La dissociation de l adaptation lumineuse et de l adaptation chromatique et ses conséquences théoriques - article ; n°1 ; vol.40, pg 1-14
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Description

L'année psychologique - Année 1939 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 1-14
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 15
Langue Français
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Extrait

Henri Piéron
I. La dissociation de l'adaptation lumineuse et de l'adaptation
chromatique et ses conséquences théoriques
In: L'année psychologique. 1939 vol. 40. pp. 1-14.
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Piéron Henri. I. La dissociation de l'adaptation lumineuse et de l'adaptation chromatique et ses conséquences théoriques. In:
L'année psychologique. 1939 vol. 40. pp. 1-14.
doi : 10.3406/psy.1939.5747
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1939_num_40_1_5747L'ANNEE PSYCHOLOGIQUE
TOME XL
MEMOIRES ORIGINAUX
LA DISSOCIATION DE L'ADAPTATION LUMINEUSE
ET DE L'ADAPTATION CHROMATIQUE
ET SES CONSÉQUENCES THÉORIQUES
Par H. Piéron
J'ai signalé, en 1930, un fait qui illustrait l'hétérogénéité
des processus d'excitation chromatique et lumineuse : « J'ai
constaté, disais-je, qu'en égalisant « par flicker », une lumière
spectrale rouge avec sa complémentaire, et en fatiguant
l'œil, soit au rouge, soit au vert-bleu, l'égalisation n'était
pas sensiblement modifiée. Mais, au moment de l'égalisation
des brillances, au lieu d'être perçue blanche, la plage fusion
née cessant juste de papilloter était perçue vert-bleuâtre
dans un cas, pourprée dans l'autre1. »
Je n'ai pas, à ce moment, donné le détail des résultats
expérimentaux sur lesquels se fondait cette affirmation. Or
les importantes conséquences théoriques d'une dissociation
marquée entre l'adaptation chromatique qui affaiblit et
annule la couleur d'une radiation pour renforcer celle de sa
complémentaire, et lumineuse qui exerce une
action dépressive, aussi bien sur les radiations provoquant
la fatigue que sur les radiations complémentaires, rendent
indispensable l'apport de données précises.
Depuis cette époque a paru un important travail de
Wright1 qui, opérant sur lui-même, a procédé à des égali-
1. H. Piéron. Le problème de la vision des couleurs (Conférence à la
Société d'Ophtalmologie de Paris, séance plénière du 16 novembre 1930).
Bulletin de la Soc. d'Ophi. de nov. 1930, p. 473-501. — Conférence
reproduite dans : La Connaissance sensorielle et les problèmes de la vision,
cité,' p. 88. Paris, Hermann, 1936, passage
2. W. D. Wright. The measurement and analysis of colour adaptation
l'année psychologique, xl 1 •'■;..: :-,:•-) MEMOIRES O-RIÇlN'AUX --; / ; • 2
sations photométriques directes (en brillance et en chroma)
entre une plage lumineuse, blanche ou monochrpmatique,
vue par l'œil droit, et une plage éclairée par un mélange de
trois radiations spectrales (650, 530, et 460 m(x), vue par
l'œil gauche.
Après fatigue de l'œil droit par des lumières monochro
matiques, Wright espérait pouvoir, d'après les modifications
dans les composantes trichromatiques pour l'œil servant
d'étalon, fixer expérimentalement les courbes de valence
spectrale de ces composantes fondamentales. Or, il s'est
aperçu qu'une radiation quelconque, même prise dans l'e
xtrême rouge, abaissait, à l' encontre des prévisions théoriques r
les valeurs d'efficience des trois composantes. Avec fatigue
à 650 mjx, la valeur initiale du rouge est réduite à un centième,,
mais celle du vert l'est à un dixième, et celle du bleu à un
quart.
Dans mes expériences, où l'égalisation se fait, avec l'œil
fatigué, entre deux plages, au point de vue de la seule brillance,,
indépendamment de la couleur perçue, c'est une équivalence
dans l'action dépressive exercée par une radiation donnée
sur les diverses radiations spectrales qui s'est manifestée.
Non seulement toutes les composantes supposées de la théorie
trichromatique seraient touchées, mais, au point de vue de
leur valence lumineuse, elles le seraient à taux égal, ou du
moins à des taux suffisamment proches pour être indiscer
nables. Mais ce fait n'a été constaté que dans les comparaisons
photométriques faites par la méthode du papilloteraient.
L'inégalité dans l'action dépressive paraît exister quand
on procède à des comparaisons en photométrie hétérochrome
directe, comme nous allons le voir, mais il intervient alor&
une erreur systématique dont l'interprétation est la même
que celle qui explique les infractions apparentes considérables
à la loi d'additivité d'Abney quand on évalue par photo
métrie directe les brillances de plages monochromatiques1.
LES DONNÉES DE LA PHOTOMÉTRIE DE PAPILLOTEMENT
Les expériences ont été réalisées avec mon spectrocolori-
mètre, en réglant la fréquence des alternances entre les deux
phenomena. Proceedings of Royal Society, B, CXV, 1934, p. 49-87 (cf.
Arm. Ps., XXXV, n° 910). "
1. Cf. H. Piéron. Recherches sur la validité de la loi'd'Âbney. Année
Psychologique, XL, 1941, p. 52. PIÉRON. ADAPTATION LUMINEUSE ET CHROMATIQUE S H.
flux comparés, de manière à ce que le minimum de papillote-
ment frise tout juste la fusion complète (aux environs de
10 à la seconde pour des flux de 675 et 498 m-jx). La plage
papillotante (d'environ 2° d'ouverture) est fixée centralement.
Dans quelques cas, la fixation fatigante s'était faite sur
flux spectral, mais, pour avoir une intensité plus grande de
l'effet, on a utilisé, dans la plupart des expériences, un écran
Wratten (n° 70 pour la fatigue au rouge, n° 75 pour la fatigue
au vert-bleu) placé devant l'œil regardant une plage étendue
de forte brillance. Les temps ont été à peu près constamment
d'une minute. Trois sujets ont procédé aux expériences
(B, C et P).
Voici les résultats d'une série de déterminations, donnant
la valeur proportionnelle du flux variable égalisé à un flux
fixe (réglage par jeu de niçois croisés, permettant d'aller de
0 à 1 pour le passage proportionnel du flux). Ces valeurs
résultent de moyennes de 4 ou 5 déterminations.
1° Comparaison d'un flux rouge (640 m[j,) avec un flux
blanc total.
Flux rouge fixe.
Valeur du flux blanc jugé égal :
Sujet Avant Après au rougefatigue relative Différence (%)
P 0,342 0,354 + 3,5
Flux blanc fixe.
Valeur du flux rouge jugé égal :
Après fatigue Différence
Sujet Avant au rouge relative ( %)
P 0,168 0,164 —2,4
C 0,213 0,224 + 5,1
2° Comparaison d'un flux rouge (675 mjx) avec un flux vert-
bleu (498 mu).
Valeur du flux rouge jugé égal :
Après fatigue Différence
Sujet Avant au rouge relative ( %)
— 9,2 0,413 0,375
— 12,2 0,410 0,360
— 21,8 0,409 0,320
0,344 0,378 + 9,9
— 15,3 0,130 0,110
— 0,9 0,414 0,410 0,443 + 7,0
0,162 0,140 + 15,7 MÉMOIRES ORIGINAUX 4
3° Comparaison d'un flux rouge (640 mu.) avec un flux vert-
bleu fixe (513 m[x).
Valeur du flux rouge jugé égal :
Après fatigue Différence
Sujet Avant au rouge relative ( %)
B 0,477 0,562 + 17,8
(10 mesures)
4° Comparaison d'un flux rouge (675 m[x) avec un flux vert-
bleu fixe (498 m[x).
Valeur du flux rouge jugé égal :
Après fatigue Différence
Sujet Avant au vert-bleu relative ( %)
P 0,370 0,348 — 5,9
» 0,490 0,393 —19,8
» 0,344 0,370 + 7,5
» 0,130 0,105 —19,2
C 0,414 0,446 + 7,7
» 0,140 0,140 0
5° Comparaison d'un flux rouge (640 ni[x) avec un flux vert-
bleu (513 m|x).
Flux vert-bleu fixe.
Valeur du flux rouge jugé égal :
Après fatigue Différence
Sujet Avant au vert-bleu relative (%)
B 0,472 0,470 —0,4
(10 mesures)
Flux rouge fixe.
Valeur An flux vert-bleu jugé égal :
Après fatigue Différence
Sujet Avant au vert-bleu relative ( %)
B 0,156 0,148 —5,1
(10 mesures)
Si nous condensons les résultats sous forme de variation
relative d'efficience de la lumière rouge par rapport, soit à
la lumière blanche, soit à la lumière complémentaire, voici
ce que nous constatons :
Après fatigue à la lumière rouge :
Augmentations 3,5 ; 2,4 ; 9,2 ; 21,8 ; 15,3 ; 0,9
Diminutions 5,1 ; 9,9 ; 7,0 ; 15,7 ; 17,8
Après fatigue à la lumière vert-bleue :
Augmentations . , 5,9 ; 19,8 ; 19,2 ; 0,4

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