La consommation française, de 1950 à 1959 - article ; n°2 ; vol.12, pg 229-254
27 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La consommation française, de 1950 à 1959 - article ; n°2 ; vol.12, pg 229-254

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
27 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue économique - Année 1961 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 229-254
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J. Albert
C. Marbach
La consommation française, de 1950 à 1959
In: Revue économique. Volume 12, n°2, 1961. pp. 229-254.
Citer ce document / Cite this document :
Albert J., Marbach C. La consommation française, de 1950 à 1959. In: Revue économique. Volume 12, n°2, 1961. pp. 229-254.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1961_num_12_2_407458:

.
a
LA CONSOMMATION FRANÇAISE
DE 1950 A 1959
L'objet de cette étude est de présenter brièvement ce phénomène social
et économique qu'est la « consommation».
Pour ceci, nous ferons d'abord son étude descriptive, c'est-à-dire la
définir, la replacer dans le cadre de la comptabilité nationale et établir
sa structure en 1959.
Dans une seconde partie, nous rappellerons les bases d'une analyse
de la consommation, c'est-à-dire rattacher son évolution à celle de la
population, des revenus et des prix.
Nous pourrons ainsi aborder l'étude plus précise de cette évolution
en distinguant une période d'expansion continue (1950-1957) et une
période de stabilisation (1957-1959). Nous analyserons chaque fois les
variations de structure consécutives soit à une croissance, soit à une st
agnation du volume global. Cela nous permettra de commenter les tableaux
joints avant de donner quelques conclusions sommaires.
I. GENERALITES SUR LA CONSOMMATION
A. Définition
Consommer au sens strict du mot, équivaut à faire disparaître en les
utilisant des biens déjà existants (1). Certains biens disparaissent ainsi au
cours d'opérations de productions, ce sont les consommations productives.
Nous ne considérons ici que les consommations non productives ou
consommations finales de biens et services et parmi celles-ci seulement la
consommation des particuliers.
La notion de consommation assimilée à la destruction ne peut cepenr
dant pas être utilisée pour des estimations statistiques. Même dans le cas
... 1. Définition donnée par M. Malinvaud dans son Initiation à la Compt
abilité nationale, Paris, P.U.F., 1957. . . ...... .. REVUE ÉCONOMIQUE 230
de biens détruits après un seul usage, une difficulté vient de ce qu'il
esr impossible de saisir Ja variation des stocks des particuliers; les diffi
cultés sont pires pour les biens durables, tels que vêtements ou automob
iles, dont on ignore la durée moyenne d'usage. On est donc amené à
considérer la consommation comme la somme des biens et services fournis
aux particuliers a titre onéreux ou gratuit ou prélevés par eux sur leur
propre production (2).
La consommation comprend donc :
— les achats courants de biens et services des particuliers aux entre
prises; les entre particuliers n'apparaissent pas puisqu'ils se tr
aduisent par une simple compensation à l'intérieur de la consommation
globale;
— 1* autoconsommation, qui est la part prélevée par le producteur
sur les produits de son travail dans le cas par exemple des exploitations
agricoles ou des jardins familiaux (3) ; elle est évaluée en général aux
prix à la production, dans les documents sur la Comptabilité nationale,
convention qui présente quelques inconvénients pour les comparaisons de
niveau de vie entre groupes;
— les avantages en nature fournis par les employeurs à leur per
sonnel et par des administrations publiques à certaines catégories de popul
ation bien déterminées. Toutefois divers services, tel que l'Enseignement,
traditionnellement laissé à la compétence du secteur public, sont exclus.
Tous les achats des particuliers ne sont pas considérés comme des
consommations. Sont exclus ceux qui concernent l'entretien ou la consti
tution du patrimoine immobilier ainsi que les dépenses engagées pour
l'exploitation des jardins familiaux (achats de graines, semences, matér
iel...).
La consommation ainsi définie n'est pas utilisée de la même manière
par l'ensemble des personnes physiques. Certaines ont l'initiative totale
de leur choix, tandis que d'autres ne l'ont pas : c'est le cas de la popul
ation des institutions.
2. Cette définition se prête assez bien à la mesure statistique; centrée
sur la notion d'achat, elle est intéressante pour le Chef d'entreprise. Tout
efois elle convient mal pour la plupart des biens durables à l'étude de
marché proprement dit car elle néglige les stocks et l'état d'usure qui déter
minent en partie la demande de remplacement.
3. La valeur locative des locaux occupés par leur propriétaire est assi
milée à l'autoconsoirtmatlon. LA CONSOMMATION FRANÇAISE DE 1950 A 1959 231
Les ménages, définis comme l'ensemble des personnes vivant sous le
même toit et mettant leurs ressources en commun, sont considérés comme
des centres de décision autonomes (remarquons qu'un ménage peut, selon
cette définition, ne comporter qu'une personne). Leurs consommations ont
lieu à domicile ou hors du domicile (restaurants, cafés, cantines...). Dans
ce dernier cas, une certaine part de l'initiative leur échappe et, de ce fait,
il est utile de considérer à part les consommations hors du domicile.
La population des institutions (communautés religieuses, armée, établi
ssements pénitentiaires...) n'a au contraire aucune initiative dans le choix
de la plupart de ses consommations.
Cette distinction nous amènera à présenter une structure assez com
plexe de la consommation, d'après les différents types d'utilisations ou
d'utilisateurs, d'une part, les divers produits groupés selon les
grandes catégories de besoins auxquels ils correspondent (alimentation,
habillement, habitation), d'autre part.
B. La consommation dans la Comptabilité national«
La consommation, en tant que phénomène économique, doit être étu
diée dans le cadre de la Comptabilité nationale, ce qui permet de saisir
son importance et ses relations avec l'ensemble de l'économie.
La consommation apparaît alors sous deux aspects :
— comme destination principale de la production intérieure;
—affectation des revenus distribués.
La production intérieure est le résultat de l'activité économique sur
un territoire, au cours d'une période donnée. On ne peut l'obtenir en
ajoutant simplement tous les biens et services produits, car cela serait
oublier que nombre d'entre eux n'interviennent que comme intermédiaires
dans les processus de fabrication. Il faut donc, soit ne considérer que
les biens qui ne subissent plus aucune transformation dans la période étu
diée (en général, l'année), soit ne compter pour chaque entreprise que
sa « production ajoutée », excès des biens produits sur les biens con
sommés.
Cette production finale fait l'objet de plusieurs emplois : consommat
ion des particuliers et des administrations, investissements, formation de
stocks, exportation. Le tableau suivant donne pour 1959, la ventilation de
cette production. REVUE ÉCONOMIQUE 232
UTILISATION DE LA PRODUCTION INTERIEURE
En milliards de NF En %
160,5 70,5 Consommation des ménages des administrations et
5,8 des institutions financières 13,1
Formation brute de capital et de
47,9 21,0 stocks
Cession nette de biens et services au
reste du monde 6,1 2,7
Total 227,6 100,0
Source : Statistiques et études financières, n° 142, octobre 1960, p. 1053.
La contrepartie de ces opérations productives est la formation de
revenus, dont une grande partie est distribuée aux particuliers. De ces
ressources totales, on passe au revenu disponible après soustraction des
impôts, cotisations sociales et d'autres transferts. Les ménages affectent
alors ce revenu soit en consommation, soit en épargne, ainsi que l'indique
le tableau suivant, extrait des Comptes de la nation pour 1959-
RESSOURCES ET EMPLOIS DES MENAGES
En millions de NF En %
Ressources totales 202 470 100,0
Impôts et cotisations
sociales — 12 260 6.1 Emplois
Autres transferts — 7 860 3,9
Revenu disponibub 182 350 90,0
Consommation 160 510 79.2
Epargne brute 21840 10,8
Soubcb : Statistiques et études financières, n° 162, octobre 1960, p. 1117.
Cçs deux tableaux montrent l'importance essentielle de la consommat
ion dans l'activité économique; la consommation des ménages représente
plus de 70 % de la production nationale, et près de 80 <fo des revenus
distribués aux particuliers. ■
;

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents