L intelligence - article ; n°2 ; vol.52, pg 429-441
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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 2 - Pages 429-441
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Pierre Oléron
III. L'intelligence
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 429-441.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Pierre. III. L'intelligence. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 429-441.
doi : 10.3406/psy.1952.8649
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_2_8649Ill
L'INTELLIGENCE
par Pierre Oléron
1. Déterminants biologiques.
Une compréhension scientifique de l'intelligence exige que soient
envisagés les divers déterminants dont dépendent son développement
et son fonctionnement. Parmi ceux-ci les conditions biologiques se
prêtent particulièrement à l'étude. Leur mécanisme est en effet
relativement clair, du moins si l'on ne cherche pas une explication
trop fine, puisqu'il s'agit d'une action par l'intermédiaire du cerveau.
De plus leur intervention se manifeste surtout dans des cas que leur
caractère extrême rend facile à observer (déficience mentale).
L'incompatibilité entre le sang de la mère et celui de l'enfant du
point de vue facteur Rhésus est maintenant une cause de débilité
mentale bien reconnue. Il reste à déterminer l'importance quanti
tative de cette étiologie. Book, Grubb, Engleson et Larson (2) ont
entrepris un travail statistique portant sur les pensionnaires de trois
institutions spéciales de Suède, totalisant près de 1.000 sujets (977).
Cette étude révèle que la répartition des types sanguins dans cette
population n'est pas différente de celle de la population normale,
du point de vue de la fréquence des Rh + - En ne retenant que les
sujets dont l'étiologie n'est pas déterminée par ailleurs et qui sont
Rh -(-, les auteurs ont réussi dans 101 cas à retrouver la mère et à
déterminer son groupe sanguin. 15 de celles-ci se révèlent bien Rh — ,
mais dans ces 15 cas les enfants ne manifestaient pas de trace
d'ictère nucléaire postnatal et le sang des mères ne présentait pas
d'anti-corps anti-rhésus. Les conclusions des auteurs tendent donc
à réduire fortement l'importance de l'incompatibilité rhésus dans
l'étiologie de la débilité mentale; ils s'opposent ainsi à des travaux
antérieurs, tels que ceux de Yannett et Lieberman et de Snider.
Deux autres études ne se limitent pas aux déficients mentaux,
mais portent sur des individus de divers degrés d'intelligence. Elles
concernent, l'une le poids de l'enfant à la naissance, l'autre l'asphyxie
à la naissance. La première a été effectuée par Schachter et Cotte REVUES CRITIQUES 430
(14), dans le cadre d'un cycle d'étude qui a déjà donné matière à
plusieurs publications. Elle porte sur 1.385 enfants testés au Binet-
Simon; il ne s'agit toutefois pas d'une population normale, mais
de sujets vus en consultation de psychiatrie infantile et qui présen
tent un pourcentage élevé de déficients (un tiers environ). Les sujets
étant groupés selon quatre catégories de poids et selon qu'ils sont
normaux ou oligophrènes, il s'avère que le pourcentage d'oligo-
phrènes est plus élevé dans les deux catégories de poids extrême
(infra et supranormal) (39 et 38 %, contre 30 et 33 %), sans que soit
cherché cependant si les différences sont statistiquement signifi
catives.
La seconde étude a été effectuée par Cambpell, Cheeseman et
Kilpatrick (5). Leur méthode présente une originalité : au lieu de
partir, comme celle de Book par exemple, d'une population de défi
cients afin de remonter aux particularités présentées à la naissance,
elle suit un chemin inverse. Les auteurs ont recueilli dans les fichiers
de maternité les cas d'enfants ayant présenté des signes d'asphyxie
à la naissance, puis ont recherché les sujets correspondants (main
tenant âgés de 7 à 10 ans) et les ont testés avec les matrices de
Raven. 61 sujets ainsi examinés n'ont pas présenté de différences
significatives avec un groupe témoin, ni pour les mesures physiques,
ni dans les résultats du test. II s'agit là encore, comme dans l'étude
de Book, d'un résultat qui va à l'encontre des opinions admises.
La rigueur de la méthode confère à ce résultat une valeur particul
ière, bien que le nombre de sujets soit encore limité.
Boldt (1) a étudié le rôle des traumatismes postnataux, survenus
par exemple à la suite d'accidents, de chutes, de contusions, sur la
détermination de la déficience intellectuelle. L'examen de 1.000
fiches d'une institution spécialisée de l'état de New-York lui a
permis de relever 24 cas comportant une référence à un tel type de
traumatisme. Certains ont dû être écartés à cause d'une autre
étiologie présumée et l'auteur avance que le pourcentage de défi
ciences ayant leur origine dans un tel type de traumatisme pourrait
être de 1,5 %. C'est là évidemment un chiffre très réduit. Signalons
que l'article contient une revue très complète de la littérature et
une bibliographie de 62 titres.
Avec Maier et Longhurst (10) l'on abandonne la méthode d'obser
vation au profit de l'expérimentation effectuée sur l'animal, méthode
qui comporte une plus grande précision et permet d'étudier des
déterminants très spécifiques. Les auteurs se sont proposés de cher
cher le rôle d'un régime carence en lactose sur la capacité des rats
à résoudre des problèmes. Le choix du repose sur des consi
dérations empruntées à Brody et Sadhu. Celles-ci conduisent à faire
jouer un rôle particulier à cette substance dans le développement
cérébral; il est en effet d'autant plus abondant dans le lait des divers
mammifères que le poids de leur cerveau est plus élevé; il y a d'autre OLÉRON. L'INTELLIGENCE 431 P.
part des raisons de penser qu'il est l'origine des galactosides qui sont
.abondants dans cet organe. L'expérience de Maier et Longhurst
porte sur des rats dont la mère a été privée de lactose pendant la
gestation et qui eux-mêmes reçoivent une alimentation complè
tement dépourvue de cette substance. Ils sont, parvenus à l'âge
adulte, testés avec l'appareil à raisonnement de Maier; utilisé dans
■des études antérieures bien connues de celui-ci. Les animaux soumis
à ce régime carence se montrent inférieurs aux sujets élevés avec
vin contenant 10 % de lactose. La femelle est plus atteinte
<jue le mâle. Une discussion permet d'écarter le rôle que pourrait
jouer la motivation ou la vitalité générale. Il y a là un type d'étude
dont il n'est pas nécessaire de souligner l'intérêt et qui appelle
■quantité de compléments, tant du côté des substances étudiées
•que des épreuves elles-mêmes et aussi des espèces animales. Avec ce
•que nous savons par ailleurs, par exemple sur les oligophrénies
liées à des troubles du métabolisme, elle contribue à accroître nos
connaissances en matière de biochimie de l'intelligence.
2. Aspects sociologiques.
A la sociologie de l'intelligence appartiennent des articles de
Burt (3), Thomson (17) et Cattell (6) auxquels s'ajoute une étude
génétique de Penrose (11). Les deux premières se rapportent à
l'enquête effectuée en Ecosse en 1947 et qui fait l'objet de The
trend of Scottish intelligence (1949). L'apport le plus marquant de
■cette enquête est de fournir une indication sur l'évolution dans le
temps de l'intelligence d'une population. Ses résultats sont en effet
à rapprocher de l'enquête effectuée en 1932 sur une population
comparable. On sait que la mise en rapport du niveau de l'intell
igence et du taux de reproduction avait conduit les psychologues
anglais à des prévisions pessimistes. Ils voyaient dans le déclin
<le l'intelligence la conséquence nécessaire de la plus haute fécondité
•des moins doués. Cattell avait particulièrement insisté sur les consé
quences néfastes de ee déclin.
L'enquête de 1947 fait cependant apparaître non une perte mais
un gain (la moyenne passe de 34,5 à 36,7).
De s

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