L étude expérimentale de l intelligence et de la volonté - article ; n°1 ; vol.13, pg 477-491
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Description

L'année psychologique - Année 1906 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 477-491
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Larguier des Bancels
L'étude expérimentale de l'intelligence et de la volonté
In: L'année psychologique. 1906 vol. 13. pp. 477-491.
Citer ce document / Cite this document :
Larguier des Bancels J. L'étude expérimentale de l'intelligence et de la volonté. In: L'année psychologique. 1906 vol. 13. pp.
477-491.
doi : 10.3406/psy.1906.1310
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1906_num_13_1_1310XXVI
L'ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
DE L'INTELLIGENCE ET DE LA VOLONTÉ
Les lecteurs de Y Année n'ignorent point que la psychologie tend,
depuis quelques années, à s'engager dans une voie nouvelle et qui
paraît féconde. Ils savent que, sous l'influence de quelques expéri
mentateurs au premier rang desquels il faut placer Bin et, elle
s'efforce de renouveler ses procédés d'investigation, en recourant
systématiquement à l'introspection, mais à l'introspection contrôlée,
minutieuse, sévère, et non à cette observation fantaisiste, éclairée
par « la réflexion libre » que Jouffroy recommandait jadis. Et ils
connaissent quelques-uns des premiers résultats que l'application
de cette méthode a fournis dans l'étude de la pensée l.
Les travaux récents qui font l'objet de la présente revue sont bien
propres, à leur tour, à mettre en lumière l'orientation actuelle des
recherches. Ils portent, le premier, sur les « temps d'association2 »,
le second, sur les « temps de réaction » proprement dits3. Ce sont
là de vieilles questions et dont l'exposé remplit de vastes et arides
chapitres dans les traités classiques. Mais il suffit de parcourir les
mémoires de Watt ou d'Ach pour se convaincre que l'attitude de ces
auteurs n'a rien de commun avec celle de la plupart de leurs
devanciers. La détermination des durées, la considération des résul
tats numériques n'accaparent plus entièrement leur attention. La
mesure des « temps » reste rigoureuse. Elle cesse d'être le but, pour
devenir un moyen d'information; et elle est toujours accompagnée
de l'étude approfondie des phénomènes que décèle l'observation
intérieure. « C'est avec un peu de mélancolie qu'un psychologue
s'occupe aujourd'hui des temps de réaction; car cette recherche est
une de celles qui ont peut-être le plus promis et le moins donné. Le
nombre est immense des travaux qui ont été faits, surtout en All
emagne, sur les temps de réaction, et s'il fallait résumer la conclu
sion obtenue avec cet effort collectif et considérable, on la ferait
1. Voir, dans l'Année, les mémoires d'A. Binet sur la mesure de la sen
sibilité, IX, p. 89 et suivantes, et surtout, du même auteur, l'Étude expé
rimentale de l'intelligence; Paris, Schleicher, 1903.
2. Henry J. Watt^ Experimentelle Beiträge zu einer Theorie des
Denkens, Arch. f.d. Ges. Psych.,lV, 289-436; 1905.
3. N. Ach, über die Willenstätigkeit und das Denken, x et 294 p. Göt
tingen, Vandenhoek et Ruprecht, 1905. 478 MÉMOIRES ORIGINAUX
tenir en quelques lignes. Cependant, ajoute Binet, je crois que tout
n'a pas encore été dit sur cette question. Si on reprend l'étude des
temps de réaction en les renouvelant par beaucoup d'introspection,
peut-être y trouvera-t-on quelques faits intéressants... * ». Ces faits
intéressants ont été recueillis et c'est aussi bien la méthode préco
nisée depuis si longtemps par Binet, pratiquée par cet auteur à tant
de reprises, et dont l'Étude expérimentale de V intelligence contient
les modèles d'application des plus achevés — qui a permis de les
découvrir.
Supposons un individu qui s'efforce de répondre à une question
donnée, d'accomplir un acte défini : comment les déterminations
qu'impliquent ces opérations se réaliseront-elles? Comment manif
esteront-elles leur influence? Quels mécanismes mettront-elles en
jeu? Tel est le problème, d'importance capitale assurément, que
Watt et Ach ont considéré sous ses aspects principaux et que, du
même point de vue, ils se sont proposé de résoudre.
Les expériences de Watt ont pour objet les réactions dites d'asso
ciation prédéterminée. Le sujet lit un mot et en prononce un autre,
associé au précédent sous certaines conditions assignées d'avance.
L'évocation, en d'autres termes, ou la reproduction n'est pas libre ;
elle est soumise à cette restriction que les deux termes du couple
se trouvent liés par un rapport donné. Ces rapports donnés, plus
simplement et pour employer l'expression même de l'auteur, ces
« données » sont, dans le cas particulier, les suivantes : rapport de
surordination (I), rapport de subordination (II), rapport de tout à
partie (III), rapport de partie à tout (IV), rapport de coordination
(V), enfin, de parties appartenant à un tout commun (VI)2.
L'étude des associations prédéterminées a été tentée, comme on
sait, par divers auteurs et, notamment, par Cattell. Ce qui confère
aux recherches de Watt une originalité très vive et une nouveauté
véritable, c'est, encore une fois, la méthode à laquelle il s'est
1. Binet, l'Étude expérimentale, etc., p. 242.
2. Les expériences ont porté sur six sujets, adultes cultivés et, la plu
part, sinon tous, spécialistes de la psychologie. Elles ont été exécutées au
cours du semestre d'été 1902 (1362 épreuves) et du semestre d'hiver sui
le* laboratoire de Würzburg. Les expériences vant (1891 épreuves), dans
du semestre d'hiver ont fourni les matériaux les meilleurs et dont l'auteur
a essentiellement tiré parti dans son travail; elles comportent par donnée
et pour chaque sujet, environ 100 épreuves. — A la suite de chaque
épreuve, le sujet décrivait aussi exactement que possible les phénomènes
qu'il avait pu constater; l'expérimentateur prenait immédiatement note
de ces observations. Les séances comprenaient ordinairement deux
séries de 30 épreuves et demandaient à peu près une heure. — Les
mots inducteurs — des substantifs de moins de trois syllabes, en général,
— étaient imprimés sur des cartes et présentés à l'aide de l'appareil
d'Ach. Le chronoscope de Hipp servait à mesurer les temps de réaction. DES BANCELS. — L'ÉTUDE DE L'INTELLIGENCE 479 LARGUIER
adressé; elle lui a fourni le moyen, non seulement d'établir l'action
des données, en tant que telle, mais encore de découvrir les pro
cessus très variés grâce auxquels elle devient effective. Nous allons
examiner, de ces deux points de vue, les résultats que l'expérience
a apportés.
L'action de la donnée. — Le plus souvent, et quelle que soit la
donnée, la réaction s'opère dans le sens même où elle s'est engagée
à l'origine; il n'y a ni changement de voie, ni déviation. Le sujet
trouve la solution du petit problème qu'il s'est posé dans la direc
tion où il l'a cherchée. La reproduction est à direction unique.
Ex. — Traîneau. — « J'ai vu passer un traîneau et j'ai dit : attelage. »
Les cas de cet ordre se répartissent en trois classes bien dis
tinctes.
La première est caractérisée par l'apparition, à la suite du mot
inducteur, d'une image visuelle. Cette image représente l'objet
désigné ou quelque chose qui soit en relation avec celui-ci (un tout
dont il serait la partie, par exemple, etc.). Elle est, à son tour, le
point de départ et la matière d'une sorte de recherche plus ou
moins développée — elle fait parfois presque complètement défaut
— qui conduit au mot-réaction. Nous venons de donner un exemple
des réactions de ce type; en voici d'autres où ce processus de
recherche est nettement décrit.
Ex. — Mets. — « Une table servie, chargée de mets de toute espèce ;
j'ai cherché parmi ces mets et j'ai dit : rôti. »
Ex. — Pain. — « Image d'une boutique de boulanger; j'ai cherché un
pain et j'ai dit : croissant ».
Les images sont plus ou moins nettes, plus ou moins riches de
détails. Nous reviendrons plus tard sur la nature et les fonctions de
ces représe

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