L identification de la cohérence pronominale chez les enfants de 5 à 11 ans  - article ; n°1 ; vol.79, pg 87-104
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L'identification de la cohérence pronominale chez les enfants de 5 à 11 ans - article ; n°1 ; vol.79, pg 87-104

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Description

L'année psychologique - Année 1979 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 87-104
Two experiments investigating ambiguous co-reference identification were conducted with children from 5 to 11 years of age and adolescents of 13 and 15 years of age as subjects. It was shown that the co-referent of the pronoun is preferentially the subject of the proposition which accompanies the proposition comprising the pronoun, regardless of the pronoun's function. When there is an emphasis placed on the noun phrase, the co-reference refers to this phrase. These results contradict, in part, the strategies of parallel functions often evoked, but which should be especially connected to the technique of collecting subjects' responses.
Deux expériences sur l'identification de coréférences ambiguës menées sur des enfants de 5 à 11 ans et des adolescents de 13 et 15 ans montrent pour l'essentiel que la coréférence du pronom est préférentiellement le sujet de la proposition qui accompagne la proposition comportant le pronom, quelle que soit la fonction du pronom.
Lorsqu'un effet d'emphase porte sur un syntagme nominal, c'est sur celui-ci que se fait la coréférence.
Ces résultats contredisent en partie la stratégie des fonctions parallèles qui serait liée aux techniques de recueil des réponses des sujets.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

F. Farioli
L'identification de la cohérence pronominale chez les enfants de
5 à 11 ans
In: L'année psychologique. 1979 vol. 79, n°1. pp. 87-104.
Abstract
Two experiments investigating ambiguous co-reference identification were conducted with children from 5 to 11 years of age and
adolescents of 13 and 15 years of age as subjects. It was shown that the co-referent of the pronoun is preferentially the subject of
the proposition which accompanies the proposition comprising the pronoun, regardless of the pronoun's function. When there is
an emphasis placed on the noun phrase, the co-reference refers to this phrase. These results contradict, in part, the strategies of
parallel functions often evoked, but which should be especially connected to the technique of collecting subjects' responses.
Résumé
Deux expériences sur l'identification de coréférences ambiguës menées sur des enfants de 5 à 11 ans et des adolescents de 13
et 15 ans montrent pour l'essentiel que la coréférence du pronom est préférentiellement le sujet de la proposition qui
accompagne la proposition comportant le pronom, quelle que soit la fonction du pronom.
Lorsqu'un effet d'emphase porte sur un syntagme nominal, c'est sur celui-ci que se fait la coréférence.
Ces résultats contredisent en partie la stratégie des fonctions parallèles qui serait liée aux techniques de recueil des réponses
des sujets.
Citer ce document / Cite this document :
Farioli F. L'identification de la cohérence pronominale chez les enfants de 5 à 11 ans . In: L'année psychologique. 1979 vol. 79,
n°1. pp. 87-104.
doi : 10.3406/psy.1979.1353
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1979_num_79_1_1353L'Année Psychologique, 1979, 79, 87-104
Laboratoire de Psychologie associé au CNRS
Université de Provence1
L'IDENTIFICATION
DE LA CORÉFÉRENCE PRONOMINALE
CHEZ LES ENFANTS DE 5 A 11 ANS2
par F. Farioli
SUMMARY
Two experiments investigating ambiguous co-reference identification
were conducted with children from 5 to 11 years of age and adolescents
of 13 and 15 years of age as subjects. It was shown that the co-referent of the
pronoun is preferentially the subject of the proposition which accompanies
the proposition comprising the pronoun, regardless of the pronoun's
function. When there is an emphasis placed on the noun phrase, the co-refe
rence refers to this phrase. These results contradict, in part, the strategies
of parallel functions often evoked, but which should be especially connected
subjects' responses. to the technique of collecting
INTRODUCTION
Pour l'enfant comme pour l'adulte, comprendre une phrase
comportant un pronom nécessite une opération particulière qui
consiste à reconnaître le syntagme nominal (SN) ou, de manière
plus générale, la partie de discours qui a la même référence que le
pronom.
Cette opération apparaît comme très spécifique : alors qu'ident
ifier, dans une phrase, une action désignée, un actant, etc.,
1. 29, avenue R. -Schuman, 13621 Aix-en-Provence.
2. La première partie de ce travail a été menée en collaboration avec
D. P. Moustier. D. Bellan et A. Pélissier ont contribué au recueil
des données. 88 F. Farioli
semble être une activité du sujet qui peut s'appuyer sur la syn
taxe de la phrase, ou plutôt sur la syntaxe que le sujet possède,
l'identification du coréférent d'un pronom peut entraîner le
sujet à établir des mises en relation d'éléments séparés par des
frontières de phrases, voire chercher la coréférence hors du dis
cours, hors du contexte linguistique. C'est le cas, en particulier,
des pronoms déïctiques comme je, tu, nous, vous, qui ne prennent
leur valeur de référence qu'en fonction de la situation discursive
où ils sont présents puisque, soit ils désignent les interlocuteurs
présents (comme « ici » et « maintenant » désigneraient le lieu et le
temps du discours dans le discours), soit ils servent à la simulation,
dans un récit, d'une telle situation (dialogue représenté dans
un récit).
C. Chomsky (1969) a noté cette spécificité. Pour elle, le déco
dage (et l'encodage) d'une phrase était conçu comme un pro
cessus algorithmique de traitement se conformant à des règles
du même ordre que les règles décrites en grammaire generative
transformationnelle : elle parle donc de « règles de pronominalis
ation qui sont plus fondamentales, plus globales que la plupart
des règles apprises : l'enfant les acquiert à un certain niveau de
maturité plutôt que sous l'influence de facteurs extérieurs ».
La coréférence et la pronominalisation font partie des pro
blèmes qui ont été au cœur des débats et des évolutions de concep
tion en linguistique generative transformationnelle. Les diff
icultés pour rendre compte de la pronominalisation comme une
ou des transformations ont amené les linguistes interprétativistes
comme Jackendofï (1969) à inscrire la dans la
base ou, comme Mac Cawley (1970), à l'intégrer dans un système
introduisant la logique des propositions dans la syntaxe. Les
faits de coréférence, dans l'ensemble, semblent difficiles à classer
entre la syntaxe et la sémantique. Fauconnier (1974) note en
tout cas le caractère très spécifique de phénomènes comme la
coréférence, l'accord, le champ des quantificateurs, auxquels il
apporte des solutions non classiques et hétérogènes au modèle
génératif-transformationnel. Cependant, des générativistes ortho
doxes montrent que des solutions restent possibles et satisfa
isantes dans la théorie standard, même dans des cas complexes
de coréférence croisée (Kuroda, 1971 ; Karttunen, 1969), plus
satisfaisantes que le système des contraintes globales des tenants
de la sémantique generative (Lakoff, 1970 ; Postal, 1972).
Certains psycholinguistes, à la suite de travaux tels que ceux Identification de la coréférence pronominale par l'enfant 89
de Fodor et Garrett (1966) montraient qu'il n'est pas du tout
évident que les locuteurs parviennent à une description structu
rale par une procédure isomorphe aux règles de réécriture de la
grammaire generative. Bever (1970) proposera de considérer que
le locuteur, pour comprendre une phrase, se sert de stratégies
perceptives qui utilisent des caractéristiques de surface de la
phrase ; ces stratégies conduisent à l'élaboration d'heuristiques
qui intègrent les acquis du sujet au cours de son expérience de
locuteur. Ces heuristiques prennent en compte des informations
de différents ordres (ordre des unités lexicales, prépositions,
morphèmes grammaticaux, etc.) et mettent en jeu les connais
sances syntaxiques, sémantiques et pragmatiques du sujet.
Cette façon de poser les problèmes, que G. Amy (1973)
appelle troisième psycholinguistique, conduit donc à envisager
des stratégies d'identification de la coréférence qui vont, selon
les âges, s'appuyer sur des acquis progressifs augmentant les
possibilités de traitement des sujets.
Cependant, on trouve chez la plupart des psycholinguistes
une distinction entre stratégies dites lexicales, consistant à
prendre en compte des traits lexicaux comme le genre, le nombre
du pronom, et d'autres dont les plus fréquemment
évoquées sont la stratégie de distance minimale (le pronom coré-
fère au SN le plus proche) et la stratégie des fonctions parallèles
ou de non-changement de rôle : le pronom coréfère au SN qui
occupe, par rapport à l'action, la même fonction, actant ou
patient, que lui.
Nous proposons, pour notre part, de faire la distinction entre
deux grands types de stratégies, correspondant à des niveaux de
fonctionnement différents : les stratégies de traitement de traits
et les stratégies de position et de fonction.
Les de traitement de traits. — L'exemple le plus simple
de ces est l'identification par l'accord en genre et en
nombre : le coréférent du PRO est le SN accordé si aucun autre SN
du contexte immédiat n'a les mêmes traits que lui.
Ces stratégies sont forcément liées, pour la mise en œuvre,
à la maîtrise de ces traits. Waryas (1973) suggère que les pronoms
singuliers sont acquis avant les pronoms pluriels, que les pro
noms non différenciés par le genre sont acquis

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