JULIEN L APOSTAT - Tome 3
203 pages
Français

JULIEN L'APOSTAT - Tome 3

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JULIEN L'APOSTAT. TOME TROISIÈME. JULIEN ET LES CHRÉTIENS : LA PERSÉCUTION ET LA. POLÉMIQUE - LA GUERRE DE PERSE. PAUL ALLARD ...

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JULIEN L'APOSTAT TOME TROISIÈME JULIEN ET LES CHRÉTIENS : LA PERSÉCUTION ET LA POLÉMIQUE - LA GUERRE DE PERSE. PAUL ALLARD PARIS - LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRE - 1903 LIVRE VIII. — JULIEN ET LES CHRÉTIENS : LA PERSÉCUTION ET LA POLÉMIQUE. CHAPITRE PREMIER. — Julien à Antioche. CHAPITRE II. — La persécution. CHAPITRE III. — La polémique. CHAPITRE IV. — La tentative de reconstruction du temple de Jérusalem. LIVRE IX. — LA GUERRE DE PERSE. CHAPITRE PREMIER. — Les préparatifs. CHAPITRE II. — L'invasion. CHAPITRE III. — La retraite. - La mort de Julien. CHAPITRE IV. — Résumé et conclusion. - Psychologie de Julien. APPENDICES APPENDICE A. — LES SOURCES DE L'HISTOIRE DE JULIEN. PREMIÈRE PARTIE. - SOURCES PAÏENNES. — DEUXIÈME PARTIE. - SOURCES CHRÉTIENNES. APPENDICE B. — CHRONOLOGIE DE LA VIE ET DES ÉCRITS DE JULIEN DEPUIS 360. LIVRE VIII. — JULIEN ET LES CHRÉTIENS : LA PERSÉCUTION ET LA POLÉMIQUE. CHAPITRE PREMIER. — JULIEN À ANTIOCHE. I. — L'arrivée en Syrie. Quand Julien quitta Ancyre, dans les derniers jours de juin 362, une grande foule de peuple assista à son départ. On l'entourait avec une sorte de tumulte. Les uns demandaient la restitution de biens qui, disaient$ils, leur avaient été violemment enlevés1 : étaient$ce des païens se plaignant d'abus commis sous le règne de Constance, ou des chrétiens réclamant contre les derniers ordres de Julien, qui avait fait rentrer dans le patrimoine de la cité d'anciens immeubles des temples, devenus la propriété des Églises ou même de particuliers ? Les autres se plaignaient d'avoir été, contrairement au droit, inscrits parmi les curiales2. Quelques$uns essayaient de satisfaire des inimitiés privées, en accusant leurs ennemis du crime de lèse$majesté. Julien parut triste, en présence de ce débordement de passions ; cependant, il suspendit son départ, et s'arrêta pour rendre la justice. Ammien Marcellin, qui a déjà loué ailleurs son équité, dit qu'il la montra, cette fois encore, par les réponses pleines de modération et de droiture qu'il fit aux diverses réclamations. Sur un seul point (peut$être parce que des membres du clergé chrétien y étaient intéressés) il parut partial : ni à Ancyre, ni ailleurs, quiconque avait été réclamé, même sans droit, par la curie ne put obtenir de lui d'en être rayé3. Mais, pour les dénonciations calomnieuses, il fut impitoyable. On cite, à ce sujet, un jugement original. Un citoyen avait été accusé comme coupable de lèse$majesté. Julien, à plusieurs reprises, refusa d'entendre l'accusateur. Vaincu enfin par l'insistance de celui$ci, le prince lui demanda quelle était la condition du prétendu conspirateur. C'est un riche habitant de la cité, répondit$il. Et quelles sont les preuves de son crime ? — Il se fait faire, en ce moment, une robe de soie teinte en pourpre. Julien, agacé, se tourna vers son intendant : Fais donner, dit$il, à ce bavard une paire de souliers de pourpre, et qu'il les porte lui$même à celui qu'il vient d'accuser. Cela lui fera comprendre qu'il faut autre chose que la couleur d'une étoffe pour faire une conspiration4. D'Ancyre, Julien traversa en ligne droite la Cappadoce, par la longue voie romaine qui laisse à gauche le fleuve Halys, à droite le lac Tatta, et passe par Tyane avant d'arriver au Taurus. Il ne parait pas avoir été tenté de se détourner de sa route pour revoir, au pied du mont Argée, le château de Macellum, plein de ses souvenirs d'enfance, et pour visiter la métropole de la province, Césarée. Cette ville lui était désagréable. La majorité de ses habitants professait le christianisme. Sous Constance, son sénat municipal avait ordonné la démolition 1 Ammien Marcellin, XXII, 9. 2 Ammien Marcellin, XXII, 9. 3 Ammien Marcellin, XXII, 9. 4 Ammien Marcellin, XXII, 9. des temples de Jupiter et d'Apollon, devenus probablement inutiles1. Récemment, à l'époque même où Julien était à Ancyre, le peuple de Césarée, joint à quelques évêques de la province, avait élevé au siège épiscopal vacant un des plus riches curiales, nommé Eusèbe. Comme l'élection avait causé quelque tumulte, le gouverneur poursuivit la déposition du nouvel évêque. C'était entrer dans les intentions de l'empereur, qui voyait avec irritation un laïque influent quitter l'assemblée municipale pour devenir le chef du clergé. Peut$être les prélats consécrateurs auraient$ils faibli, si celui qui avait en une part prépondérante dans l'élection, le vieil évêque de Nazianze, père du condisciple de Julien, n'avait pris la parole en leur nom. Très illustre seigneur, écrivit$il au préfet, nous ne reconnaissons pour roi et pour juge de ce que nous faisons que Celui que l'on persécute aujourd'hui. C'est lui qui examinera l'élection que nous avons faite dans toutes les règles, et d'une manière qui lui est très agréable. Si vous voulez user de violence, il vous est facile de le faire en toute autre chose : mais personne ne nous ôtera le pouvoir de soutenir que nous avons agi dans la plénitude de notre droit. A moins que vous ne prétendiez aussi nous prescrire des lois en une matière qui ne regarde que nous et notre religion, et dont il ne vous est pas permis de vous mêler !2 Cette lettre, nous dit le second Grégoire, fut admirée du gouverneur, bien qu'il fit semblant d'être mécontent ; elle mit fin, pour le moment, à toutes représailles envers Césarée. Le passage de Julien à travers la Cappadoce parait, cependant, avoir été marqué par des violences. Saint Grégoire parle de troupes d'archers, conduits par un officier, qui entraient dans les églises pour se les faire livrer. Peut$être s'agissait$il d'églises bâties sur l'emplacement d'anciens temples. Une expédition de ce genre fut faite contre Nazianze. Le petit évêque de cette cité secondaire, selon l'expression de son panégyriste3, montra une grande énergie. Quand l'officier et ses hommes entrèrent dans la ville et demandèrent, au nom de l'empereur, qu'on leur livrât le sanctuaire4, ils rencontrèrent un refus absolu ; et si le chef n'eût cédé, soit à mon père, soit à sa propre prudence, soit à quelques sages avis, écrit Grégoire, il eût probablement été chassé de l'église à coups de pieds5. L'évêque de Nazianze convoquait souvent les fidèles de sa ville à des prières publiques. Tant que dura la persécution, il redoubla, chez lui, d'austérités : ses nuits se passaient dans la prière et dans les larmes : son fils, ou ses serviteurs, entrouvrant la porte de sa chambre, le trouvaient, malgré son grand âge, couché sur la terre nue6. Il est probable que les rigueurs de Julien furent adoucies, en Cappadoce, par la modération du gouverneur Candidien. Tous les païens ne partageaient pas les passions haineuses de leur prince. Beaucoup
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