La composition ethnique de la population italienne - article ; n°1 ; vol.4, pg 59-79
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1977 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 59-79
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mario Cappieri
La composition ethnique de la population italienne
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 4 fascicule 1, 1977. pp. 59-79.
Citer ce document / Cite this document :
Cappieri Mario. La composition ethnique de la population italienne. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de
Paris, XIII° Série, tome 4 fascicule 1, 1977. pp. 59-79.
doi : 10.3406/bmsap.1977.1862
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1977_num_4_1_1862Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 4, série XIII, 1977, pp. 59-79
LA COMPOSITION ETHNIQUE
DE LA POPULATION ITALIENNE
par Mario Cappieri
Avant-propos
Pendant le premier millénaire av. J.-C, différents groupes ethniques se
fixèrent de façon stable en Italie : cultivateurs et pasteurs dans la campagne
et les vallées, quelques artisans dans les bourgs et les villages. Le nomadisme
disparut comme phénomène de la société humaine et l'élevage devint sai
sonnier.
Mais dans les grandes îles et dans une bonne partie de la péninsule, il y
avait déjà quelques populations plus anciennes que je fais remonter au
Paléolithique.
Pendant les temps qui ont suivi, il n'y eut pas de mouvements de masse
des populations établies en Italie, mouvements d'importance telle qu'ils
puissent changer la nature ethnique ou altérer le patrimoine génétique de
ces populations.
Il y eut nombre de mouvements locaux et de différents établissements
mais ils étaient généralement modestes et circonscrits aux limites du groupe.
Il y eut aussi des phénomènes sismiques, écologiques et sociaux, comme
tremblements de terre, inondations, famines, épidémies qui ont pu, tout au
plus, éclaircir la population mais non entamer sa nature intrinsèque.
Je suis convaincu, par conséquent, que les populations italiennes actuell
es sont les descendantes des populations anciennes et qu'elles sont les por
teuses d'un patrimoine génétique encore intact.
On peut objecter que cette ligne ascendante et descendante est affaiblie
par beaucoup de phénomènes de grand poids, comme les colonisations
anciennes, les invasions des Barbares et des Arabes, et les migrations inter
nes. Dans les pages suivantes, j'analyserai ces phénomènes et j'expliquerai
leur importance en relation avec la nature ethnique des différents groupes
raciaux établis en Italie. société d'anthropologie de paris 60
Les ethnies
Les anciens n'avaient aucune notion à l'égard de la Race comme nous
la considérons en anthropologie ; ils ne pouvaient, encore moins, imaginer
la structure génétique de la population. Ils connaissaient toutefois les diff
érences ethniques, appelées, selon les divers niveaux, par les Grecs « aina »
et « genos », par les Latins « sanguis », « gens », « s tir pi ». Leur expression
« lien du sang », si opportunément interprétée, pourrait équivaloir à notre
idée ď « affinité génétique ».
En référence à ces notions, j'ai cherché à identifier et à représenter ces
divers groupes de la population italienne. Dans ce but :
(a) j'ai étudié toutes les sources historiques se rapportant à ce travail ;
(b) j'ai examiné les croyances relatives à l'origine ethnique locale des
régions italiennes ;
(c) j'ai analysé les valeurs des caractères somatiques des divers groupes
raciaux ;
(d) j'ai élaboré et comparé les données rassemblées et exposées par Livi
et qui se rapportent aux recrues des classes 1859-1863 ;
(e) j'ai élaboré les données de la taille des recrues de la classe de 1972.
J'ai appelé ethnies ces entités différenciées, et non sous-races, afin
d'éviter une série d'argumentations sur la systématique raciale (matière
toujours controversée), argumentations qui ne peuvent trouver place dans
la présente étude, évidemment concise.
Procédant du nord au sud de l'Italie, j'ai identifié les entités ethniques
suivantes :
( (1) Ethnie Ligurienne,
Groupe v des Celtes \ { (2) ._. _,., . Gauloise. _ . .
(3) Ethnie Euganéenne,
Groupe des Venetes,,, ,A \ (5)(4) Ethnie Illyrienne, Etrusque,
(6) Ethnie Iapyge.
(7) Variété Ombrienne,
m Type Eurafncain -, r • • de j i la r»Race (8) ' Sabellienne.
■Cr 1тЦуЦ МРПмРГГЯПРРППР> 1-еli^/1 L dllvvllllv' i s -4 \o) r\ \ Variété "w Val y le . 4.1С Ocllllllllc, ОSamnite Т
Sarde.'
(11) Variété
la carte n° I, j'ai tracé les limites présumées des établissements Sur
de ces onze ethnies.
Auparavant, j'ai fait mention de quelques grands événements qui
auraient pu troubler l'équilibre ethnique et entamer le patrimoine génétique
des diverses ethnies italiennes. Ces événements sont, en ordre chronologique : CAPPIERI. COMPOSITION ETHNIQUE DE LA POPULATION ITALIENNE 61 M.
Carte I. — Les groupes ethniques en Italie
au commencement du 1er millénaire av. J.-C. société d'anthropologie de paris 62
(а) la colonisation punique (phénicienne et carthaginoise) et la colo
nisation grecque ;
(б) les invasions et la domination des Barbares dans la péninsule ;
(c) l'invasion et la des Musulmans en Sicile ;
(d) les migrations internes.
Je ne cite pas la domination des Normands dans la péninsule et en
Sicile parce qu'elle n'a eu aucun effet démo-génétique pour les populations
soumises.
A l'égard de l'influence punique, j'en parlerai dans les chapitres
« Sicules » et « Sardes » parce qu'elle s'exerça essentiellement sur les popul
ations des deux grandes îles. Dans le chapitre « Sicules », je traiterai de
la domination musulmane en Sicile. Les migrations internes concernent
particulièrement les ethnies du nord-ouest, et j'en traiterai dans les chapitres
« Ligures » et « Gaulois ».
La colonisation grecque
Le territoire classique de la colonisation grecque fut la Grande-Grèce
(Mégalè Hellas) et la Sicile. Pour Strabon, la Sicile faisait partie de la Grande-
Grèce ; Cicéron et les écrivains latins faisaient une distinction entre les deux
régions, ce qui est l'opinion moderne.
La colonisation grecque commença vers 880 av. J.-C, passa par son
apogée vers 700-600, déclina par la suite, et pratiquement disparut au
deuxième siècle av. J.-C. Le terme « colonisation » des Grecs en Italie est
impropre, parce que les Grecs n'étaient pas cultivateurs et pasteurs et
n'avaient pas tendance à l'enracinement démographique et à l'activité rurale.
Leurs colonies, au début, étaient des escales maritimes sur les côtes de
l'Italie méridionale et de la Sicile (et, par la suite, de la Sardaigne), où les
Grecs (marchands, commerçants, intermédiaires, artisans) échangeaient les
produits de leurs industrie raffinée (colliers, joaillerie, vases, armes, ustens
iles divers) contre les produits naturels ou les matières premières en
possession des tribus locales.
Par la suite, beaucoup de ces colonies s'agrandirent, devenant de vastes
communautés économiques (emporia) et des centres urbains imposants
(poleis). Dans la Grande-Grèce, les colonies furent toujours limitées à la
côte, soit parce que les tribus locales n'en permettaient pas l'expansion, soit
parce que les Grecs n'aspiraient pas, en général, aux conquêtes territoriales.
En Sicile, le phénomène fut plus complexe et souvent bien différent à
cause de quelques éléments qui manquaient dans la péninsule, comme :
(a) la nature de la population locale, du moins de celle de la Sicile
orientale, non hostile à l'établissement des colonies ;
(b) le rapide développement de grandes communautés urbaines (Syra
cuse) ;
(c) la formation d'unions de plusieurs colonies avec de vastes pouvoirs
territoriaux ; ■
CAPPIERI. COMPOSITION ETHNIQUE DE LA POPULATION ITALIENNE 63 M.
(d) la formation d'états qui agissaient au sein de la population abo
rigène ;
(e) la formation de communautés gréco-sicules (Siciliotes) ;
(/) la rivalité entre Grecs et Carthaginois, au début dans la sphère
économique et, par la suite, amenant une situation de conflit ouvert et de
longues guerres.
ет б s
Carte II. — Les Celtes en Italie. Localisation des tribus liguriennes et gauloises.
1. — Apuanes. 10. — Boïes. 19. — M

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