J.-C. Gardin, Une Archéologie théorique  ; n°4 ; vol.21, pg 124-125
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L'Homme - Année 1981 - Volume 21 - Numéro 4 - Pages 124-125
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Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 65
Langue Français

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Pierre Becquelin
J.-C. Gardin, Une Archéologie théorique
In: L'Homme, 1981, tome 21 n°4. pp. 124-125.
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Becquelin Pierre. J.-C. Gardin, Une Archéologie théorique. In: L'Homme, 1981, tome 21 n°4. pp. 124-125.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1981_num_21_4_368248COMPTES RENDUS 124
culture, souvent présentée de manière globale comme s'il s'agissait d'un phénomène
unitaire, est en réalité très différenciée.
La précision et la rigueur de la démarche sont manifestes tout au long de l'ouvrage ;
les affirmations ne dépassent pas ce que disent les faits, les sources sont interprétées de
manière systématique, des tableaux statistiques accompagnent l'exposé chaque fois
que cela est possible. La technique de l'historien et celle de l'ethnologue sont utilisées
tour à tour. Tel outil, une fois décrit dans ses caractéristiques régionales, est suivi dans
sa diffusion géographique. La forêt, essentielle pour l'agriculture européenne d'autrefois,
apparaît sous les aspects variés de son exploitation. L'évocation de la famille permet de
traiter au passage la question des lignages et les relations avec la propriété et le travail.
La deuxième partie est consacrée à l'examen des différentes composantes de la région.
« We have so far considered the peasant household unit in static isolation. Now we
must consider it in relation to the world around it. This is done here by looking at
peasant farming in three regions which extend across central Muscovy » (p. 99). Ces
régions sont celle comprise entre l'Otra et l'Istra, le long de la rivière Moskva, et celles
de Toropets et de Kazan.
Paul H. Stahl
Jean-Claude Gardin, Une Archéologie théorique. Paris, Hachette, 1979, 339 p., gloss.,
bibl., index, fig. (Hachette Littérature. L'Esprit critique).
L'auteur présente une « thèse personnelle relative à un aspect seulement de la science
archéologique, à savoir la nature des opérations mentales que l'on y pratique, entre la
collecte des données matérielles et la rédaction des publications » (p. 10). Il s'agit d'une
« analyse logiciste » qui « vise à exprimer sous forme de chaînes d'opérations explicit
ement définies les raisonnements qui sous-tendent les constructions de l'archéologie »
(p. 37). L'analyse des procédés d'observation et d'acquisition des données, pourtant
fondamentaux dans le cas des fouilles, est écartée, alors que les raisons de leur choix
mériteraient aussi examen. Deux catégories de construction sont distinguées, les compil
ations et les explications, puis sont analysées successivement. En ce qui concerne les
compilations, on notera l'importance de la distinction entre celles qui utilisent soit le
langage naturel, soit des langues spéciales, soit des langages documentaires ; en ce
domaine la création de divers codes, dans le cadre du Centre d'Analyse documentaire
pour l'Archéologie et sous la direction de l'auteur, a marqué des progrès décisifs. L'ana
lyse des constructions explicatives commence par celle de la formation des typologies,
où l'on relève une critique fort juste des ordinations mathématiques utilisant des traits
dont le choix n'a pas été justifié au préalable par une définition de leur valeur cognitive.
Quant aux constructions interprétatives, l'auteur insiste sur leur grande pauvreté et leur
renvois fréquents à des notions mal définies de « ressemblances » ; il note cependant
l'accent mis sur les notions de « processus » et de « système » dans la « nouvelle archéologie »
pratiquée aux États-Unis et en Angleterre, tout en minimisant trop, à notre sens, tant
sa nouveauté que sa portée. Il constate l'exigence d'une « rationalisation des chaînes
d'inférences » dans divers travaux récents, qu'ils se situent ou non dans la mouvance
de l'école systémique.
Est présenté ensuite un exemple d'analyse logiciste s'attaquant à l'étude iconogra
phique, par J.-P. Roux, d'une stèle gravée du musée de Konya. Les organisations logico-
sémantiques utilisées par cet auteur, et élucidées par un processus de schématisation,
sont jugées insatisfaisantes, bien qu'il s'agisse pourtant, selon J.-C. Gardin, d'un article COMPTES RENDUS 125
« pénétrant ». La question de la validation des explications est alors abordée brièvement,
et différents tests sont suggérés. La voie hypothético-déductive si vantée dans la « nouv
elle archéologie » est considérée comme peu fiable dans la mesure où elle se sert, dans
sa tentative de validation, des données empiriques déjà connues lors de la formulation
de l'hypothèse, alors que cette validation devrait reposer sur des faits nouveaux étudiés
par d'autres chercheurs que le ou les auteurs de l'hypothèse. Une schématisation générale
est ensuite proposée, résumant la structure de base des constructions de compilation
et des constructions explicatives, et incluant objectifs, corpus, description, ordination,
interprétation et validation (fig. 28), avec les flèches de rétroaction nécessaires aux
mouvements de va-et-vient entre faits et théories. Rappelons qu'entre objectifs et corpus
l'acquisition n'est pas traitée.
Constatant l'écart entre les pratiques actuelles et les conséquences logiques des
développements précédents, l'auteur présente une série de suggestions normatives visant
à modifier la forme des publications archéologiques ; il annonce qu'il s'en inspirera pour
un prochain ouvrage sur laBactriane orientale (Afghanistan). Le chapitre final traite des
limites de l'archéologie théorique, dont toutes les archéologies actuellement pratiquées
(fussent-elles « nouvelles ») sont justiciables. Cette archéologie théorique s'accorde à un
mouvement général dans les sciences humaines qui s'inspire du positivisme logique.
Mais elle-même a ses limites, théoriques (difficulté de la formalisation des interprétat
ions), pratiques (temps nécessaire, présence d'aptitudes théoriques) et philosophiques
(dangers de l'idéologie scientiste). La littérature possède des pouvoirs égaux à ceux
du discours logiciste, bien que d'un autre ordre ; l'essentiel est d'éviter les « articles de
variété », aimables bavardages qui n'ont de mérite ni sur le plan pratique ni sur le plan
théorique, et qui constituent pourtant une large part des publications en sciences
humaines.
La démonstration est magistrale ; mais quels en seront les effets ? La parution d'une
version anglaise de cet ouvrage sous le titre Archaeological Constructs nourrira le débat
théorique en cours dans les milieux archéologiques d'outre-Manche et d'outre-Atlan-
tique. Pour l'archéologie française, très en retard dans ce domaine à de rares exceptions
près, il ne faut guère s'attendre à un bouleversement rapide des habitudes acquises.
Pierre Becquelin
Marie-Salomé Lagrange & Charles Bonnet, Les Chemins de la « memoria ». Nouvel
essai d'analyse du discours archéologique. Paris, Éd. du CNRS, 1978, vin + 55 P-,
fig., tabl. (Publications du CRA. Notes et Monographies techniques, 10).
Il s'agit d'un exercice de formalisation à partir de l'interprétation des vestiges d'un
édifice appelé memoria (construction funéraire paléo-chrétienne) du site de La Madeleine,
à Genève, par C. Bonnet. Les principes appliqués ont été définis en 1975 par J.-C. Gardin
et M. -S. Lagrange dans Essais d'analyse du discours archéologique (Paris, Éd. du CNRS,
« Publications du CRA. Notes et Monographies techniques » 7) et précisés ultérieurement
dans Une Archéologie théorique (cf. compte rendu précédent).
Le texte de C. Bonnet (13 pages et 3 planches, extraites d'un ouvrage plus général
publié en 1977) est l'objet d'un découpage dont les résultats sont comparés aux « blocs
d'information » logiques souhaités (identification, objectifs, description, état des connais
sances, interprétation, validation, nouvelles hypothèses). La présentation des articula
tions principales utilise tableaux et schémas, les plus importants étant consacrés aux
organisations logico-sémantiques (OLS) permettant d'analyser l'argumentation inter-

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