La pêche atlantique et les États de l Afrique de l Ouest, le cas du Gabon - article ; n°1 ; vol.180, pg 685-701
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La pêche atlantique et les États de l'Afrique de l'Ouest, le cas du Gabon - article ; n°1 ; vol.180, pg 685-701

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Norois - Année 1998 - Volume 180 - Numéro 1 - Pages 685-701
This paper is an attempt at illustration about the relationships kept up by West African states towards the Atlantic. In spite of the 200 miles zone's setting up, Gabon is a country which is standing back with the sea. The absence of a maritime tradition and some other obstacles are pressing against the development of a industrial and small-scale fishing. West African immigrant fishermen represent some good examples of well developed halieutic societies. Gabon will not escape from the maritimization imperative. In this view, this country has to succeed in a better monitoring of its own EEZ.
L'article constitue une illustration des rapports ambigus que les Etats ouest- africains entretiennent avec l'Atlantique par le biais des pêches maritimes. Malgré l'instauration de la zone des 200 milles, le Gabon est un pays qui tourne le dos à la mer. L'absence de tradition maritime et divers autres obstacles pèsent négativement sur le développement de la pêche industrielle et de la pêche artisanale. Les pêcheurs immigrés ouest-africains représentent de bons exemples de sociétés halieutiques très développées. Le Gabon n'échappera pas aux impératifs de sa maritimisation. Pour ce faire, il doit parvenir à un meilleur contrôle de sa ZEE.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guy-Serge Bignoumba
La pêche atlantique et les États de l'Afrique de l'Ouest, le cas du
Gabon
In: Norois. N°180, 1998. L'Atlantique et les géographes. pp. 685-701.
Abstract
This paper is an attempt at illustration about the relationships kept up by West African states towards the Atlantic. In spite of the
200 miles zone's setting up, Gabon is a country which is standing back with the sea. The absence of a maritime tradition and
some other obstacles are pressing against the development of a industrial and small-scale fishing. West African immigrant
fishermen represent some good examples of well developed halieutic societies. Gabon will not escape from the maritimization
imperative. In this view, this country has to succeed in a better monitoring of its own EEZ.
Résumé
L'article constitue une illustration des rapports ambigus que les Etats ouest- africains entretiennent avec l'Atlantique par le biais
des pêches maritimes. Malgré l'instauration de la zone des 200 milles, le Gabon est un pays qui tourne le dos à la mer.
L'absence de tradition maritime et divers autres obstacles pèsent négativement sur le développement de la pêche industrielle et
de la pêche artisanale. Les pêcheurs immigrés ouest-africains représentent de bons exemples de sociétés halieutiques très
développées. Le Gabon n'échappera pas aux impératifs de sa maritimisation. Pour ce faire, il doit parvenir à un meilleur contrôle
de sa ZEE.
Citer ce document / Cite this document :
Bignoumba Guy-Serge. La pêche atlantique et les États de l'Afrique de l'Ouest, le cas du Gabon. In: Norois. N°180, 1998.
L'Atlantique et les géographes. pp. 685-701.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1998_num_180_1_69071998, Poitiers, t. 45, n° 180, p. 685-701 Norois,
La pêche atlantique
et les États de l'Afrique de l'Ouest,
le cas du Gabon
par Guy-Serge BIGNOUMBA
Département de Géographie
Université Omar Bongo
Libreville, Gabon
RÉSUMÉ
L'article constitue une illustration des rapports ambigus que les Etats ouest-
africains entretiennent avec l'Atlantique par le biais des pêches maritimes. Malgré
l'instauration de la zone des 200 milles, le Gabon est un pays qui tourne le dos à la
mer. L'absence de tradition maritime et divers autres obstacles pèsent
négativement sur le développement de la pêche industrielle et de la pêche
artisanale. Les pêcheurs immigrés ouest-africains représentent de bons exemples
de sociétés halieutiques très développées. Le Gabon n'échappera pas aux
impératifs de sa maritimisation. Pour ce faire, il doit parvenir à un meilleur
contrôle de sa ZEE.
ABSTRACT
This paper is an attempt at illustration about the relationships kept up by West
African states towards the Atlantic. In spite of the 200 miles zone's setting up,
Gabon is a country which is standing back with the sea. The absence of a maritime
tradition and some other obstacles are pressing against the development of a
industrial and small-scale fishing. West African immigrant fishermen represent
some good examples of well developed halieutic societies. Gabon will not escape
from the maritimization imperative. In this view, this country has to succeed in a
better monitoring of its own EEZ.
Dans les pays du Tiers-Monde, et notamment ceux de l'Afrique, l'océan
a longtemps été perçu comme une sorte de no man's land, dangereux et
répulsif ; en d'autres mots, comme un territoire laissé en friche. Mais
aujourd'hui, l'on assiste à une évolution du comportement en ce domaine,
elle-même liée à la perception que l'opinion publique a désormais sur la
mer à l'aube du troisième millénaire. En bref, pour de nombreux pays, la
mer devient la nouvelle frontière. A cela s'ajoute une autre dimension
capitale : beaucoup de pays du Tiers-Monde jettent un regard d'espérance
vers la mer d'où ils pourraient puiser les sources en protéines animales
dont manquent cruellement leurs populations. Il faut dire que la révolution
Mots-clés : Atlantique. Afrique de l'Ouest. Gabon. Pêches maritimes. Zone des 200 milles.
Maritimisation. Sociétés halieutiques.
Key words : Atlantic. Western Africa. Gabon. Fisheries. 200 miles zone. Maritimization.
Halieutic societies. 686 GUY-SERGE BIGNOUMBA
née de l'instauration de la zone des 200 milles (dite aussi zone économique
exclusive ou ZEE) au terme de la Troisième Conférence des Nations-Unies
sur le Droit de la Mer (Convention de Montego Bay, décembre 1982) a
permis à de nombreux pays de voir leur domaine maritime passer
quasiment du simple au double, augmentant par là même leur potentiel
halieutique. Face à cette nouvelle donne, certains pays africains (Sénégal,
Maroc, Afrique du Sud, Namibie...) parviennent tant bien que mal à gérer
leur ZEE en organisant une activité halieutique relativement performante
et, surtout, en exerçant un meilleur contrôle de leur domaine maritime, au
besoin avec l'assistance technique de pays étrangers (cas de la Mauritanie).
D'autres, au contraire, semblent marquer le pas, comme c'est le cas du
Gabon où, en dehors du pétrole marin, les ressources océaniques ne
tiennent encore qu'une place modeste dans le processus du développement
économique et social du pays.
Situé dans le golfe de Guinée et traversé par l'Equateur, le Gabon est un
petit pays de 267 667 km2. Sa population s'élève à près de 1 200 000
habitants, répartis sur un territoire dont les trois quarts sont couverts de
forêt dense. C'est un pays que d'aucuns aiment à dire qu'il est « béni des
dieux », tant il est vrai que son sous-sol et sa forêt regorgent de
nombreuses matières premières. En effet, le Gabon est surtout connu pour
ses produits miniers (pétrole, manganèse, uranium) et forestiers
(1er exportateur mondial du bois d'okoumé) qui lui ont permis de bâtir une
industrie primaire relativement dynamique. Mais ce que l'on sait moins,
c'est que ce pays est doté de bien d'autres atouts, en particulier la pêche
maritime où les possibilités de développement se situent au double plan
naturel et socio-économique. Sur le plan naturel, en effet, le pays jouit
d'un vaste domaine maritime: une côte longue de 800 km, un plateau
continental de plus de 40 000 km2 et une ZEE estimée à 150 000 km2. Le
potentiel biologique est évalué à 324 000 tonnes, comprenant 187.000
tonnes de poissons pélagiques et 135 000 tonnes de poissons démersaux.
Mises à part les crevettes dont le stock est évalué à 2000 tonnes, les
crabes, langoustes et céphalopodes (seiches et calmars) sont mal connus,
quoique souvent capturés. Si l'on ajoute les 350 000 à 500 000 tonnes de
thonidés que le Gabon partage avec le Congo, la Guinée Equatoriale, Sao
Tome e Principe, ce sont finalement entre 674 000 et 874 000 tonnes de
produits qui seraient disponibles pour les pêcheurs gabonais. En ce qui
concerne le plan économique, le Gabon est considéré comme un pays
riche, en raison notamment d'un PNB évalué à $5000 par tête d'habitant,
au demeurant l'un des plus élevés d'Afrique. Le pays disposerait ainsi
d'une capacité financière suffisante pouvant lui permettre d'investir dans la
pêche.
Au plan social, la situation alimentaire du pays apparaît, à la fois,
comme un inconvénient et comme un avantage. C'est un inconvénient dans
la mesure où l'offre alimentaire locale ne parvient pas encore à couvrir en
totalité les besoins alimentaires des Gabonais. Il est instructif de noter à
cet égard qu'au sortir de la période coloniale, le Gabon parvenait à
s'autosuffire au plan alimentaire (Zomo Yébé, 1993). Mais aujourd'hui, il LA PÊCHE ATLANTIQUE ET LES ÉTATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST 687
n'est plus en mesure de se passer d'importations massives qui contribuent à
satisfaire les besoins de sa population. Cette dépendance vis-à-vis de
l'extérieur n'épargne pas les produits de la pêche dont les importations
couvrent les deux tiers des besoins. Il y aurait quelque avantage à cette
situation si les autorités gabonaises se décidaient à mettre un accent
particulier sur le développement des pêches maritimes, non pas tant pour
supprimer les importations que pour les réduire de manière sensible.
L'ichtyophagie semble également être un facteur favorable. On note, en
effet, une f

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