L interaction entre individus dans un groupement animal. Essai de classification - article ; n°2 ; vol.65, pg 397-410
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L'interaction entre individus dans un groupement animal. Essai de classification - article ; n°2 ; vol.65, pg 397-410

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Description

L'année psychologique - Année 1965 - Volume 65 - Numéro 2 - Pages 397-410
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 23
Langue Français
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Extrait

J. Gervet
L'interaction entre individus dans un groupement animal. Essai
de classification
In: L'année psychologique. 1965 vol. 65, n°2. pp. 397-410.
Citer ce document / Cite this document :
Gervet J. L'interaction entre individus dans un groupement animal. Essai de classification. In: L'année psychologique. 1965 vol.
65, n°2. pp. 397-410.
doi : 10.3406/psy.1965.27441
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1965_num_65_2_27441REVUES CRITIQUES
Institut de Neurophysiologie et de Psychophysiologie
de Marseille
L'INTERACTION ENTRE INDIVIDUS
DANS UN GROUPEMENT ANIMAL
ESSAI DE CLASSIFICATION
par Jacques Gervet
Les relations entre membres d'une même société d'Insectes ont été
appréciées fort différemment selon les auteurs. Presque tous ont admis la
possibilité d'une influence réciproque entre sujets ; mais les divergences
apparaissent lorsqu'il s'agit d'évaluer son importance et d'en préciser
le mécanisme. Certains n'ont pas vu de différence profonde entre une
société et des formes de groupement non sociales ; d'autres, au contraire,
ont insisté à l'extrême sur les caractéristiques spécifiques de la vie sociale.
La résolution du problème implique l'analyse détaillée des modes
d'influence actuellement connus et la recherche de leur importance
respective dans les divers types de groupements.
Les divergences tiennent, en partie, à un problème de terminologie ;
une notion, créée dans un contexte précis, a parfois été étendue abusi
vement à des phénomènes très différents. Il est clair qu'un travail
de systématisation s'impose. Une acception trop large de certaines
notions peut masquer, par exemple, l'originalité du phénomène social.
Il me paraît donc important de distinguer soigneusement les diverses
formes d'interaction déjà décrites et de chercher à les grouper de
façon cohérente.
Selon la définition de Grasse (1952), j'appellerai population
« l'ensemble des animaux vivant dans une aire délimitée, sans
préjuger en rien des rapports existant entre ces animaux, et
entre le milieu et eux-mêmes ». Une population peut donc
correspondre aussi bien à des individus vivant isolés qu'aux
diverses formes de groupements reconnues1 : foules, groupements
1. On considère un groupement comme « résultant du rapprochement
d'individus appartenant à une ou plusieurs espèces, rapprochement tel que les
membres du groupe maintiennent toujours entre eux une liaison sensorielle
réciproque » (Grasse, 1952). Seuls les groupements homogènes sont considérés ici. 398 REVUES CRITIQUES
sociaux élémentaires, sociétés supérieures... ; elle sera dite
homogène si elle ne comporte que des animaux appartenant à la
même espèce (cf. Picard, Le Masne...).
De nombreux auteurs ont tenté de classer les diverses formes
de groupements. J'utiliserai la classification proposée par Le
Masne (1952) pour ceux que l'on considère comme sociaux et
celle qu'utilise notamment Grasse (1952) pour les autres types
de
La diversité de ces types, connue depuis longtemps, laisse
supposer que les influences réciproques d'un individu sur l'autre
prennent également des formes très variées.
La notion d'interaction a été clairement définie par Rabaud
(1937, 1944). Cet auteur lui donne un sens très général, ne pré
jugeant en rien de son mécanisme : dès lors que deux corps,
même inertes, se trouvent à proximité, ils s'influencent, ne serait-
ce que par gravitation. A fortiori, si plusieurs animaux sont
groupés, « comment comprendre », dit Rabaud (1937), « que,
vivant en contact permanent, ils n'exercent pas les uns sur
les autres une influence très marquée ?... Mais... il s'agit surtout
de degrés dans l'interaction. Celle-ci... ne s'exerce pas seulement
entre les corps vivants, elle s'exerce entre tous les éléments du
milieu ; elle s'exerce avec d'autant plus de force que les
sont plus rapprochés les uns des autres. C'est notamment le cas
des animaux sociaux : vivant sans cesse dans un voisinage
immédiat, leur influence porte plus directement sur leurs sem
blables que sur d'autres éléments du milieu ».
Si Rabaud (1937) considère l'interaction comme un phénomène
très répandu, il ne lui attribue qu'une portée limitée, même dans
les sociétés les plus évoluées. Mise à part l'interattraction,
phénomène social de base, elle ne correspond guère qu'à des
influences indirectes ou à des actions peu spécifiques (du type
effet de foule, cf. infra).
Cette manière de voir eut le mérite de s'appuyer sur l'analyse
de nombreux cas ; mais elle s'avéra assez vite incapable d'expli
quer tous les faits découverts, surtout dans les sociétés supérieures.
Grasse (1946), utilisant divers travaux, a défini la notion
d'effet de groupe, qu'il a dissociée de celle d'effet de masse (à
déterminisme purement physiologique) et, implicitement, de
diverses autres formes d'interaction.
De nombreuses observations ont été rapportées depuis lors,
et rapprochées de l'effet de groupe. Je ne les rappellerai pas
toutes, renvoyant pour cela aux diverses revues générales L'INTERACTION ENTRE INDIVIDUS 399 .1. GERVET.
(Chauvin, 1952 ; Grasse, 1958, notamment). Je me bornerai
ici à tenter une systématisation rationnelle pour les divers types
d'interaction actuellement reconnus.
Comme principal critère systématique, j'ai choisi le mode
de l'interaction. Certaines observations, de ce fait, ne peuvent
être classées avec certitude, leur mécanisme restant insuff
isamment élucidé.
On a distingué deux grands types d'interaction :
Les interactions indirectes. — Les sujets (ou l'un d'eux seul
ement) modifient le milieu inanimé ; cette modification retentit
sur le comportement ou la physiologie de leurs compagnons.
Les interactions directes. — Un animal est, pour ses compag
nons, source de substances ou de stimulations qui influencent
leur comportement, voire leur physiologie.
La distinction, d'ordinaire aisée, peut parfois prêter à hési
tation. En quelques cas limites, elle se teinte d'arbitraire.
I. — Interactions indirectes
Toute modification du milieu peut retentir sur le comporte
ment ou la physiologie des animaux qui l'habitent. Les inter
actions indirectes sont donc nombreuses. Deux formes principales
paraissent revêtir une importance particulière :
1. L'effet de masse (Grasse, 1946)
Cette notion a été définie par Grasse (1946) d'après des obser
vations plus anciennes. Dans cet effet, « le groupement agit
essentiellement par la masse des animaux réunis, et cela selon des
modalités extrêmement variées : production d'une substance pro
tectrice... ; épuisement d'une substance toxique, et surtout modif
ication du milieu par le groupe lui-même » (Grasse, 1952).
Dans un grand nombre de cas décrits, la modification du
milieu est due à l'accumulation de produits du métabolisme.
Plusieurs caractéristiques doivent être soulignées :
L'effet de masse est fonction de la densité de la population
(plus que du nombre d'individus). Plus la est forte, plus
la modification est importante et, par conséquent, plus est mar
qué l'effet sur les divers sujets. De fait, de nombreux effets de
masse ont été décrits à la suite d'expériences de surpopulation.
L'effet de masse n'est pas un phénomène social ; il peut inter
venir dans toutes les formes de groupement (pourvu que la densité
soit suffisante). 400 REVUES CRITIQUES
L'effet de masse est lié aux caractéristiques du milieu. Son
apparition, notamment, est étroitement conditionnée par la
diffusion des modifications dues au groupe : ainsi, beaucoup
des effets de masse décrits furent observés en milieu aquatique.
2. Modification dans l'univers éthologique du compagnon
Le comportement d'un animal est étroitement dirigé par un
ensemble de stimulations externes qui constituent Y univers
éthologique. Si l'activité d'un individu modifie cet univers, le
comportement des autres peut s'en trouver affecté.
Une telle interaction, par modification de l'univers étholo
gique, est

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