La notion de système récepteur indépendant - article ; n°1 ; vol.41, pg 38-45
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Description

L'année psychologique - Année 1940 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 38-45
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Y. Le Grand
La notion de système récepteur indépendant
In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 38-45.
Citer ce document / Cite this document :
Le Grand Y. La notion de système récepteur indépendant. In: L'année psychologique. 1940 vol. 41-42. pp. 38-45.
doi : 10.3406/psy.1940.5875
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1940_num_41_1_5875Ill
LA NOTION DE SYSTÈME RÉCEPTEUR INDÉPENDANT
. Par Y. Le Grand
II est facile d'imaginer des appareils qui réalisent un sys
tème récepteur transformant une excitation objective quel
conque (mécanique, thermique, acoustique, lumineuse, etc»)
en une réponse de nature différente : ainsi l'avertisseur d'in
cendie réagit à une élévation de température par un signal
sonore ou lumineux. De irfeme une cellule photo-électrique
reliée à un millivoltmètre constitue un récepteur de rayonne
ment répondant mécaniquement. De tels appareils constituent
un récepteur indépendant, en ce sens qu'une seule variable
suffit en principe à déterminer la grandeur de la réponse. Il se
peut d'ailleurs que cette variable soit assez compliquée : pour
la cellule photo-électrique interviennent èr la fois la valeur
de l'énergie rayonnante et sa distribution spectrale.
Même dans le domaine physique, cette notion de récepteur
indépendant n'est qu'une limite fictive, et diverses variables
parasités vont perturber la correspondance « excitation-
réponse ». Par suite plusieurs récepteurs, qui en principe ne
devraient réagir qu'à des excitations distinctes, pourront
interférer dans leurs réponses et cesseront d'être parfaitement
indépendants. Ainsi l'élévation de température, excitation
normale de l'avertisseur d'incendie, perturbera la réponse de
la cellule photo-électrique.
En psychophysiologie, les réactions réciproques des sys
tèmes récepteurs sont si importantes que la notion d'indépen
dance devient précaire : l'influence des stimuli acoustiques sur
le champ visuel en est un exemple classique. Il est possible
cependant de préqser cette notion par des conventions plus
ou moins arbitraires.
Dans le cas de la vision, si l'on convient de considérer LE GRAND. NOTION DE SYSTÈME RÉCEPTEUR INDÉPENDANT 39 T.
•comme identiques des plages de même couleur et de même
brillance, quelles qu'en soient les dimensions et la position
•dans le champ visuel, on sait que la variance mathématique
•de l'ensemble des sensations lumineuses est 3 au maximum.
de fait-expérimental est parfois énoncé sous une forme gros
sièrement inexacte, en disant qu'un stimulus de distribution
spectrale quelconque peut être exactement reproduit, quant
-à son aspect, par le mélange de trois autres stimuli. Le meilleur
énoncé« de cette trivariance me semble celui de Guild,1 :
« Quel que soit le dispositif expérimental employé pour pro
duire une égalisation visuelle entre des stimuli qui ne sont
pas identiques comme distribution spectrale, le sujet n'a
jamais besoin d'agir sur plus de trois commandes indépen
dantes ; en général, 3 sont nécessaires, et jamais davantage. »
Cette variance peut servir de base à la spécification du
nombre des systèmes récepteurs indépendants de la vision. Le
mot « indépendants » est alors pris dans le sens de la théorie
algébrique àes équations : il n'y a que 3 systèmes indépendants
parce que tout autre système fournit une réponse calculable
a priori à partir des réponses des 3 premiers systèmes. En fait
il peut n'exister effectivement que 3 systèmes (théorie de
Young-Helmholtz), ou bien il peut en exister un nombre n
quelconque, supérieur à 3, à condition d'admettre l'existence
den — 3 relations fonctionnelles (interactions et inhibitions)
<jui réduisent à 3 la variance mathématique. Par exemple
'Guild a montré qu'on pouvait concevoir un nombre quel
conque de types différents de récepteurs rétiniens, formant
même une variation continue autour d'une sensibilité spec
trale moyenne, couplés à un nombre quelconque de centres
récepteurs, la variance 3 étant obtenue par une répartition
-convenable de ces couplages.
Il est possible, de définir l'indépendance d'un système
récepteur d'une façon plus physique, à partir des sensibilités
différentielles. Supposons qu'un seul système récepteur soit
■en fonctionnement, et soit Ux la mesure de la réponse de ce
système. Deux excitations légèrement différentes provoquer
ont des réponses Ux et Ux +AUX. Désignons par Px là probab
ilité pour que les deux excitations paraissent identiques : si
l'expérience est recommencée N fois, les excitations seront
confondues NPX fois et distinguées N (1 — P^ fois. Le seuil
1. Joint Discussion on Vision, Cambridge, 1932, p. 1. 40 MEMOIRES ORIGINAUX
différentiel sera par définition la valeur de AUX correspondant
à une valeur définie de Pj, telle que 0,5. D'une façon générale,
Px est une fonction inconnue de Ux et de AU^ mais la statis
tique permet de prévoir certaines formes simples de cette fonc
tion, susceptibles d'être réalisées approximativement, Par
exemple, la distribution dite de Poisson doit s'appliquer
si Ui ne peut varier que d'une façon discontinue, et c'est ce
qu'on observe effectivement au voisinage du seuil abSblu, à
cause de la structure quantique de la lumière1. Si la varia
tion de Ui est pratiquement continue, on peut admettre une
distribution normale : ■•■'
■■■
v ?1= v/I^V i- / exp(~ ■"■ *&***) ■- •*>>
v désignant une variable d'intégration, a^ une fonction incon
nue dé Ui (écart quadratique moyen de la distribution), et
l'intégrale étant prise entre les limites
— JAUJ et +|AU1|.
Supposons maintenant qu'il y ait. en fonctionnement
simultané n systèmes récepteurs. Pour chacun d'eux, la pro
babilité ^ pour que les deux excitations paraissent identiques
est donnée par une expression P» du type ci-dessus. Si les sys
tèmes sont indépendants, nous admettrons que la probabilité
totale P d'aspect identique des excitations obéit au théorème
des probabilités composées pour les événements indépendants, -
c'est-à-dire est égale au produit des n quantités P<. C'est au
fond une nouvelle définition de l'indépendance des systèmes
récepteurs. C'est ce qui se passerait effectivement si chaque
système était un individu distinct, fournissant une réponse
indépendamment des autres : il suffirait qu'un seul de ces
individus perçoive' la différence des deux lumières ppur que
celles-ci soient considérées comme distinguées.
Considérons d'abord le cas de 2 systèmes récepteurs seu
lement. Les mesures de seuil différentiel faites dans des condi
tions définies correspondent à une valeur constante du pro
duit P = P^P*. Si AUX = 0, Px = 1, P2 a la valeur maximum P
et le rapport — — — possédera sa valeur maximum que nous
appellerons M ; la quantité nrr-2- vaut alors l'unité. De même,
1. S. Hecht, j. of the Opt. Soc. Amer., t. 32, 1942, p. 42. LE GRAND. — NOTION DE SYSTÈME RÉCEPTEUR INDÉPENDANT 41 Y.
si AU2 = 0, c'est la quantité -vt—^- qui vaut l'unité. Dans les
autres cas, ces deux quantités sont inférieures à l'unité, l'une
croissant quand l'autre diminue. On peut représenter graphi
quement la loi de variation simultanée de ces deux quantités,
MOI
Fig-
c'est ce que représente la figure 1 pour diverses valeurs de P.
On obtient une série de courbes comprises entre deux cas
limites, la droite et le cercle, correspondant respectivement
à P •== X et àP = 0. La condition P = 0 signifie qu'on dis
tingue à coup sûr entre les deux lumières ; ce rf'est pas ainsi
qu'on opère dans les mesures de sensibilité différentielle. Si
on s'imposait de distinguer 8 fois sur 10 les deux excitations
(P = 0,2), ce qui est un seuil encore bien élevé, la figure 1 ■


'
.

.
MÉMOIRES ORIGINAUX ' 42
montre qu'on obtiendrait une courbe se rapprochant davan
tage de la droite que du, cercle. C'est encore plus

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