La naissance du corps professoral - article ; n°1 ; vol.39, pg 71-86
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1981 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 71-86
Die Entstehung der Professorenschaft. Im Artikel werden die Vorschriften und sozialen Mechanismen analysiert, die in der zweiten Hälfte des 18.Jahrhunderts zur tiefgreifenden Veränderung der Vorstellung und des Status der Professoren beitrugen. Trotz ihrer starken inneren Kohärenz waren die nach dem Ausschluß der Jesuiten in Gang gesetzten Reformen nahezu aile zum Scheitern verurteilt, wegen des Widerstandes sowohl von Seiten der alten Universitätszunft wie von Seiten der Kirche. Diese befürchtet eine ihrem Zugriff enthobene Säkularisierung der Ausbildung. Tatsächlich aber können sich selbst die religiösen Kongregationen dieser das gesamte Jarhrhundert durchherrschenden Bewegung nicht entziehen : immer sichtbarer fließen in die die Aufnahme regelnden Normen schulische Kategorien ein, und immer stärker gewinnt im Ausgang des Jansenisten-Konflikts die Laisierung in den im 17 Jahrhundert entstandenen «Priester»-Kongregationen an Boden. Bei der kaiserlichen Universität handelt es sich also weniger um eine Schöpfung ex nihilo als um die Zusammenfassung der zuvor eingetretenen isolierten Veränderungen in einem strukturierten Gesamtkomplex.
The Birth of the Teaching Profession. This article analyses the official arrangements and social mechanisms which, in the second half of the 18th century, contributed to a profound change in the image and status of the teacher. In spite of their very strong internali coherence, most of the reforms envisaged after the expulsion of the Jesuits met with total or partial failure, because of the resistance put up both by the old university corporation and the Church. The latter feared a secularization of education which would thereby remove it from Church control. But the religious communities themselves were not immune from the movement running through the century : increasingly strong penetration of academic criteria into the recruitment norms and, after the conflict over Jansenism, increasing laicization of the «priestly» communities formed in the 17th century. The invention of the Imperial University represents not so much an ex nihilo creation as the combining into a structured whole of the separate changes which had previously taken place.
La naissance du corps professoral. L'article analyse les dispositions réglementaires et les mécanismes sociaux qui, au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle ont contribué à modifier en profondeur la conception et le statut du professeur. En dépit de leur très forte cohérence interne, la plupart des réformes envisagées après l'expulsion des jésuites ont subi un échec total ou partiel en raison des résistances opposées aussi bien par la vieille corporation universitaire que par l'Eglise. Celle-ci redoute une sécularisation de l'enseignement qui échapperait désormais à son contrôle. Mais les congrégations religieuses elles-mêmes ne sont pas exemptes du mouvement qui traverse tout le siècle : pénétration de plus en plus nette des catégories scolaires dans les nonnes de recrutement, laïcisation de plus en plus forte, à l'issue du conflit janséniste, des congrégations «sacerdotales» nées au XVTIe siècle. L'invention de l'Université impériale réside moins en une création ex nihilo que dans la réunion en un ensemble structuré des changements séparés qui se sont précédemment opérés.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Dominique Julia
La naissance du corps professoral
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 39, septembre 1981. pp. 71-86.
Citer ce document / Cite this document :
Julia Dominique. La naissance du corps professoral. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 39, septembre 1981.
pp. 71-86.
doi : 10.3406/arss.1981.2125
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1981_num_39_1_2125Zusammenfassung
Die Entstehung der Professorenschaft.
Im Artikel werden die Vorschriften und sozialen Mechanismen analysiert, die in der zweiten Hälfte des
18.Jahrhunderts zur tiefgreifenden Veränderung der Vorstellung und des Status der Professoren
beitrugen. Trotz ihrer starken inneren Kohärenz waren die nach dem Ausschluß der Jesuiten in Gang
gesetzten Reformen nahezu aile zum Scheitern verurteilt, wegen des Widerstandes sowohl von Seiten
der alten Universitätszunft wie von Seiten der Kirche. Diese befürchtet eine ihrem Zugriff enthobene
Säkularisierung der Ausbildung. Tatsächlich aber können sich selbst die religiösen Kongregationen
dieser das gesamte Jarhrhundert durchherrschenden Bewegung nicht entziehen : immer sichtbarer
fließen in die die Aufnahme regelnden Normen schulische Kategorien ein, und immer stärker gewinnt im
Ausgang des Jansenisten-Konflikts die Laisierung in den im 17 Jahrhundert entstandenen «Priester»-
Kongregationen an Boden. Bei der kaiserlichen Universität handelt es sich also weniger um eine
Schöpfung ex nihilo als um die Zusammenfassung der zuvor eingetretenen isolierten Veränderungen in
einem strukturierten Gesamtkomplex.
Abstract
The Birth of the Teaching Profession.
This article analyses the official arrangements and social mechanisms which, in the second half of the
18th century, contributed to a profound change in the image and status of the teacher. In spite of their
very strong internali coherence, most of the reforms envisaged after the expulsion of the Jesuits met
with total or partial failure, because of the resistance put up both by the old university corporation and
the Church. The latter feared a secularization of education which would thereby remove it from Church
control. But the religious communities themselves were not immune from the movement running
through the century : increasingly strong penetration of academic criteria into the recruitment norms
and, after the conflict over Jansenism, increasing laicization of the «priestly» communities formed in the
17th century. The invention of the Imperial University represents not so much an ex nihilo creation as
the combining into a structured whole of the separate changes which had previously taken place.
Résumé
La naissance du corps professoral.
L'article analyse les dispositions réglementaires et les mécanismes sociaux qui, au cours de la seconde
moitié du XVIIIe siècle ont contribué à modifier en profondeur la conception et le statut du professeur.
En dépit de leur très forte cohérence interne, la plupart des réformes envisagées après l'expulsion des
jésuites ont subi un échec total ou partiel en raison des résistances opposées aussi bien par la vieille
corporation universitaire que par l'Eglise. Celle-ci redoute une sécularisation de l'enseignement qui
échapperait désormais à son contrôle. Mais les congrégations religieuses elles-mêmes ne sont pas
exemptes du mouvement qui traverse tout le siècle : pénétration de plus en plus nette des catégories
scolaires dans les nonnes de recrutement, laïcisation de plus en plus forte, à l'issue du conflit
janséniste, des congrégations «sacerdotales» nées au XVTIe siècle. L'invention de l'Université
impériale réside moins en une création ex nihilo que dans la réunion en un ensemble structuré des
changements séparés qui se sont précédemment opérés.dominique Julia
six ans après l'expulsion des jésuites dans le ressort du
Parlement de Paris — comporte trois éléments : il
expose les mesures réglementaires déjà prises, il rend
la naissance compte des mémoires de réforme soumis par les univers
ités du ressort, et, articulant ces diverses propositions,
il présente un projet global d'éducation nationale pour
l'ensemble du royaume. Ce projet repose sur deux
du corps principes essentiels.
En premier lieu, pour établir une éducation
nationale, il faut confier à chaque université un terri
toire académique : tous les collèges de la circonscription
ainsi définie doivent être désormais reliés par une
«correspondance» avec l'Université-mère aussi bien sur
professoral L'expulsion des jésuites — qui s'est déroulée sur l'ensemb le plan du contenu des études que sur celui du recrute
ment des maîtres. Du même coup, l'expulsion des le du territoire national entre 1762 et 1768 — a
jésuites est l'occasion d'une rationalisation de la carte constitué, pour la naissance d'un corps professoral, un scolaire. Reprenant une idée chère aux administrateurs extraordinaire laboratoire d'idées et d'expériences : de la royauté depuis Richelieu, les parlementaires d'un coup, plus de cent collèges et près d'un millier de espèrent pouvoir profiter de la réorganisation qui postes d'enseignants (soit un peu moins du tiers des s'esquisse pour supprimer des collèges jugés trop proches établissements, mais il s'agissait des plus importants) se
les uns des autres ou réduire des établissements trop trouvaient vacants. Ce départ subit a provoqué une développés au regard de la taille de la cité où ils se sont intense réflexion théorique aussi bien chez les universi
implantés. Le projet parlementaire implique donc une taires et les administrateurs que dans les cercles acadé
nouvelle distribution spatiale de l'instruction publique, miques de la sociabilité bourgeoise : les «plans d'éduca
celle-ci étant strictement hiérarchisée en fonction de tion» sont désormais jusqu'à la Révolution un genre
l'importance démographique et administrative des littéraire en expansion continue. Mais il convient
villes de chaque ressort universitaire. également d'analyser toute l'activité législative mise en
En second lieu, une véritable formation des œuvre, tant dans ses buts que dans ses résultats prati
éducateurs de la jeunesse s'impose. Pourquoi la profesques, les échecs subis étant tout aussi révélateurs que
sion enseignante serait-elle la seule à ne pas comporter les succès. Lorsque Napoléon reconstruit, au sortir de
des procédures spécifiques d'apprentissage ? Une la Révolution, l'Université, il tient le plus grand compte
«maison d'institution» située au chef-lieu de chaque des changements intervenus dans les trente dernières
université, sorte d'école normale avant la lettre, devra années de l'Ancien Régime. La cohérence du système
donc regrouper dans ses murs les futurs maîtres du impérial n'est en fait qu'un bricolage, le rassemblement
ressort et les préparer à leur métier par des conférences. des pièces dispersées du puzzle réglementaire hérité de
Le nombre des places disponibles serait fixé chaque l'Ancien Régime. Nous voudrions examiner ici la
année en fonction des besoins en postes des collèges mosaïque des déplacements, mineurs ou majeurs, qui
du ressort. Le recrutement de cette maison d'institution ont contribué à modifier en profondeur, mais de
se fera par un concours portant sur des épreuves technimanière parfois imperceptible, la figure de l'ensei
ques relatives au type d'enseignement auquel les candignant.
dats se destinent : philosophie, belles-lettres, grammaire.
Ce concours d'«agrégation» réussi, les étudiants seront
tenus de passer, au cours de leur temps d'épreuve dans
la maison d'institution, les grades de bachelier, licencié
Les parlementaires et maître-es-arts, titres universitaires alors parfaitement
dévalués dont on restaurera l'antique difficulté pour les et la création d'un corps enseignant
faire correspondre à de véritables «connaissances» et à Dans un souci de clarté, on partira des vues réformatrices une authentique «capacité». A la fin de leur temps de des parisiens. Ceux-ci se sont trouvés au probation — qui ne pourra être inférieur à deux cœur du dispositif qui vise à promouvoir une véritable années — les «agrégés» subiront un examen de sortie et éducation nationale et ont, au moins jusqu'en 1770, devront accepter de se rendre dans les collèges qu

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