L évêque contesté… - résumés
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1 ! LoDoCat !"#$%&'(%$) '( +,%"-#&(.&' '% ' ' /,#)-0' !-%",0&12' 345 657444)89 ! L’évêque contesté… - Résumés des contributions L’évêque contesté. Etudes des résistances à l’autorité épiscopale et à son image, des e e Pays-Bas méridionaux à l’Italie du Nord, du Xau XVIIsiècle. Jalons pour une enquête Journées d’étude - projet ANR-FNR Lodocat / 26-27 novembre 2015 Lieu : Université du Luxembourg Illustration: Bréviaire de Renaud de Bar (ca. 1302), Verdun, BM, Ms. 107, folio 282r. ©Service des Bibliothèques de la Communauté d’Agglomération du Grand Verdun Steffen Patzold : L’évêque contesté. Introduction aux Journées d’étude Dans mon introduction, je traiterai trois problèmes de méthode : Premièrement, si l’on inscrit l’histoire de l’épiscopat dans le temps long de l’Église, nous ne devons pas compter sur une seule “image de l’évêque”, mais sur la mise en concurrence de plusieurs images de ce genre. La critique d’un évêque en particulier ou de l’épiscopat en général a toujours été en mesure de s’appuyer sur des contre-modèles ou des images concurrentes ; ce recours au passé garantissait à la critique et à la contestation une certaine légitimité. Voilà pourquoi il importe de savoir, à telle ou telle époque, à quel point telle ou telle image de l’évêque est dominante ou non. Deuxièmement, la relation entre l’image de l’évêque [avant tout textuelle] et la pratique est à la fois d’un grand intérêt et d’une grande complexité.

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Publié le 22 février 2016
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Langue Français
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 1 LoDoCat !"#$%&'(%$) '( +,%"-#&(.&' '%' ' /,#)-0' !-%",0&12' 345 657444 )89 L’évêque contesté… - Résumés des contributions L’évêque contesté. Etudes des résistances à l’autorité épiscopale et à son image,des e e Pays-Bas méridionaux à l’Italie du Nord, du X au XVII siècle. Jalons pour une enquête Journées d’étude - projet ANR-FNR Lodocat / 26-27 novembre 2015 Lieu : Université du Luxembourg
Illustration: Bréviaire de Renaud de Bar (ca. 1302), Verdun, BM, Ms. 107, folio 282r. ©Service des Bibliothèques de la Communauté d’Agglomération du Grand Verdun Steffen Patzold : L’évêque contesté. Introduction aux Journées d’étude Dans mon introduction, je traiterai trois problèmes de méthode : Premièrement, si l’on inscrit l’histoire de l’épiscopat dans le temps long de l’Église, nous ne devons pas compter sur une seule “image de l’évêque”, mais sur la mise en concurrence de plusieurs images de ce genre. La critique d’un évêque en particulier ou de l’épiscopat en général a toujours été en mesure de s’appuyer sur des contre-modèles ou des images concurrentes ; ce recours au passé garantissait à la critique et à la contestation une certaine légitimité. Voilà pourquoi il importe de savoir, à telle ou telle époque, à quel point telle ou telle image de l’évêque est dominante ou non. Deuxièmement, la relation entre l’image de l’évêque [avant tout textuelle] et la pratique est à la fois d’un grand intérêt et d’une grande complexité. Le but des images n’est pas seulement de donner de la légitimité. Les images, les modèles expriment les attentes qu’un évêque bien concret ne parvenait pas à satisfaire. Il me semble que nous devrions chercher, dans le temps long de notre projet, des points de comparaison et des recoupements entre les sources qui donnent une image de l’évêque d’une part,
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et la pratique du pouvoir épiscopal dans sa réalité la plus concrète, au gré de la chronologie. Troisièmement, c’est précisément parce que la charge épiscopale se trouve à l’intersection entre sphères temporelle et spirituelle, entre religion et politique, entre l’Église et le siècle, que nous devons analyser où se trouve précisément cette frontière au fil du temps ; entre le dixième et le dix-septième siècles, elle n’a cessé d’être redessinée, et nous devons adopter comme axiome que cette frontière mouvante a eu une influence déterminante sur l’autorité de l’évêque et les diverses possibilités de le contester. Christine Barralis (Université de Lorraine, Metz)Le modèle du prince-évêque est-e il soluble dans la réforme de l’Eglise au XV siècle ? L’exemple des archevêques de Trèvese A partir du début du XV siècle, on voit s’amplifier les critiques contre les évêques d’Empire qui n’assurent pas leur rôle pastoral, dans le contexte des réflexions générales sur la réforme de l’Eglise, et en lien notamment avec les aspirations à un modèle pastoral de l’épiscopat nourri notamment par l’œuvre de Gerson. Or les archevêques de Trèves sont des cas typiques de princes-évêques par leur origine, leur formation, leur action temporelle, leur poids politique dans l’Empire. Ce contexte d’appel à la réforme influe-t-il donc sur l’image de ces évêques dans les sources cléricales et nourrit-il éventuellement des résistances à leur autorité ? Quels sont les points sur lesquels ces prélats font à l’occasion l’objet de critiques ? Nous verrons, d’une part, que ce modèle réformateur nourrit davantage l’image positive de certains prélats – dont l’action pastorale personnelle est pourtant parfois limitée au regard du modèle gersonien – qu’il ne suscite de critiques des archevêques qui s’en éloignent. Et, d’autre part, que les motifs de critique de la figure épiscopale tiennent finalement moins à leur spiritualité et leur exercice pastoral qu’à la manière dont ils exercent leur pouvoir temporel et juridictionnel. Car ce qui leur reproché à l’occasion n’est pas d’être des princes-évêques, mais des mauvais princes, des tyrans qui abusent de leur autorité en restreignant les libertés du clergé. Qu’importe leur mode de vie : l’important est que le prélat s’assure que l’encadrement pastoral soit bien assuré, même s’il ne s’y consacre pas en personne, que les caisses soient pleines et les biens de l’Eglise protégés… Pieter Byttebier (Universiteit Gent – Fonds de la Recherche Scientifique – Flandre (FWO):Concourir pour l’image de l’évêque: la communication e performative des opposants aux modèles pastoraux au milieu du XI siècle e Au milieu du XI siècle les huit diocèses de la Lotharingie connurent une prélature assezpuissante, déjà depuis plusieurs décennies. En revanche, l’office épiscopal fut trèsconvoité et différents groupes sociétaux cherchèrent toujours à exercer de l’influence surl’interprétation ou l’exercice de ses pouvoirs. Une contestation de l’autorité épiscopale nese fit pas toujours par des simples actes de violence coercitive, mais aussi par desostentations performatives de modèles pastorales, destinées à remodeler l’image del’évêque d’une manière qui put forcer le prélat de s’adapter.
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Des saints-évêques eurent une grande importance dans la région, et leurs cultesfurent des véhicules par excellence pour mener une telle lutte d’interprétation. Puisqueces cultes étaient surtout entretenus par des communautés religieuses, elles purent exprimerles exigences communales vis-à-vis des évêques et corriger la liberté de l’auto-représentationépiscopale. Différents textes (principalement desVitae) mais aussi des performanceslaissent suivre ce jeu réciproque entre évêques et contestateurs. réelles e Ma contribution compare cette situation des évêques vers le milieu du XI siècleentre les diocèses lotharingiens, et traite plus profondément d u c a s d e trois diocèses:Cambrai, Verdun et Toul. Les similitudes et surtout les différences entre ces contexteslocaux peuvent expliquer comment des appels aux réformes commençant vers 1050 communiquèrent des nouvelles exigences aux évêques. Plus spécifiquement, ces ostentationscontextuelles peuvent témoigner comment des nouvelles idées non seulement affectèrentle contenu des modèles pastoraux, mais même de manière plus abstraite les ‘règles de jeu’ de leurcommunication, et de toute cet exercice de trouver du consensus entre évêque etcommunauté. Esther Dehoux (Université de Lille - CNRS, UMR 8529 –IRHiS): « Cils bastons que tu tiens en ta main senestre senefie II choses : vengance et misericorde ». La e e crosse, attribut du pasteur, définition du ministère (XII -XVI siècle) LeCorpus de la Littérature médiévaleet la Base de Français médiéval permettent e de travailler sur 4136 œuvres rédigées en ancien français, entre le X siècle et les e premières années du XVI siècle. Chansons de geste, romans, chroniques, dits, farces, fabliaux, récits allégoriques, passions ou encore vies de saints évoquent l’attribut de l’évêque qu’est, par excellence, la crosse. Le bâton épiscopal occupe une place modeste dans la littérature : « à evesques, à abez et à archevesques », les crosses sont citées, rapidement évoquées ou parfois, plus rarement il est vrai, décrites. L’attention qui leur est accordée n’est pas exceptionnelle, bien moins considérable que celle portée à l’épée par exemple. Cependant, éclairées par des sources latines et, le cas échéant, archéologiques, les mentions de la crosse permettent d’y voir l’attribut du pasteur, puis l’objet que l’on analyse et commente pour définir le ministère du prélat, mais également celui auquel on fait référence pour critiquer l’institution et, surtout, dénoncer le mauvais exercice de la fonction épiscopale. Julien Léonard (Université de Lorraine):Samuel Des Marets, un pasteur de Maastricht contre le prince-évêque de Liège (1635)Dans le contexte très troublé de la guerre de Trente Ans (1618-1648) et de ses répercussions dans les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies, la ville de Maastricht connaît, en position de marge de la Dorsale catholique, une situation géopolitique et confessionnelle qui en fait un observatoire privilégié de certains phénomènes. Parmi eux, le rôle de l’évêque dans la controverse entre catholiques et réformés peut être mis en avant. En effet, depuis 1632 et la prise de la ville par les troupes de Frédéric-Henri d’Orange, le condominium de Maastricht est dirigé d’une part par les Provinces-Unies qui reprennent les droits des ducs de Brabant, et d’autre part par le prince-évêque de Liège, alors Ferdinand de Bavière (1577-1650). Pour ne pas risquer de faire basculer ce dernier, resté officiellement neutre dans le conflit, et pour respecter les conditions de la capitulation de la ville, les États-Généraux
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acceptent la coexistence entre deux Églises réformées (une néerlandophone et une francophone) et un clergé catholique resté massivement présent. Mais au sein de l’Église réformée française, le pasteur Samuel Des Marets (1599-1673) se montre particulièrement virulent contre les « papistes » et emploie un angle d’attaque relativement original. Arrivé dans la suite du gouverneur, le duc de Bouillon Frédéric-Maurice, il doit rester fidèle aux instructions des États-Généraux, et fait donc mine d’accepter la légitimité du pouvoir temporel du prince. Mais c’est pour mieux attaquer en illégitimité son pouvoir spirituel comme évêque, notamment dans le cadre d’une vive controverse sur l’interdiction par le pouvoir épiscopal de lire les traductions françaises de la Bible. Cette communication portera sur l’analyse contextualisée et mise en perspective de l’ouvrage dans lequel Des Marets finalise sa position en ce sens,La Chandelle mise sous le boisseau par le clergé romain(1635)." Michel Margue (Université du Luxembourg): «Seigneur des hommes plus que pasteur des âmes».L’image de Renaud de Bar, évêque de Metz (1302-1316), dans son conflit avec le clergé et la ville de MetzA la fin du Moyen Âge, l’évêque, « pasteur des âmes », reste aussi un prince territorial. Dans l’espace anciennement lotharingien, certains évêques parviennent à revigorer leur pouvoir temporel et ecclésiastique et à moderniser la gestion de leur principauté territoriale, comme Baudouin de Luxembourg, archevêque de Trèves (1307-1354). D’autres, comme Renaud de Bar, évêque de Metz (1302-1316), sont freinés dans leur tentative d’accroître leur pouvoir par les forces concurrentes à l’intérieur de leur diocèse, la communauté urbaine et le clergé séculier et régulier. Renaud représente ici un cas extrême, par la vigueur de son action et celle de la réaction de ses rivaux, par ailleurs très bien documentée. Cette documentation des années 1306-1308 permet de suivre les mécanismes de l’élaboration d’une image très négative de l’évêque. Si son cas a été étudié dans le contexte messin, il n’a guère été placé jusqu’ici dans un contexte d’analyse plus large, suprarégional. Celui-ci donne au dossier une dimension supplémentaire en posant la question de l’évolution de la principauté ecclésiastique de la fin du Moyen Âge dans celle, plus générale, de la place des territoires et du rôle des dynasties régionales par rapport au développement des grands « Etats », la France, l’Angleterre, l’Empire, l’Etat pontifical. Pris entre l’étau de ses rivaux unifiés à tous les niveaux, local, régional et suprarégional, l’évêque de Metz, malgré le soutien de sa puissante famille de Bar, ne parvient pas à stabiliser le déclin de la principauté ecclésiastique messine. La réconciliation avec ses concurrents dans la seconde moitié de son règne lui permettra du moins d’entrer dans l’historiographie messine et lorraine sous une image plus positive. Frédéric Meyer (Université de Chambéry-Savoie-Mont Blanc): L’évêque contesté : l’impopularité de l’évêque réformateur du XVIIe siècle était-elle inévitable ? L’impopularité des évêques de la Réforme catholique auprès des populations est un thème dont on rencontre fréquemment l’existence dans les sources du temps, manuscrites ou imprimées. Cela va parfois jusqu’à des affrontements violents entre évêques et diocésains. Cette impopularité peut avoir de multiples raisons : à côté de
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conflits d’autorité liés au pouvoir temporel des évêques, on constate que les fidèles sont souvent déstabilisées par une action pastorale novatrice en ces temps de Réforme e en profondeur. Je me concentrerai sur des cas d’un large XVII siècle, allant de la fin e e du XVI au début du XVIII , dans l’espace d’un Sud Est français large (Alpes, vallée du Rhône) et en laissant de côté ce qui relève de la querelle janséniste ou du contexte prérévolutionnaire. Je montrerai la variété des dossiers d’archives, puis leur implication politique qui met fréquemment en scène, outre les prélats, la violence de leurs familiers et de leurs domestiques. J’insisterai sur la contestation des méthodes de gouvernement des évêques par les laïques et les pouvoirs politiques plutôt que sur les conflits traditionnels avec le clergé, comme entre les évêques et les chapitres de chanoines. Ces contestations peuvent amener à une forme de désacralisation de l’évêque, sur lequel le prince n’hésite pas à porter la main, en lui faisant sentir combien il est un de ses administrateurs et pas seulement l’homme de Dieu. Pourtant ces oppositions dans leur apostolat ne firent pas baisser les bras aux évêques : comme pour Charles Borromée à Milan, la souffrance et l’adversité étaient pour eux la marque de leur mission divine et ils surent retourner cette impopularité à leur profit en l’incluant dans leur nouveau modèle de sainteté. Emilie Rosenblieh (Université de Franche-Comté, Besançon)La figure de l'évêque indigne dans le procès épiscopal d'Utrecht (années 1420-1440) Le droit et la doctrine canoniques définirent les qualités exigibles des prétendants à l’épiscopat : sagesse, sobriété, savoir, etc. Ces qualités élaboraient plus qu’une norme comportementale à travers la figure de l’évêque digne. Saisies par le droit commun de l’Église latine, elles devinrent des droits opposables, susceptibles d’être invoqués contre les évêques qui ne les remplissaient pas. Sur la scène judiciaire, le défaut de l’une ou l’autre de ces qualités pouvait, en effet, fonder l’incapacité juridique (inhabilitas) de l’aspirant-évêque. Pour comprendre la construction judiciaire de l’indignité épiscopale, la contribution étudie un cas : le conflit dont l’évêché d’Utrecht fut l’objet de 1423 à la fin des années 1440. Le principal ressort de ce conflit fut la tension entre deux modes de désignation de l’évêque : l’élection par les chanoines et la provision par le pape. Le conflit entre ces modes de désignation concurrents s’exprima avec force dans les marges occidentales de l’Empire. Cette zone de contact politique fut intensément travaillée par les divisions qui affectèrent l’Église latine à la fin du Moyen Âge, d’abord le Grand Schisme d’Occident (1378-1417), puis la contestation conciliaire de la monarchie pontificale (1409-1449) qui promut la désignation des évêques par élection. La principauté épiscopale d’Utrecht représentait, en outre, un enjeu dans la construction territoriale de l’État bourguignon, dont le duc souhaitait étendre son influence au duché de Gueldre. Les ambitions du duc de Bourgogne se heurtèrent à de puissants lignages aristocratiques locaux ou rhénans. L’étude de cas se concentre sur les deux procès dont l’évêché d’Utrecht fit l’objet au concile de Bâle (1431-1449) : le premier procès opposa Rodolphe de Diepholt à Sweder de Culenborgh en 1432-1433 ; puis, à la mort de ce dernier, Walram de Moersa vint contester les droits du survivant en un second procès. Ce fut à ce troisième prétendant que le concile de Bâle attribua l’évêché d’Utrecht (3 juillet 1436). De ces procès, trois amples registres de procédure sont conservés, qui permettent de suivre les stratégies mises en œuvre par les adversaires et leurs défenseurs. Il s’agira de voir comment les parties tentèrent d’amener le juge conciliaire à se prononcer, non
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pas sur la difficile question des droits sur l’évêché litigieux, mais sur la dignité des prétendants. Chaque partie au procès dénonça, ainsi, l’indignité de la partie adverse, invoquant l’ « incapacité » (inhabilitas) juridique de celle-ci, voire introduisant des accusations d’ordre criminel. Au cours de ces procès, la violence devint la principale caractéristique de l’indignité, dans le contexte éminemment conflictuel du diocèse d’Utrecht. Nicolas Ruffini-Ronzani (FNRS/UNamur): Penser l'épiscopat en temps de crise grégorienne (ca1100) : autour de la définition des modèles épiscopaux à Arras-Cambrai Au carrefour de la France et de l’Empire, dans l’antique diocèse double d’Arras-Cambrai, le moment grégorien correspond à un temps de crise profonde, les débats autour de l’autonomie du diocèse d’Arras débouchant rapidement sur une guerre civile qui contribuera à rebattre les cartes du jeu politique régional. Dans ce contexte difficile, l’écriture et la réécriture du passé cambrésien récent deviennent vite des enjeux majeurs au sein de la sphère ecclésiastique. Entre les années 1080 et les environs de 1130, les nombreux textes à vocation hagiographique ou historiographique produits dans la cité cambrésienne livrent en effet des images bien différentes des prélats et de la manière dont ces derniers se sont impliqués dans les querelles de leur temps. Alors qu’une œuvre produite en contexte monastique comme laVita Lietbertil’évêque modèle comme un homme guère affecté par les définit e débats de la fin duXIsiècle, d’autres écrits à la tonalité nettement plus polémique, comme lesGesta Galcheri composés par un chanoine anonyme, prennent ouvertement parti contre le grégorianisme et s’efforcent de discréditer les candidats à la prélature qui portent les idéaux grégoriens. En se focalisant sur quelques-uns de ces textes, et sur les enjeux qui ont sous-tendu leur composition, la présente contribution vise à illustrer combien la définition de modèles et de contre-modèles épiscopaux a contribué à diviser en profondeur l’Église de Cambrai. Partant, elle démontrera aussi à quel point la réforme grégorienne et ses conséquences indirectes ont constitué une rupture à l’échelle régionale. Anne Wagner (Université de Franche-Comté, Besançon):Les Gesta de Toul et la redéfinition de l'image de l'évêque après la querelle des investitures : entre idéal et condamnationNous aborderons le cas de Toul à travers des textes d’origine épiscopale et des textes d’origine monastique pour comprendre ce qui fait la mauvaise réputation d’un e prélat auprès des moines et essayer de distinguer un changement avant le XI et après e le XII siècle. Conclusion : avant : les reproches des moines devant les interventions intempestives des évêques ; après un sentiment de reforme des mœurs, un idéal du prélat commun dans l’Eglise ; un idéal exigeant de moines réformateurs toujours hostiles à l’interventionnisme des évêques dans les monastères, mais surtout aux engagements politiques pro impériaux ou simplement séculiers des évêques d’empire.
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e e e Nous présenterons trois « flashes » pour les X ; XII et XIII siècles : dans ce dernier cas, l’image du mauvais prélat est celle du chapitre cathédral autant que des milieux monastiques ce qui entraîne une situation catastrophique de meurtres en série. Federico Zuliani (Università degli Studi, Milan)The Order of the Umiliati of th th Milan and Saint Charles Borromeo (XVI -XVII centuries): a cult began by an arquebus shotThe Order of the Humiliati was an important and prestigious religious Order established in the XIII century, in Milan. After the difficult beginnings – and several accusations of Heresy – it took ground, especially in Lombardy, becoming one of the richest religious families of the region, thanks to the business of the wool, with hundreds ofcase(litt. houses), how their monasteries were called. By the early 1500s, however, the Order was in a deep crisis. Several houses were either clossed or populated by a very tiny numbers of friars (often no more than one or two). Even more important, as a general rule, the last friars were very little interested in pastoral work; they came from prestigious families and used their rich incomes to sustain an expensive and sometimes even glamorous life. The occasional efforts of some of the lastprepostito stop the decline, and to reform the Order, were utterly unsuccessful. Carlo Borromeo was appointed by the pope ascardinale protettoreof the Order even before his appointment to archbishop of Milan. The Order was not his first and most important problem, still, he organised a reform on Tridentine models and tried to enforce it thanks to a series of provincial gatherings. He wanted to reconduct the friars to a more Evangelical life and issues some ordinances for this purpose. As a result, in 1569, a group of friars conspired against him and, one morning, while he was praying, they attempted to his life. The arquebus shot missed and the members of the group were taken prisoner and later executed. Less than two years later, in 1571, the pope, on behalf of the suggestion of Borormeo himself, stillcardinale protettoreof the Order, ordered the suppression of the Humiliati: the monasteries were closed, and sold out (sometimes to other religious orders, sometimes to privates) and the friars dispersed. These events are well known to those who study Borromeo since the attack to his life had a pivotal place in the biographies of Borromeo, especially in those that, in the 1600s and 1610s, sustained his canonisation. What is less known, however, is that only the masculine branch of the Order was suppressed in 1571. The female branch survived and came to an end, much later, with the ‘reordering’ of religious orders in Lombardy between Mary Teresa of Austria and Napoleon. When we look at the rich, unpublished, archival material regarding the nunneries of Humiliatae of the 16th and 17th century something strikes the attention. After the suppression of the masculine branch, the nuns became deeply devoted to Borromeo. We find several references to the readings of hisvitae, exchanching them from one nunnery to another or, to the fact that, in the early 1600s, older nuns were asked by younger ones to recall what they remembered of him. Moreover, once canonised, Borromeo, was added to the Saints’s days celebrated by the nuns, and a prayer for him was read out daily atmattutino. In addition to that, it is possible to find financial records that show how the nuns contributed economically to some of the projects that were most dear to Borromeo, as for instance the establishment of theCollegium Helveticumin Milan. While in the earliest years it seems likely that some of the decisions of the nuns were moved by the fear to end up like their religious brothers,
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an analysis of the material shows that, later on, the devotion towards Borromeo was genuine. In this respect the Humiliatae nuns shared the same devotion to Borromeo as most of the Milanese population. The case of the Humiliatae, however, is deeply different for one aspect that, I believe, deserves special attention: the nuns had not forgotten to be part of an Order that, until recent times, had both a masculine and a female branches, nor they had forgotten that the one who wanted the masculine branch suppressed was Borromeo himself. The nuns kept alive the memory of their Order and even a special pride. They stigmatised the attack to Borromeo, and obviously condemned it, still, they did not give up on that fact that their Order ‘was ancient and prestigious’. Such references were very common in the documents produced by the nuns. In same of the very documents it was even alluded that the present situation of the Order might have been just temporary and that, at one point, the masculine branch might be restored. This attitude towards their past is confirmed by the fact that the various nunneries tried to gather as much material as possible on the history of the Order and that they even tried to republish several liturgical and devotional books typical of the Order itself. The analysis shows that the Humiliatae of 16th and 17th centuries shared a deep devotion of Borromeo but, still, they also kept alive a critical, even negative, memory of some of the actions by Borromeo. It was obviously an ambivalent position and it had its peak in the early 1600s when the new devotional literary on Borromeo (a literature well known to the nuns) did like to indulge on the arquebus shot of 1569. Such ambiguity did not go unnoticed to religious authorities and it was one of the causes of a struggle between the nuns and the Milanesecuria, in the 1620s-1630s, about the possibility for the nuns to use thebreviarioof the Order. Not even an intervention of Federico Borromeo, Carlo’s nephew, was enough to prevent repercussions towards the nuns. The general mistrust towards them, however, was hard to die and it could be traced until at least the 18th century.
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