La Notion de Validité - article ; n°1 ; vol.31, pg 217-228
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Description

L'année psychologique - Année 1930 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 217-228
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

A. Fessahd
H. Piéhon
I. La Notion de Validité
In: L'année psychologique. 1930 vol. 31. pp. 217-228.
Citer ce document / Cite this document :
Fessahd A., Piéhon H. I. La Notion de Validité. In: L'année psychologique. 1930 vol. 31. pp. 217-228.
doi : 10.3406/psy.1930.30008
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1930_num_31_1_30008NOTES ET REVUES
i
LA NOTION DE VALIDITÉ
par A. Fessard et H. Piéron
Les épreuves psychotechniques visent à établir, dans un but ou
dans un autre, un classement hiérarchique d'une série donnée d'indi
vidus. Quelle est la validité du classement obtenu ? C'est là un pro
blème évidemment fondamental.
Normalement, la valeur pratique d'une batterie de tests se juge
en dernier ressort d'après la justesse de ses pronostics, le classement
obtenu devant permettre de prévoir un autre classement ; toutefois,
il faut se rappeler que l'approximation atteinte doit être comparée
à celle que peut donner le hasard. Nous reviendrons, pour y insister
particulièrement, sur les différents aspects que prend, en fonction
des circonstances de la sélection, cette relativité, dont l'importance
évidente se trouve souvent méconnue, ou tout au moins dissimulée.
Depuis quelques années, l'expression de validité est devenue d'un
emploi courant pour désigner exclusivement cette conformité plus
ou moins grande de l'a prédiction à l'objet de prédiction (appelé
brièvement le critérium), disons schématiquement de l'aptitude à la
capacité. Et, pour mesurer simplement cette qualité, on s'est adressé
tout naturellement au coefficient de corrélation (pearsonien) entre
les notes du test et les valeurs correspondantes du critérium, en don
nant à cet indice le nom de coefficient de validité. Ce coefficent a
l'avantage de l'universalité (à condition toutefois d'admettre la
linéarité des régressions) et, en tout cas, de la simplicité. Mais, on
peut se demander s'il porte en lui-même, et sans ambiguïté, tous les
renseignements importants nécessaires, par exemple, pour faire
1. Rapport présenté à la VII8 Conférence internationale de Psychotech
nique (Moscou, 9 septembre 1931). NOTES ET REVUES 218
comprendre clairement à un public non spécialisé la supériorité d'un
examen par tests, ou pour permettre au praticien d'utiliser avec prof
it dans une nouvelle application les procédés éprouvés par d'autres
psychologues.
Or, dire, conformément à la théorie, que le coefficient de validité
exprime la réduction relative du carré de l'écart étalon ne suggère
au profane rien qui soit clairement en rapport avec le succès d'une
application. Une traduction en langage plus concret serait souhai
table, et nous verrons que s'y astreindre conduit en outre à faire des
distinctions en fonction des exigences pratiques, exigences qui
peuvent changer sous l'influence de contingences extérieures, toutes
choses égales d'ailleurs du côté des tests et des sujets examinés.
Bref, à un même coefficient de validité peuvent correspondre des va
leurs pratiques différentes x. Nous montrerons comment on peut
essayer d'évaluer ces dernières, au moins approximativement ; mais,
auparavant un second point retiendra d'abord notre attention.
Les nombreux coefficients de validité, publiés dans l'abondante
littérature consacrée à la Psychologie Appliquée, doivent surtout
permettre au Psychotechnicien qui tente une application nouvelle de
faire un choix parmi les tests possibles déjà utilisés, et de profiter
ainsi des efforts antérieurs. Cette utilisation de l'expérience du passé
est la condition même du progrès. Mais, la seule considération des
coefficients de validité antérieurement établis nous donne-t-elle
une assurance définitive, et suffit-elle comme base à de nouveaux
efforts ? Il est permis d'en douter si l'on se reporte aux cas où plu
sieurs auteurs ont — du moins apparemment — étudié les mêmes
problèmes. C'est ainsi que, dans la prédiction de l'Aptitude mécan
ique, les auteurs d'un ouvrage récent sur ce sujet ? attribuent au
Stenquist Assembly test, une validité de 0,26, alors que Stenquist
donne un coefficient de 0,77, et que le coefficient trouvé en moyenne
par d'autres auteurs est d'environ 0,40 ! Une étude critique des tests
de Seashore 3 nous a révélé des divergences semblables, quoique
peut-être un peu moins grandes, la validité passant, suivant l'auteur,
de 0,81 à 0,54 pour la prédiction des capacités d'exécution musicale ;
de 0,46 à 0,60 (test de hauteur) pour le choix des meilleurs en sol
fège, etc.
Il n'y a pas à s'étonner outre mesure de ces différences, et, à exa-
1. Garrett (Statistics, in Ptycholo gy and Education, 1926), considère qu'un
coefficient inférieur à 0,20 représente une relation négligeable, supérieur à
0,70 une relation élevée. En réalité, le coefficient envisagé isolément ne peut
être réellement interprété de façon satisfaisante. Un coefficient faible
prendre une signification importante, un coefficient élevé peut être le fait
du hasard. Et l'utilisation pratique pose des problèmes que ne résout pas
l'affirmation de l'existence d'une relation « notable » ou « élevée ».
2. D.-G. P.A.TERSON et R.-M. Elliott, Minnesota Mechanical Ability Tests,
Un. of Minnesota Press, Minneapolis, 1930, p. 58§.
3. A.-B. et A. Fessard, L'aptitude musicale et les tpstjä de Seashpre,
Bull. inst. nat. or. prof., III, 1931, p. 29-41. FESSARD ET H. PIERON. LA NOTION DE VALIDITE 219 A.
miner avec soin la méthode suivie par chaque auteur, il est rare
qu'on n'arrive pas à en deviner les causes. Mais, elles surprennent de
prime abord, troublent le technicien et montrent la nécessité d'une
détermination plus rigoureuse des facteurs de perturbation. Ceux-ci,
ou tout au moins les principaux, commencent à être bien connus des
théoriciens de la Psychologie Appliquée, qui les ont dépistés et
décrits dans maints ouvrages excellents l.
Parmi ces facteurs, l'un d'eux, celui-là même contre lequel la
méthode des tests a été créée, ne se trouve généralement plus en
cause aujourd'hui. Il s'agit de la fantaisie et de l'arbitraire qui pré
sidaient autrefois aux examens d'aptitude ; les efforts pour fixer avec
rigueur le contenu des questionnaires, les conditions d'expérimentat
ion, l'objectivité des notations, en ont réellement triomphé dans la
plupart des cas.
En revanche, on s'est d'abord beaucoup moins intéressé au second
terme de la comparaison, c'est-à-dire au critérium de ce qu'on veut
finalement prévoir. La plupart des grosses divergences entre les coeffi
cients de validité provenant de divers auteurs viennent de ce que
ceux-ci n'ont pas toujours usé — malgré des dénominations identiques
— de critères absolument équivalents. Or, des variations apparem
ment petites dans le mode d'appréciation conduisent souvent à des
résultats bien différents. La leçon de l'expérience dans ce domaine
comme dans beaucoup d'autres, a été qu'il ne suffisait pas de créer
un nom, comme Intelligence mécanique, ou Aptitude musicale,
pour délimiter du même coup une portion unifiée du comportement
humain.
D'autre part, si, dans un métier déterminé, le critère de la supér
iorité peut souvent s'évaluer avec précision (objectivement si poss
ible, par échelles d'appréciations subjectives dans le cas contraire),
il semble bien qu'on ne se soit pas encore universellement entendu
sur la forme type à donner à ces évaluations, au moins en ce qui con
cerne les professions les plus importantes et les mieux définies. Ce
n'est donc pas sans raison que plusieurs psychologues modernes
réclament que de nouveaux efforts soient tentés dans le sens de la
fixation des critères, afin que l'on puisse compter plus sûrement sur
les coefficients de validité annoncés, et que l'utilisation d'anciens
tests soit possible sans trop de surprises.
Il ne suffit pas cependant que soit fixé une fois pour toutes le
contenu de

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