La population des établissements psychiatriques : évolution de la morbidité ou changement de stratégie médicale ? - article ; n°6 ; vol.36, pg 1035-1068
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La population des établissements psychiatriques : évolution de la morbidité ou changement de stratégie médicale ? - article ; n°6 ; vol.36, pg 1035-1068

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Population - Année 1981 - Volume 36 - Numéro 6 - Pages 1035-1068
Meslé France et Vallin Jacques. — La population des établissements psychiatriques : évolution de la morbidité ou changement de stratégie médicale. La diminution de la population asilaire amorcée dès l'après-guerre s'est accentuée dans les années soixante-dix. Ce reflux plus net pour les femmes que pour les hommes aux âges adultes ne concerne cependant pas les personnes âgées. De plus le nombre annuel des admissions a continué d'augmenter et c'est la durée moyenne de séjour qui a diminué. Cela implique en fait une plus grande fréquentation hospitalière. La schizophrénie, l'arriération mentale, la sénilité pour le sexe féminin, et l'alcoolisme pour le sexe masculin sont les causes les plus fréquentes d'hospitalisation. Les taux d'hospitalisés ont diminué pour toutes les catégories diagnostiques à l'exception de l'alcoolisme pour les hommes et de la sénilité pour les deux sexes. L'étude du mouvement hospitalier fait apparaître deux types de pathologies : une pathologie lourde (arriération mentale, schizophrénie) pour laquelle le nombre de premières admissions est peu élevé, mais la durée de séjour longue et les chances de sorties faibles; une pathologie plus légère (névrose) avec de nombreuses admissions, mais des durées de séjour courtes et de bonnes chances de sortie. Enfin, la surmortalité des malades hospitalisés dans les établissements psychiatriques est très importante, surtout chez les jeunes adultes.
Meslé France and Vallin Jacques. — The Population in Psychiatrie Hospitals. Changes in Morbidity or Changes in Medical Practice ? The decrease in the population in psychiatric hospitals which began after the end of the war has become more pronounced during the 1970s. The decline was greater for women than for men at adult ages, but was not found among the elderly. However, the annual number of admissions to mental hospitals has continued to increase and the mean length of stay has decreased. This implies an increase in the frequency of hospital admission. The principal reasons for hospitalization are schizophrenia, mental deficiency and senile dementia in women and alcoholism in men. Admission rates have fallen for all causes, except alcoholism in men and senile dementia for both sexes. A more detailed study shows that there are two different types of admission : patients with severe mental illness (schizophrenia and mental deficiency), with a small number of admissions but a long duration of stay and small chances of discharge, and those with less severe mental illness (often of a neurotic type), where the number of admissions is larger, the duration of stay shorter and chances of discharge good. In-patients in psychiatric hospitals suffer from a very high excess mortality, particularly young adults.
Meslé France y Vallin Jacques. — Caracteristicas de los pacientes atendidos cambio de la estrategia médica. en los establecimientos psiquiatricos : evolucion de la morbilidad о Después de la guerra se observó una disminución del numero de pacientes hospitalizados en establecimientos psiquiatricos en Francia, especialmente en la década de 1970. Este reflujo que es más neto en el caso de las mujeres en edades adultas, no incluye a las personas de edad avanzada. Por lo demás el numero medio de admisiones anuales ha continuado aumentando y es la duración media de la hospitalización la que ha disminuido. Este hecho implica un mayor numero de hospitalizaciones. Las causas más freeuentes de hospitalización son la esquizofrenia, la debilidad mental y la senilidad, en el caso del sexo femenino, y el alcoholismo en el caso de sexo masculino. Las tasas de hospitalización han disminuido en todas las categories de diagnósticos, con excepción del alcoholismo para los hombres y de la senilidad para ambos sexos. El estudio del movimiento hospitalario hace aparecer dos tipos de patología : una grave (debilidad mental, esquizofrenia), en estos casos el numero de personas hospitalizadas por primera vez es poco elevado, pero la duración de la estadía en el hospital es larga y las posibilidades de salida muy escasas. En segundo lugar una patología más benigna (neurosis) : el numero de ingresos hospitalarios es mayor, pero la duración de la estadía es más corta con muchas probabilidades de ser dato de alta. Por ultimo, la sobre-mortalidad de los enfermos hospitalizados en los establecimientos psiquiatricos es muy alta, especialmente en los adultos más jóvenes.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

France Meslé
Jacques Vallin
La population des établissements psychiatriques : évolution de
la morbidité ou changement de stratégie médicale ?
In: Population, 36e année, n°6, 1981 pp. 1035-1068.
Citer ce document / Cite this document :
Meslé France, Vallin Jacques. La population des établissements psychiatriques : évolution de la morbidité ou changement de
stratégie médicale ?. In: Population, 36e année, n°6, 1981 pp. 1035-1068.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1981_num_36_6_17246Résumé
Meslé France et Vallin Jacques. — La population des établissements psychiatriques : évolution de la
morbidité ou changement de stratégie médicale. La diminution de la population asilaire amorcée dès
l'après-guerre s'est accentuée dans les années soixante-dix. Ce reflux plus net pour les femmes que
pour les hommes aux âges adultes ne concerne cependant pas les personnes âgées. De plus le
nombre annuel des admissions a continué d'augmenter et c'est la durée moyenne de séjour qui a
diminué. Cela implique en fait une plus grande fréquentation hospitalière. La schizophrénie, l'arriération
mentale, la sénilité pour le sexe féminin, et l'alcoolisme pour le sexe masculin sont les causes les plus
fréquentes d'hospitalisation. Les taux d'hospitalisés ont diminué pour toutes les catégories
diagnostiques à l'exception de l'alcoolisme pour les hommes et de la sénilité pour les deux sexes.
L'étude du mouvement hospitalier fait apparaître deux types de pathologies : une pathologie lourde
(arriération mentale, schizophrénie) pour laquelle le nombre de premières admissions est peu élevé,
mais la durée de séjour longue et les chances de sorties faibles; une pathologie plus légère (névrose)
avec de nombreuses admissions, mais des durées de séjour courtes et de bonnes chances de sortie.
Enfin, la surmortalité des malades hospitalisés dans les établissements psychiatriques est très
importante, surtout chez les jeunes adultes.
Abstract
Meslé France and Vallin Jacques. — The Population in Psychiatrie Hospitals. Changes in Morbidity or
Changes in Medical Practice ? The decrease in the population in psychiatric hospitals which began after
the end of the war has become more pronounced during the 1970s. The decline was greater for women
than for men at adult ages, but was not found among the elderly. However, the annual number of
admissions to mental hospitals has continued to increase and the mean length of stay has decreased.
This implies an increase in the frequency of hospital admission. The principal reasons for hospitalization
are schizophrenia, mental deficiency and senile dementia in women and alcoholism in men. Admission
rates have fallen for all causes, except alcoholism in men and senile dementia for both sexes. A more
detailed study shows that there are two different types of admission : patients with severe mental illness
(schizophrenia and mental deficiency), with a small number of admissions but a long duration of stay
and small chances of discharge, and those with less severe mental illness (often of a neurotic type),
where the number of admissions is larger, the duration of stay shorter and chances of discharge good.
In-patients in psychiatric hospitals suffer from a very high excess mortality, particularly young adults.
Resumen
Meslé France y Vallin Jacques. — Caracteristicas de los pacientes atendidos cambio de la estrategia
médica. en los establecimientos psiquiatricos : evolucion de la morbilidad о Después de la guerra se
observó una disminución del numero de pacientes hospitalizados en establecimientos psiquiatricos en
Francia, especialmente en la década de 1970. Este reflujo que es más neto en el caso de las mujeres
en edades adultas, no incluye a las personas de edad avanzada. Por lo demás el numero medio de
admisiones anuales ha continuado aumentando y es la duración media de la hospitalización la que ha
disminuido. Este hecho implica un mayor numero de hospitalizaciones. Las causas más freeuentes de
hospitalización son la esquizofrenia, la debilidad mental y la senilidad, en el caso del sexo femenino, y
el alcoholismo en el caso de sexo masculino. Las tasas de hospitalización han disminuido en todas las
categories de diagnósticos, con excepción del alcoholismo para los hombres y de la senilidad para
ambos sexos. El estudio del movimiento hospitalario hace aparecer dos tipos de patología : una grave
(debilidad mental, esquizofrenia), en estos casos el numero de personas hospitalizadas por primera vez
es poco elevado, pero la duración de la estadía en el hospital es larga y las posibilidades de salida muy
escasas. En segundo lugar una patología más benigna (neurosis) : el numero de ingresos hospitalarios
es mayor, pero la duración de la estadía es más corta con muchas probabilidades de ser dato de alta.
Por ultimo, la sobre-mortalidad de los enfermos hospitalizados en los establecimientos psiquiatricos es
muy alta, especialmente en los adultos más jóvenes.LA POPULATION
DES ÉTABLISSEMENTS
PSYCHIATRIQUES :
ÉVOLUTION DE LA MORBIDITÉ
OU CHANGEMENT
DE STRATÉGIE MÉDICALE ?
psychiatriques France La stricte siècle, folie En Après à le Meslé serait-elle son analysant nombre avoir égard diminue * et des jugulée, progressé ? Jacques de hospitalisations régulièrement près ou Vallin continûment les la société séries ** en dans montrent deviendrait-elle France statistiques durant les établissements que depuis plus récentes, la moins réces1972. d'un
sion est apparente. Il n'y a ni diminution du nombre des
malades traités, ni recul de certaines causes d'hospitalisation.
Les techniques de l'analyse démographique s'avèrent en ce
domaine particulièrement aptes à porter, c'est le cas de le
dire, un diagnostic sur l'évolution en cours ***.
Héritage du siècle passé, les hôpitaux psychiatriques sont fortement
remis en cause depuis une vingtaine d'années. Une série d'articles parus
au mois de septembre 1980 dans Le Monde (1\ à l'occasion d'un rap
port préparé pour le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale,
*** ** * Attachée Un Maître article de de recherche, récent Га INED. déjà montré dans Population : M. Festy : « Les
internements psychiatriques en Norvège», 2, 1981, 317-337.
<n Claire Brisset «Faut-il raser les hôpitaux psychiatriques?» Le Monde,
2, 3, 4 et 5 septembre 1980.
Population, 1981, 1035-1068. 1036 LA POPULATION DES ÉTABLISSEMENTS PSYCHIATRIQUES
vient de rappeler l'incohérence avec laquelle la société actuelle affronte
le grave problème des maladies mentales.
Au début des années soixante, une nouvelle politique avait été
définie, centrée sur le concept de sectorisation. L'hôpital psychiatrique
devait devenir un pôle de diffusion pour des thérapeutiques accordant
la priorité au maintien des malades dans leur milieu de vie. Cette poli
tique qui aurait dû entraîner une rapide décroissance des effectifs
hospitalisés dans les établissements psychiatriques, n'a en réalité, reçu
de commencement d'application qu'au début des années soixante-dix.
Depuis 1961, l'INH (2( devenu depuis l'INSERM (3) publie une
statistique annuelle relativement complète sur ces établissements. Cette
publication semble être aujourd'hui menacée faute de crédits suffisants
pour la continuation d'une exploitation exhaustive des données. Elle
permet pourtant en cette période de mutation, de prendre la mesure
d'un certain nombre de changements.
Après un bref rappel des origines historiques de la statistique
psychiatrique, nous tenterons de faire le point sur l'évolution récente de
l'hospitalisation et de ses principales causes médicales.
I. — Historique de la statistique psychiatrique
Comme le souligne le Docteur Aubenque dans son Aperçu histo
rique des statistiques sanitaires de la France l4), la statistique des ét
ablissements psychiatriques est la première statistique de morbidité hospi
talière qui ait vu le jour en France. Elle tire son origine du décret du
7 Floréal an XII qui exigeait de chaque établissement de bienfaisance
un rapport financier et moral annuel incluant certains éléments de
nomenclature médicale, prescription qui fut par la suite confirmée et
précisée par la loi du 30 juin 1838.
La « statistique des aliénés » remonte ainsi à 1835. D'abord publiée
par la SGF (5) dans certaines éditions de son volume annuel lfîl (de 18

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