L archéologie d Orizaba, Mexique, d après la collection Biart du Musée de l Homme. - article ; n°1 ; vol.41, pg 1-20
31 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'archéologie d'Orizaba, Mexique, d'après la collection Biart du Musée de l'Homme. - article ; n°1 ; vol.41, pg 1-20

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
31 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1952 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 1-20
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Lehmann
L'archéologie d'Orizaba, Mexique, d'après la collection Biart du
Musée de l'Homme.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 41 n°1, 1952. pp. 1-20.
Citer ce document / Cite this document :
Lehmann Henri. L'archéologie d'Orizaba, Mexique, d'après la collection Biart du Musée de l'Homme. In: Journal de la Société
des Américanistes. Tome 41 n°1, 1952. pp. 1-20.
doi : 10.3406/jsa.1952.2394
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1952_num_41_1_2394L'ARCHEOLOGIE D'ORIZABA
MEXIQUE
D'APRÈS LA COLLECTION BIART DU MUSÉE
DE L'HOMME
Par Henri LEHMANN.
(Planches I à X).
La région d'Orizaba, ville située entre le haut plateau mexicain et la côte
de l'État de Veracruz, constitue, en quelque sorte, un carrefour de voies de
communication naturelles ; de nos jours, les peuples indigènes les plus divers
s'y côtoient. Elle est donc susceptible de présenter un intérêt particulier pour
l'archéologue. Cependant, aucune fouille organisée scientifiquement n'y a été
réalisée jusqu'ici, et nos seules connaissances archéologiques de cette région
résultent de rares objets qui en proviennent et qui ont été publiés isolément.
C'est ainsi, par exemple, que Seler mentionne plusieurs pièces d'Orizaba vues
au Musée d'Ethnographie du Trocadéro, notamment une statue en terre cuite
d'assez grande taille représentant probablement un dieu Tlaloc, rapportée
vers 1880 par Désiré Charnay (Fig. 1).
Du côté mexicain cette région a été également délaissée ; la grand'route qui
relie Mexico à Veracruz passe par Jalapa, capitale de l'État et laisse Orizaba
à l'écart du grand trafic transitaire entre la et l'Atlantique.
C'est un Français, Lucien Biart, qui constitua la première, et à ma connais
sance, la seule collection archéologique existante de cette région. Biart passa
de longues années à Orizaba et consacra les loisirs que lui laissait sa profession
de pharmacien, à l'archéologie et au passé du pays où il s'était établi. Il réunit
ainsi une collection d'objets mexicains qui fut remise au Musée d'Ethnographie
du Trocadéro non par lui-même, mais par sa famille. Dans le catalogue de
l'Ancien Musée, elle a été enregistrée sous les nos 44029-44324 les 21 et 25 juin,
les Ier, 9, 19 et 28 juillet 1897. Depuis la réorganisation de ce Musée, cette col
lection figure sous le n° 97.25 du nouveau catalogue. A l'exception de cinq
objets dont les étiquettes se sont sans doute détachées, tous les autres ont pu
être identifiés.
Malheureusement, Biart ne voyait guère dans ces pièces que des témoignages
du passé ; il n'a pas prévu qu'elles donneraient lieu à une étude scientifique.
D'ailleurs, les méthodes de fouille étaient à son époque assez anarchiques : on
n'en notait pas exactement les conditions, on ne faisait pas de stratigraphie,
on n'étiquetait même pas les objets. De telle sorte que la collection n'est accom
pagnée d'aucun renseignement sur ses origines.
Société des Américanistes, 1952. 1 DES AMERICANISTES SOCIETE
Dans son livre Les Aztèques, Biart n'y fait que quelques brèves allu
sions x : « ...Mes explorations sur le versant atlantique de la Cordillère m'ont
fait découvrir un nombre considérable de grottes funéraires... Dans presque
toutes celles que j'ai visitées, qu'elles fussent étroites ou spacieuses, j'ai pu
déterrer des figurines et des
vases en terre cuite. Les vases,
à peu d'exceptions près, conte
naient des cendres et des char
bons, au milieu desquels se trou
vait la tête d'un oiseau ou d'un
petit mammifère... Des urnes
qui les contenaient étaient sou
vent recouvertes d'un crâne et
je n'ai jamais rencontré de
squelettes... Agenouillé sur le
sol, je creusais la terre avec
mon couteau, au besoin
mes ongles, et des objets du
Illustration non autorisée à la diffusion temps passé: pointes de flèches,
urnes, colliers, images de dieux,
venaient récompenser ma har
diesse. Souvent après avoir par
couru d'étroits couloirs, je dé
bouchais dans une immense
crypte, où des stalactites me
présentaient leurs merveilles ».
D'après ces passages, Biart
semble avoir plus particulièr
ement fouillé des grottes. En
outre, E. Th. Hamy 2 écrit,
dans sa nécrologie de Lucien
Biart : «... Il (Biart) a pratiqué
Fig. i. — Statue de Tlaloc en céramique, des fouilles dans la grotte d'Es-
Orizaba. (Musée de l'Homme 82. 17. 40). camala, et rassemblé divers
morceaux d'antiquités, en par
ticulier plusieurs statues de pierre qui sont aujourd'hui déposées au Musée
du Trocadéro ».
Mais tandis que Hamy ne mentionne qu'une grotte, Biart parle de nomb
reuses grottes qui devaient certainement se trouver à proximité du lieu de sa
résidence. Joaquin Arroniz 3 décrit cette région dans les termes suivants :
1. Biart (Lucien), Les Aztèques, Paris 1885, p. 152-154.
2. Hamy (E. Th.), Nécrologie de Lucien Biart. Journal de la Société des Améri-
canistes, t. VIII, Paris 1899, p. 196-197.
3. Arroniz (Joaquin). Ensayo de una hisloria de Orizaba. 1867, p. 16. L ARCHEOLOGIE D ORIZABA 3
« A distancia de 8 à 10 km. (de Orizaba) se encuentran los cerros de Tuspango,
Chicahuastla, sitio misterioso que la imagination de los indígenas hizo teatro,
en un tiempo, de sucesos sobrenaturales, segun la leyenda, y el de Cuáutlapa,
especie de santuario gentilico, como el de Escamela, donde los habitantes pri-
mitivos del valle iban a hacer sus adoraciones ».
Les pièces réunies par Biart sont de styles très divers. On serait tenté de
penser que des objets provenant d'un peu partout, au Mexique, ont été apportés
dans cette région d'Orizaba, carrefour de civilisations, par des peuples venus
les uns de la côte atlantique, les autres du haut plateau. Pour confirmer ou
infirmer cette hypothèse, il faudrait procéder à une fouille systématique des
cavernes des environs de la ville, si tant est qu'il s'en trouve encore quelques-
unes intactes. L'étude des cavernes qui a fourni tant de précieux renseignements
sur la préhistoire de l'Europe, a été presque complètement négligée pour l'Amé
rique précolombienne.
En attendant, toute étude de l'archéologie d'Orizaba doit prendre pour base
la collection Biart, telle qu'elle est.
On distingue au moins six groupes stylistiques parmi les objets de cette col
lection :
1) Style des cavernes (ainsi nommé en raison des concrétions pierreuses qui
entourent plusieurs des objets).
2) Style de Tehuacán (selon Seler qui a publié un objet de ce style provenant
de Tehuacán).
3) -Styles du Haut Plateau.
4) Style olmécoïde.
5)mayoïde.
6) Style totonaque.
7) Divers. Dans cette catégorie, nous mettons tous les objets qui ne répon
dent pas exactement aux styles ci-dessus.
Notre étude porte exclusivement sur la céramique, et plus spécialement sur
la poterie figurative. Parmi les 290 pièces dont se compose la collection, 228
appartiennent à ce groupe ; ce sont des objets ou des fragments d'objets
sculptés ou décorés. Il y a en outre 26 vases globulaires ou des écuelles presque
tous de petit format/Quatre labrets et un grelot en céramique, 26 lames ou
pointes en obsidienne, un pilon et deux fragments d'herminette en pierre, un
galet roulé et un collier de perles de pierres et coquillages, complètent l'ensemble.
Bien qu'une statistique soit toujours arbitraire, quand il s'agit d'objets
ramassés un peu au hasard, signalons que les objets des cavernes sont les plus
nombreux (47) ; viennent ensuite les olmèques et les olmécoïdes, puis ceux
que nous désignons sous le nom de Tehuacán. Les objets toltèques, aztèques
et mayoïdes sont à peu près en nombre égal. Enfin, il y a onze objets de type
totonaque.
Style des cavernes.
Biart mentionne, dans le texte cité, que ses recherches l'ont entraîné dans SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES 4
des cryptes à stalactites. Or, parmi les objets rapportés, plusieurs sont couverts
d'une concrétion pierreuse complète ou partie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents