Kullashi, Chen Liching, Paul An, Wu Dechun et sa famille (sa femme, sa fille et son fils), Peter Lee, Zhao Xianyao et sa femme, et Xia Weije quils trouvent ici lexpression de ma reconnaissance et de mon amitié. »
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Résumé de l’essai titré Une étude de l’immortalité de l’âme chez David Hume
Dans lessai sur limmortalité de lâme, Hume procède par accumulation de raisonnements, et lon y retrouve la majorité des grands thèmes humiens. Cet essai démarre par la même manière sur le problème de la substance, et nentend conduire lexamen quà la seule lumière de la raison. Ce faisant, Hume expose les divers arguments qui sont tour à tour examinés (arguments métaphysiques, moraux, ou physiques). La notion dimmortalité règne dans le monde religieux comme celle de liberté manifeste dans le monde moral. Les supporteurs de tous les temps arguent avec beaucoup de zèle que si lentité spirituelle se maintient et persiste à travers le perpétuel renouvellement des molécules et les transformations du corps matériel, la dissolution finale de ce dernier ne sauraient atteindre davantage la spiritualité dans son existence. Vouloir réformer lhumanité, cest supposer quelle aurait pu exister autre que des autres êtres qui meurent une fois pour tout. Pourtant, ce serait nier lexistence de lois dans la nature que de penser que lhomme peut sy soustraire. Cest réserver dans la nature, soumise à des lois strictes, une enclave dimmortalité où les hommes feraient leurs lois. Cest supposer un empire dans un empire. Nous verrons que Hume nest pas content de se limiter dans le domaine de la nature, mais veut étendre la mortalité de la même façon dans le domaine de lesprit, puisque
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lhomme est un être vivant dans le monde. Par suite il va contester la thèse selon laquelle seule lhumanité est capable dimmortalité.Cependant, il y a largumentation morale. Toutes les religions du monde, tant la vraie que les fausses, roulent sur ce grand pivot, quil y a un juge invisible qui punit et qui récompense, après cette vie, les actions de lhomme, tant extérieures quintérieures. Cest de là que lon suppose que découle la principale utilité de la religion. Il est assez évident et allant de soi quen cette vie les bonnes actions ne conduisent pas au bien temporel, et que les mauvaises sont le moyen le plus ordinaire et le plus sûr de faire fortune. Pour empêcher donc que lhomme ne se plongeât dans le crime, et pour le porter à la vertu, il aurait été nécessaire de lui proposer des peines et des récompenses après cette vie. On verra que pour Hume, largumentation morale se montrerait dune manière ou dune autre scandaleuse. Dans lessai sur limmortalité de lâme, Hume avec sa logique sorcière et son sentiment philosophique prouve que ni la métaphysique, ni la morale, ni la physique ne sont capables de nous garantir puissamment la vérité de limmortalité de lâme. Pour y croire il faut réduire son entendement sous lobéissance de la foi, ce que Hume ne cherche pas.
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Prologue
La vie est une activité, une organisation, un maintien dune certaine forme plus ou moins durable malgré le renouvellement ininterrompu de sa matière, la transformation irréversible, ou ladaptation à des circonstances extérieures. Dans une lettre à un médecin écossais, en 1734, Hume y déclare le grand changement physique de son corps à cause de la maladie. Tout semblait aller pour le mieux quand, à partir du mois de mai de lannée 1731, se développent chez Hume un appétit vorace et une digestion également rapide, quil prend au début pour un bon signe, mais qui saccompagnait de palpitations dont il navait pas fait cas au début. Cet appétit a pour effet de le suralimenter, si bien quen six semaines il passe dun extrême à lautre. De grand, osseux et maigre, il devient subitement la personne la plus forte, robuste et saine. 1 Cependant, malgré ces transformations extraordinaires, à travers les modifications du corps matériel, Hume reste toujours la même personne. Pour chacun de nous, il y a dans la personne dont le corps change, quelque chose dinvariable. La matière de notre corps peut se renouveler journellement, mais notre mémoire subsiste, ce souvenir dun passé auquel notre corps actuel na point participé. Il y a donc en nous un principe distinct, qui persiste au milieu de ces perpétuels changements de la matière, qui dépourvue dunité, se désagrège. 1 Cf. The Letters of David Hume , ed.by J. Y. T. Greig, 2 vol., Clarendon, Oxford, 1932, I, p. 15. Pour les références complètes de chaque ouvrage, voir la bibliographie.
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I. Lexistence de lâme La vie est essentiellement unité interne, principe simple et immanent à soi. Il y a plein danimations dans la vie. Nous appelons âme ce qui anime. Ce serait une belle chose de voir son âme, mais il nappartient quà Dieu de sonder le cur de lhomme. En revanche, lâme invisible voit la couleur par lorgane de lil, et entend les sons par lorgane de loreille ; mais elle peut cesser de voir ou dentendre, quand ces sens ou ces objets lui manquent, sans que pour cela elle cesse dêtre, parce que lâme nest point précisément ce qui voit la couleur, ou ce qui entend les sons. Nous verrons que, lorsque notre corps est plongé dans le sommeil, lesprit continue à vivre et agit sans laide daucun des cinq sens. Les vives images viennent lorsque les objets ne les excitent pas. Tels sont des ennemis imaginaires. Bien que le sommeil chasse tous les autres soucis des pauvres mortels, lesprit découvre dans ses visions nocturnes des rêves la matière de nouvelles terreurs et le présage de futurs malheurs. 2 2 Cf. Hume, Dialogues sur la religion naturelle , traduction dun anonyme du XVIIIè siècle, introduction dÉric Zernik, Paris, Hatier, collection « Profil », 1982, 10è partie, p. 128. ( cité suivi du numéro de la partie, et de la page ). Voici un autre texte de Hume, qui va dans le même sens : « Lesprit de lhomme est sujet à certaines terreurs et à certaines appréhensions inexplicables, qui procèdent dune situation personnelle ou publique malheureuse, dune mauvaise santé, dun naturel sombre et mélancolique, ou du concours de toutes ces circonstances. Un tel état desprit engendre la crainte de maux infinis et inconnus de la part dagents mystérieux ; et quand il ny a rien de réel à redouter, lâme, agissant à son propre détriment, et entretenant son inclination prédominante, invente des objets imaginaires, à la puissance et à la malveillance desquels elle ne donne pas de limite. Comme ces ennemis sont entièrement invisibles et totalement inconnus, les méthodes adoptées pour les apaiser sont également inexplicables, et consistent en cérémonies, observances, mortifications, sacrifices, présents, ou toute pratique, qui, en dépit de son absurdité ou de sa vanité, se trouve recommandée par la sottise et la fourberie à une crédulité aveugle et terrifiée. » Cf. Hume, « Superstition et enthousiasme », dans Histoire Naturelle de la Religion et autres essais sur la religion , p. 33. Pour notre référence à ces essais « Superstition et enthousiasme », « De limmortalité de lâme », « Du Suicide », nous les consultons dans l Histoire Naturelle de la Religion et
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Si tout dépend de la constitution du corps, doù viennent ces contraires ? Si cest la matière qui pense, doù vient cet empire des réflexions ? « Et en effet, sautorise à dire Hume, si nous considérons le cours ordinaire de la pensée dans la réflexion ou la conversation, nous trouverons de bonnes raisons dêtre convaincus sur ce point. Rien nest plus admirable que la rapidité avec laquelle limagination suggère ses idées et les présente à linstant même où elles deviennent nécessaires ou utiles. La fantaisie court dun bout à lautre de lunivers pour rassembler les idées qui appartiennent à tel ou tel sujet. On croirait que tout le monde intellectuel des idées sest offert dun coup à notre égard et que nous navons fait que choisir celles qui servent le mieux notre propos. » 3 Ce texte du Traité de la nature humaine nous montre par-là quune activité incessante est la condition même de la nature de lesprit, qui se modifie souvent lui-même, se représente son état, reproduit ses idées, les combine, et voit leur convenance ou différence. Cest pour cela que lon réserve lactivité au seul esprit, la matière étant tenue essentiellement pour passive.
II. Le problème de limmortalité de lâme Une fois que lexistence de lâme sétablit, le problème de limmortalité se pose aussitôt à nous. Bien quune étendue de lâge humain soit jusquà près de mille ans telle quelle est rapportée par lÉcriture Sainte 4 , la mort nous attendra à la fin de autres essais sur la religion , introduction, traduction et notes par Michel Malherbe, Paris, Vrin, 1996. 3 Cf. Hume, Traité de la nature humaine , I, I, VII, p. 69. Le Traité de la nature humaine est toujours cité dans lédition en trois volumes parue chez GF-Flammarion. Le Livre I est traduit par P. Baranger et P. Saltel, le Livre II par J.-P. Cléro, le Livre III par P. Saltel. ( cité suivi du numéro du livre, de la partie, de la section et de la page ). 4 Cf. Genèse Ch. 5. & Hume, Enquête sur lentendement humain , traduction dAndré Leroy (1947), revue par Michelle Beyssade, Paris, Garnier-Flammarion, 1983, X, p.