L ajustement moteur - article ; n°2 ; vol.57, pg 375-397
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L'ajustement moteur - article ; n°2 ; vol.57, pg 375-397

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Description

L'année psychologique - Année 1957 - Volume 57 - Numéro 2 - Pages 375-397
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Oléron
L'ajustement moteur
In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 375-397.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. L'ajustement moteur. In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 375-397.
doi : 10.3406/psy.1957.26615
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1957_num_57_2_26615REVUES CRITIQUES
L'AJUSTEMENT MOTEUR
par Geneviève Oléron
Nous entendons par ajustement moteur la précision avec laquelle
l'individu parvient à accomplir une tâche qui exige une coordination
sensori-motrice plus ou moins complexe dans l'espace et dans le temps.
Cet ajustement dépend de l'utilisation d'indices visuels, auditifs, symbol
iques et d'autre part d'indices proprioceptifs.
L'individu est limité par ses possibilités sensorielles, musculaires,
neurophysiologiques. On ne peut cependant tout expliquer par le jeu
de ces régulations indispensables. Des limites psychologiques inter
viennent. Ce sont elles, en relation avec les processus physiologiques,
que nous étudions.
Il ne sera pas question des problèmes d'apprentissage, mais des
processus de régulations de l'activité motrice lorsqu'un certain apprent
issage est déjà atteint. Nous réservons également l'ensemble des tr
avaux qui sont issus directement de la théorie de l'Information. Les
travaux que nous allons présenter se rapportent d'une part aux réactions
motrices discontinues, réponses coup par coup à une série de stimula
tions ; la rapidité dans la réaction et l'exactitude de la direction et de
l'amplitude sont ce cas les déterminants essentiels de l'efficacité
de l'ajustement. D'autre part, nous avons examiné les épreuves qui
exigent une activité continue ; telles sont la poursuite de mobile ou de
tracé directement ou par l'intermédiaire de dispositifs de commande,
et l'activité de compensation qui est le maintien à un point fixe d'un
mobile qui tend à s'en déplacer. Ces dernières épreuves exigent des
régulations beaucoup plus complexes des mouvements et demandent un
contrôle constant de la rapidité et de la précision de l'ajustement. La
théorie des feed-back permet de mieux comprendre ces processus de
régulations. Les feed-back proprioceptifs ou visuels principalement
permettent à chaque instant de pouvoir réduire l'erreur de l'ajustement.
Nous verrons comment néanmoins leur utilisation se trouve limitée.
Dans le premier type d'épreuves (réactions discontinues), les feed-back REVUES CRITIQUES 376
issus de la réponse existent également, mais, comme le souligne Gibbs (14),
ne sont pas indispensables puisque les réponses sont indépendantes
les unes des autres.
I. — Étude des facteurs déterminant la rapidité
ET LA PRÉCISION DE RÉPONSES MOTRICES DISCONTINUES
A) La « période réfractaire »
Ce phénomène a été mis en évidence dans diverses épreuves d'aju
stement quand il s'agit de faire correspondre une réaction motrice à une
stimulation lorsque les stimulations arrivent les unes après les autres.
A la limite, ce type d'ajustement peut être considéré comme étant sur
le même continuum que les réactions de poursuite dans la mesure où
celles-ci révèlent qu'elles se font par intermittence.
Telford, Hick, Craik, Vince ont constaté dans des épreuves sensori-
motrices diverses que lorsqu'une stimulation S2 suit trop rapidement
une stimulation S1( la réaction R2 à S2 se fait avec retard. La valeur de
ce retard dépend de la tâche et peut varier de 0,12 environ à 0,30 s.
Il serait dû à l'existence d'une « période réfractaire » pendant laquelle
le sujet ne peut réagir. Or on connaît les limites de discrimination tempor
elle des signaux visuels et auditifs ; on connaît également les valeurs
limites de l'écart temporel de deux gestes successifs rapides (tapping).
A partir de ces données, on ne peut expliquer ce retard qui n'est d'ori
gine ni uniquement sensorielle, ni uniquement motrice, mais qui se
place au niveau de l'élaboration de la réponse. Pour expliquer ces faits,
Welford, en s'appuyant sur les résultats expérimentaux des auteurs
précédemment cités, a développé une théorie fonctionnelle de l'établi
ssement de la période réfractaire. Cette qu'il présente sous forme
d'équations repose sur le principe suivant. « Si les mécanismes centraux
de l'individu tiennent compte, de la même manière, des feed-back émis
par la réponse du sujet et des stimuli donnés par l'expérimentateur, on
peut penser que ces feed-back issus de la réponse captent les mécanismes
centraux pendant une brève période et que c'est seulement lorsque cette
période s'est écoulée que l'on peut être attentif à quelque nouveau st
imulus, issu de la réponse ou donné par l'expérimentateur. »
Cette hypothèse se complète par une estimation en durée de la valeur
temporelle du feed-back issu de la première réponse, de l'ordre
de 0,15 s. Ainsi se trouve expliqués le retard et également une certaine
discontinuité dans un ajustement de poursuite où les corrections
dépendent d'une certaine prise de conscience de l'erreur.
C'est en faisant la critique de cette discontinuité dans la manifes
tation de l'inhibition centrale que Elithorn et Lawrence (12) reprennent
l'étude de la période réfractaire. Ils utilisent une épreuve de temps de
réaction de choix à stimulations visuelles. Le sujet appuie avec la main
gauche sur une clé si le signal est à gauche, et avec la main droite sur
une autre clé s'il est à droite. Les signaux sont, placés sur un panneau OLÉRON. L'AJUSTEMENT MOTEUR 377 G.
vertical et entre eux se trouve un point que le sujet doit regarder dès
que retentit le signal « attention ». Ce signal est toujours donné avec le
même écart temporel par rapport aux stimulations. Ce détail est impor
tant car il peut expliquer certains résultats, comme l'a indiqué Davis
par la suite. Les intervalles entre les deux stimuli, droite et gauche,
ou gauche et droite, varient au hasard et prennent pour valeurs : 0, 20,
50, 100, 250, 370, 500, 600, 750, 950 ms. Ces conditions ont été établies
pour tourner les difficultés que présente la mesure de la période réfrac-
taire. En effet, dans ce cas : a) Le sujet est averti à chaque fois de
l'apparition des deux signaux successifs ; b) II connaît exactement la
nature de la réponse à faire au second signal ; c) II ne peut y avoir
d'inhibition due à l'activité de l'effecteur puisque les effecteurs sont
distincts pour chacune des stimulations.
Les auteurs obtiennent sur trois sujets des valeurs du second temps
de réaction ; les courbes, exprimant la valeur de celui-ci par rapport à
la valeur de l'intervalle entre les stimuli, sont identiques quant à leur
forme chez les trois sujets. Elles partent d'un niveau significativement
supérieur à celui du temps de réaction normal, passent par un maximum
différent selon les sujets (pour les intervalles de 50, 100 ou 250 ms) ;
elles décroissent ensuite et passent toutes les trois par un minimum pour
une valeur de l'intervalle entre les stimuli de 600 ms.
Pour expliquer ces faits, les auteurs présentent essentiellement
trois hypothèses :
1° Le signal « attention » provoquerait une certaine excitabilité
centrale identique pour les deux systèmes de réponse droite et gauche
puisque le sujet est dans l'alternative. A l'apparition du signal, une
inhibition se développe vis-à-vis de la réponse à écarter. Si le second
signal arrive très près du premier, cette inhibition n'a pas eu le temps de
se diffuser, et la réponse au deuxième signal serait alors un peu plus
rapide qu'un peu plus tard, d'où le maximum.
2° Les auteurs font appel à la théorie de 1' « attente » (expectancy),
c'est-à-dire à cette influence de l'attitude de préparation du sujet vis-à-
vis de l'arrivée de chacun des stimuli. C'est ainsi que dans l'interpré
tation du retard de la deuxième réponse, il pose que la probabilité
d'apparition de ce second signal passe de 0,5, avant que le premier
signal soit donné, à 1 lorsque ce

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